Black Summer : bilan mitigé pour la série Netflix
Par


On se penche aujourd'hui sur une énième série post-ap à base de zombies : Black Summer.

Alors, attention, rien à voir avec le comic de Warren Ellis qui porte le même nom (cf. notre dossier sur l'auteur). Ici, il s'agit à la base d'une sorte de préquelle à Z Nation (mais en réalité, dans la première saison en tout cas, il n'y a pas vraiment de rapport).
Le pitch est des plus simples : des saloperies qui mordent les gens ont envahi les rues, les rescapés essaient tant bien que mal de rejoindre une zone sécurisée pour être évacués. Ah, et précisons que les "zombies" sont ici plutôt du genre rapides (comme les contaminés de 28 jours/semaines plus tard).
La première saison de cette série est composée de 8 épisodes de durée très variable (de 44 à seulement 20 minutes). C'est donc assez court, mais est-ce que c'est bien ?
Hmm... disons qu'il y a du pour (un peu) et du contre (un peu plus).

Dans les points positifs, au niveau de la forme, notons une volonté d'immersion, avec des plans-séquences ou des scènes filmées caméra à la main. Ajoutons à cela une photographie un peu froide et cradingue, et l'on obtient une atmosphère stressante à souhait. Toujours au niveau de la réalisation, le parti pris des différents points de vue est assez efficace et bien géré (une même scène pourra ainsi être vue sous un autre angle par un autre personnage).
Une originalité également : les points de vue de personnages que l'on n'a pas vraiment l'habitude de retrouver au premier plan. Ainsi, l'on va assister à la transformation d'un personnage, puis le suivre alors qu'il est devenu un zombie, avec quasiment une vision à la première personne (pas réellement, mais c'est assez bien fait quand même). Voir ainsi le contaminé courir après ses proies est suffisamment rare pour être souligné.

Mais, surtout, l'un des points forts inattendus de la série, c'est le personnage de Lance, campé par Kelsey Flower. Le type est incroyablement mou, maladroit, stupide, il panique, ne fait que des conneries, et, au final... devient très intéressant. En effet, il est très rare de suivre (longtemps en tout cas) ce genre de personnage "normal", qui n'a pas le profil du héros ou du bad guy. Or, ici, l'on assiste à l'une des plus longues poursuites opposant un civil et un zombie. Ça commence dans la rue, on passe pas une sorte d'épicerie, une caserne de pompier ou encore le toit d'un bus. En fait, ça finit même par devenir drôle, même si la tension est bel et bien présente (d'ailleurs le final, pour ce personnage en particulier, est magistral).

Allez, on évacue... à pied ! En laissant toutes les caisses, en parfait état, devant nos baraques.

Donc, oui, il y a de bonnes choses. Mais également un nombre ahurissant de conneries, d'invraisemblances, d'approximations et de maladresses. Par exemple, même si c'est totalement voulu, le côté "temps réel" est parfois insupportable. Si un personnage doit traverser la rue, ou effectuer 50 pas dans un couloir, il le fait réellement (un peu à la Voisins, Voisines, pour les connaisseurs). Cela génère bien des lenteurs.
Surtout, les scénaristes ne s'embarrassent vraiment pas avec la logique et les explications. Ainsi, alors que les événements sont relativement récents (4 à 5 semaines), le groupe de survivants tombe sur une école abritant des gamins complètement tarés qui vivent en autarcie. Qu'est-ce qui justifie ça ? Rien, c'est là tout le problème. Pourquoi ces gamins n'ont-ils pas été évacués ? Pourquoi ne cherchent-ils pas à rejoindre leurs parents ? Pourquoi s'en prennent-ils bêtement aux adultes sains ? Ne cherchez pas les réponses, il n'y en a pas. Ou plutôt, la réponse est la pire qui soit : parce que c'est une péripétie voulue par les scénaristes. Scénaristes qui oublient l'une des règles de base d'un conteur efficace : rester crédible et, si une situation ou un comportement semble extraordinaire, ne pas oublier de justifier ce fait.

Il n'y a pas que ça. Par exemple, un groupe essaie d'attaquer les véhicules en marche pour leur voler de l'essence. OK, ça tiendrait la route si ça se passait des années après les événements, mais là, en à peine un mois, pourquoi diable ne vont-ils pas simplement siphonner le carburant présent dans les milliers de véhicules que l'on voit partout, à l'abandon ?
C'est un détail, mais un détail important. Soit on trouve le moyen d'expliquer ce comportement, soit on évite de mettre en scène des idioties que rien ne justifie.
Et ça continue ! À un moment, les personnages principaux arrivent dans une sorte de complexe clandestin, qui fait office de discothèque, labo de drogue, réserve d'armes... et on ne comprend rien. Ni comment ou pourquoi un tel truc existe, ni comment le groupe de survivants connaît aussi bien les lieux, ni pourquoi ils rentrent aussi facilement...

Lui, à force de faire des conneries, il va devenir une légende.

Parfois, on se demande même si les auteurs n'ont pas voulu se compliquer la vie juste pour étaler leur manque de savoir-faire. Ainsi, l'un des protagonistes, censé ne pas parler anglais, va faire de longs monologues inutiles (en chinois), mais en plus, il va comprendre tout de même tout ce qu'on lui dit. À quoi un tel personnage peut bien servir si sa particularité (il ne comprend pas ce qu'on lui dit) n'est pas utilisée ? Autant le faire parler anglais.
Du coup, certaines maladresses mineures (comme le fait que personne n'ait de flingues au départ, mais que subitement, arrivés au stade, tous les gugusses soient armés comme des Rambo) passent plus facilement. C'est un style remarquez : camoufler des conneries par des conneries plus grosses encore.

Enfin, l'on peut également évoquer le manque de profondeur des personnages. Mais ça, par contre, c'est voulu. Enfin, sans doute. Il s'agit un peu d'un anti-Walking Dead, privilégiant l'action, l'atmosphère, les sensations et l'immersion, sans chercher à philosopher ou dramatiser en jouant sur la psychologie des protagonistes (on est loin par exemple du traitement de la magnifique et poignante "love story" entre Daryl et Beth, dans Walking Dead version série TV, l'une des créations originales - n'appartenant donc pas au comic - les plus réussies).
Il faut reconnaître que ça fonctionne par à-coups, comme dans le cas de Lance. Mais pour le reste, c'est un peu dépouillé, chaque personnage n'ayant aucun passé ou caractéristiques plus poussées que "bon", "mauvais" ou "stupide".

Du coup, on conseille ou pas ?
Bah, ça va dépendre de vos attentes. Si vous aimez vraiment le style "post-ap zombies", que vous privilégiez l'action aux moments émouvants, et que vous n'êtes pas trop regardant sur les incohérences, ça passe. D'autant que ce n'est pas très long.
Sinon, même s'il y a un effort au niveau de la réalisation et une certaine originalité, difficile de faire passer ce Big Mac gras et trop cuit pour un chef-d'œuvre de la gastronomie.

Sa Majesté des Mouches exposant 10 et version post-ap. Absurde.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Immersif.
  • Quelques partis pris originaux au niveau de la réalisation.
  • Lance, d'abord agaçant, puis drôle, puis mythique.

  • Des incohérences et absurdités en trop grand nombre, qui font régulièrement "sortir" de l'histoire.
  • Des personnages à peine ébauchés.
  • Des lenteurs malgré la brièveté de certains épisodes.
Kaamelott : nouvelles infos sur la suite
Par


Hier, le premier teaser du prochain film Kaamelott était enfin mis en ligne, plus de 10 ans après la fin de la sixième saison de la série culte d'Alexandre Astier.

Pourtant, nous vous avions déjà révélé, il y a quelque temps et en exclusivité, la forme que prendrait la suite officielle de la grande saga du roi Arthur. Et selon nos informations, le jeu vidéo et l'album de vignettes à collectionner sont toujours d'actualité.
Voir cet article pour en apprendre plus.

Le teaser ci-dessous serait donc une pure diversion... qui sait ?





Pour tout savoir sur l'univers étendu de Kaamelott : cliquez ici.

Grégory
Par


La mini-série documentaire de Netflix, Grégory, disponible depuis fin 2019, revient sur l'une des plus célèbres affaires judiciaires françaises et les nombreux ratages qui l'ont entachée.

Au départ, l'on pourrait croire que l'on sait déjà tout de la sinistre affaire du "petit Grégory", assassiné en octobre 1984 dans les Vosges. Et pourtant, malgré de nombreux reportages (notamment un Faites entrer l'accusé ou un Non Élucidé) et livres dédiés au sujet, la mini-série de Netflix, en 5 épisodes de 55 minutes, permet de découvrir cet incroyable fait divers dans toute sa complexité, et même de prendre connaissance de certains documents sonores ou visuels peu connus.

En ce qui concerne la forme, ce documentaire en 5 parties est particulièrement soigné, que ce soit au niveau de la photographie ou de l'habillage sonore. Sans pour autant verser dans le voyeurisme ou le mauvais goût, la réalisation permet de suivre cette vaste enquête (et ses nombreux rebondissements) avec ce qu'il faut d'effets et de suspense. Au niveau du fond, outre un rappel minutieux de toutes les étapes de ce crime et des drames qui ont suivi, l'on peut noter le témoignage de pratiquement tous les acteurs clés de l'époque (ceux qui sont encore en vie, en tout cas) et un recul permettant de mettre en cause les dérapages et les comportements plus que douteux de pratiquement tous ceux qui ont eu un rôle à jouer dans ce désastre, que ce soit les policiers, les magistrats, les avocats ou les journalistes.

Même si l'époque a changé, il est en effet ahurissant de constater à quel point certains ont pu s'égarer et s'écarter de leur rôle. Cela commence par le juge Lambert, sosie improbable de Guy Bedos jeune, qui va violer le secret de l'instruction à plusieurs reprises, organiser ce que l'on nommerait aujourd'hui de "fausses paparazzades", gêner l'enquête des gendarmes et se laisser influencer au point de s'acharner aveuglément sur une innocente. Il publiera d'ailleurs un livre sur l'affaire, qui lui vaudra un passage désastreux dans l'émission littéraire Apostrophes, émission dans laquelle il aura bien du mal, en bredouillant et ne finissant pas ses phrases, à répondre aux questions d'un Bernard Pivot atterré par certains écrits, parfois aberrants, du juge. Lambert sera rattrapé par cette affaire (qui décidément aura fait bien des victimes) en 2017, date à laquelle il se suicide, après une nouvelle mise en cause et de nouvelles actions de la justice.

Mais difficile de faire reposer le désastre absolu de la gestion judiciaire et médiatique de cette affaire sur le seul juge Lambert. Certains journalistes jouent un rôle absolument nauséabond dans le déroulement des drames qui suivent l'assassinat de Grégory, notamment dans la mort de Bernard Laroche. Tout d'abord, l'on peut déplorer le comportement de charognards de certains, n'hésitant pas à harceler la famille, à bousculer les témoins convoqués au tribunal, à aveugler de flashs les parents qui se recueillent pendant l'enterrement de leur gamin. Mais cela va bien plus loin. Jean Ker notamment, qui deviendra un proche de Jean-Marie et Christine Villemin, avoue, sans même apparemment comprendre la gravité de ses paroles, qu'il a dit aux parents que "si on avait tué son gosse, il aurait buté le coupable". Quand Jean-Marie, père ivre de douleur, avoue à Ker qu'il s'apprête à tuer Laroche, alors libéré après avoir été un temps soupçonné, le journaliste se réveille tôt le matin et prétend partir empêcher le passage à l'acte... sans pour autant oublier de se munir de son appareil photo. Un comportement caricatural à l'extrême, odieux jusqu'à l’écœurement.
Ker n'est pas le seul, la campagne de dénigrement de Christine Villemin, organisée par Jean-Michel Bezzina, écrivant alors sous de multiples pseudos dans de nombreux médias en vue, est ahurissante tant elle viole tous les principes de la déontologie, de la compassion et de la dignité humaine.. tout cela parce que, selon les dires de Ker, pour Bezzina, il était "plus intéressant pour les lecteurs que la mère soit coupable".
Gardez vos sacs à vomi à portée de main, ce n'est pas fini.

Du côté des avocats, ce n'est guère mieux : Gérard Welzer, défendant à l'époque Bernard Laroche, va rencontrer (grâce à l'intervention d'un journaliste) le commissaire Jacques Corazzi (qui n'est pas sur l'affaire puisque les investigations sont encore menées par les gendarmes à ce moment-là) et lui communiquer l'intégralité de son dossier...
Corazzi, aujourd'hui en retraite mais qui a pris le relais des gendarmes à l'époque, se distingue également dans cette mini-série, grâce à des propos hallucinants tenus pendant son interview. En parlant de Christine Villemin, il va notamment dire, après l'avoir rencontrée pour la première fois (les propos sont actuels, il explique ce qu'il a ressenti sur le moment) que "si elle est effectivement habillée en noir, son pull est tout de même un peu serré".
Wow ! Il la trouve suspecte parce qu'elle n'est pas habillée en jogging. Mieux, enfin, "pire", il dira ensuite, en décrivant la mise en examen de Christine chez le juge Lambert, que ce dernier semble "troublé, car c'est une femme agréable et, disons le mot, excitante"...
Penser un truc pareil, ce n'est déjà pas bien glorieux, surtout vu le contexte et la fonction du gars, mais l'avouer 35 ans après, aussi maladroitement, sans se rendre compte de l'ignominie des propos, c'est tout de même un brin alarmant. À se demander s'il ne faudrait pas reprendre les enquêtes de ce type, surtout lorsqu'elles concernaient des femmes.

Dans le désastre, un seul journaliste semble sincèrement regretter le rôle qu'il a pu jouer au sein de la meute (ce n'est pas Jean Ker, même s'il versera des larmes de crocodile en évoquant l'un de ses rares souvenirs qui ne s'y prêtait pas). Il y a aussi le capitaine Sesmat, correct, digne, ému en découvrant les images de l'enterrement de Grégory, il semble, avec le juge Simon, être le seul être humain raisonnable dans ce maelstrom d'incapables, de pieds nickelés, de ganaches et de salopards sans scrupules.
Parlons-en de Maurice Simon, qui usera jusqu'à sa santé sur l'affaire, et finira par être victime d'un infarctus. Resté plusieurs jours dans le coma, il se réveillera amnésique... lui qui, pourtant, déconstruisait, petit à petit, les mensonges et les tâtonnements, pour en arriver à une piste impliquant des appuis politiques. Le juge, dans ses carnets personnels, donnés à la justice après sa mort par son fils, dénonce certaines obstructions : "C'est clair, il ne faut pas découvrir le ou les vrais coupables parce que ce sont Laroche et consorts et qu'il y a derrière eux le Parti communiste et des élus socialistes. Je m'explique mieux, dès lors, le culot des Bolle qui se croient tout permis."
(cf. le Journal du Dimanche, éléments non repris dans le documentaire Netflix... pourquoi ? Il n'est jamais non plus fait mention du problème politique et syndicaliste qui oppose alors violemment certains membres, éloignés ou non, de la famille Villemin au "Chef", ayant trop réussi à leurs yeux.)

Même les badauds viennent en rajouter une couche. Une dame (caricature pourtant réelle de la rombière dans toute sa splendeur) viendra dénoncer les touristes se rendant sur la tombe de Grégory (alors que c'est exactement ce qu'elle fait) et se couvrira de ridicule quand, à la question d'un journaliste ("Vous avez vu la maison des parents ?"), elle répondra : "Ah ben, on ne sait pas où c'est hein, vous le savez, vous ? Elle est visible d'ici ?"
Misère...

Illustration du naufrage d'un système judiciaire en pleine déroute, cette mini-série donne également à réfléchir sur l'absence totale de déontologie au sein de professions qui, pourtant, devraient en avoir le plus. Cela n'aide pas non plus à avoir une bonne opinion de l'être humain, capable non seulement du pire des crimes, celui de s'en prendre à un enfant innocent, mais coupable également de surfer sur ce crime, de manipuler, briser des vies, pour un peu d'argent ou de notoriété.

Fascinant et abject.


Aucun de nous n'ose le dire mais je sais ce que chacun pense. Nous allons faire semblant de nous battre pendant encore quelque temps et il nous arrivera d'y croire et puis, un jour, il faudra se décider à tirer le rideau. Je n'ai plus d'espoir. […] Le feu des passions, la haine des uns, la curiosité des autres, les mensonges de beaucoup trop, la publicité, les magouilles et les fausses vérités auront tout détruit.
Maurice Simon (1923-1994), juge et homme d'honneur.




ps : En raison du caractère particulier du sujet, et pour ne pas en rajouter dans l'indignité, nous avons choisi de limiter les illustrations au strict minimum dans cet article. Ne souhaitant pas traiter ce sujet avec les procédés que nous réservons à la pure fiction, et estimant la présence de Virgul, notre mascotte, inappropriée, nous avons également supprimé le tableau récapitulant les points négatifs et positifs des œuvres que nous chroniquons habituellement.

Nouvelle réédition de Watchmen
Par


Urban Comics vient de lancer, ce mois-ci, une nouvelle réédition du chef-d'œuvre d'Alan Moore et Dave Gibbons : Watchmen.

On ne compte plus les nombreuses déclinaisons de cette série mythique (cf. notre dossier) : Zenda, Delcourt, Panini (la pire version bien entendu au niveau de la traduction), puis Urban ont tous proposé leurs éditions, avec parfois divers bonus ou encore une colorisation remasterisée.

Cette fois, il s'agit de 12 mini-albums (un par épisode) de 32 pages, se rapprochant de la publication originale (d'où le nom de la collection, DC ORIGINALS), si ce n'est qu'ils bénéficient d'une hardcover.
Le premier tome dispose d'une jaquette présentant sur ses rabats les illustrations des covers des 12 comics (dont les dos formeront une fresque représentant un symbole de Rorschach).

L'ensemble sera publié à raison de deux albums par mois (au prix de 4,90 euros chacun). Les deux premiers sont déjà disponibles, les 3 et 4 sortiront le 7 février.

Pour les collectionneurs ou ceux qui n'auraient pas encore découvert ce comic légendaire.



The Invention of Lying
Par


Imaginez un monde où le mensonge n'a jamais été "inventé". C'est le pitch de départ de The Invention of Lying.

Réalisé, écrit et interprété par l'humoriste anglais Ricky Gervais (et Matthew Robinson), ce film, sorti discrètement en France en 2010, s'avère être une comédie pour le moins originale et très bien écrite.
L'intrigue se déroule dans un monde identique au nôtre, si ce n'est que le mensonge y est impossible, car il n'a pas été inventé. Cela a évidemment de lourdes conséquences dans les relations sociales ou professionnelles, mais aussi sur le divertissement : la fiction est impossible, les scénaristes écrivent en fait des récits historiques uniquement. Récits qui ne peuvent pas être interprétés par des acteurs (ce serait un mensonge d'incarner un personnage) et qui sont donc simplement lus à la télévision.

L'univers proposé est donc atypique, mais surtout très drôle. Plus personne n'a de filtre, la vérité sortant constamment de la bouche des personnages, et ce dans n'importe quelle situation.
Dans ce contexte, Mark Bellison, auteur à qui l'on a confié une période historique sinistre, marquée par la peste noire, a bien du mal à connaître le succès. La dernière jeune femme avec qui il avait rendez-vous lui a ouvertement dit qu'il ne lui plaisait pas. Et il a été obligé en plus de lui avouer qu'il gagnait peu d'argent et était sur le point de se faire virer.
Pire, Mark, qui ne peut plus payer son loyer, va finir à la rue... c'est alors qu'il se rend à la banque, pour retirer les 300 dollars qui restent sur son compte, qu'une idée lui vient. Il demande 800 dollars qu'il ne possède pas, mais qui lui permettraient de payer son loyer. L'employée au guichet consulte le solde de Bellison, constate qu'il n'y a que 300 dollars et conclut, comme le mensonge est inconcevable, qu'il s'agit d'une erreur. Mark repart ainsi avec 800 dollars et des idées plein la tête.


La thématique est ici très bien explorée, de diverses manières. Et dans un monde où mentir n'est même pas imaginable (Mark a même du mal à expliquer à ses amis ce qu'il a fait à la banque, et quand il essaie de mentir ouvertement en leur présence, ils ne peuvent comprendre ce concept), les possibilités sont très nombreuses.
Outre les gags, l'on aura même droit à un moment très émouvant, lorsque Mark va rassurer sa mère à l'article de la mort. Puis, cela virera même à la critique sociale et à l'absurde, avec un début de religion inventé par un Bellison ayant bien du mal à expliquer à la foule ce qui lui permettra ou non de connaître une vie meilleure dans l'au-delà.

Au final extrêmement moraliste, conventionnelle, voire naïve, cette comédie attendrissante et jubilatoire (surtout dans la première moitié du film) repose sur une idée simple mais exploitée d'une manière très astucieuse, qui la fait surfer du côté du conte philosophique.
Le casting est également franchement réussi, outre Jennifer Gardner et Robe Lowe, Gervais s'est entouré d'autres humoristes, comme Tina Fey ou Louis C.K., il a également fait appel à quelques noms connus pour incarner de savoureux seconds rôles : Edward Norton, Jonah Hill, Jason Bateman...

Disponible sur Netflix, ou en DVD (sous le titre Mytho-Man, heurk !) pour moins de 10 euros port compris.
À découvrir.




+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Ricky Gervais, excellent dans ce rôle de loser attendrissant.
  • Une idée de base donnant lieu à des scènes fort drôles.
  • Le casting.

  • Tout cela reste tout de même très propret et excessivement moralisateur.
Test UMAC : quel genre de super-héros es-tu ?
Par


Tu as toujours rêvé de déterminer si tu étais un gentil Peter Parker ou un putain de psychopathe tendance Punisher ? Réjouis-toi, on va t'aider !
Sept psychologues ont été maltraités pour les besoins de ce test. Enfin... on n'en avait pas vraiment besoin, mais on les a maltraités quand même. 
Note à chaque question la lettre correspondant à ta réponse, puis va vite consulter ton profil dans les résultats. 



1. Un type te fait une queue de poisson sur la route. Tu remarques que sa conduite dangereuse peut occasionner un accident. Tu décides d'agir :

A : Tu lui fais des appels de phare pour attirer son attention mais tu penses à sourire pour ne pas l'effrayer.

B : Tu te changes vite fait et tu stoppes son véhicule grâce à ta super-force.

C : Tu lui colles au cul, tu attends un stop ou un feu rouge, et tu fonces dans sa bagnole pour lui faire bouffer le contenu de son cendrier ou, s'il est non-fumeur, son tapis de sol.



2. Un malotru te passe devant dans une fille d'attente, au cinéma ou au supermarché :

A : Tu te retournes et tu dis (doucement, pour qu'il n'entende pas), à la petite vieille de derrière, "eh bien, certains sont d'un sans-gêne !".

B : Tu utilises ta super-vision pour faire fondre ses semelles et le stopper aussi habilement que discrètement.

C : Tu vas siphonner un peu d'essence en vitesse, juste de quoi te gonfler les joues, tu te mets derrière le mec dans la salle, et, quand le film commence, tu lui craches ton contenu buccal dessus puis l'allume à l'aide d'un briquet (ben attends, "file d'attente", ça veut bien dire qu'on doit attendre dans la file, merde !).



3. Un démon à la con te demande de choisir entre ta femme mannequin, dont tu es censé être amoureux, et une vieille tantine à l'article de la mort, qui est peut-être néanmoins ta mère selon Mark Millar (cf. cet article) :

A : Tu choisis la tantine, c'est normal, elle t'a élevée, et puis... elle fait de si bons gâteaux.

B : Tu trouves ce choix un tantinet... heu, enfin, "un peu" bizarre et malsain. Tu décides de remodeler la réalité grâce à tes pouvoirs cosmiques. Et surtout, de ne plus penser à ça...

C : Tu es excédé, attends, la magie et les trucs démoniaques, ça marche que si on y croit, et puis bon, Seigneur des Enfers ou pas, vous vous êtes pas entraînés aux mawashi-geri ensemble, d'où il vient te faire chier avec ses dilemmes, ce con ? Du coup, hop, tu lui mets un coup de latte dans les couilles et c'est réglé !



4. Personne n'a pensé à faire les courses, il ne reste plus qu'un café liégeois dans le frigo et trois yaourts aux fruits (un fruit de merde en plus : kiwi). Ta femme et tes deux gosses veulent le café liégeois :

A : Tu prends sur toi et leur laisse gentiment le dessert tant convoité. Mieux, tu expliques aux deux petites canailles pourquoi il serait sympa de laisser maman profiter de son onctuosité.

B : Tu rends le café liégeois invisible pour pouvoir te le taper après tout seul, en douce. C'est bon, tu sauves la Terre trois fois par semaine, tu vas pas en plus bouffer du yaourt au kiwi...

C : Aux gamins, tu leur racontes un truc qui fait peur, pour qu'ils se cassent vite fait (il ferait beau voir que ce soit eux qui commandent !) et à la gonzesse, tu lui décris en détail ton séjour au Vietnam, ou dans les bas-fonds de n'importe quel bled de peigne-cul, histoire de la dégoûter et de la culpabiliser.



5. Tu vas chercher un colis à la poste. Tu fais la queue pendant vingt minutes (multiplier par trois pour les parisiens), tu arrives au guichet et là, une espèce de rombière te balance à la gueule, sans ménagement, un truc que tu sais hyper-fragile :

A : Tu secoues un peu le colis, constates qu'il ne doit pas y avoir trop de casse, et préfères ne rien dire afin de ne pas causer un scandale ou gêner la personne dans son parcours professionnel (enfin, "professionnel"... son parcours d'employé de la Poste quoi).

B : Tu amortis le choc grâce à ta télékinésie et te félicites d'être ainsi épargné des soucis quotidiens du quidam lambda.

C : Tu rejoins les rangs des Suarez et autres Tyson et tu la mords, cette conne !






6. Dans un vide-grenier, tu as mis la main sur une lampe magique (pas chère, qui a de la gueule). En la frottant pour la dépoussiérer, un génie apparaît. Il ressemble un peu à Stéphane Bern, ce qui te fait penser que ça pue du cul cette histoire. Il te propose non trois vœux, mais un vœu à choisir parmi trois (ben oui, c'est l'arnaque, mais t'as eu ça dans un vide-grenier à la base) :

A : Tu vas mourir étouffé dans un tonneau de cancoillotte, mais en contrepartie, il y aura la paix dans le monde, et ce pour toujours (bien penser à la voix mielleuse et ravie de Bern, surtout sur le "pour toujouuurs").

B : Tu peux coucher avec Sam Fox (ou George Clooney si t'es une fille... ou si tu préfères les mecs), et tu obtiens 2 millions d'euros, mais en contrepartie, tu devras uniquement écouter du Cali et lire du Christine Angot jusqu'à la fin de tes jours...

C : Il n'y a pas de cancoillotte ou de Cali qui tiennent, tu fais un doigt au génie et balance la lampe à la poubelle. 



7. C'est l'anniversaire de ton meilleur ami. Tu te pointes en retard et tu as dû improviser pour trouver un cadeau :

A : Tu lui offres une clé USB sur laquelle tu as fait une compilation des photos de vos meilleurs délires et de quelques mp3 qu'il apprécie (heu... ouais, ça craint, c'est ton pote, pas une fille que tu veux draguer, autant lui avouer carrément que tu es gay là !).

B : Tu lui ramènes une vraie tête d'alien, empaillée (tu as eu la précaution de la faire bouillir avant, pour pas qu'il se chope un virus extraterrestre à la con, c'est la moindre des choses).

C : Tu arrives les mains dans les poches, tu picoles à mort, tu gerbes sur sa femme et défonce la gueule de son beau-père qui te faisait chier depuis deux heures avec ses conneries sur l'économie et la nécessité de dévaluer l'euro... bah, pas une mauvaise soirée en fin de compte si l'on excepte les amuse-gueules au tofu.



8. Un astéroïde menace la Terre. Ah ben, on n'a pas dit que c'était à chaque fois des situations faciles hein ! 

A : Comme Bruce Willis dans Armageddon, tu te sacrifies pour sauver l'humanité... (attention, si tu choisis cette réponse, tu peux te mettre un bonus de 500 "A" (ne souris pas, tu vas crever connard !!)).

B : Tu remontes le temps et va mettre à l'astéroïde une pichenette de rien du tout, 300 000 ans avant qu'il vienne faire chier.

C : Tu contactes cetelem, cofinoga, cofidis et financo, et tu te tapes une semaine de taré, avec putes, coke et glaces italiennes.



9. Tu pars en vacances en Grèce, parce que bon, ça coûte pas cher en ce moment, mais, comble de malchance, des éco-terroristes détournent ton avion :

A : Tu tentes d'instaurer un dialogue, car ils n'ont pas mauvais fond et tu crois en certaines valeurs, comme la tolérance et le fait de trier tes déchets.

B : Tu les mets à feu doux en utilisant ta super-vision.

C : Tu t'introduis dans le poste de pilotage et bute les pilotes afin de mettre la pression sur les blaireaux qui font chier. Quant ils commencent à chialer, tu fais un sudoku, parce que t'es cool...



10. Un abruti te propose un test à la con sur le net :

A : Tu prends le temps d'y répondre, car cette personne a sans doute beaucoup travaillé pour ça, et tu ne rates jamais une occasion d'en apprendre un peu plus sur toi-même, c'est tellement merveilleux de pouvoir progresser dans la connaissance de soi !!

B : Le test n'a aucun sens pour toi car ton omnipotence induit que tu fais en réalité tous les choix à la fois.

C : Tu localises l'auteur et tu lui fais livrer un petit cercueil avec une merde de chevreuil à l'intérieur.



Et voilà les résultats !!
As-tu bien noté tes réponses ?
Veux-tu enfin savoir qui tu es grâce à nos spécialistes qui peuvent déterminer ton profil véritable, ton signe du zodiaque, ta couleur préférée et ce que tu as mangé ce midi ?
Eh bien, un nouveau monde s'ouvre à toi, ô true believer !



I. Tu as un maximum de "A"

Tu es un super-héros de type "gentil couillon".
Ton héros de référence est Spider-Man. Ou Candy.
Ton totem est la Sauce Tomate (parce que ça donne du goût mais bon, ça va, ça pique pas).
Tu excelles dans les professions ingrates, comme professeur de français à Lille (ou Marseille). Ou coach en développement personnel pour footballeur.
Tu es timide mais optimiste. Si un malotru te marche sur les pieds, sans s'excuser, tu te félicites du fait qu'il n'ait pas trébuché.
Rien n'entame ta vision enchantée du monde, même pas la méchanceté, car tu ne la vois pas la plupart du temps.


II. Tu as un maximum de "B"

Tu es un vrai héros. Avec des pouvoirs et tout.
Ton héros de référence est Jean-Claude Van Damme.
Ton totem est Evelyne Dhéliat. Et franchement, elle fait pas son âge.
Cependant, il faut savoir que ça n'existe pas vraiment les pouvoirs... du coup, tes réponses sont étranges. La vie n'est pas une vaste aire de jeu onirique où l'on peut s'ébattre à sa guise.
Si tu étais sous l'emprise d'un psychotrope pendant ce test, recommence.
Si c'est déjà la troisième fois que tu obtiens ce résultat, essaie de recommencer ce test en observant une période d'abstinence de deux à trois jours.


III. Tu as un maximum de "C"

Tu es une personne "lambda" selon les normes vikings. Autant dire que tu es un peu flippant.
Ton héros de référence est Ed Gein.
Ton totem est la Tronçonneuse. Ou la Scie Rouillée.
Tu es complètement fêlé, avouons-le, au point de filer la chiasse aux plus aguerris. Même Olivier de Carglass ne viendrait pas se frotter à toi en tentant de te refiler sa résine.
Tu aimes la viande crue, le goût du sang et les taxis parisiens.
C'est bien de s'affirmer, mais tu devrais apprendre à relâcher un peu la pression. Par exemple en arrêtant de froncer les sourcils, au moins en dormant pour commencer.

Locke & Key sur Netflix
Par


L'excellent comic Locke & Key, que nous vous avons longuement présenté dans cet article, va être adapté en série TV, disponible dès le 7 février sur Netflix.

Rappelons un peu le pitch : après l'horrible meurtre de leur père, Tyler, Kinsey et Bode déménagent, en compagnie de leur mère, dans un immense manoir situé non loin de la bourgade de Lovecraft.
Ils ne vont pas tarder à découvrir que les portes de cette ancienne demeure cachent bien des secrets... et quelques dangers !

Si la série parvient à se hisser au niveau de l'écriture de Joe Hill (le fiston de Stephen King), cela devrait donner un récit original, à l'atmosphère sombre, et parsemé de quelques touches d'humour. Un chouette cocktail !

N'hésitez pas à jeter un œil à la bande-annonce ci-dessous, qui vient tout juste d'être dévoilée.



Chroniques des classiques : Quinzinzinzili
Par



Quinzinzinzili ! En voilà un titre bizarre ! Et qu’est-ce que ça veut dire, d’abord ?
Il se trouve que sa signification est une des clefs de compréhension de l’ouvrage. Non, il ne s’agit pas d’une variation du fameux « Tekeli Li ! » hurlé par les sauvages de la tribu de Tsalal dans l’énigmatique roman Les Aventures d’Arthur Gordon Pym d’Edgar Poe – cri étrange repris plus tard par Lovecraft dans les Montagnes hallucinées [cf. cet article]. Et il n’y a pas le moindre rapport avec quelque « zinzin » ou « zizi » que ce soit, ceci n’est pas le énième volume des exploits de Titeuf.

C’est le titre d’un roman de 1935, rédigé par Régis Messac. Un livre et un auteur qui ont failli disparaître des mémoires avant, grâce à la passion communicative d’artistes talentueux tels Serge Lehman et Fabrice Colin [cf. La Brigade chimérique], de retrouver leur digne place au panthéon de la science-fiction française.
Agrégé de lettres, Régis Messac fut un écrivain visionnaire qui, très tôt, développa le sentiment que l’avenir de la littérature passait par le genre, ce qui lui éviterait ainsi de se scléroser : dès 1929, ne rédigea-t-il pas cette fameuse thèse « le Detective Novel & l’influence de la pensée scientifique », montrant ainsi son goût pour ces textes dont les Anglo-Saxons étaient friands ? Brillant, hardi, prêt à établir des passerelles durables entre les catégories d’écrivains, il fonda même en 1933 "les Hypermondes", rassemblant autour de lui d’autres figures de la littérature prospective et créant ainsi ce qui fut sans doute la plus ancienne collection spécialisée dans la SF.
Ce sont les mondes hors du monde, à côté du monde, au-delà du monde, inventés, devinés ou entrevus par des hommes à la riche imagination, des poètes. Il faut pour les visiter entreprendre les voyages imaginaires, les voyages impossibles. C’est ainsi qu’il définissait cette dimension à explorer dans son avant-propos à Quinzinzinzili
Messac avait énormément de choses à dire et des projets plein la tête. On sait qu'il avait établi des liens solides avec Hugo Gernsback (celui-là même qui est considéré comme le père de la SF moderne, l'inventeur du terme "science-fiction" et découvreur des talents de l'Age d'or américain comme Asimov, Heinlein ou Simak dans ses revues Amazing Stories et Wonder Stories). Ses deux romans suivants, La Cité des asphyxiés et Valcrétin, témoignent d’une véritable qualité littéraire doublée d’un sens aigu de l’observation, malgré un profond pessimisme sur l’avenir de l’espèce, pessimisme qu’il partageait avec certains de ses pairs, comme Jacques Spitz (L’Agonie du globe) ou J. H. Rosny aîné (La Mort de la Terre - 1910), dans une volonté d’explorer des lendemains qui déchantent, sur lesquels se baseront ensuite bon nombre d’écrivains comme J. G. Ballard.
Messac aurait pu contribuer à faire de cette école française en devenir un pilier de la SF internationale mais, déporté « Nacht und Nebel » durant la Seconde Guerre mondiale, il disparut dans un camp de concentration.

Quid alors de Quinzinzinzili ? Ce n’est que la déformation de la phrase latine « Qui est in coelis » telle que les derniers survivants d’un cataclysme la prononcent, lui accordant en outre des pouvoirs divins, "Quinzinzinzili" devenant ainsi cause et effet de tout ce qui n’est pas directement explicable par ces jeunes esprits.
Ce roman agréable à lire par son ton et son découpage très modernes se veut le témoignage à la première personne, façon journal intime, d’un dénommé Gérard, qui commence déjà à douter de sa propre identité et décide de consigner ses impressions par écrit, au cas où tout ce qu’il vit ne soit qu’un rêve, une fantaisie dictée par les synapses malmenées d’un cerveau à la dérive. Car il y a bien longtemps qu’il ne désire plus constituer un témoignage de ses actes, lui, sans doute le dernier adulte sur Terre, entouré d’une bande d’enfants qui ont par miracle survécu à la conflagration ayant anéanti les nations au seuil d’une guerre planétaire, réveillant ainsi une Nature jusque-là trop passive : on ne parle pas de radiations, mais d'un empoisonnement de la biosphère. Tel un Déluge biblique, une purge a suivi les premiers conflits d’envergure entre les coalitions qui jouaient à se faire peur, puis l’usage d’armes trop terrifiantes pour être employées mit fin aux spéculations. L’Humanité s’est donc exterminée. Fin de l’histoire.
Sauf que…

Sauf que, émergeant des profondeurs d’un réseau de cavernes en Lozère, Gérard et les enfants avec lesquels il était parti en excursion (il était précepteur de deux d’entre eux) découvrent avec stupeur que le monde a changé. Ne disposant au départ que d’un carnet et de quoi écrire, trouvé sur le cadavre d’un guide, Gérard, profondément choqué par les conséquences d’une telle catastrophe, couchera sur le papier ses réflexions, ses doutes mais aussi et surtout sa description de la nouvelle civilisation qui naît peu à peu sous ses yeux. « Civilisation » ? Laissez-le rire ! Car ces gamins plongés malgré eux dans la barbarie et la brutalité amère d’une époque où pratiquement rien de ce qu’a accompli la glorieuse espèce humaine n’a survécu n’ont, à son avis, aucun potentiel avenir : stupides, ignorants, ils développent très vite une forme de culte abâtardi fondé sur de très vagues réminiscences d’un passé mythifié. Leur langue maternelle elle-même, mal maîtrisée, se dévoiera bien vite, condamnés qu’ils sont à ne bavarder qu’entre eux, et privés de sujets de conversation autres que des prières rituelles réinventées et des interrogations immédiates sur leur survie. Car ce qui compte, c’est de survivre, ce sont les immédiats besoins à satisfaire. Là où nous lecteurs, serions tentés d’aller explorer l’univers environnant, à la recherche d’artefacts ou de vérités, ces garnements ne pensent qu’à manger, boire, dormir avec ce qui leur tombe sous la main, tandis que lui, Gérard, l’adulte, se considère déjà de lui-même comme la relique vieillissante d’un mode de vie éradiqué. Refusant le statut de « passerelle » entre les générations, ne dispensant son savoir que par bribes et uniquement pour satisfaire ce qui lui reste de curiosité, il assistera à l’avènement d’un nouvel âge primitif dont il soulignera la laideur et l’iniquité, se gaussant des réactions idiotes de ceux qui portent pourtant la lourde charge de refaire surgir un ordre dominant.
Car lui, Gérard, a vu ainsi se concrétiser les pires craintes qui plombaient les esprits en cette décennie (le roman, écrit en 1935, se déroule quelque temps plus tard) : les vagues promesses de paix des dirigeants français se sont heurtées aux volontés impérialistes et aux divergences nationalistes, les pactes se sont confrontés aux coalitions et les solutions finales ont été sorties des tiroirs, après avoir germé dans les cerveaux pervers des scientifiques de chaque camp. Ainsi Gérard n’a absolument aucune considération pour ce qui va s’ensuivre, persuadé que, au mieux, ces nouveaux futurs humains répéteront les mêmes fatales erreurs que leurs ancêtres – tout en ne leur donnant guère de chances de parvenir à fonder une quelconque dynastie. Comme il le serine dans chaque chapitre où le temps devient flou, il n'en a plus rien à foutre.

Alors, observant malgré lui les atermoiements de certains de ces individus un peu plus farouches ou retors que les autres, il assistera à des passages de témoin, des changements de leaders et des accouplements grotesques en attendant que sonne pour lui l’heure de tirer sa révérence, persuadé qu'il n'a pas sa place dans cette nouvelle ère, que tout espoir est vain et qu'aucun deus ex machina ne viendra dispenser son savoir divin à ces êtres en perdition.

Roman profondément pessimiste, puissant, dérangeant par sa vision cauchemardesque d’un « après » moins paradisiaque que dans d’autres ouvrages postérieurs, il peut au début dérouter voire agacer par ce parti pris de narration, très proche dans sa conception des nouvelles fantastiques du début du siècle, mais il réussira finalement à aiguillonner l’esprit critique par son ton acerbe et ses trouvailles. Il faut lire ce roman post-apocalyptique que Lehman considère comme très largement supérieur à Ravage de Barjavel et qui n’a trouvé son égal que des décennies plus tard.
Soulignons à ce sujet l'existence d'une édition récente, chez l'Arbre Vengeur, dans la collection "l'Alambic", avec une belle préface d'Eric Dussert mais surtout, en annexe, un magnifique avant-propos de l'auteur de l'édition originale complété par une lettre de Théo Varlet disant son admiration pour ce roman.


NB. L'image choisie pour l'en-tête est une création de Pierre Massine sur le thème "post-apocalypse".


+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un des meilleurs récits post-apocalyptiques.
  • Un auteur brillant qui mérite d'être redécouvert.
  • Un parti pris extrême, refusant les compromis et les facilités.
  • La description presque prophétique, quatre ans avant les faits, d'une guerre mondiale pertinente impliquant l'Allemagne, le Japon et la Russie, mais aux conséquences bien plus graves que dans la réalité.

  • Un ton profondément pessimiste et pesant.
  • Quelques interjections désuètes trahissant l'âge du récit.
  • Le narrateur, par son refus de s'impliquer, déroute souvent le lecteur par certaines décisions ou prises de position.
The Push : Comment pousser réellement quelqu'un à commettre un crime ?
Par


Nous abordons aujourd'hui un programme un peu particulier, disponible sur Netflix et intitulé The Push.

Peut-on pousser un individu normal, équilibré, à commettre un meurtre, juste parce qu'on a décidé de l'influencer ? C'est la question à laquelle The Push tente de répondre. Il s'agit d'une émission assez spectaculaire, dans laquelle Derren Brown, un magicien, mentaliste et hypnotiseur anglais, va se servir de diverses techniques, notamment puisées dans les sciences comportementales, pour obtenir ce qu'il souhaite d'une personne lambda.
Enfin, pas si lambda que ça, car pour les besoins de l'émission, une sélection est tout d'abord effectuée parmi des candidats qui ignorent à quoi ils vont exactement participer. L'équipe de Brown va ainsi retenir les sujets les plus influençables et éliminer les autres. Par exemple, dans une salle d'attente, trois acteurs se lèvent et s'assoient à chaque fois qu'une sonnerie retentit. L'on fait entrer un candidat, s'il se met à singer les acteurs, il reste, sinon il est évacué de la salle. À la fin, les acteurs partent, et il ne reste que des candidats à qui l'on n'a jamais rien demandé mais qui se lèvent et s'assoient sur commande. Cela peut avoir l'air stupide, mais il s'agit d'une technique bien connue de "conformisme social". Il est en effet plus facile, au sein d'un groupe, d'agir comme tout le monde afin d'être accepté et de ne pas attirer l'attention.

Le but de l'expérience est de voir si les individus sélectionnés vont accepter ou non de tuer une personne qu'ils ne connaissent pas et qui ne leur a absolument rien fait. Dit comme ça, ça a l'air absurde. Si quelqu'un vous disait d'aller buter un type quelconque, vous ne le feriez évidemment pas. Mais la mise en scène et surtout la mise en condition sont bien plus longues et complexes que ça.
De très nombreuses techniques vont être employées pour fragiliser le candidat et le mettre dans les bonnes dispositions. Au début, des choses très simples et basiques : par exemple, on va demander à la personne piégée de transgresser une règle, mais quelque chose d'anodin. On va également le placer dans un cadre où il se sent une responsabilité morale (ici, la récolte de fonds pour venir en aide à des enfants). On va également "l'aider" à se sentir quelque peu mal à l'aise voire inférieur en ne le prévenant pas du dress-code, etc. Il s'agit vraiment d'une très longue préparation, par petites touches.

Le piège commence déjà à se refermer sur Chris, 29 ans.

À un moment donné, lorsque les choses sérieuses commencent et que les transgressions sont plus importantes (mais là encore, elles suivent de nombreux paliers de progression), l'effet agentique va intervenir (cf. cet article évoquant notamment les expériences de Milgram à ce sujet). Pas tant dans la soumission à l'autorité que dans la difficulté, une fois une direction prise, de revenir en arrière. En effet, l'individu va, à chaque transgression, tenter inconsciemment de "valider" la précédente. Si à un moment, il cesse d'obéir et de se conformer au "plan" de celui qui le manipule, alors ce serait se désavouer et admettre qu'il a eu tort d'agir ainsi dès la première transgression.
De la même manière, une fois que l'on en arrive au meurtre, pas question d'exiger de la personne piégée une violence trop évidente (un simple geste suffira). La victime ne regarde même pas son bourreau dans les yeux, autre élément qui va faciliter le passage à l'acte.

Les résultats sont pour le moins surprenants. Sur quatre sujets piégés... trois vont passer à l'acte. Alors, attention, ce n'est évidemment pas représentatif de la population, puisque les candidats sont présélectionnés en raison de leur malléabilité et de leur tendance à être facilement influençables, mais tout de même, ça reste impressionnant en regard de la gravité de l'acte final qu'ils accomplissent, certes avec peine, mais sans réellement remettre en question le groupe qui les pousse à agir.
Le sujet est en tout cas suffisamment intéressant et l'émission suffisamment bien fichue pour garder en haleine pendant toute la durée (1h09) du programme.

Les moyens déployés sont énormes. Peu à peu, la pression monte.

Il existe également d'autres programmes élaborés par Derren Brown, comme The Apocalypse, où un jeune homme est plongé dans un monde post-apocalyptique. Les moyens sont ici encore plus démesurés : pour donner du crédit à l'événement qui va survenir, l'équipe de Brown s'arrange pour pirater le téléphone de la personne piégée, lui montrer de fausses infos, etc. La préparation dure des semaines. Cependant, c'est tellement "gros" et les réactions du jeune homme sélectionné sont parfois si peu naturelles (mais, dans des circonstances exceptionnelles, personne ne réagit de la même façon) que l'on a du mal à véritablement y croire.
Autant dans The Push, l'on se demande avec une certaine fascination si le piégé ira jusqu'au bout, autant ici, l'on se pose des questions sur la réalité de ce "test" grandeur nature. Notamment, comment peut-on prendre autant de risques pour une émission ? En effet, le piégé pense avoir affaire à des gens contaminés par un virus mortel, il pourrait donc fort bien se blesser en tentant de se mettre à l'abri, voire tuer un acteur en le prenant pour un individu dangereux et déjà condamné...

L'on est en droit également de se demander pourquoi les candidats qui en sont venu à tuer quelqu'un (en tout cas en étaient-ils persuadés) dans The Push acceptent aussi facilement de passer pour de parfaits idiots manipulables (dans le meilleur des cas) ou de sinistres assassins. Les images diffusés ne vont en tout cas pas vraiment améliorer leur image.
Enfin, si tout est vrai dans ces show TV (il subsiste un doute), il convient aussi de s'interroger sur les limites à définir lorsque l'on "teste" ainsi les réactions de personnes qui ignorent tout de la supercherie dans laquelle elles sont embarquées.

Tout cela est en tout cas suffisamment intéressant (et tout à la fois révoltant) pour que l'on se penche sur le sujet.
À découvrir, au moins pour se faire une idée.

Pour les besoins de l'émission, un faux cadavre d'un réalisme stupéfiant a été réalisé par une équipe de spécialistes des effets spéciaux.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Une émission intéressante dans le sens où elle questionne des comportements aussi troublants que l'effet agentique et la soumission à la pression sociale.
  • De gros moyens employés pour piéger les personnes sélectionnées.

  • Des comportements parfois si aberrants que l'on en vient à s'interroger sur la véracité de certaines scènes (surtout dans le cadre post-apocalyptique).
  • De réels dangers, physiques et psychologiques, sont encourus par les "candidats", même si l'on nous certifie que non.
Nouveau Lemaitre : Miroir de nos Peines
Par



Le nouveau Pierre Lemaitre est disponible en librairie depuis hier !

Un début d'année idéal avec cet excellent auteur, qui vient clore sa trilogie commencée juste à la fin de la Première Guerre mondiale avec Au-revoir là-haut (qui lui a valu le Prix Goncourt en 2013), et qui se termine ici pendant l'offensive allemande de 1940, dans Miroir de nos Peines.

Inutile de vous dire que dès les premières pages, le style Lemaitre, toujours aussi efficace, vous embarque dans un récit haletant, émouvant, parfois drôle, et en tout cas parfaitement maîtrisé.
Nous vous avions d'ailleurs déjà conseillé quelques-uns de ses romans dans cet article, n'hésitez pas si vous n'avez pas encore franchi le pas.

Cette nouvelle histoire débute avec une petite fille aperçue dans Au-revoir là-haut. Elle a maintenant bien grandi et se retrouve dans une situation délicate, nue, fuyant un drame. Louise, qui a maintenant 30 ans, va devoir faire face à une époque plus que troublée, côtoyer des lâches et des héros, des salauds et des braves types. Et puis il y a ceux qui ne croyaient plus à cette guerre, qui pensaient qu'il s'agissait d'un simple jeu d’esbroufe diplomatique, et qui sont maintenant terrifiés et jetés sur les routes, alors qu'un régime tout entier est à l'agonie...

Miroir de nos Peines est publié chez Albin Michel.
Inutile de dire qu'on le conseille vivement, Lemaitre étant un conteur exceptionnel qui a parfaitement compris que divertir et bâtir un vrai récit, plein de rebondissements, de suspense et de personnages savoureux, n'étaient nullement des tares mais bien la politesse des auteurs qui, même (et surtout !) s'ils ont un véritable propos de fond, prennent le soin de l'envelopper dans une élégante intrigue.

Judge Dredd vs Aliens
Par


Un crossover musclé et très "pop culture" pour débuter l'année, avec Judge Dredd vs Aliens.

Tout commence dans les rues surembouteillées de Mega-City One. Jimson Godber, qui court entre les véhicules, visiblement pressé d'aller faire un check-up à l’hôpital, est rattrapé par un activiste anti-juges qui l'exécute. Mais même mort, le brave Jimmy va surprendre les Juges arrivés sur place, car une bestiole plutôt agressive s'échappe de son corps en creusant un joli trou dans son bide...
L'enquête commence alors pour le Juge Dredd, confronté à une machination destinée à utiliser les aliens comme armes de destruction massive, une idée pas si mauvaise au vu du potentiel de ces saloperies extraterrestres.

On connaît bien le principe de ces crossovers réunissant de grosses licences, en général, il s'agit surtout de faire plaisir aux fans en organisant une rencontre improbable, dont le scénario n'est souvent qu'un prétexte pour faciliter ladite rencontre. C'est un peu le cas ici aussi, avec cette mini-série en quatre épisodes et datant de 2003, même si l'histoire, relativement simpliste, est loin d'être désagréable.
À l'écriture, on retrouve Andy Diggle et John Wagner, les dessins sont assurés par Henry Flint. L'intrigue n'a rien de bien complexe, on part sur des combats clandestins de bestioles pour arriver à l'idée machiavélique d'un mutant revenant de l'espace et souhaitant anéantir le monde qui l'a condamné à sa naissance. Rien de bouleversant ou original, mais il faut avouer que les qualités de ce crossover sont ailleurs.


Et dans les points positifs, l'on peut dire que les deux univers se marient très bien. Les si inquiétants aliens, transposés dans le cadre rugueux et angoissant de Mega-City One, s'intègrent parfaitement à l'atmosphère sombre des lieux. Les combats sont plutôt gore (membres tranchés, têtes fondues...) à défaut d'être toujours bien spectaculaires, et le travail graphique de Flint, aidé par une colorisation de Chris Blythe, accentue le sentiment d'oppression en jouant sur les recoins sombres, les jeux de lumière, les gros plans et les violents contrastes.
Une petite touche d'humour vient parfois donner du relief à certains dialogues (attention, ce n'est pas Mr. Bean vs Howard the Duck non plus, hein), dommage que le procédé soit utilisé avec autant de parcimonie. Quant au "fan service", il est bien entendu assuré, avec la présence de scènes attendues (la découverte des œufs, les face-huggers, la reine...) et un Dredd toujours aussi solide et implacable.

Au final, voilà un comic honnête, plutôt bourrin mais jouissif si l'on apprécie (surtout) l'univers de Judge Dredd (les aliens faisant plutôt office d'invités dans l'environnement du juge). Reste que le récit en lui-même n'a rien d'éblouissant et sera vite oublié.
La mini-série a été publiée à l'époque dans le magazine 2000 AD en Grande-Bretagne, ainsi que par Dark Horse aux États-Unis. En mars 2019, ce récit est paru en français sous le label Vestron (dont nous vous parlions dans cette news) au sein d'un recueil (25,95 euros) regroupant également les mini-séries Judge Dredd vs Predator et Judge Dredd vs Aliens vs Predator.

Plutôt destiné aux fans de crossovers plutôt qu'aux amateurs de comics véritablement aboutis.




+ Les points positifs - Les points négatifs
  • La rencontre de deux univers légendaires.
  • Mega-City One, constituant un environnement idéal pour la traque à l'alien.
  • Un style graphique brut et efficace.
  • Judge Dredd !!

  • Un récit convenu, sans réelle surprise.
  • Un manque de profondeur causé par des personnages à la personnalité inexistante et une écriture sans prise de risque.
  • Un dénouement quelque peu "facile".
2020 : UMAC saison 15
Par
Déjà un mioche en soi, c'est pas cool, mais un bébé télépathe avec une vision thermique, ça peut effrayer n'importe qui...


Hey ! Bonne année les amis !
Tout le staff UMAC me charge de vous présenter nos meilleurs vœux pour l'année qui vient. Qu'elle soit pleine de bonheur et de réussites sur tous les plans !

De notre côté, eh bien nous débutons notre 15ème saison. Une belle longévité pour ce qui a commencé comme un blog personnel et est devenu un site de référence (ouais, on se balance quelques compliments) accueillant maintenant de nombreuses plumes.

On vous prépare bien entendu de belles chroniques pour les mois qui viennent. Pour ceux qui avaient suivi, vous avez sans doute remarqué que l'on n'a toujours pas sorti de podcast, pourtant annoncé l'été dernier. Le projet n'est pas annulé, mais il faut dire qu'on a raté la fenêtre idéale pour l'enregistrer, en août, quand tout le monde était plus ou moins en vacances.
Depuis, c'est un peu plus compliqué, surtout à cause de Nolt (je dénonce !). Figurez-vous qu'en plus d'avoir maintenant plus de responsabilités dans son taf au sein du studio Makma, il est en train de terminer son nouveau roman et de travailler sur divers projets. Il vous en dira certainement plus lui-même d'ici quelque temps.

Niveau ligne éditoriale, on ne change rien : des articles sans concession, argumentés, écrits par des passionnés parmi lesquels on retrouve auteurs, dessinateurs, journalistes et professeurs. Et bien entendu, toujours zéro pub.

En ce qui concerne le bilan de l'année écoulée, je crois pouvoir dire qu'on ne s'en est pas trop mal sorti. L'année 2019 aura d'ailleurs été la plus prolifique en termes d'articles (202) depuis que UMAC existe dans sa version actuelle. Si vous ne l'avez pas encore vue, on vous conseille aussi notre sélection des tops et flops 2019.

Allez, j'en reste là et je laisse la place au premier article de l'année (qui va arriver rapidement). Ça concerne un comic. Avec du Judge Dredd et de l'alien (d'où la petite blagounette visuelle en début de post).
Miaw !

BONNE ET HEUREUSE ANNÉE !