Live report : Awaiting Rising
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2020 a été une catastrophe pour le monde de la musique ainsi que de la culture dans sa globalité. Si l'année 2021 n'est guère plus réjouissante, certaines organisations ont pris les choses en mains : trop complexe de faire un festival avec des groupes étrangers ? Pas de soucis ! La scène française a largement de quoi offrir une belle programmation. L'association Phoenix Rising nous a donc concocté une affiche que les amoureux de Metal vont apprécier avec Animalize (Heavy Metal), Barrakuda (Hard Rock), Sangdragon (Death symphonique) et The Iron Brackmart (tribute Maiden).

Phoenix Rising pour ceux qui ne connaissent pas, ce ne sont pas des bleus dans leur domaine. La soirée Awaiting Rising est en effet programmée par les dijonnais pour rester actifs suite aux deux reports de la neuvième édition du Rising Fest (avec entre autres Girlschool et ADX). J'ai déjà fait deux Rising, donc je sais pertinemment à quoi m'attendre ce soir : orga au top et très humaine, de la bonne bouffe et de la bonne bière ! Sans oublier évidemment la bonne musique.
C'est donc fièrement muni de mon pass sanitaire que je me rends à la salle Jean Bouhey à Longvic (21).
Aux alentours de 17h00, l'ouverture des portes a pris un  peu de retard mais peu importe. Je passe la fouille sans encombre, je paye mon billet, je prends mes bouchons d'oreilles (gratos !) et je file au bar. Ah non, finalement le bar attendra car la boutique Adipocère a fait le déplacement : deux CD de plus dans la collection, ça commence vraiment bien. Je vais au bar cette fois prendre la bière de la brasserie des trois fontaines, une bière blonde locale qui se boit plutôt facilement… Je jette un œil aux sandwichs et voit qu'il y a toujours le Fall of Hell, sandwich aux fallafels qui est tout simplement une tuerie. Je suis aux anges. Bref  trêve de bavardage et place à la musique !


La musique d'ambiance s'arrête et retentit alors Tous les garçons et les filles de Françoise Hardy. C'est le signal ! Dès la fin du morceau, Animalize entre en scène pour 45 minutes de Heavy Speed à l'ancienne, autant dire que ça va passer vite... 

 
Le set débute par Back from the Sematory puis Samouraï de l'univers qui marque d'emblée l'une des caractéristiques du groupe, à savoir le chant en français ou anglais selon les compos. Ça headbang un peu partout, le public a l'air d'apprécier l'énergie déployée par Niels (chant et basse), Jessy (guitare) et Damien (batterie). On enchaîne avec deux morceaux issus de leur EP, Chainsaw & Boomstick et Jungle dance, et là on voit ceux qui, comme moi, possèdent Tapes from the Crypt puisque l'énergie du public est monté d'un cran. Évidemment, quand on connait déjà c'est plus facile de se lâcher et de prendre du plaisir, comme on le verra si bien en fin de soirée. Le chant est parfait, ça sonne exactement
comme sur le disque, il n'y a rien à redire. Pour ce qui est de la guitare, étant donné qu'ils ne sont que trois sur scène c'est plus compliqué mais ça ne choque pas vraiment tant Jessy assure riffs comme soli. S'ensuit Eternal Second et Pigs from other Space, une fois encore les spectateurs découvrent un peu les compos, l'ambiance est toujours aussi bonne mais difficile de reprendre en chœur des moments qu'on aime quand on ne connaît pas assez. Autrement dit ces gars-là ont un potentiel énorme et quand la machine sera lancée, ce sera un vrai bulldozer. Je dirais même que la machine perdurera, et tiens justement puisqu'on en parle, voici encore deux sons bien connus à savoir L'aigle de la route et l'hymne Sous l'œil du charognard. Et ce fut beau tout simplement, sauf que ça sent déjà la fin. Et oui, Speed Metal comme le souligne Niels lui-même. Le show se termine sur Saturday night witchcraft et la foule a l'air d'avoir adoré. 
On est clairement sur un groupe qu'il faudra tenir à l'œil et qui promet de faire des étincelles à l'avenir. Pause pipi/bière/sandwich et c'est parti pour le deuxième groupe de la soirée.

C'est au tour de Barrakuda d'entrer en piste avec De sueur et de rageMort ou vif et Fou et furieux, ça sent bon le Hard à la AC/DC ! Mais avec le chant en français, c'est un vrai plus. Personnellement ce n'est pas trop mon genre de prédilection, étant plus fan de Heavy, mais force est de constater que les gars sont bons dans leur prestation. Il n'y a pas de fioritures avec les guitares, riffs "simple" et soli sans trop d'effets. Entre 4 murs, Pris dans la toile et Guerilla urbaine s'enchaînent, cette dernière compo a un petit quelque chose en plus. Dès le départ de la chanson le public est invité à lancer des "HEY HEY" puis sur le refrain à reprendre "CHAR-GER !". Adrénaline, De sang froid et Plus rien à perdre clôturent le set de ce groupe dont le chanteur s'est bien donné durant tout le show. Deuxième pause et ça repart !


Pendant la préparation de la scène, on voit tout de suite que Sangdragon est un groupe qui ne fait pas les choses à moitié : deux micros sont ajoutés en plus de ceux placés aux postes des musiciens, un bouzouki est mis en place vers le poste de chanteur, à côté d'un socle contenant une épée, et un clavier est aussi installé. On n'a pas affaire à des rigolos, là. 
L'intro est lancé avec Majesty puis on attaque fort avec Deep dark descent et Winged blade ! Toutes deux issues de l'album Requiem for Apocalypse. Le constat est évident : les choristes ne sont pas là pour faire de la figuration et le clavier non plus. Il y a une vraie profondeur dans la créativité musicale de Sangdragon, qui ne se contente pas de balancer des gros riffs et de growler dessus. Les instruments et les tenues médiévales montrent que le groupe va au bout de ses idées, ce qui marche on ne peux mieux.
 
On enchaîne sur deux nouveaux morceaux, Curse of desert qui a déjà eu droit à son clip vidéo et Proudly march to die. Là encore c'est très prenant et on en redemande. Waterborn débute avec ses arrangements et ses chœurs, on croirait une vraie B.O. de film (ça tombe bien, j'ai cru comprendre en lisant quelques interviews que c'est le but recherché) et, comme sur l'album, Front of steel arrive avec son gros riff de furieux. Ça tabasse ! À tel point que Will, le bassiste, en casse une corde ! Trop de puissance, il vaudrait mieux forger leurs instruments dans de l'acier. Après réparation et accordage, encore trois nouveaux morceaux : Stigmata, Carnal legacy et War is war. C'est toujours bon, on a hâte d'entendre le futur album. C'est un vieux morceau qui suit avec Final battle, issu de l'époque où le groupe était un projet solo (premier album sous le nom Daemonium et deuxième sous le nom d'Akhenaton. Le troisième, sous le nom de Sangdragon est un "vrai" groupe). On sent clairement la différence avec les morceaux actuels, c'était beaucoup plus Black Metal à l'époque et l'absence des choristes supprime le côté épique. Vincent a bien fait de s'entourer en conséquence. Father of all Kings vient presque clôturer le set, qui aura été plutôt bien adapté pour l'occasion à un public friand de Heavy Metal. Les quatre morceaux de Requiem joués ce soir sont mes préférés de l'album, ce n'est pas un hasard. "On va finir avec une reprise d'un truc pas très connu." Il me semble que c'est à peu près de cette manière que Vincent a annoncé la dernière chanson de leur setlist, à savoir une version Metal de Game of Thrones dans laquelle on voit encore une fois l'importance des chœurs, des claviers et du bouzouki, qui apporte un vrai plus pour en faire une version assez originale.
Voilà, les 70 minutes sont passées assez vite, on enchaîne avec le dernier groupe de la soirée : un tribute band.

Un groupe de reprise pour une tête d'affiche, mais pas n'importe quelle reprise. En effet The Iron Brackmart reprend du Maiden. Ça pourrait prêter à débat de les placer si haut sur l'affiche, car c'est à la fois dommage tant on a des formations originales de qualité, mais aussi positif, car les reprises sont archi connues et donc rassemblent. À voir donc comment les membres vont s'en sortir.
Et on peux dire qu'ils se débrouillent pas mal ! Ils commencent par Man on the edge ce qui est plutôt osé car l'album dont il est issu est relativement mal-aimé par une majorité de fans. Mais ça marche bien, le public est conquis, on voit que beaucoup sont venus pour pouvoir chanter du Maiden, tant mieux pour l'asso'. Vient ensuite Wratchild, The trooper, sur laquelle le chanteur brandit un grand drapeau comme Dickinson le fait pendant ses shows, et The clansman encore issu de la période du trop sous-estimé Blaze Bayley. Le moins que l'on puisse dire c'est que les jurassiens n'ont pas froid aux yeux ! Les chansons sont très variées, les spectateurs sont ravis ! Autant sur The wicker man que sur Blood brothers ou Sign of the cross qui cartonne (il faut dire que pour le dernier Rising Fest, Blaze Bayley était venu faire un set spécial Maiden). Chruchill's Speech démarre et la salle monte encore en pression, c'est le moment de Aces High ! Et pour en rajouter une couche, le chanteur se pointe avec un avion gonflable qu'il balance dans le public. C'est beau, ça sourit de tous les côtés dans la salle en s'envoyant l'avion d'un bout à l'autre. J'ai presque envie de huer le groupe quand ils récupèrent et rangent notre joujou. Après cette petite récréation très appréciée, par moi-même en premier lieu, 2 minutes to midnight, No more lies et Futureal s'enchaînent avec toujours autant d'entrain. 

Puis vint le tour du cultissime Fear of the dark, grand moment de communion où le public scande tel un seul homme ces "oh oh oh oh ooh oh oh ooh... " (non promis ce n'est pas le père noël) si emblématique. J'ai pris mon pied sur ce morceau car, disons-le franchement : on y croirait presque ! La magie a opéré et ce tribute est excellent tant tous les musiciens sont talentueux. On fini avec Moonchild, The evil that men do et Hallowed be thy name. Le public est en ébullition, les musiciens ont les crocs, tout le monde en redemande. "On a le temps d'en refaire une petite ? ... Oui ? OK une petite dernière alors !" Cette fois c'est la der des der, mais il se passe un truc bizarre dans ma tête "il a dit une petite... c'est quoi cette chanson qui ressemble à The rime of the ancient mariner ?" ... alors ça il fallait le faire ! Les gars nous sortent un morceau de presque 14 minutes pour la "petite dernière". Elle est bien bonne celle-là ! 
Cette fois c'est terminé, les spectateurs ont pris leur pied, les musiciens aussi, tout le monde est heureux et c'est beau à voir ! Après ces récents moments anxiogènes qui ont été vécus par tous de différentes manières le constat est évident : la musique est essentielle, la culture dans sa globalité est essentielle pour qui s'y intéresse. C'est une vraie bouffée d'oxygène après des mois et des mois à suffoquer et ça fait du bien.
Encore une bonne soirée passée grâce à une association pleine de bonne volonté, tout a été parfait à mes yeux de simple spectateur (ça vaut ce que ça vaut). Avec seulement quatre groupes, on a eu droit à une très belle affiche 100 % made in France, alors je vais simplement conclure en disant aux musiciens, bénévoles, acteurs de l'ombre et à ceux qui se sont déplacés : MERCI !



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • La musique.
  • La restauration.
  • Le côté très humain.
  • Tout en fait.

  • Vous croyez vraiment qu'avec deux enfants de 7 mois et de 3 ans j'irais m'emmerder à 1h15 de chez moi pour voir un concert et en dire du mal derrière ?