A l'heure où le personnage ressort des cartons poussiéreux de la Maison des Idées afin d'être exploité dans les nouvelles séries Marvel/Netflix, les éditions Panini ont le bon goût (oui, ça leur arrive, à moins que ce ne soit un opportunisme financier) de proposer, enfin, une adaptation française de l'Intégrale des premières aventures d'Iron Fist, cet homme au poing de fer qualifié d'"Arme vivante" qui eut bien du mal à percer à la grande époque de Bruce Lee et fit partie pendant longtemps de ces héros oubliés qu'un scénariste inspiré réinjectait régulièrement dans certains events.
Soyons honnête : Iron Fist n'est pas, et de loin, le super-héros le plus connu de l'univers Marvel et, malgré quelques artistes de renom ayant travaillé sur ses séries, il n'a pas vraiment su s'imposer auprès du public et des critiques. On ne jettera pas (immédiatement, parce que ce serait trop facile) la faute à son costume (heureusement totalement mis de côté dans l'adaptation télévisée) qui aujourd'hui n'aurait de popularité qu’auprès des fans un peu allumés du cosplay. Les trentenaires lecteurs de comics connaissent sans doute les Heroes for Hire, série assez décalée dans laquelle Iron Fist était associé à Luke Cage dans une agence spécifique sous la houlette de Misty Knight (série qui va être rebootée prochainement), mais les plus âgés se souviennent de la publication des premiers épisodes en France dans Strange et Titans. C'est justement de ceux-là qu'il est question aujourd'hui, réunis dans le premier volume de l'Intégrale Panini Iron Fist (1974-1975) et reprenant les numéros 15 à 25 de Marvel Premiere ainsi que les deux premiers numéros de la première série Iron Fist.
Inutile de détailler plus avant le volume qui répond aux cotes habituelles de l'éditeur, avec la reprise des couvertures originales dans les dernières pages ainsi que sur la jaquette et une introduction assez limitée ; le blanc des Intégrales Daredevil, le vert pomme des Intégrales Hulk ou le bleu ciel des Intégrales X-Men est ici remplacé par un vert tendance kaki assez laid. Mais qu'en est-il du contenu proprement dit, sachant que la première histoire date de 1972 ?
Il faut avouer que c'est assez déstabilisant. Comme souvent pour les anciens lecteurs, la nostalgie le dispute à la raison, et l'on aura parfois du mal à trouver les mots justes pour vilipender une œuvre à laquelle on était attaché dans sa jeunesse, quand bien même elle serait totalement dépassée, démodée ou simplement médiocre. Et franchement, l'on a bien du mal à s'enthousiasmer pour les premières
apparitions du maître des Arts martiaux (titre qu'il dispute à Shang-Chi, personnage apparu à peu près à la même époque mais encore moins populaire).
L'intégrale ravive les mémoires et saura redonner le sourire aux vénérables anciens amateurs des aventures de ce héros vite ringardisé (non mais ce costume, c'est plus possible !). Les deux premiers épisodes construisent habilement les origines du héros tout en annonçant sa quête actuelle (la vengeance, tout simplement : Daniel Rand, riche héritier d'un immense empire financier, veut retrouver l'homme qui abandonna son père et sa mère à leur sort au cours d'une excursion en Himalaya, excursion dont il ne réchappa de justesse qu'en étant accueilli dans la mystérieuse cité de K'un-Lun, sorte de Shaolin millénaire hors du temps et de l'espace).
Roy Thomas, avec son talent habituel de conteur, propose une histoire qui tient parfaitement la route et est équilibrée, Gil Kane l'illustre avec soin et dynamisme. Si cela démarre sur des bases encourageantes, ça se gâte très vite ensuite avec une ribambelle de scénaristes bien moins compétents qui se succèdent associés à de piètres dessinateurs, lesquels ne proposent que des épisodes assez banals qui ont tout de même le mérite d'afficher des combats d'arts martiaux sur plusieurs pages, quoique rendus ridicules par l'utilisation de termes assez peu glamour que la traduction rend encore plus ridicules (coup du singe, coup de l'éléphant, coup du dragon...). C'est bien Iron Fist qui prend le pas sur son alter-ego, Danny étant ainsi mis de côté dans des aventures où notre héros se voit injustement accusé de meurtre et se retrouve chaque fois confronté à un ennemi redoutable (bizarrement, il attend toujours d'être au seuil de la défaite pour user de son poing de fer). Comme il faut lui trouver des adversaires dignes de ce nom, on lui propose des ninjas, des assassins et des vilains de la trempe de... Batroc. C'est à croire qu'il n'y avait pas grand-chose à attendre de ce super-héros atypique. On aura droit également à un monstroïde dans des épisodes qui ont achevé depuis longtemps d'intéresser le lecteur le moins exigeant.
L'intégrale ravive les mémoires et saura redonner le sourire aux vénérables anciens amateurs des aventures de ce héros vite ringardisé (non mais ce costume, c'est plus possible !). Les deux premiers épisodes construisent habilement les origines du héros tout en annonçant sa quête actuelle (la vengeance, tout simplement : Daniel Rand, riche héritier d'un immense empire financier, veut retrouver l'homme qui abandonna son père et sa mère à leur sort au cours d'une excursion en Himalaya, excursion dont il ne réchappa de justesse qu'en étant accueilli dans la mystérieuse cité de K'un-Lun, sorte de Shaolin millénaire hors du temps et de l'espace).
Roy Thomas, avec son talent habituel de conteur, propose une histoire qui tient parfaitement la route et est équilibrée, Gil Kane l'illustre avec soin et dynamisme. Si cela démarre sur des bases encourageantes, ça se gâte très vite ensuite avec une ribambelle de scénaristes bien moins compétents qui se succèdent associés à de piètres dessinateurs, lesquels ne proposent que des épisodes assez banals qui ont tout de même le mérite d'afficher des combats d'arts martiaux sur plusieurs pages, quoique rendus ridicules par l'utilisation de termes assez peu glamour que la traduction rend encore plus ridicules (coup du singe, coup de l'éléphant, coup du dragon...). C'est bien Iron Fist qui prend le pas sur son alter-ego, Danny étant ainsi mis de côté dans des aventures où notre héros se voit injustement accusé de meurtre et se retrouve chaque fois confronté à un ennemi redoutable (bizarrement, il attend toujours d'être au seuil de la défaite pour user de son poing de fer). Comme il faut lui trouver des adversaires dignes de ce nom, on lui propose des ninjas, des assassins et des vilains de la trempe de... Batroc. C'est à croire qu'il n'y avait pas grand-chose à attendre de ce super-héros atypique. On aura droit également à un monstroïde dans des épisodes qui ont achevé depuis longtemps d'intéresser le lecteur le moins exigeant.
Toutefois, avant de boire le calice jusqu'à la lie, on aura droit à une éclaircie avec l'arrivée de Chris Claremont au scénario. Si l'homme qui forgea le succès des X-Men n'est plus aujourd'hui aussi adulé, force est de reconnaître qu'il a su redonner un certain souffle et une épaisseur nécessaire aux aventures d'Iron Fist, remettant Danny Rand à la place qu'il aurait dû avoir (l'homme doit maintenant trouver son rôle dans un monde qu'il a quitté dix ans auparavant). Les deux
derniers épisodes de cette intégrale voient aussi l'arrivée de John Byrne, indissociable compagnon de route de Claremont, qui va insuffler une vision plus aiguë, un découpage plus stimulant et un point de vue plus
moderne aux pérégrinations de l'Arme vivante. Il n'a pas encore la fluidité de ses esquisses sur les équipes de mutants ou Alpha Flight, mais le bond qualitatif est incontestable. Et ça nous permet d'avoir une confrontation moins grotesque avec Iron Man !
Une intégrale alternant le bon et le totalement dépassé, frustrante par son
manque de développement d'une franchise prometteuse et une ambition visiblement limitée.
L'ouvrage se termine quand la série redevient intéressante, mais sans parvenir à accrocher le profane, ni même le fan passéiste. Dommage.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
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