UMAC's Digest #42

Les sélections UMAC dans l'actu de la pop culture



-- IDÉE À LA CON --


Dans la série "on va essayer de faire du pognon avec n'importe quoi", merci de faire un triomphe à Story Cubes Batman.
Alors, qu'est-ce que c'est que ce truc, vous dites-vous, la bave aux lèvres et la carte bancaire en main ? Eh bien... c'est un jeu sans enjeux (ah, ça commence bien) qui permet de "stimuler l'imagination". En fait, vous lancez des dés, présentant divers symboles, et vous devez inventer une histoire en rapport avec lesdits symboles. On se doute que ce qui est présenté comme un "générateur d'histoires" est plutôt destiné aux enfants du coup, mais quel est donc le putain d'intérêt des dés ? Parce que, inventer des histoires (avec des Lego, des Playmobil, des petits soldats ou même des morceaux de bois), c'est quand même le propre de tous les gosses. Et neuf dés à six faces, on en a vite fait le tour.
Le pire : il est précisé que l'on peut y jouer seul. Rhaa la tristesse du truc, le gamin sans amis qui est en plus trop con pour inventer des histoires par lui-même...
Rhaaaa et puis on voit déjà les mômans venir gueuler sur facebook "mais c'est un jeu très stimulant, pourquoi en dire du mal, gnagnagna"... mais parce que c'est pas un jeu, bordel, c'est rien du tout !!  
#écheccritique






-- DANS TA FACE ! --


L'excellent groupe Logical Tears (dont on vous a déjà parlé dans le Digest #25) sera en showcase à la Face Cachée, le samedi 14 octobre, à Metz. Et ça commence à 16h00, parce qu'il n'y a pas de raison de faire attendre les gens et que, de toute façon, normalement, ici en octobre, à 16h00, on a l'impression qu'il fait déjà nuit. 
Et ça laisse plus de temps pour picoler aussi. Enfin, ça, c'est vous qui voyez, rapport à la modération, tout ça... 
Page facebook du groupe. Allez liker, ça change de la soupe qui passe en radio ! 
#GoodVibrations







-- INTERVIEW --


Un entretien à ne pas manquer avec Edmond Tourriol et Izu, qui évoquent dans cette vidéo, de JustFocus, les réalités du métier de scénariste. L'occasion pour certains de constater que l'écriture est un domaine technique qui s'apprend et demande du... travail. Bon, on vous l'a souvent dit, mais étant donné ce que l'on voit parfois sur le net, ça ne fait pas de mal de le répéter. Et en plus ça parle pognon, gloire et groupies, histoire d'avoir un peu de croustillant quand même.
Petit jeu bonus : un scénariste un peu trop fêtard et à moitié aphone s'est dissimulé dans cette vidéo, sauras-tu le retrouver ? (indice : shrapnel) 
#he'sBatman 






-- FRISSONS & RACISME ? --


Il est disponible en DVD, mais Get Out vaut-il vraiment la peine que l'on se rue dessus ? 
Ce film, de Jordan Peele, est précédé d'une espèce d'aura qui le dessert franchement puisqu'il serait, selon certains, un film dénonçant le racisme de l'Amérique puritaine (ouais, ces enculés de Blancs là). L'on ose espérer que non, car si tel est le but, le résultat est lamentable. Trop caricatural, creux, frisant l'idiotie, il est difficile d'imaginer que ce scénario puisse avoir été pensé avec un "message" en filigrane. Ou alors il s'adresse à des demeurés, public qui ne voit de toute façon jamais les fameux "messages".
Mieux vaut prendre ce film de série B pour ce qu'il est, un nanar assumé, usant de ficelles énormes et créant un réel malaise parfois à partir de pas grand-chose, ce qui n'est pas si mal. La conclusion, malheureusement bâclée, et les trop nombreux personnages manquant de vraisemblance et d'épaisseur finissent cependant par gâcher un film d'horreur banal, qui a le goût du dérangeant, l'odeur du dérangeant, mais qui ne dérange rien à part ta grand-mère si elle a eu la patience de le voir en entier.
#godemichetpourbobofragile 


Attention, une raciste est dissimulée dans cette image, sauras-tu l'identifier pour la dénoncer ? (indice : blanche)




-- DROIT D'AUTEUR ET ORIGINALITÉ --


On va la faire un peu longue en revenant sur un truc assez vieux mais qui tourne encore, permettant parfois à certaines personnes de s'offusquer sans aucune raison à propos de la décision d'un tribunal.
L'article remonte à 2003 et provient d'ActuaLitté. L'internaute candide y découvre, avec horreur, qu'un auteur a été dépossédé de ses droits (même le droit moral, inaliénable, imprescriptible et incessible). La réaction spontanée est alors le cri d'effroi : "Comment ? l'on viole les droits des hommes de lettres, sacrebleu, que l'on aille me chercher mon glaive, que je pourfende d'un geste vengeur les scélérats !" (ouais enfin, tout le monde n'a pas forcément cette réaction-là à la virgule près hein)
Et pourtant non, rien d'inique là-dedans. La décision du tribunal est parfaitement logique, mieux, elle n'a rien de nouveau ou d'inquiétant. En effet, pour être auteur, et bénéficier des droits qui vont avec, il faut créer quelque chose. Et quelque chose d'original. Qui vous appartient, qui porte votre "touche", votre signature. C'est sur l'originalité de la création (et de sa mise en œuvre) que repose la propriété intellectuelle. Dans le cas précis de cet article faussement sulfureux, une spécialiste du tarot écrit un recueil compilant des explications et analyses de lames déjà publiées mille fois auparavant. Elle ne crée donc rien et n'a aucunement le droit de revendiquer une quelconque propriété intellectuelle (heureusement d'ailleurs). On ne lui interdit pas de vendre ses livres, on ne lui reconnait simplement pas, à raison, la paternité de quoi que ce soit.
Prenons un exemple concret. Imaginons que vous ayez l'idée d'expliquer l'astronomie aux enfants (le dessin et le crayonné illustrant ce propos sont de notre ami Sergio Yolfa). Si vous vous contentez d'écrire un livre dans lequel vous expliquez que la Terre tourne autour du Soleil en un an, et sur elle-même en 24h, vous n'avez rien créé. Vous vous rendez bien compte que ça a été dit des milliers de fois avant vous. Donc, vous n'avez aucune propriété intellectuelle sur ça, vous pouvez tenter de vendre votre livre, mais tout le monde pourra piocher dedans puisque vous êtes alors l'auteur de... que dalle. 
Si maintenant vous prenez la même idée en bossant un minimum, en créant un univers personnel, par exemple en imaginant des chats, doués de la parole, qui découvrent les lois de l'attraction ou le fait que la Lune tourne autour de la Terre, vous allez créer du contenu original (les dialogues, les personnages, les dessins, les explications si votre style est suffisamment personnel...). C'est ça (et rien d'autre) qui sera votre propriété intellectuelle et qui vous donnera des droits moraux et patrimoniaux. 
Donc, non, il ne suffit pas d'écrire n'importe qu'elle fadasserie pour devenir auteur et prétendre à un droit qui ne s'acquiert qu'avec le travail. Et oui, les tribunaux jugent votre boulot par rapport à son originalité, il en a toujours été ainsi, et c'est la seule manière de procéder si l'on ne veut pas se voir interdire l'utilisation de phrases banales dont tout auteur a besoin.
Avant de hurler à l'escroquerie, mieux vaut donc bien déterminer qui est l'escroc.  
#etpourtantelletourne 






-- BASIC --


A priori, sur UMAC, on vous parle de tout mais pas de rap, faut pas déconner. 
Sauf que, quand c'est bon, on s'en cogne de l'étiquette. Du coup, ben... on vous parle d'Orelsan.
Le nouvel album pointe son nez, le nouveau single est franchement sympa (comprendre "bien écrit"), et si vraiment ça vous dit rien, on vous conseille quand même Comment c'est loin, parce que c'est un sacré putain de bon film, merde !
Mais il convient tout de même de s'attarder sur ce titre "Basique", intelligemment construit puisqu'il peut se comprendre à la fois comme une énumération simpliste et lénifiante, mais aussi comme un texte très second degré. L'avertissement est donné dès l'intro, l'artiste va faire "simple", parce que vous êtes "trop cons". Du coup, l'ensemble des slogans niais et caricaturaux qu'Orelsan débite peut alors se découvrir également comme une mise en abîme du politiquement correct, chaque sentence contenant finalement l'approximation qui la lézardera et révélera sa faiblesse.
Si, si, c'est cool en fait.      
#heuj'airiencompris


Hommage.