Des animaux qui parlent, qui aiment la pizza et qui combattent avec des katanas... non ce ne sont pas les Tortues Ninja (aux origines américaines, cf. cette Parenthèse de Virgul) mais les Samouraï Pizza Cats (venant du Japon) ! Mis en vente fin 2017 par l'éditeur Kazé, le (superbe) coffret de Samouraï Pizza Cats est un incontournable pour les amoureux de cette série d'animation nippone, diffusée au début des années 1990. Que vaut-elle aujourd'hui pour ceux qui la découvrent presque 30 ans plus tard ?
C'est une boîte en forme de carton de pizza qui accueille les nombreux DVD de l'intégralité de la série : 16 disques regroupés sous forme de parts de pizza et disponibles en deux versions : une française en 52 épisodes (qui avait déjà été en vente chez un autre éditeur, il y a une quinzaine d'années) et une « non censurée », en version originale sous-titrée en 54 épisodes (ceux visionnés dans le cadre de cet article — on y reviendra plus tard). Un petit livret de 24 pages complète l'ensemble.
Diffusée au Japon pendant un peu plus d'an de février 1990 jusqu'au même mois en 1991, la série a débarqué en France en septembre 1991 sur feue la chaîne La Cinq. Dans notre pays, nous sommes alors en plein « boom » des séries d'animation japonaise, souvent adaptées de mangas (bandes dessinées du pays du Soleil-Levant), comme Dragon Ball et tant d'autres diffusées dans la mythique émission Club Dorothée (TF1).
Samourai Pizza Cats propose des aventures d'une vingtaine de minutes se situant dans un Japon mi-médiéval mi-futuriste, utilisant une technologie avancée robotique, et mêlant donc œuvre « historique » (inspirée de l'architecture de l'ère Edo), science-fiction, action et bien sûr comédie.
Le narrateur introduit (à chaque épisode) le contexte de la série : « Les fabuleux animaloïdes vivent en harmonie à Edoropolis. Mais soyez sur vos gardes ! Une ombre se tapit dans les ténèbres. Certains se cachent des dieux pour ne vivre que par le crime. On ne peut pas les laisser agir de la sorte. Appelons les défenseurs de la justice ! Le clan secret de ninjas ! Les Nyankee ! » Des ninjas principalement représentés par trois personnages : Skacey, Yattarô et Prulun (Guidon, Toufou Touflamme et Polly Esther en version française — jeux de mots oblige dans la langue de Molière).
Le narrateur introduit (à chaque épisode) le contexte de la série : « Les fabuleux animaloïdes vivent en harmonie à Edoropolis. Mais soyez sur vos gardes ! Une ombre se tapit dans les ténèbres. Certains se cachent des dieux pour ne vivre que par le crime. On ne peut pas les laisser agir de la sorte. Appelons les défenseurs de la justice ! Le clan secret de ninjas ! Les Nyankee ! » Des ninjas principalement représentés par trois personnages : Skacey, Yattarô et Prulun (Guidon, Toufou Touflamme et Polly Esther en version française — jeux de mots oblige dans la langue de Molière).
L'ensemble est évidemment « bon enfant » : les gentils gagnent contre les méchants, un humour léger parsème chaque épisode, de bonnes valeurs sont partagées, etc. Le public visé est désormais double : les plus jeunes d'aujourd'hui seront peut-être passionnés et les nostalgiques de la série seront ravis de retomber en enfance. Les autres n'y trouveront guère d'intérêt malgré l'originalité de l'ensemble (qui a tout de même bien vieilli). Il faut à ce titre souligner quelques trouvailles géniales comme ce propulseur de chats sous forme de pistolet géant s'élevant sur la pizzeria !
La structure des épisodes est assez classique : la première partie expose quelques gags et la menace qui pèse sur les protagonistes, puis vers la moitié du récit (à une bonne dizaine de minutes), le trio de livreurs de pizzas se transforme en samouraï/ninja et combat les ennemis, souvent Karamaru (Ducrochu en VF), un corbeau guerrier, et son maître, le Seigneur Kitsunezuka Korn (Dusournois), un renard fourbe — et les chats ninjas remportent la victoire, bien sûr. Les mignons personnages ont chacun une attaque propre et sont présentés plus en détails en fin d'épisodes par le narrateur. Côté dessin, l'ensemble est très correct mais on regrette l'absence d'une remastérisation plus prononcée (qui aurait pu donner lieu à une sortie en Blu-Ray — indisponibles jusqu'à présent).
Revoir (ou découvrir) la série aujourd'hui est un prisme d'analyse intéressant. Par exemple, les sushis et le wasabi sont mentionnés plusieurs fois. Hors, à l'époque (il y a presque 30 ans donc), peu de spectateurs, et encore moins les plus jeunes, savaient concrètement ce que c'était ! C'était aussi une période ou des mots parfois « complexes » (pour des enfants) étaient légion sans que cela ne donne lieu à une simplification radicale des expressions et de la conjugaison de notre langue (comme c'est le cas aujourd'hui, aussi bien dans des dessins animés que dans de la littérature).
Comme beaucoup de dessins animés de l'époque, certaines scènes sont réutilisées d'un épisode à un autre (gain de temps et d'argent) et certains dessins « fixes » sont proposés, presque sous forme de crayonnés. Si sur le papier (ou plutôt via l'écran) cela peut paraître paresseux et raté, c'est l'effet inverse qui se produit quand on regarde. Mais voir tout à la suite engendre une certaine redite un peu lassante, le binge-watching est donc plutôt déconseillé.
La version française avait fait l'objet d'une « censure » lors de sa diffusion (à nouveau, comme beaucoup d'animes de l'époque). Les épisodes perdaient ainsi plusieurs éléments : les scènes les plus violentes étaient coupées ou modifiées, les allusions à l'alcool étaient remplacées par d'autres boissons, des plans étaient recadrés pour enlever des mentions indiquant que l'action se déroule au Japon (inscription en alphabet nippon par exemple), tout était d'ailleurs fait pour que le spectateur pense que la série se déroule en France, avec des noms de lieux et personnages français. Ce qui changeait parfois drastiquement l'histoire, évidemment, et débouchait sur des situations complètement absurdes voire incompréhensibles.
L'objet en lui-même, vendu pour 54,99€ en édition limitée, bénéficie d'un très beau packaging qui ravira les collectionneurs. On regrette l'absence de bonus comme des making-of ou interviews de doubleurs par exemple. Il faudra se contenter des entretiens textuels du petit livret bonus. Celui-ci présente en détail chaque personnage et précise quelques informations et anecdotes intéressantes. On apprend que la série, très populaire au Japon, avait atteint presque 15% de l'audimat à son apogée. Suite à un concours « d'animaloïdes », un personnage né de l'imagination d'un spectateur a même vu le jour ! Le producteur de la série, Motoki Ueda, révèle aussi que l'idée d'une pizzeria comme QG des chats est venue... de la pizzeria du parc Disneyland de Tokyo (à la base il avait évoqué un restaurant de nouilles, mais pour parler davantage aux enfants ils ont préféré la pizza). Deux doubleurs japonais se prêtent aussi au jeu de l'interview et dévoilent la bonne ambiance en studio (et les soirées alcoolisées !) qui a déteint sur la série.
Si vous avez grandi devant ce show hors-norme ou souhaitez le faire découvrir à vos enfants, vous savez ce qu'il vous reste à faire !
Si vous avez grandi devant ce show hors-norme ou souhaitez le faire découvrir à vos enfants, vous savez ce qu'il vous reste à faire !
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