Comme souvent à cette époque, l'entame est remarquable et augure du meilleur, quand bien même l'on pourrait décemment hausser le sourcil devant l'aisance avec laquelle le Penseur fou (dans le premier épisode) manque d'anéantir le groupe. Vient ensuite la séquence musclée souvent suivie de l'idée ingénieuse de Richards qui permet de conclure l'aventure de manière plus ou moins hasardeuse. La fin en conte de fées du Penseur fou & ses androïdes de mort fera encore sourire, ainsi que celle du Monstre du Lagon perdu, assez poussive, concluant un récit de vacances mettant aux prises le groupe et un être amphibie assez mystérieux.
Mystère sur la Lune s'avère en revanche nettement plus ambitieux : il y est question à nouveau d'une Sentinelle Kree qui met sa menace à exécution ("empêcher l'Homme d'essaimer dans l'espace") au moment même ou la mission Apollo XI prépare son alunissage historique (c'est assez rigolo de constater que pendant qu'Armstrong et ses potes s'apprêtaient à devenir les premiers humains à fouler un autre astre, les FF naviguaient dans l'espace pour le leur permettre). Si l'on doit encore se farcir le verbiage de la sentinelle qui se croit obligée (mais peut-être est-ce son programmeur un peu farceur ?) de détailler oralement la moindre de ses actions ("Je dois activer le fusil Bêta car seule cette arme est capable de faire surgir l'île sous-marine où se cache le stimulateur ! C'est ainsi que commence ma mission !"), on se consolera devant un rythme endiablé avec robot géant, machine cosmique, combats désespérés et finale enlevé, bel hommage aux vaillants astronautes.
C'est clairement le meilleur épisode de l'album, avec un Reed Richards déjà un peu parano, scrutant (à raison) chaque signal étrange à la recherche de ce qui pourrait compromettre la sécurité des Terriens et mettre son génie à l'épreuve. Susan demeure encore la sage épouse qui se contente d'un "J'ai la chair de poule... je me sens comme envahie par un funeste pressentiment !" Et ce sont malgré tout les hommes d'action, Ben et Johnny qui sauveront la partie, chacun en usant de leur témérité et de leur robustesse. On constatera d'ailleurs que dans ce volume, leurs pouvoirs ont une portée supérieure à ce qu'on pouvait lire précédemment, la force brute de la Chose lui permettant d'arracher un pan de montagne ou de faire des bonds comme Hulk.
Le dernier épisode promettait beaucoup et s'effondre comme
un soufflé : Johnny Storm, fou furieux après le départ de sa bien-aimée Crystal, retournée vivre avec les siens, décide de
s'en prendre directement aux Inhumains. Il traverse la moitié du globe, menace jusqu'à la famille royale, mais le tout s'achève en une querelle d'amoureux
bien morne. On peut également faire la fine bouche devant la représentation
complètement ratée de la Tour Eiffel, Kirby se débrouillant mieux avec des
machines extraterrestres qu'avec des bâtiments existants.
Un album étonnant, plein de nostalgie et de maladresses, mais proposant aussi quelques morceaux de bravoure et des pleines pages exaltant la puissance du trait kirbyesque.
Un album étonnant, plein de nostalgie et de maladresses, mais proposant aussi quelques morceaux de bravoure et des pleines pages exaltant la puissance du trait kirbyesque.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
|
|
|