Grèce, année 201X. Lors d’une cérémonie consacrant le projet de la base sélénite Artémis, Diane Claudel, une brillante astronaute française, est rappelée en urgence par l’ESA (European Space Agency) afin de retourner avec son équipe sur la Lune. Un astéroïde, plus gros que celui qui a exterminé les dinosaures, file droit vers la Terre. La seule chance pour l’humanité de survivre à ce fléau imminent est de détruire le caillou cosmique à l’aide du Lunatron, un accélérateur de particules sélénien, capable de générer des nano-trous noirs artificiels dans le but de modifier sa trajectoire.
Le professeur Frost, concepteur et superviseur de cet engin, explique que la théorie des cordes permettrait de l’employer contre l’astéroïde en captant la puissance de la force de gravité qui traverse les branes. Mais tout cela n’est que pure spéculation, les scientifiques n’ont jamais expérimenté une situation aussi alarmante. Fatalement, rien ne se déroule comme prévu. Les nano-trous noirs, en plus de l’astéroïde, se repaissent de la Lune, la réduisant en miettes. Des débris atteignent le sol terrestre, provoquant des cataclysmes. Le climat se modifie, les marées se déchainent, des populations migrent ; l’axe de rotation de la planète bleue bouge lui aussi. Le nouveau pôle Nord se déplace aux États-Unis, et la terre arable de la Sibérie devient aride... En représailles de la part de la patrie de l’oncle Sam, un attentat terroriste supprime le professeur Frost.
Le professeur Frost, concepteur et superviseur de cet engin, explique que la théorie des cordes permettrait de l’employer contre l’astéroïde en captant la puissance de la force de gravité qui traverse les branes. Mais tout cela n’est que pure spéculation, les scientifiques n’ont jamais expérimenté une situation aussi alarmante. Fatalement, rien ne se déroule comme prévu. Les nano-trous noirs, en plus de l’astéroïde, se repaissent de la Lune, la réduisant en miettes. Des débris atteignent le sol terrestre, provoquant des cataclysmes. Le climat se modifie, les marées se déchainent, des populations migrent ; l’axe de rotation de la planète bleue bouge lui aussi. Le nouveau pôle Nord se déplace aux États-Unis, et la terre arable de la Sibérie devient aride... En représailles de la part de la patrie de l’oncle Sam, un attentat terroriste supprime le professeur Frost.
15 ans plus tard, dans un monde en perpétuelle apocalypse, l’ESA propose de stabiliser la Terre dans sa position actuelle grâce à la mise en place d’une nouvelle Lune ! Non pas un astre artificiel, mais en allant récupérer Europe, satellite de Jupiter ! Malgré des conflits géopolitiques séculaires, de nombreux pays s’allient pour cette idée folle, excepté les États-Unis qui ne souhaitent pas que leur nation demeure sous la glace. Ils préfèrent attendre une vingtaine d’années, le temps que l’axe de rotation redevienne favorable à une opération. La fille de Diane Claudel, Judith, s’embarque dans l’un des trois vaisseaux pour mener à bien cette nouvelle mission. Le Jupitron, énorme cyclotron spatial, les accompagnera jusqu’à Jupiter...
Yukinobu Hoshino, auteur réputé pour ses œuvres portées sur la science-fiction, que ce soit dans l’espace ou au fond des océans, jongle souvent avec des théories complexes. Ses récits sont documentés, crédibles, avec ce qu’il faut d’extrapolation et de merveilleux lié au genre. Il évite écueils et clichés d’une partie de la production nippone que l’on retrouve en majorité traduite en français, en se concentrant sur des sujets matures, spirituels et complexes, grâce à un mélange d’éléments mythologiques, scientifiques et une interrogation sur la place de l’humanité dans l’univers. Ainsi, il connecte des thèmes qui semblent a priori éloignés ; c'est flagrant dans son manga Rain Man. Ses personnages sont adultes et possèdent les connaissances adéquates pour porter l’aventure.
Dès 1996, il est traduit en français avec Le Trou Bleu chez Casterman, manga, devenu quasi introuvable, qui imagine des failles temporelles au fond des océans. Des univers incroyables où foisonnent des dinosaures s’y dissimulent...
En 2012, Glénat publie un énorme coffret, en série limitée à 2001 exemplaires, pour l’intégrale de 2001 - Nights Stories, une édition onéreuse dont les livres épais et lourds sont reliés avec un pauvre dos carré collé sur des feuillets cousus, et avec un texte non exempt de coquilles... Néanmoins, il s’agit d’un manga passionnant, qui prend sa source dans 2001, l’Odyssée de l’espace de Kubrick et qui explore des suites possibles.
Panini a entamé la parution de Rain Man en 2017, un récit qui se penche entre autres sur les multivers et la parapsychologie. Mais faute de ventes suffisantes, cette très bonne série est restée en pause pour une durée indéterminée.
Les mangas de Yukinobu Hoshino demandent un minimum de concentration pour comprendre, assimiler et interroger les concepts et théories vertigineuses qu'il contiennent. Peut-être en partie à cause de ses sujets peu communs et d'une communication déficiente, les histoires de cet auteur ne bénéficient qu’à un public restreint et curieux.
Quelle surprise de découvrir que les éditons Black Box se lancent dans l’aventure avec, certes, deux titres très courts : Moon Lost - Une Nuit sans Lune (sorti en 2003 au Japon) et Kamunabi - Mythes et Récits au Féminin.
Moon Lost se révèle une lecture passionnante, qui pose une question intéressante et offre une anticipation intelligente autour du devenir de l’humanité et de sa réaction face à un cataclysme d’ampleur cosmique. Jusqu’où ira-t-elle pour survivre ?
Yukinobu Hoshino ménage des scènes de destructions intenses et des moments de très haute tension à l’aide d’une mise en page fluide et méticuleuse. La rigueur de l’auteur se ressent dans le design crédible des vaisseaux ou la manière de rendre les sensations d’orbite et d’apesanteur, à l’aide par exemple de pleines pages immersives. Les astres célestes sont détaillés et reconnaissables.
Le monde de Moon Lost se situe quelques années dans le futur et l’auteur y a inclus des véhicules volants ainsi qu’une technologie plus évoluée, lui permettant d’introduire les utilisations spatiales des accélérateurs de particules. Les explications scientifiques n’entravent en rien la lecture. Les chiffres (vitesse, force...) deviennent démentiels, à l’échelle de l’univers.
Chaque répit narratif apparait toujours de courte durée. L’ensemble n’est pas dénué d’élans héroïques. Cependant, l'auteur ne s’appesantit pas sur le développement psychologique des personnages, allant à l’essentiel et au plus pertinent dans son récit. Leur style semi-réaliste leur donne de la présence et une belle diversité de visages (à défaut de celle des costumes, Judith par exemple porte une tenue similaire sur Terre et dans le vaisseau).
Le monde de Moon Lost se situe quelques années dans le futur et l’auteur y a inclus des véhicules volants ainsi qu’une technologie plus évoluée, lui permettant d’introduire les utilisations spatiales des accélérateurs de particules. Les explications scientifiques n’entravent en rien la lecture. Les chiffres (vitesse, force...) deviennent démentiels, à l’échelle de l’univers.
Chaque répit narratif apparait toujours de courte durée. L’ensemble n’est pas dénué d’élans héroïques. Cependant, l'auteur ne s’appesantit pas sur le développement psychologique des personnages, allant à l’essentiel et au plus pertinent dans son récit. Leur style semi-réaliste leur donne de la présence et une belle diversité de visages (à défaut de celle des costumes, Judith par exemple porte une tenue similaire sur Terre et dans le vaisseau).
Des questions demeurent en suspens : comment sont financés de tels cyclotrons, où les construit-on en pleine catastrophe planétaire ? De quelle manière les astronautes survivent-ils dans l’espace (vivres, déchets...) ? Combien de temps s’écoule-t-il exactement ? Tout cela est évacué au profit de l’efficacité du récit.
Yukinobu Hoshino a enduit son épopée d’une touche mythologique : Artémis, Diane, Europe et son rapt, Jupiter, Judith... L’importance de la Lune est compréhensible : astre fascinant et invitant au mystère, elle influence les saisons et les calendriers.
Black Box propose une édition dans ses standards : format 14,5 x 21 cm, conservation du sens de lecture japonais, pas de jaquette mais des rabats, onomatopées discrètement sous-titrées et papier de bonne qualité. Cependant, pour acheter ces livres, il faut soit passer par le site internet de l’éditeur, soit les commander via un libraire. Les frais de port explosent hors France métropolitaine et les livraisons vers les DOM-TOM, sont inexistantes. Ils sont difficiles à trouver sur Amazon ou d’autres plates-formes de ventes en ligne.
Le dessinateur aime dépeindre un univers hostile et captivant, montrant que l’espèce humaine ne pèse rien face aux foudres intersidérales. Il exploite ici un véritable paradoxe, celui d’un sacrifice gigantesque (voler Europe) pour la survie des terriens, déséquilibrant ainsi les abords de Jupiter, mais aussi l’environnement d’Europe ! Moon Lost s'avère être un manga dense, où l’on retrouve une foi indéfectible en la science, le merveilleux de la découverte, l’excitation de l’aventure et l’imminence de la catastrophe. Le graphisme clair, la mise en page lisible et la scénographie parfaite offrent un grand spectacle.
Le dessinateur aime dépeindre un univers hostile et captivant, montrant que l’espèce humaine ne pèse rien face aux foudres intersidérales. Il exploite ici un véritable paradoxe, celui d’un sacrifice gigantesque (voler Europe) pour la survie des terriens, déséquilibrant ainsi les abords de Jupiter, mais aussi l’environnement d’Europe ! Moon Lost s'avère être un manga dense, où l’on retrouve une foi indéfectible en la science, le merveilleux de la découverte, l’excitation de l’aventure et l’imminence de la catastrophe. Le graphisme clair, la mise en page lisible et la scénographie parfaite offrent un grand spectacle.
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