"La rapidité c'est bien, mais la précision c'est tout !"
Wyatt Earp
Je vais donc tâcher d'être rapide et précis pour cet article
afin de rendre hommage à cette légende de l'Ouest. Concision et efficacité...
ça va me changer.
Wyatt Earp, vous connaissez. Mais si ; c'est ce cow-boy qui
exécuta sa sanglante expédition punitive à O.K. Corral pour venger ses frères
en 1881. Cela fit bien vite de lui un des hommes les plus craints de l'Ouest
américain... à très juste titre !
C'est lui que les éditions Soleil ont choisi comme
éclaireur pour le tome 1 d'une nouvelle série de six albums intitulée West
Legends, et le choix peut sembler surprenant car ce n'est pas à mon sens le
nom le plus connu des Européens que nous sommes parmi les six légendes dont la
collection compte nous narrer un épisode de la vie. En effet, les autres qui
sont supposés avoir les honneurs de ce traitement sont Billy The Kid, Sitting
Bull, Buffalo Bill, Butch Cassidy et Wild Bill Hickok… avouez que Earp n’est
pas le choix le plus évident.
Personnellement, j'aurais joué la carte Lucky Luke et j'aurais débuté avec William Henry McCarty : Billy the Kid, carrément !
Mais je suis un bourrin.
Mais Peru (au scénario) semblait ne pas avoir envie de faire
dans les évidences ! Il offre en effet aux traits de Lorusso (au dessin)
et aux couleurs de Nanjan une histoire se déroulant après le célèbre épisode de
O.K. Corral, lorsque, appelé à San Francisco pour y faire fortune par son vieux
partenaire Lucky Cullen, Earp se voit obligé de présenter ses condoléances à la
veuve de cet ami qui autrefois lui sauva la vie.
Cullen ayant été assassiné de façon horrible, Earp va s’engager à retrouver son
assassin pour s’acquitter de sa dette d’honneur envers lui.
On évite toutes les évidences, dans ce récit.
Là où on s’attend à de vastes espaces, la terreur du grand ouest se retrouve à enquêter dans un milieu urbain comme un Pinkerton (enfin, de façon un peu moins subtile quand même !).
Là où l’on anticipe des gunfights à n’en plus finir, on a droit à de longs (et malheureusement parfois répétitifs) dialogues entre les protagonistes.
Là où l’on s’attend à un western, on nous offre un "whodunit" en fait assez classique.
Là où l’on croit que l’on verra débouler un dur à cuire, on a presque plus l’impression d’un enquêteur hard boiled fatigué.
Cet effet de contre-pied est évidemment bienvenu mais étrangement, du coup, si on analyse le récit comme une enquête criminelle menée par un enquêteur un peu bourru… eh bien du coup, ça devient très classique avec les rebondissements attendus et les twists prévisibles que cela comporte forcément.
À vouloir éviter un cliché, on entre dans un autre.
Là où on s’attend à de vastes espaces, la terreur du grand ouest se retrouve à enquêter dans un milieu urbain comme un Pinkerton (enfin, de façon un peu moins subtile quand même !).
Là où l’on anticipe des gunfights à n’en plus finir, on a droit à de longs (et malheureusement parfois répétitifs) dialogues entre les protagonistes.
Là où l’on s’attend à un western, on nous offre un "whodunit" en fait assez classique.
Là où l’on croit que l’on verra débouler un dur à cuire, on a presque plus l’impression d’un enquêteur hard boiled fatigué.
Cet effet de contre-pied est évidemment bienvenu mais étrangement, du coup, si on analyse le récit comme une enquête criminelle menée par un enquêteur un peu bourru… eh bien du coup, ça devient très classique avec les rebondissements attendus et les twists prévisibles que cela comporte forcément.
À vouloir éviter un cliché, on entre dans un autre.
Mais attention, cette BD n’en est pas moins agréable mais le
scénario pèche à mon sens par moments.
Le tueur, par exemple (qui m’a donné envie de chantonner « Gunfight »
des Sick Puppies), est traité de façon un peu grossière et facile alors que ses
tourments auraient pu être développés de façon bien plus détaillée et remplacer
de longs monologues sur les transactions immobilières de certains personnages,
par exemple (ces passages, trop présents étaient d'une longueur, mais d'une longueur !).
Vers la fin du récit, Peru aborde aussi de façon assez fugace le fait que cette fin de 19ème siècle marque le crépuscule de ces légendes de l’Ouest. Cette atmosphère aurait été bienvenue bien plus tôt. Même si Earp avoue à plusieurs reprises qu’il est plus habitué à chasser le criminel dans de longues cavalcades qu’à jouer les détectives, on aurait pu (et j’aurais préféré) faire sentir davantage le fait que lui, ses méthodes et son mode de vie deviennent peu à peu anachroniques et qu’il se sent peu à peu n’être plus qu’un vestige d’une époque révolue. Cela aurait conféré à la narration une profondeur supplémentaire appréciable.
Vers la fin du récit, Peru aborde aussi de façon assez fugace le fait que cette fin de 19ème siècle marque le crépuscule de ces légendes de l’Ouest. Cette atmosphère aurait été bienvenue bien plus tôt. Même si Earp avoue à plusieurs reprises qu’il est plus habitué à chasser le criminel dans de longues cavalcades qu’à jouer les détectives, on aurait pu (et j’aurais préféré) faire sentir davantage le fait que lui, ses méthodes et son mode de vie deviennent peu à peu anachroniques et qu’il se sent peu à peu n’être plus qu’un vestige d’une époque révolue. Cela aurait conféré à la narration une profondeur supplémentaire appréciable.
Servi par un dessin très lisible et efficace, cadré dans les
cases de façon cinématographique, colorisé avec soin et avec goût, l’album est
visuellement propre et agréable et le découpage en paragraphes courts est efficace, transformant chaque étape du récit en une sorte d’épisode « à
la Dumas ».
Niveau dessin, il faut bien avouer que l’objet est un vrai eye catcher de tête de gondole tant l’illustration de la première de couverture est magnifique. Le désormais classique mélange de mat et de brillant marié au dessin superbe et à la colorisation de bon goût offre une couv’ d’une redoutable efficacité.
Niveau dessin, il faut bien avouer que l’objet est un vrai eye catcher de tête de gondole tant l’illustration de la première de couverture est magnifique. Le désormais classique mélange de mat et de brillant marié au dessin superbe et à la colorisation de bon goût offre une couv’ d’une redoutable efficacité.
Par contre, comme il faut que je pinaille : Earp n’a pas la même moustache
en couverture que dans l’album. Selon les photos d’époque, l’homme arborait en
fait une pilosité plus proche de la couverture que celle de l’intérieur du livre. On
s’en fout ? Oui, totalement. Mais voilà, quoi…
Par contre, je dois vous prévenir...
Personnellement, ma culture du western s'arrête peu ou prou à Red Dead Redemption. On peut donc dire que je n'y connais pas grand-chose. Je serais donc bien peiné de vous expliquer si oui ou non tout cela est bien authentique. Mais au moins, ça semble parfaitement authentique et moi, en bon béotien, ça me suffit.
Personnellement, ma culture du western s'arrête peu ou prou à Red Dead Redemption. On peut donc dire que je n'y connais pas grand-chose. Je serais donc bien peiné de vous expliquer si oui ou non tout cela est bien authentique. Mais au moins, ça semble parfaitement authentique et moi, en bon béotien, ça me suffit.
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