Un crossover musclé et très "pop culture" pour débuter l'année, avec Judge Dredd vs Aliens.
Tout commence dans les rues surembouteillées de Mega-City One. Jimson Godber, qui court entre les véhicules, visiblement pressé d'aller faire un check-up à l’hôpital, est rattrapé par un activiste anti-juges qui l'exécute. Mais même mort, le brave Jimmy va surprendre les Juges arrivés sur place, car une bestiole plutôt agressive s'échappe de son corps en creusant un joli trou dans son bide...
L'enquête commence alors pour le Juge Dredd, confronté à une machination destinée à utiliser les aliens comme armes de destruction massive, une idée pas si mauvaise au vu du potentiel de ces saloperies extraterrestres.
On connaît bien le principe de ces crossovers réunissant de grosses licences, en général, il s'agit surtout de faire plaisir aux fans en organisant une rencontre improbable, dont le scénario n'est souvent qu'un prétexte pour faciliter ladite rencontre. C'est un peu le cas ici aussi, avec cette mini-série en quatre épisodes et datant de 2003, même si l'histoire, relativement simpliste, est loin d'être désagréable.
À l'écriture, on retrouve Andy Diggle et John Wagner, les dessins sont assurés par Henry Flint. L'intrigue n'a rien de bien complexe, on part sur des combats clandestins de bestioles pour arriver à l'idée machiavélique d'un mutant revenant de l'espace et souhaitant anéantir le monde qui l'a condamné à sa naissance. Rien de bouleversant ou original, mais il faut avouer que les qualités de ce crossover sont ailleurs.
Et dans les points positifs, l'on peut dire que les deux univers se marient très bien. Les si inquiétants aliens, transposés dans le cadre rugueux et angoissant de Mega-City One, s'intègrent parfaitement à l'atmosphère sombre des lieux. Les combats sont plutôt gore (membres tranchés, têtes fondues...) à défaut d'être toujours bien spectaculaires, et le travail graphique de Flint, aidé par une colorisation de Chris Blythe, accentue le sentiment d'oppression en jouant sur les recoins sombres, les jeux de lumière, les gros plans et les violents contrastes.
Une petite touche d'humour vient parfois donner du relief à certains dialogues (attention, ce n'est pas Mr. Bean vs Howard the Duck non plus, hein), dommage que le procédé soit utilisé avec autant de parcimonie. Quant au "fan service", il est bien entendu assuré, avec la présence de scènes attendues (la découverte des œufs, les face-huggers, la reine...) et un Dredd toujours aussi solide et implacable.
Au final, voilà un comic honnête, plutôt bourrin mais jouissif si l'on apprécie (surtout) l'univers de Judge Dredd (les aliens faisant plutôt office d'invités dans l'environnement du juge). Reste que le récit en lui-même n'a rien d'éblouissant et sera vite oublié.
La mini-série a été publiée à l'époque dans le magazine 2000 AD en Grande-Bretagne, ainsi que par Dark Horse aux États-Unis. En mars 2019, ce récit est paru en français sous le label Vestron (dont nous vous parlions dans cette news) au sein d'un recueil (25,95 euros) regroupant également les mini-séries Judge Dredd vs Predator et Judge Dredd vs Aliens vs Predator.
Plutôt destiné aux fans de crossovers plutôt qu'aux amateurs de comics véritablement aboutis.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
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