Thomas Shaper, alias Robert Fury, nous livre la suite et la fin de l'histoire
du Jukebox Motel, cette envoûtante vieille bâtisse isolée.
Le premier tome nous avait beaucoup plu et le second (oui, deuxième et dernier, Jean-Kévin) est dans la droite ligne de son prédécesseur. Il va nous être malaisé de parler de ce tome-ci sans trop en dévoiler mais tentons l'exercice...
Entre son intoxication à la peinture, sa paternité toute récente et un peu culpabilisante, ses amitiés fluctuantes, le contrat qui le lie à un marchand d'art cupide, son lien étrange avec le Jukebox Hotel et les idéaux qu'il voudrait dorénavant respecter après les avoir mis à mal, Tom va avoir fort à faire.
Et c'est précisément tout ce que cet album va s'employer à narrer : comment un homme enlisé dans autant de problèmes va-t-il bien pouvoir s'en sortir ? Par quelle habile pirouette va-t-il parvenir à devenir l'homme qu'il aspire désormais à être ?
Eh bien, en usant des ressorts émotionnels et narratifs installés tout au long du tome 1, pardi ! En effet, comme dans une œuvre bien écrite.
C'est fou, non ? Ça existe encore, ces machins ? Vous savez : les auteurs qui savent écrire... Il faut croire que oui. Et c'est bien agréable.
C'est fou, non ? Ça existe encore, ces machins ? Vous savez : les auteurs qui savent écrire... Il faut croire que oui. Et c'est bien agréable.
En revanche, l'histoire ne bascule jamais franchement dans un fantastique qu'il nous sembla pourtant voir poindre par moments... Non, ce n'est pas une histoire extrêmement glorieuse ou palpitante... Non, notre protagoniste principal n'est pas irréprochable... Non, les motivations des personnages ne sont pas toujours claires... Mais tout cela rend justement ce diptyque terriblement humain. On y croit, à cet étrange peintre, ami de Johnny Cash, ayant fait fortune un peu par hasard grâce à l'engouement généré par une de ses toiles. On croit à ses revers de fortune, à ses complexes, à ses doutes, à ses hontes et à ses moments de flamboyance.
L'intégralité des qualités que l'on reconnaissait à la première partie est toujours présente ici et le tout a le bon goût d'être cohérent tout en parvenant à boucler absolument tous les arcs narratifs ouverts au fil du récit.
Notre seul conseil, par conséquent, sera le suivant : allez donc lire notre chronique relative à La Mauvaise Fortune de Thomas Shaper (très chouette jeu de mot autour de la polysémie de "fortune" collant parfaitement à l'histoire, d'ailleurs) et ajoutez-y la certitude que tout va pour le mieux qualitativement dans le tome suivant... Si cela vous convient, foncez vous procurer ces deux bandes dessinées signées Tom Graffin et Marie Duvoisin dans la collection Grand Angle de chez Bamboo (une collection devenue incontournable depuis quelque temps, tant la qualité et la diversité de ce qu'elle propose continue à surprendre).
Une réflexion très actuelle sur ce qu'est le bonheur, au-delà des apparences, des attraits de la fortune, des gloires éphémères, de la célébrité et autres artifices. Une sorte d'ode à une simplicité salutaire et aux relations humaines enrichissantes.
Simplement un bel ouvrage !
Simplement un bel ouvrage !
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