Les Guarino sont une famille d'immigrés italiens, comme tant d'autres. Alors que son frère s'engage dans la police, Tony, lui, commence à se faire un nom dans le milieu. Culotté, malin, il parvient à mettre en place une vaste entreprise de racket.
Rapidement, il monte les échelons et devient le bras droit de son boss. Jusqu'au jour où un meurtre l'oblige à se faire oublier quelque temps. Il part alors pour l'Europe et la guerre. Lorsqu'il revient, une cicatrice lui barrant le visage en guise de souvenir, il reprend tout naturellement ses anciennes activités, entraînant une guerre des gangs qui met Chicago à feu et à sang.
Guarino, devenu Tony Camonte, va devoir affronter le gang du northside mais aussi un flic intègre qui a décidé de déclarer la guerre à la mafia. Un italien, comme lui. Un certain Ben Guarino.
Scarface est l'adaptation, publiée dans la collection Rivages/Casterman/Noir, du roman éponyme d'Armitage Trail. Le scénario et les dessins sont signés Christian de Metter, qui avait déjà réalisé Shutter Island. L'on ne sera donc pas étonné de retrouver un style graphique identique, plutôt efficace et séduisant.
L'auteur suit les pas d'un gangster (inspiré par Capone) qui progresse rapidement dans la hiérarchie et sait profiter de toutes les opportunités (dont l'interdiction de la commercialisation de l'alcool, véritable aubaine pour les gangs). L'ambiance de l'époque est plutôt bien rendue mais la bande dessinée se lit rapidement, trop rapidement peut-être.
Certains éléments, pourtant intéressants, sont très peu développés, comme le passage sous les drapeaux de Guarino ou encore la confrontation avec son propre frère. La centaine de planches semble finalement bien insuffisante tant les évènements finissent par être compressés, enlevant au récit une partie de sa force dramatique. Il manque sans doute un réel développement des personnages mais aussi un style, un parti pris, permettant de nourrir l'intrigue et de donner de l'épaisseur à ce récit trop terne pour réellement devenir passionnant et emporter le lecteur.
Pour le reste, l'on retrouvera bien entendu les traditionnels règlements de compte et autres séances de mitraillage en règle. Rien que du très soft cependant, l'auteur ne s'attardant pas sur le côté sanglant des scènes (là encore, il y avait énormément de choses à dire ou d'émotions à faire passer, mais finalement, tout passe à la trappe).
Notons que l'aspect social des gangs, dans le contexte si particulier de l'époque, est cependant évoqué, ce qui constitue sans doute l'un des rares points positifs de cette BD très frileuse qui semble avoir peur de son sujet. Tout cela interroge cette mode frénétique des adaptations, reproduisant à l'infini, souvent en les affadissant, les mêmes récits radotés sans même une quelconque ambition.
Notons que l'aspect social des gangs, dans le contexte si particulier de l'époque, est cependant évoqué, ce qui constitue sans doute l'un des rares points positifs de cette BD très frileuse qui semble avoir peur de son sujet. Tout cela interroge cette mode frénétique des adaptations, reproduisant à l'infini, souvent en les affadissant, les mêmes récits radotés sans même une quelconque ambition.
Un contexte intéressant, des dessins agréables mais malgré tout une déception tant l'œuvre paraît trop condensée et superficielle pour pleinement livrer son pourtant réel potentiel.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
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