Wolverine and the X-Men : Bienvenue chez les X-Men !

Chose promise, chose due !
(Iceberg m'a aidé à me revigorer, me sauvant de fait d'une malheureuse liquéfaction !)

Après ma review d'Uncanny X-Men, je m'attaque à une autre parution X qui était très attendue outre-Atlantique : Wolverine and the X-Men qui retrace la création de l'Institut Jean Grey par Wolverine suite à son conflit avec Cyclope. Ce premier tome qui regroupe les deux premiers volumes parus en VO (soit au total huit épisodes), est publié en France en mai 2015 dans un format Deluxe qui fait honneur à ses auteurs (Jason Aaron, Nick Bradshaw, Chris Bachalo) !
Wolverine and the X-Men : Bienvenue chez les X-Men est à situer après Schism donc, bien que la parution de ces derniers en Deluxe s'est faite seulement après Avengers vs X-Men, événement pourtant ultérieur dans la chronologie Marvel (c'est ici que l'on découvre par exemple, les prémices de la romance entre Kitty et Iceberg visible dans le tome 3 d'All-New X-Men)… Mais bon, inutile de s'attarder sur ce point. Place à la critique !

Jason Aaron est depuis quelques années une étoile montante de la Maison des Idées et a déjà eu l'occasion de travailler avec notre mutant poilu et renfrogné lors de Schism, X-Force, Astonishing Spiderman & Wolverine, Avengers vs X-Men et plus directement, sur sa série éponyme, Wolverine : Weapon X. Avec Wolverine and the X-Men, Aaron nous concocte un scénario original, déjanté et léger grâce à son aisance à manier vannes et action, et ce, tout en modération !
Les épisodes les plus agréables sont certainement les premiers (Wolverine and the X-Men #1-3 : Welcome to the X-Men ! Now Die !) où l'on suit, concomitamment aux inspecteurs, la visite de la nouvelle école Jean Grey (à l'instar d'Uncanny X-Menles plans de l'Institut Xavier nous étaient dévoilés). Présentation des cours bien sympathique entre un cours d'Ethique où Kitty Pryde aura la rude tâche de faire oublier aux élèves "tout ce qu'Emma Frost leur a appris" et un cours d'autodéfense mentale laissant les inspecteurs perplexes face au comportement végétatif des élèves ("leur passivité mérite un 20/20") !
L'on découvre également les difficultés auxquelles Wolverine est confronté maintenant qu'il est à la tête de l'Institut : on y voit un Logan qui a du mal à s'accommoder de son nouveau rôle de directeur avec des problèmes de financement ("l'école explose à fréquence alarmante" disait Charles Xavier et cette prophétie s'est réalisée dès le premier jour de classe !), et d'autres plus personnels puisqu'il doit s'ériger en modèle pour une jeunesse mutante alors que son instinct lui dicte une conduite bestiale, qu'il tente tant bien que mal d'étouffer en attendant ses virées nocturnes avec ses potes d'X-Force.
Quant aux élèves (car il faut s'en soucier un tantinet, il s'agit tout de même du cœur de l'école), Wolverine en a embarqués pas mal (dont Kid Oméga, bien sympathique et au potentiel encore indéfini) lors de l'épisode Chacun son camp de Kieron Gillen et Billy Tan (cf. X-Men : Schism), mais des petits nouveaux font leur apparition : Kid Gladiator, fils de l'empereur Shi'ars à l'ego surdimensionné, Génesis, clone et réincarnation d'Apocalypse, qui risque d'avoir un rôle majeur dans la suite ou encore Angel qui a perdu a tête [1] et qui doit donc repasser par la case apprentissage. Les interactions entre les élèves sont ce qu'il y a de plus commun dans une école (vanne, harcèlement, flirt) et la fraîcheur de cette atmosphère scolaire ne manquera pas de rendre nombre de lecteurs nostalgiques des X-Men d'antan.


Outre la présentation de l'école, les épisodes suivants Mutantis Mutandis suscitent moins d'intérêt : Kitty Pryde enceinte de mini-monstres (qui m'a rappelé, par association d'idées, cette affreuse scène de césarienne dans Prometheus) me fait horreur. Mais là encore, Aaron réussit en un tour de maître à rendre ces épisodes amusants comme lors de l'extraction des mini-broods de l'organisme de Kitty ou encore des déboires de Wolverine et de Kid Oméga sur la planète du péché.
Petit bémol cependant : la succession de mini-histoires, d'environ trois épisodes, due à un manque cruel de fil directeur pour l'instant (lien logique entre une invasion de broods et les difficultés pécuniaires de Wolvie, please ?!). Mais ceci est peut-être l'effet lancement du titre, une trame se dégagera surement après. Notons en effet que la série va être rattrapée par les événements qui touchent le Marvelverse : Avengers vs X-Men va frapper aux portes de l'Institut très prochainement (tome 2 prévu en septembre 2015).

Concernant le graphisme, Chris Bachalo et Nick Bradshaw se passent tour à tour le relais. Leur style est en soi peu différent et ils restent tous deux dans la même veine artistique avec des décors hauts en couleurs, des personnages expressifs (Wolvie est tout sourire grâce à Bachalo, c'en est presque mignon !) et une mise en page dynamique. Pas de "cassure" graphique donc, bien que les épisodes de Bachalo occupent une place particulière dans mon cœur. Mais là où Bachalo est brouillon durant ses scènes d'action notamment, rendant de fait la lecture difficile (l'attaque chthonienne de l'Institut planifiée par le Club des Damnés version nain m'a laissé en proie à des tensions musculaires), Bradshaw signe des décors plus soignés grâce à des contours plus appuyés et une colorisation plus vive (permise par le travail de Justin Ponsor et Matthew Wilson)


En bref. Wolverine and the X-Men crée un contraste avec les événements récents qui ont chamboulés l'univers mutant (quasi-disparition de l'espèce avec House of M, fortes répressions jusqu'à un exil forcé sur Utopia lors de Dark Reign, suivi d'une scission au sein des X-Men avec Schism) : d'abord grâce à un scénario qui tire profit d'un cadre scolaire où les élèves sont au centre de toutes les attentions, redonnant ainsi aux X-Men leur fraîcheur des premiers jours (qui m'avait rendue tant amoureuse de cet univers), mais également par un graphisme résolument coloré et dynamique.
C'est décidé : l'an prochain j'intègre l'institut Jean Grey, avec ou sans pouvoir (pour pouvoir faire les yeux doux à Gambit durant son cours d'éducation sexuelle eheh !)… je pourrais certainement obtenir un poste de concierge ou de femme de ménage à l'instar du Crapaud. Il n'y a pas de sot métier, après tout !

[1] A lire dans Uncanny X-Force de Rick Remender et Jerome Opena, dont le tome 1 paraîtra en septembre prochain dans la collection Panini Deluxe.
ATTENTION SPOILERS ! Wolverine et Angel ont besoin de recréer  l'équipe X-Force alors dissoute par Cyclope lors de la saga Le retour du Messie pour combattre Apocalypse. Lorsque ce dernier est tué par Fantomex, Archangel, alter-ego maléfique d'Angel, revoie sa personnalité violente resurgir et se revendique comme héritier d'Apocalypse.  En effet, dans le passé, les ailes d'Angel avait été restaurées par Apocalypse et il devait, en contrepartie, devenir un des quatre chevaliers d'Apocalypse, répondant au nom de Death. Pour l'arrêter dans sa frénésie, Psylocke le frappe en pleine poitrine avec la Graine de Vie. Cela a pour effet d'anéantir l'héritage d'Apocalypse et de rendre Warren Warthington totalement amnésique, se prenant ainsi pour un véritable ange capable de miracles. Anecdote intéressante : Angel et Génésis deviennent amis durant leur séjour à l'Institut. Alliance apocalyptique au tournant ?


+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Mon artiste chouchou : BACHALO ♥. 
  • Continuité graphique.
  • Scénario léger et délirant : contraste particulièrement plaisant par rapport aux incidents bien sombres survenus dans la sphère mutante ces dernières années.

  • Dessins inégaux sur les épisodes de Bachalo.
  • Le nouveau Club des Damnés composé de bambins (déjà présent dans Schism).
  • Manque de cohérence sur la parution des titres X-Men en librairie. Les lecteurs kiosque doivent mieux s'y retrouver.