Toys R Us, la connerie c'est nouuuus !


Une enseigne de magasin de jouets a décidé de retirer de ses rayons... des jouets... qui représentent des armes. A cause des récents attentats.

Ah ben, on va prendre une minute là, parce que faut assimiler le truc.

Misère...

Bon. L'on peut déjà s'interroger sur la sincérité de la démarche, étant donné que les jouets ne représentent pas de danger, on pourrait imaginer que certains cherchent à se faire de la pub sur des actes atroces.
Et dans la noble tradition UMAC, on essaie de mettre des bâtons dans les roues des ahuris mais aussi de comprendre la prétendue démarche.

Tout d'abord, en quoi cette décision débile pourrait-elle influer sur les générations futures ?
En rien ? Ok, on est d'accord. Ah bah, Ben Laden, il n'est pas tellement connu pour sa passion des Lego et des Nerf. Même les services secrets occidentaux supposent qu'il a été poussé à la radicalisation par autre chose que les Playmobil et les Pif gadgets.

Putain, mais, de tout temps on a eu des revolvers pour jouer aux cowboys, des panoplies de soldats, des épées en plastique, des jeux de conquêtes, des wargames, des jeux de rôles [1], maintenant on a des lasergames, du paintball, des répliques Airsoft, des jeux vidéo... ce sont des simplement des JEUX !! On le sait, on ne devient pas cinglés pour autant !!

Un gamin encadré par des parents responsables, qui lit, qui joue, qui découvre un tas de trucs, ne devient pas un tueur sous prétexte qu'il manipule un jouet représentant une arme. Cela, c'est une négation de la réalité très dangereuse. Qui revient à dire "supprimons la possibilité de tuer dans l'imaginaire pour les gens normaux, et les tarés ne pourrons plus le faire".
A votre avis, ça marche ?

Cela me fait penser à une attitude des responsables locaux quand un gamin avait été tué sur une route près de Metz, limitée à 50 km/h. Un gros con était passé à 140 et avait fauché un gosse. Réaction des responsables publics : passer la zone à 30 km/h. C'est drôle et tragique à la fois.
Parce qu'en réalité, ils ne comprennent rien à ce qu'il se passe. Ceux qui passaient avant à 50 passeront probablement à 30. Mais ceux qui passaient déjà à 140 ne ralentiront pas plus. Parce qu'ils sont hors-la-loi. La loi, par nature, ne touche que les citoyens respectueux de la loi.

Quant au fait que des jouets pourraient ressembler "à s'y méprendre" à des armes à feu réelles (cf. l'article du Figaro), là je dois dire que l'on tombe dans la joyeuseté et l'affirmation idiote. Vous avez déjà vu la taille des jouets actuels ? Ils sont minuscules. Et les gros trucs (Nerf) sont rose, jaune ou vert fluo.
Le pire c'est que d'autres enseignes, comme JouéClub, semblent emboiter le pas.
No more guns ! hurlent-ils, avec l'innocence des benêts et le sourire ravi d'un Picsou.


C'est vraiment français d'être à ce point à côté de la plaque.
Un gros con peut entrainer son petit frère de 12 ans dans une guerre ignoble sans jeu, sans flingues en plastique. Et s'il s'agit simplement d'un symbole, il est ridicule. En quoi retirer des jeux de la vente peut-il rendre hommage à de véritables victimes, tuées par de véritables armes provenant du marché noir ?

Autant il est nécessaire que l'état prenne des décisions importantes pour contrer des menaces évidentes, autant l'on va demander aux magasins de jouets de se calmer (parce qu'ils n'ont rien à voir là-dedans) et de faire preuve d'un peu de dignité (parce que le fait de surfer sur ça, ça donne quand même envie de gerber).

On peut avoir un arc entre les mains, un pistolet, une mitraillette, ce n'est que du jeu quand l'on est enfant, et surtout, ce qui nous influence, c'est notre environnement. Nos parents. Nos professeurs. On peut tuer des milliers de gens imaginaires dans un jeu, être un parfait salaud dans un jeu de rôle, et être quelqu'un de sensible, honnête, droit et mesuré en vrai. Et ne jamais tuer dans la réalité.
Ces jouets retirés sont une insulte à notre capacité, à nous parents, d'élever nos enfants.
Ils sont une insulte à l'intelligence de nos enfants et à leur capacité de dissocier jeu et réalité.
Ils sont une négation de notre système politique et social.
Ils sont une négation aussi du simple besoin "animal" du jeu, qui permet aussi bien à un chat qu'à un gamin de se construire.

Flingue ultra dangereux car trop ressemblant aux vrais fusils d'assaut... 

Quant aux adultes qui tuent n'importe qui, ils n'ont pas eu besoin de jeux pour devenir des criminels.
Ces boutiques sont en train de s'attaquer à des symboles quand il faudrait au contraire comprendre les causes et prévenir les effets.
Dans le même ordre d'idée, l'on peut conseiller à ces enseignes de retirer tous les jouets représentant des avions, ceux aussi représentant une différence entre les sexes, ceux faisant preuve d'humour ou deuxième degré, ceux qui sont jugés rétrogrades (en bois par exemple), ceux qui ne plaisent pas aux scientologues et à ma tante Gisela. Et quand il ne restera rien dans leurs rayons que le produit de ce qu'ils pensaient combattre, nous serons sans doute quelques-uns à ricaner. En attendant, ça donne plutôt envie de boycotter que d'applaudir.

Quelle absurdité ! On ne combat pas les terroristes en s'attaquant aux jouets des enfants.
C'est à la fois étrange et pénible de devoir le rappeler dans le soi-disant pays des "Lumières" où, apparemment, les rayons des magasins ne sont pas forcément si éclairés que ça malgré les néons.

La racaille qui va, selon Toys R Us, buter les nôtres dans sept ou huit ans. 



[1] Même à une époque plus lointaine, en solo, les jeux de rôles faisaient fureur au travers de certaines sagas de "livres dont vous êtes le héros", comme celles du Prêtre Jean ou du Loup Solitaire.