Sweet Home, à la base, est un webtoon sud-coréen édité par Naver et disponible en version française sur webtoons.com (l'adaptation française est signée Makma). Ce récit, écrit et dessiné par Carnby Kim et Youngchan Hwang, est un survival horrifique, très orienté action, et qui se déroule presque exclusivement dans un seul lieu : un grand immeuble abritant de nombreux appartements.
Tout commence lorsqu'un jeune garçon, qui vient de perdre sa famille et a de sérieuses tendances suicidaires, vient emménager dans la fameuse tour. Très vite, il remarque le comportement étrange de certains locataires. Puis, la situation bascule et devient dramatique : une épidémie d'origine inconnue transforme certains humains en monstres épouvantables et meurtriers...
Bon, les webtoons, déjà, il faut savoir que c'est un peu particulier au niveau de la narration. Vu le support visé (les smartphones essentiellement), les scènes se lisent de "haut en bas", en faisant défiler les différentes séquences, ce qui impose certaines contraintes techniques (les effets ne seront pas les mêmes que dans une BD classique). De plus, même si Sweet Home fait probablement partie, avec unOrdinary, des meilleurs webtoons actuels (en tout cas, parmi ceux que je connais pour avoir bossé dessus), le genre reste quelque peu "amateur" au niveau de l'écriture. Ne vous attendez pas, par exemple, à une profondeur telle que celle que l'on a pu connaître sur les dix premiers tomes de The Walking Dead. Même si bien entendu il y a aussi des moments quelque peu intimistes ou émouvants, globalement, c'est une action très dynamique qui va être privilégiée, ainsi qu'une atmosphère lugubre et tendue, obtenue notamment grâce à une colorisation presque monochrome, tendant vers le rouge/brun cradingue.
Cette histoire post-apocalyptique aurait pu passer relativement inaperçue si Netflix n'avait pas lancé une adaptation en série TV, dont la première saison (10 épisodes) est maintenant disponible.
Et finalement, sans grande surprise, la série possède à peu près les mêmes qualités et défauts que le webtoon, dont elle suit plutôt fidèlement l'intrigue (du moins, au début en tout cas).
L'immeuble où l'action se déroule. Une "merveille" d'architecture. |
Même si la photographie de la série peine à rendre l'ambiance graphique du webtoon, le côté angoissant est souvent bien présent, avec quelques scènes choc et des effets réussis pour la plupart. Dans les points plus négatifs, citons les personnages, monolithiques et générant fort peu d'empathie. Le jeu des acteurs, hésitant entre l'impassibilité complète et l'outrance, n'aide pas vraiment non plus. M'enfin, si vous souhaitez du gore et de l'adrénaline, vous devriez être largement servi.
Reste à savoir, si l'on veut élargir un peu le propos, s'il est vraiment souhaitable de tout adapter systématiquement, comme si l'industrie du divertissement s'était emballée et déclinait avec frénésie, presque à l'infini et sur tous les supports, des récits à peine construits qu'elle s'empresse de recycler dans un inquiétant cercle sinon vicieux, du moins peu qualitatif. Tout, sous prétexte d'un vague effet de mode, n'a pas forcément vocation à envahir l'ensemble des plateformes.
Une série qui vaut surtout pour ces monstres, totalement barrés. Le reste est trop classique et superficiel pour que l'on s'y attache vraiment.
Un exemple de la variété des monstres rencontrés dans le webtoon. |
Un spécimen particulièrement bien "protéiné". |
Certains monstres sont à mi-chemin entre le glauque et le ridicule. |
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
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