Ant-Man : l'incorrigible Homme-Fourmi

Sortie aujourd'hui en Marvel Monster de la série Irredeemable Ant-Man de Kirkman. On dissèque tout de suite la bestiole.

Faisons tout d'abord un point sur les différentes incarnations de l'Homme-Fourmi. Le plus connu est bien évidemment Hank Pym, membre fondateur des Vengeurs, qui a ensuite utilisé divers autres pseudos, comme Giant-Man ou YellowJacket. L'identité de Ant-Man est ensuite endossée par Scott Lang, qui fréquentera Jessica Jones (cf. Alias) avant de se faire dessouder par le Valet de Cœur.
La série qui nous intéresse ici met en scène un troisième larron, Eric O'grady.

Ce dernier est un agent du SHIELD, un simple sous-fifre en réalité, qui va tomber par hasard sur l'armure de Ant-Man et s'en emparer dans des conditions plutôt dramatiques puisqu'il cause involontairement la mort de son meilleur ami.


Au scénario, l'on retrouve donc Robert Kirkman, les dessins sont assurés par Phil Hester, Cory Walker et Khary Randolph. Ceux qui ne connaissent Kirkman qu'au travers de son œuvre culte The Walking Dead risquent d'être surpris puisque l'auteur retrouve ici son style plus habituel, à savoir du super-héros très second degré, plutôt humoristique (cf. cet article), proche de l'ambiance d'un Invincible.
Là où l'approche se révèle originale, c'est dans la construction du personnage principal. O'grady ne s'avère pas seulement inexpérimenté ou maladroit mais assez égoïste, voire parfois franchement odieux.

Ainsi, contrairement à la plupart des séries super-héroïques, où le protagoniste découvre ses pouvoirs et se met immédiatement au service du bien, Ant-Man explore une autre voie, beaucoup moins classique, dans laquelle O'grady n'hésite pas à voler, mentir et se livrer à son occupation préférée : observer en douce les filles sous la douche.
Car, bien entendu, son costume lui permet de contrôler sa taille et de devenir aussi discret qu'une fourmi.


O'grady se retrouve très vite en cavale, tentant d'échapper aux agents du SHIELD qui souhaitent retrouver la coûteuse armure qu'il a dérobée. Entre deux courses-poursuites, il aura le temps de rencontrer les Vengeurs, de se retrouver dans le sac à main de Ms. Marvel, de se lier d'amitié avec un cambrioleur fan de Nintendo et même de se faire embaucher sous une fausse identité chez Damage Control, une société spécialisée dans la réparation des dégâts après les affrontements entre surhumains.
Bien qu'elle contienne des moments drôles et décalés, la série s'aventure parfois dans le drame, donnant plus de relief à un personnage central qui pourrait être détestable, ou simplement clownesque, et qui s'avère plus complexe qu'il n'y paraît sur le long terme.

Les douze épisodes de l'on-going (datant de 2006/2007) se déroulent à différents moments importants, auxquels il est fait allusion de manière plus ou moins appuyée, que ce soit Wolverine : Ennemi d'EtatHouse of M, Civil War ou World War Hulk. L'ensemble reste tout de même relativement accessible, puisque centré sur un personnage nouveau et un récit complet.
La série, malgré des qualités évidentes et un ton sympathique, a été arrêtée après le douzième numéro (qui contient tout de même une véritable conclusion, Kirkman ne manquant d'ailleurs pas d'ironie à ce sujet). Niveau guests, l'on peut citer essentiellement Iron Man et Hulk, bien que d'autres personnages fassent des apparitions éclairs.


Un titre agréable à lire, qui sort des sentiers battus en mettant en scène un personnage atypique.


+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Original.
  • Drôle et gentiment "transgressif".
  • Récit complet et accessible.

  • Le prix.
  • L'opportunisme de Panini, qui surfe sur la sortie de la daube de l'adaptation ciné pour refourguer des trucs sans rapports à d'éventuels curieux.