Mon roman, Le Sang des Héros,
étant passé récemment en Top Ventes sur le site Cultura, j’avais envie de
marquer le coup en vous montrant, un peu, l’envers du décor et en dévoilant
quelques anecdotes sur son écriture et sa réalisation. Et des trucs un peu plus couillons aussi, parce que bon, on va pas changer les habitudes de la maison.
1. La première version du
manuscrit ne mettait pas en scène des surhumains aux États-Unis mais… des Anges
déchus, en France.
Forcément, cela changeait
énormément l’aspect du récit. Plusieurs problèmes se posèrent cependant rapidement,
le principal étant que l’une des thématiques (sur la société et son évolution)
devenait beaucoup moins lisible, puisqu’il s’agissait d’un évènement extérieur
à elle. La description du Paradis et de son organisation, en perpétuelle guerre
avec d’autres mondes métaphysiques, m’entrainait également vers un chemin que
je ne souhaitais pas prendre.
Au final, l’utilisation de
suprahumains, déjà bien connus de tous et intégrés dans la société, régla un
grand nombre de problèmes narratifs. Le plus dur a été à l’époque de tout
reprendre à zéro et de ne pas exploiter l’énorme documentation accumulée sur
les anges…
Mais quand on se rend compte
que l’on ne va pas dans la bonne direction, mieux vaut faire demi-tour que s’entêter.
2. L’exploration télépathique
tient une place importante dans le roman, j’avais une idée assez précise, dès
le départ, de la manière dont je voulais la représenter (avec des zones bien délimitées,
des couleurs, des « parfums »…).
Je me suis aidé d’un magnifique
schéma, que je dévoile ici. Régalez-vous ! ;o)
Bon, OK, c’est pourri. Mais j’ai
souvent besoin de visualiser les choses de cette manière, je suis notamment un
grand amateur de cartes, qu’il s’agisse d’une ville ou d’un continent entier
(et oui, elles sont aussi « bien » réalisées que ce petit schéma
mental, mais bon, pour ma défense, je ne suis pas schémalier à la base… heu…
schématiste ?).
Je prends donc régulièrement
le temps de réaliser ce genre de pense-bête, voire même donc des cartes de
différents lieux (quand ils sont imaginaires hein, quand ce sont des lieux qui
existent, ben je suis pas plus con qu’un autre, je me procure la carte).
3. Il n’y a pas d’introduction
dans la version finale du roman, mais j’avais pensé au départ commencer par un
dialogue entre Kennedy et l’un de ses conseillers.
Outre le fait que c’était
parfaitement inutile, cela avait surtout pour conséquence de gêner l’immersion,
le lecteur mettant forcément un certain temps à se rendre compte que le premier
chapitre se déroulait bien longtemps après cette intro. J’ai finalement opté
pour un « cours » dans Powertown afin d’aborder la (quasi) destruction
de l’Europe.
Je reproduis juste la fin de
cette introduction abandonnée, qui devait donner tout de même le ton dramatique
(et cynique) du récit.
— Vous… vous êtes en train de me
dire que je suis responsable du plus grand génocide de l’histoire de l’humanité ?
— Non monsieur le président.
Je suis en train de vous dire que vous êtes à la tête d’un monde en paix.
4. La fin du roman a été
grandement modifiée (et améliorée) grâce à une suggestion de mon éditeur.
Pour être un peu sérieux sur
ce point particulier, il faut savoir qu’un travail commun, en amont, entre l’auteur
et l’éditeur, est tout à fait normal et même souhaitable. C’est, entre autres,
pourquoi je déconseille si souvent l’auto-édition ou certaines microstructures
peu fiables. Car, outre les problèmes financiers, logistiques (diffusion,
distribution, gestion des stocks, de l’administratif…), promotionnels, etc.,
dont un éditeur s’occupe, son travail a aussi pour but d’améliorer au maximum le
manuscrit avant publication.
Bien entendu, il n’impose
rien, l’auteur a le dernier mot sur ce qu’il écrit. Parfois, il est possible de
ne pas tenir compte d’une suggestion si l’on est certain que la modification
proposée n’est pas bonne, mais il serait absurde de se priver d’une telle aide.
Pour Le Sang des Héros, les modifications
apportées ont été assez anecdotiques (suppression d’un passage inutile, d’une
répétition, amélioration d’une scène pas assez claire, etc.), mais le plus
important a été la réécriture du final, qui est bien meilleur (à mon sens) et
bien plus impactant. Là encore, précisons qu’il n’y pas de « dirigisme »
de la part de l’éditeur, on ne vous dit pas « il faut faire ça » mais
par exemple « cette partie est un peu floue ». À l’auteur ensuite de
repenser et retravailler sa scène.
J’en profite pour remercier
chaleureusement Chrystelle Camus, directrice de la collection Fractales/Science-Fiction
chez Nestiveqnen, pour ses remarques judicieuses, son tact et son immense patience.
Oui, parce que je suis parfois casse-couille, même sur des trucs en apparence anodins,
comme la place d’une virgule ou la manière d’écrire « WC ». ;o)
Ce n’est pas forcément chose
courante, ça dépend de la souplesse des éditeurs (et de l’intérêt de l’auteur),
mais j’ai eu la chance de pouvoir décrire la scène que j’imaginais être la
couverture idéale pour ce roman.
Le résultat final m’a
clairement emballé.
Je ne sais si c’est parce que
je suis aussi auteur (cf. The Gutter) et lecteur de BD, mais l’aspect visuel d’un livre m’a toujours paru important. C’est
après tout la cover qui vous fait de l’œil dans les longs rayonnages d’une
librairie. Il convient donc de ne pas la négliger.
Et là pour le coup, elle fait
de l’œil, elle montre ses seins et elle écarte même les jambes !
(ne cherchez pas une fille à
poil sur la couverture, c’est une métaphore pour dire que Johann a
particulièrement assuré)
6. Les lecteurs connaissant la
BD américaine auront remarqué que tous les personnages du roman ont des noms
inspirés du patronyme de dessinateurs ou scénaristes américains. Tout sauf… un.
Sordate.
Ce personnage (très secondaire
dans le récit) est en fait un « rescapé » de la première version du
roman (la version française, avec les anges, pour ceux qui suivent). C'était, dans cette version, l'un des personnages principaux, et je n'ai pas eu le cœur de le renvoyer dans les limbes de l'Imaginaire sans lui permettre de faire au moins une petite apparition.
Ah, c'est mon côté sentimental.
Ah, c'est mon côté sentimental.
7. Il existe un mini-scénario
humoristique (de cinq planches) se déroulant dans l’univers de LSDH et
décrivant un braquage assez particulier chez James Cameron.
Je viens de retomber dessus en farfouillant dans mon DD (mon disque dur, pas mon Daredevil, même si je possédais Daredevil, ce qui n’a pas de sens, je ne rangerais rien dedans, enfin, un peu de respect pour lui).
Je viens de retomber dessus en farfouillant dans mon DD (mon disque dur, pas mon Daredevil, même si je possédais Daredevil, ce qui n’a pas de sens, je ne rangerais rien dedans, enfin, un peu de respect pour lui).
Du coup, pas impossible qu’on
en fasse quelque chose un jour si Sergio Yolfa (mon compère sur The Gutter mais aussi
notre dessinateur UMAC, qui réalise notamment les BFR et les dessins de Virgul)
est partant. À voir. ;o)
8. Il n’y aura pas de suite directe
au Sang des Héros, mais un autre roman, se déroulant dans le même univers, est
prévu. En tout cas, c'est prévu par moi. Pas certain encore que ce soit validé par mon éditeur. Il sera assez différent sur la forme (puisque écrit à la première
personne) et dévoilera le parcours chaotique et très, très sombre de Sweetlord,
personnage cité dans LSDH mais qui n’intervenait pas directement dans le récit.
9. Le concept de Powertown
provient d’un très ancien récit feuilletonnant que j’avais commencé à publier il y a des années sur
la version précédente de UMAC. Il ne s’agissait que de quelques chapitres (pas
très bons, et plus disponibles, ne cherchez pas), dont je n’ai rien réutilisé
(même pas les personnages), mais le lieu me semblait idéal pour démarrer mon
histoire.
Ouais, quand on écrit, on
apprend vite à recycler. Même au sein d’une histoire naze, il y a parfois une
bonne idée.
Mon éditeur m’avait prévenu que son service presse avait envoyé un exemplaire à Lanfeust Mag (qui fait aussi des
critiques de romans, malgré le nom axé BD). Je suis un jour dans un centre
culturel Leclerc (où l’on trouve aussi les publications presse) et je tombe sur
Lanfeust. Je feuillette pour voir, persuadé que c’était encore trop tôt, et je
découvre la critique (visible dans la section presse de mon site perso) portant sur Le Sang des Héros. Je suis un peu anxieux, c’est
quand même un mag national, à gros tirage. Et là, non seulement la critique est
bonne, mais je lis que le journaliste compare mon style narratif « aux
meilleurs romans de Stephen King »…
Pour expliquer ma réaction, il
faut savoir que King est pour moi une influence majeure dans la construction
des personnages. Je ne trouve pas que King est le « maître de l’horreur »
ou qu’il fait peur, je trouve qu’il est efficace et émouvant grâce notamment à
des personnages auxquels il parvient à donner de la densité, de l’épaisseur.
Le compliment me touche donc,
me rend même euphorique, et ma femme (et quelques clients interloqués) ont pu
me voir en train de sautiller dans les rayons, en souriant comme un benêt. Ils
ont dû se dire que j’aimais vraiment beaucoup ce magazine. Parce que, avouons-le, même en Moselle, c'est quand même rare de partir en simulation de trampoline sous prétexte que l'on a mis la main sur le journal ou le mag que l'on cherchait...
Merci encore à vous, lecteurs, pour votre confiance et vos retours ! ;o)
ps : je rappelle que le roman est également disponible en version numérique, sur kindle, kobo et en pdf, pour 3,20 euros. Bon, honnêtement, autant les liseuses c'est cool, autant le pdf, c'est pas trop ce que je vous conseillerais pour un maximum de confort de lecture...
ps : je rappelle que le roman est également disponible en version numérique, sur kindle, kobo et en pdf, pour 3,20 euros. Bon, honnêtement, autant les liseuses c'est cool, autant le pdf, c'est pas trop ce que je vous conseillerais pour un maximum de confort de lecture...