Depuis le tome 2 manquant de surprises mais efficacement construit, la saga du clone (évidemment, pas celle qui a ruiné la vie de Peter Parker) créée par David Schulner s'est posée sur des bases solides, avec une structure proche du feuilleton, des rebondissements réguliers, une dramatisation savamment orchestrée et l'introduction de nouveaux personnages susceptibles de réorienter la série dans chaque tome.
Dans ce tome 3, tout se radicalise, bien que les mystères restent entiers. Si Luke Taylor, le jeune médecin qui a découvert que son père avait engendré à partir de lui des dizaines de clones dans le cadre d'un programme secret, a pu trouver un refuge (forcément précaire) pour sa petite famille et une grande partie des clones survivants (pour la présentation des deux premiers volumes, lire cet article et le suivant sur UMAC ancienne formule), il est confronté à une menace implacable depuis que le projet dont ses doubles sont issus a été rendu public : désormais, tout bon clone est un clone mort pour une grande partie de la population. Coincés entre des mouvements de fanatiques et les forces gouvernementales, Taylor, sa femme, son bébé et les siens vivent terrés et cherchent encore l'espoir de s'en sortir, d'autant qu'il faut également veiller à la stabilité métabolique des clones qui ont besoin de leur alpha afin de trouver une solution au caractère éphémère de leur existence.
La chasse à l'homme bat donc son plein dans Clone 3, avant qu'une quatrième force se manifeste. Amis, ennemis ? Ce sera l'heure des choix pour beaucoup : Amélia (la femme de Luke) doit choisir entre garder son enfant malgré une vie d'errance emplie de dangers ou la mettre en sécurité loin d'elle et de Luke ; Eric, le clone tatoué devra choisir entre continuer à protéger Amélia, son ancienne prisonnière pour laquelle il a beaucoup plus qu'un penchant, malgré la haine qu'il ressent envers son géniteur ou quitter le groupe ; l'ensemble des fugitifs devront choisir entre accepter l'offre d'un abri sûr mais sans leurs alliés ou rester avec eux au mépris du danger. Et Luke, animé de son esprit de bon samaritain, préfère encore parcourir les Etats-Unis à la recherche de ses copies conformes plutôt que de profiter de sa vie de couple.
Un peu moins violent et sanglant que le précédent, mais un peu plus orienté sexe (davantage dans les propos que dans les dessins), l’histoire se suit sans déplaisir et on finit très vite par comprendre que la série ne s'arrêtera pas de sitôt. La galerie d'illustrations et surtout le carnet de croquis commenté constituent un plus produit toujours intéressant, qui permet de mieux se rendre compte des orientations des épisodes.
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