Après quatre épisodes du spin-off Fear the Walking Dead, l'on se demande si ce sont les zombies qu'il faut craindre ou les scénaristes. Retour sur un très mauvais début de série.
Voilà une licence qui aura été exploitée jusqu'au bout, c'est le moins que l'on puisse dire (cf. la rubrique "produits dérivés" de cet UMAC's Digest). Et pas toujours avec une grande considération pour la qualité de ce qui est proposé. Le début lamentable de Fear The Walking Dead en est un parfait exemple.
Pourtant la série offrait une piste intéressante en évoquant le début de l'épidémie, ce qui était absent de The Walking Dead (puisque, lorsque Rick se réveille d'un long coma, la civilisation s'est déjà effondrée). C'était donc l'occasion de voir les premiers cas, la panique se répandre, la réaction de l'armée, etc. Malheureusement, ce n'est pas franchement bien fait.
Mais commençons par le début, à savoir le casting. La scène d'ouverture montre une espèce de loquedu qui s'enfuit d'une manière ridicule. Eh bien ce n'est pas un figurant mais l'un des personnages principaux, à savoir le gentil fiston camé.
Le reste de la famille recomposée qui est au centre de l'intrigue est à l'avenant, le père en tête. Ce dernier, un prof particulièrement mollasson, va se révéler horripilant tout au long du récit. En réalité, les scénaristes vont accumuler un si grand nombre de maladresses que l'on est souvent complètement stupéfait devant la bêtise crasse des personnages.
Le loquedu en question. |
On téléphone en prévenant d'un danger mais on se garde bien de dire ce qu'il en est. On dit à la jeune fille de rester sagement à la maison mais sans lui dire pourquoi (et d'ailleurs, on la laisse faire des câlins à un type contaminé, pourquoi pas aussi lui lécher l'intérieur du nez). On ne prévient pas les voisins (qui pourraient être des alliés si on ne les laissait pas se faire tuer).
Le plus invraisemblable reste la réaction de la population. Alors que les médias, internet en première ligne, diffusent des images de types mal en point, insensibles aux balles et en train de bouffer les gens qu'ils croisent, personne ne pense à un possible cas de zombies. Au contraire, ils font une manif parce que les flics les butent ! Ahurissant.
Cette série est une véritable ode à la connerie, ça en devient même comique. Le père ne veut pas buter leur voisine, zombifiée et qui est en train de grogner, coincée dans une palissade, parce que "l'on pourra peut-être la soigner". Et, alors que la situation est déjà hors de contrôle, il empêche le seul type sensé du groupe d'apprendre à son fils à se servir d'une arme !
Et toujours personne pour mettre un nom sur ce qu'ils voient. Pourtant la famille était aux premières loges puisqu'elle a eu un mal fou à se débarrasser du dealer du fiston, qu'il a fallu abattre, écraser, réécraser, etc.
Mais bordel, si ça fait coin-coin, que ça a un bec et des plumes, alors c'est un putain de canard !! Et si quelqu'un qui devrait être clamsé depuis un bail se relève obstinément pour tenter de te gnaquer le cuissot, c'est un zombie ! Ben non, les personnages doivent vivre dans une réalité ou Romero n'existe pas. On dirait des Incas découvrant une discothèque...
À gauche le pôpa, surnommé Einstein, dont on remarquera le regard pétillant d'intelligence. |
Au final, c'est l'intervention de l'armée (même si elle arrive comme un très maladroit deus ex machina) qui s'avère la piste la plus intéressante. Bien qu'ils mettent en place une zone sécurisée, on sent que les militaires peuvent vite devenir une véritable menace à part entière. Là encore le père n'en a rien à battre et fait son footing du matin comme si de rien n'était. On a envie de lui tirer une balle dans le genou juste pour l'inciter à réfléchir une fois dans sa vie, mais arrangé comme il l'est, il serait encore capable de penser que c'est une grosse guêpe qui l'a piqué.
Dans la série mère, ce mec serait mort en sept secondes. Là, on va se le taper un moment.
Bref, entre les incohérences, l'écriture pour le moins médiocre et le casting désespérant, on est loin d'une série culte. Il manque cruellement un ou deux personnages emblématiques (de la trempe d'un Rick ou d'un Daryl) et, surtout, un minimum de bon sens au niveau du scénario.
À voir une fois au second degré et en laissant son cerveau sur la table de nuit.
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