UMAC's Digest #7 - Spécial BD & Moyen-Age

Les sélections UMAC dans l'actu de la pop culture



Ce millénaire de notre Histoire, entamé par la chute d'un empire et la fin de quatre siècles de paix, terminé par la découverte d'un nouveau monde, a toujours fasciné les auteurs par ses bouleversements socio-économiques, ses crises politiques et surtout nombre de mystères dus à un manque d'éléments fiables. Notre chère Éducation Nationale se complaît encore à diffuser quelques poncifs désormais réfutés par la communauté scientifique sur les mœurs et les coutumes de cette longue période.
Du coup, réel ou rêvé, le Moyen-Age est devenu le lieu privilégié de nombres de récits, mythes, sagas et légendes qui nourrissent encore l'imaginaire de nos contemporains. Moi-même, dès que je vois le mot "Templiers" ou "Graal", je ne peux réfréner les pulsions d'achat qui m'ont conduit à acquérir, et dévorer, trois albums récents.

-- BD --

Tout d'abord, la collection Celtic des éditions Soleil propose une série entamée en 2006 consacrée à la Quête du Graal, rien de moins. François Debois & Stéphane Bileau réinventent le concept en commençant avec le tome "Arthur Pendragon"dans lequel le vieux sage Merlin, flanqué d'un jeune et vigoureux Arthur, de Dame Lidoine et son fils Keu, débute une quête qui devra mener à l'unification de la Bretagne. En chemin, il raconte à ses compagnons comment il a acquis Excalibur et la certitude qu'Arthur est l'Élu dont la terre a besoin.
Un récit entraînant, sur un rythme enlevé, fondé sur une version sérieuse du mythe arthurien : les auteurs ont fait des choix historiques cohérents tout en puisant dans d'autres mythologies (notamment gréco-romaine) et en conservant une certaine forme d'humour bon enfant ; ce qui fait qu'on passe allègrement de la féerie enchanteresse d'Avalon aux landes desséchées et ternes des champs de bataille. La colorisation pimpante de Stambecco et les dessins sylphides de Bileau semblent destiner les albums aux plus jeunes toutefois, même si les plus âgés apprécieront les références et le jeu constant avec l'image de nos héros. Ainsi, s'il n'a pas la consternante incompétence de la version Kaamelott, Merlin ne fait usage de sa magie qu'en rechignant. En revanche, les amateurs de grands déferlements de pouvoirs en auront tout de même pour leurs yeux, notamment lorsqu'Arthur brandira Excalibur face à un ennemi doté également d'une épée enchantée. On se croirait dans Elric...
Si une intégrale des trois premiers volumes est parue en août 2009, il semble bien que la série ait été relancée avec un quatrième tome en 2011 et une réédition des premiers.
Sympathique, malin et frais.
#quêtedugraal


Qui dit Quête du Graal, de nos jours, ne peut plus ignorer le travail effectué par Alexandre Astier sur la série Kaamelott. Les lecteurs d'UMAC, ancienne ou nouvelle formule, connaissent forcément le bonhomme dont Nolt a longuement parlé, notamment pour ses spectacles (Que ma joie demeure et récemment l'Exoconférence). 
Casterman propose pour l'heure (la série n'est pas achevée) 7 albums dessinés par Steven Dupré et édités entre 2006 et 2013. On y retrouve le ton particulier de la saga télévisuelle, ce côté décalé qui fait que les altercations entre les protagonistes prend souvent le pas sur l'intrigue. Dialogues irrésistibles, bons mots percutants dans des histoires plaisantes quoique souvent anecdotiques, certaines directement inspirées par un ou plusieurs épisodes. 

Ma préférence va sans doute au tome 6, le Duel des mages, très drôle mais plus dense et plus enlevé que les autres et doté d'une chute pour une fois réussie. Les dessins sont également plus détaillés, le style de Dupré s'affinant nettement dans le temps, avec la volonté de coller au visage des acteurs de la série TV.
#kaamelottenbd


Chez Delcourt, Alcante & Gihef ont lancé l'an dernier un projet ambitieux chargé de redéfinir certains événements historiques en y apposant le sceau du mystère, un peu à la manière des X-Files. Après une relecture du Krach de 1929, ils se sont frottés à la Fin des Templiers, aidés aux pinceaux par Brice Cossu. Pas évident quand on sait le nombre d'auteurs qui, depuis les années 1960, se sont penchés sur le cas de cet ordre militaire rattaché directement à la Papauté qui, malgré l'échec des Croisades, était devenu à la fin du XIIIe siècle une force stratégique et surtout économique de premier plan au point de provoquer l'ire de Philippe le Bel, lequel donnera le 13 octobre 1307 l'ordre d'arrêter tous les Templiers présents sur le territoire - mais ne parviendra pas à mettre la main sur le fameux "trésor".
Mise en page classique, couleurs sombres, beaucoup de violence et un peu de nudité (pas toujours justifiée) destinent cet ouvrage aux adultes. La théorie avancée sur l'origine du "Baphomet" (la fameuse idole que certains des accusés avouaient adorer) et le destin des derniers dépositaires de l'Ordre peuvent faire sourire, mais cela est traité avec sérieux : le but n'est pas de changer le cours de l'Histoire (le dernier Grand Maître finira bien sur le bûcher en 1314) mais d'apporter un éclairage déviant sur certains faits. Ça n'a pas l'impact et la maîtrise de l'excellent Crusades, mais c'est censé susciter la curiosité (et c'est un one-shot) : il suffit de tenter de deviner pourquoi une caravelle figure sur la couverture...
Le troisième volume (sur la Bataille de Hamburger Hill) vient de paraître, et ils annoncent un suivant consacré au... Titanic.
Pourquoi pas ?
#templiers

Revenons aux éditions Soleil mais gardons le même dessinateur pour la série les Enquêtes du Misterium écrite par Jean-Charles Gaudin et narrant les péripéties d'une troupe ambulante présentant des spectacles et résolvant en sous-main des énigmes. Franchement, si le premier volume ne s'intitulait pas "le Mystère Baphomet", je n'aurais pas mis la main au portefeuille. Je n'ai pas regretté mon impulsion pourtant, même s'il faut bien reconnaître que l'intrigue reste légère (une sorte de monstre cornu assassine des commerçants d'une cité et le seigneur Geoffroi ne sait plus à quel saint se vouer) et que le lien avec la mythologie templière est encore plus ténu. La ligne claire de Brice Cossu ressort plus distinctement ici avec des couleurs plus vives et une mise en page plus aérée.
Le principal intérêt du récit repose sur l'héroïne, la fille du forain, douée et perspicace - en plus d'être mignonne. Évidemment, dans un XIIIe siècle encore plongé dans l'obscurantisme, le fait que ce soit elle qui mène l'enquête en fait grincer des dents plus d'un et elle devra opposer une volonté de fer et une rigueur très moderne aux superstitions et aux peurs ataviques de la population.
Ça reste toutefois assez anecdotique dans son propos et le tout se terminera par un spectacle pendant lequel les révélations seront apportées.
A réserver aux plus jeunes, les autres risquent de rester sur leur faim (et contrairement à la Fin des Templiers, pas de bidoche ni de nibards). Le deuxième tome doit sortir incessamment.
#meurtremysterieuxaumoyenage



Avant-Première : Low



Loin au fond des mers, ce qui reste de l'humanité se meurt dans des cités englouties. Ce monde apocalyptique est celui de Low, une excellente série que l'on vous propose de découvrir tout de suite.

Décidément, la gamme Indies d'Urban Comics promet de bien beaux titres pour le début 2016. Après Descender, prévu pour janvier, c'est Low qui débarquera en février tout en bénéficiant également du prix de lancement très attractif de seulement dix euros.
Aux commandes, Rick Remender au scénario et Greg Tocchini au dessin.

Si Remender a écrit récemment, avec Deadly Class, une série acidulée et enthousiasmante, il n'a pas toujours été aussi bon, l'on pouvait notamment légitimement émettre des réserves sur l'insipide Fear Agent ou le poussif The End League. Eh bien rassurez-vous, Low ne ressemble à aucune de ces œuvres et se révèle aussi passionnant que bien réalisé.

Le récit se déroule des millions d'années dans le futur. Le Soleil a commencé à se transformer en géante rouge, rendant la vie impossible à la surface de la Terre. L'humanité s'est réfugiée depuis des millénaires dans les océans, mais la vie est loin d'y être simple. La nourriture se fait rare, l'air est vicié, et aucune solution ne semble pouvoir changer le funeste destin des survivants.
Sous le dôme protecteur de Salus vit Johl Caine, un illustre Timonier. Sa femme, Stel, n'a pas perdu espoir. Elle continue de surveiller les lointains échos des sondes spatiales envoyées il y a bien longtemps à la recherche d'un monde habitable. Mais au fond des mers, Salus ne lutte pas que contre la destinée. Après une rencontre avec des pirates, la famille Caine vole en éclat. Seule Stel, encore et toujours, ne va pas baisser les bras. Elle rêve de vengeance, de retrouver ses enfants, d'offrir un monde sain à une population résignée...


Autant le dire tout de suite, c'est du très très lourd, brillamment écrit et illustré.
Les dessins de Tocchini sont magnifiques, à la fois sensuels et élégants. Seuls les décors peut-être, un peu trop "surréalistes" parfois, manquent un peu de lisibilité. Les personnages et créatures marines possèdent par contre un charme certain.

L'histoire est d'une rare richesse. Déjà, le pari de décrire un futur si lointain est audacieux. Il s'agit de mettre en scène des sociétés qui ont évolué pendant des centaines de milliers d'années, donc de les rendre suffisamment exotiques pour marquer cet éloignement dans le temps tout en restant compréhensible et vraisemblable. Rien que sur ce point très casse-gueule, Remender s'en sort haut la main. La technologie, les croyances, les ennemis, tout cela est bien rendu et peu à peu dévoilé, tout comme la lente déliquescence de cette société corrompue par le vice et le désespoir.


La thématique, basée sur le "bas", le "fond", est travaillée de différentes manières, toutes complémentaires. Le fond des océans, bien sûr, mais aussi les baisses de moral, ou encore la bassesse (délicieusement horrible) de certains personnages, le renoncement qui engendre les pires actes, tout s'entremêle pour donner un sentiment diffus de perdition, de drame absolu, pour nous entraîner nous aussi au plus bas.

Malgré tout, il ne faudrait pas croire que tout est noir et plombant dans ces six premiers chapitres. Au contraire, certains moments sont vibrants de lyrisme et transcendés par un texte parfois poignant.
Bien que l'ambiance des scènes soit privilégiée, l'action est également présente. L'on assiste notamment à un combat de gladiateurs d'un nouveau genre, aussi épique qu'original.
Certains éléments, comme les scaphandres (sortes d'armures de combat liées à une lignée précise), sont également bien pensés et rendent compte d'une technologie avancée mais aussi d'un milieu et d'une mentalité spécifiques. Même la drogue en vogue (la "kompote") s'avère à la fois crédible dans ses effets et suffisamment étrange pour que l'on admette sans peine qu'elle est une mixture d'un lointain futur.
Bref, les ingrédients sont bons et le temps de cuisson idéal.


Au final, l'on est envoûté par la beauté des personnages féminins, émerveillé par d'immenses léviathans, fasciné par un monde aussi laid que fantastique. Le rythme ne faiblit jamais, les coups de théâtre s'accumulent dans une ambiance poético-morbide, et la dernière page tournée, l'on en vient presque à regretter que notre Soleil soit encore si jaune et si petit...

Une excellente bande dessinée qui devrait pouvoir rivaliser avec les plus grands classiques de la science-fiction si les auteurs poursuivent sur cette voie en maintenant cet extraordinaire niveau de qualité.

Sortie : 12 février 2016


Une âme qui se compromet meurt un million de fois à l'instant où elle le comprend. [...] Ne sers que ta propre vérité. Ne te compromets jamais. [...] Fais ce qui est juste jusqu'à la dernière seconde, même si le monde s'effondre autour de toi. Et si tu peux faire ça, mon fils, au moins tu auras fait la fierté de ton père.
Low, Rick Remender


+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un monde original et fascinant.
  • Une narration tendue et efficace.
  • Une thématique intelligente.
  • Des planches d'une grande beauté.
  • Qualité de l'écriture.
  • Prix modique.

  • Un manque de lisibilité au niveau des décors.

Gregory Sand

L'on peut rencontrer bien des monstres dans les vastes territoires du Rêve. Heureusement, un homme veille sur ce domaine. Son nom ? Gregory Sand.

Nous avons souvent évoqué par le passé ces BD très françaises mais d'inspiration américaine que l'on désigne parfois, à tort ou à raison, sous l'appellation "french comics".
Certaines de ces séries ont pu être publiées par des maisons d'édition reconnues (Fox-Boy chez Delcourt par exemple) mais la plupart se retrouvent dans un réseau plus "underground", composé de micro-structures souvent non-distribuées ou d'associations (Ringhorn, VHB...). D'autres encore sont simplement auto-éditées (Blue Ghost).
Il y a bien entendu du bon et du moins bon dans tout cela, mais le point commun de ces titres, outre sans doute leur aspect plus artisanal, est de permettre à de jeunes auteurs de faire leurs premières armes.

C'est le cas ici avec Romain Mobias au scénario et Josselin Billard au dessin. Ce premier tome, publié par Wanga, est assez épais puisqu'il contient les cinq premiers chapitres de la saga.
Voyons tout d'abord le pitch.


Gregory Sand, alias Hypnos, est le Gardien des Rêves. Il s'est juré de protéger les humains et affronte les diverses créatures qui peuvent les menacer, que ce soit le Monstre du Placard, une Terreur Nocturne ou même pire encore.
Alors que Sand vient de venir en aide à une fillette terrorisée qui n'osait plus fermer l'œil, une inspectrice tente de l'arrêter. Elle est sur la trace de ce suspect depuis des mois, mais à chaque fois qu'elle croit le coincer, elle se réveille dans son lit, comme si tout cela n'avait été qu'un songe.
Rapidement, Sand et la jeune policière vont être amenés à se rencontrer de nouveau et faire équipe. Car dans les rêves, quelque chose de terrible se met en branle...

Le récit peut faire penser pour la thématique au célèbre Sandman, mais le sujet est si vaste que l'on peut l'aborder sans crainte de redite.
Le scénariste s'est basé ici sur la mythologie grecque et une lutte de pouvoir entre les dieux. Le début est très bon, dynamique, et certaines idées astucieuses, comme le fait que Sand endosse le costume des héros préférés des humains à qui il vient en aide, permettent de s'attacher rapidement au personnage (qui commence son premier combat en... nounours) et de varier les situations.


L'ouvrage contient aussi des éléments parfois moins positifs. Les personnages secondaires (Phobétor, Pasithée, etc.) manquent un peu de caractérisation et l'intrigue n'est pas toujours aisée à suivre (les pouvoirs d'Hypnos ou la manière dont il les utilise ne sont pas toujours très clairs). L'exploitation des différents univers oniriques peut s'avérer parfois décevante (c'est le cas pour le pourtant original monde composé de bonbons et de sucreries).
Enfin, le texte contient également quelques coquilles.

Niveau dessin, l'ensemble est généralement agréable, avec une colorisation bien pensée qui marque les changements de lieux et d'ambiances. Les personnages mythiques ont notamment souvent fière allure. Les décors réalistes sont par contre plus faibles et certaines cases manquent de finitions.
Pas de bol, un problème d'impression rend également quelques planches très sombres et donc difficilement lisibles.

L'impression qui ressort de ce premier tome est un peu mitigée. On sent un réel travail, un univers au potentiel certain, mais aussi des faiblesses qui, s'additionnant, nuisent au plaisir de lecture.
Il y a cependant suffisamment de bonnes choses dans ce coup d'essai pour donner sa chance à ce nouveau héros qui marche dans nos rêves et pourrait même, avec quelques ajustements, s'installer dans nos cœurs.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Une thématique intéressante.
  • Une introduction très bien pensée.
  • Certaines planches très réussies au niveau de la composition et de l'esthétique.

  • Une intrigue un peu brouillonne.
  • Des dessins inégaux.
  • Des personnages secondaires manquant d'épaisseur.

UMAC's Digest #6 - Spécial Manga

Les sélections UMAC dans l'actu de la pop culture



-- GLÉNAT --

La destruction de Néo Tokyo recommence en janvier 2016 !
Akira, manga cultissime de Katsuhiro Otomo, va reparaître dans une nouvelle édition chez Glénat. Après la version couleur dans le sens de lecture occidentale, celle en noir et blanc et la publication en kiosque, cette mouture dite « édition originale » présentera des jaquettes, une nouvelle traduction et des onomatopées sous-titrées, le tout supervisé par l’auteur qui avait reçu au mois de janvier dernier le Grand Prix d'Angoulême.
Chaque volume devrait couter 14.95€.
#megapole



-- ISAN MANGA --

Honeyyyyyyyyyyyyyy Flash !!
Amateurs de Go Nagai, si vous connaissez Goldorak, peut être vous souvenez vous d’une autre de ses héroïnes arrivée sur nos petits écrans : la pulpeuse Cutie Honey. Les éditions Isan Manga sortiront fin novembre l’intégralité de ses aventures en un seul volume. Cette jeune femme aux formes aguicheuses est une androïde qui s’oppose à l’organisation criminelle Panther Claw.
Sexy, plein d’humour, voici un titre court à ne pas manquer. Les éditions Black Box continuent quant à elles la publication d’autres manga de cet auteur : après Devil Man, c’est La Divine Comédie, puis Amon et Violence Jack qui suivront.
#sexy


-- KANA --

De bâbord à tribord !
Fans du corsaire interstellaire balafré, réjouissez vous, il revient ! Albator, Dimension Voyage, pré-publié depuis août 2014 au Japon, débarquera au mois de janvier aux éditons Kana.
Lancé à l'occasion des 60 ans de carrière de Leiji Matsumoto et supervisé par celui-ci, il est dessiné par un jeune auteur, Kōichi Shimahoshi. Ce titre est une réinterprétation de l’œuvre originelle qui contiendra des clins d’œil à divers autres manga de l’auteur.
Les éditions Black Box viennent également de sortir Cosmoship Yamato, une autre courte saga de SF du papa d'Albator. Danguard Ace, lui aussi un titre spatial, arrivera un peu plus tard. Après ça, vous pourrez dresser une carte et une chronologie du « Leijiverse » !
#corsairedel'espace


-- ISAN MANGA --

Lady !!
Toujours dans un registre nostalgique, le manga Lady !!, que l’on connait par son adaptation animée Gwendoline diffusée dès 1989, sortira fin novembre aux éditons Isan Manga.
Dessiné par Yoko Hanabusa, Gwendoline conte les aventures d’une jeune fille confrontée à sa belle famille suite au décès de sa mère.
Six volumes sont prévus.
#histoiresdefamille



-- BLACK BOX --

Toujours, toujours, toujours...
Un cigare aux coins des lèvres, de pulpeuses jeunes femmes court vêtues, des pirates, des ennemis charismatiques et des vaisseaux spatiaux, Cobra revient dans une toute nouvelle édition !
Connu pour son adaptation animée qui est passée à la télévision francophone, ce manga a été dessiné à la fin des années 70, début des années 80 par Buichi Terasawa. Prévue en 12 volumes avec pages en couleurs chez Black Box, cette mouture permettra à ceux qui ont le loupé le coche avec la publication précédente par Taifu comics de lire un space opéra divertissant, rondement mené et aux graphismes soignés.
#aventuresspatiales



-- PANINI --

Filles d’aujourd’hui, enfants de la forme...
Trois sœurs au physique de rêve volent des tableaux lorsque le soir tombe. À la recherche de leur père, elles font tourner en bourrique les policiers qui tentent désespérément de les attraper. Cat's Eye, de Tsukasa Hôjô, revient dans une toute nouvelle édition chez Panini Manga, sa troisième après celle de Tonkam et la seconde, déjà, chez Panini.
Pour les amoureux du travail de cet auteur, Angel Heart saison 1 a aussi droit à une toute nouvelle édition et sa saison 2 est actuellement en cours, toujours chez Panini.
#joliesvoleuses


Astérix : Une nouvelle ère (et une polémique de plus)



La sortie récente du nouvel album d'Astérix, Le Papyrus de César, nous permet de faire le point sur la nouvelle équipe créative en charge des irréductibles Gaulois.

Astérix, créé par les célèbres Goscinny et Uderzo, fait sans doute office, avec Tintin, de légende indétrônable dans le domaine des classiques du franco-belge.
Depuis le premier album paru en 1961, le petit guerrier futé et son imposant ami gourmand ont parcouru, en 36 albums, un chemin considérable. Après la disparition de Goscinny, Uderzo s'était chargé pendant plusieurs années de la réalisation des albums, mais le véritable virage éditorial a eu lieu il y a deux ans avec la publication d'Astérix chez les Pictes, qui voyait deux nouveaux artistes arriver aux commandes.

En 2013, ce sont Jean-Yves Ferry (au scénario) et Didier Conrad (dessin) qui reprennent le flambeau. L'album est classique, les dessins très fidèles au style original, mais tous les fans ne s'y retrouvent pas.

Il faut dire que même la période "Uderzo en solo" a ses détracteurs et que l'attente des lecteurs est aussi grande que l'héritage lourd à assumer. Cependant, il est juste de reconnaître que la virée chez les Pictes comprenait quelques faiblesses.
Les gags tout d'abord semblaient un peu forcés. Certains éléments (comme la créature du loch) étaient cruellement sous-employés et le "méchant" attitré n'était guère charismatique. Il y avait bien quelques traits d'humour basés sur la découverte par les Gaulois de ce nouveau peuple, mais rien de transcendant et, surtout, l'aspect "aventure" était loin d'égaler certains classiques, tels que Astérix chez les Bretons ou Le tour de Gaule.
L'impression générale laissait à penser que les nouveaux auteurs connaissaient bien le sujet, qu'ils respectaient l'œuvre de leurs glorieux ainés, mais qu'ils peinaient à véritablement se l'approprier, peut-être victimes d'un cahier des charges trop strict.

Ah ça, c'est sûr.

Qu'en est-il de ce nouvel opus, sorti il y a deux jours ?
Voyons déjà l'histoire. Alors que César est en passe de publier ses mémoires sur la conquête des Gaules, son éditeur lui conseille de ne pas évoquer le passage sur les irréductibles Gaulois d'Armorique et de retirer définitivement ce chapitre du livre. César, d'abord hésitant, accepte et les différentes copies du papyrus en question sont saisies. Toutes sauf une, qui tombe aux mains d'un "colporteur" Gaulois qui ne tarde pas à s'enfuir pour rejoindre... un certain petit village que nous connaissons bien.

L'intrigue repose donc essentiellement sur cette course au papyrus, organisée par l'éditeur et conseiller du grand César, qui sait qu'il risque de finir jeté aux lions s'il ne rentre pas très vite en possession du sulfureux chapitre. L'on a également droit à une thématique sur les horoscopes et la communication en général.
Là encore, on sent un certain classicisme dans l'écriture et le développement du sujet. La critique des pratiques actuelles, dans l'édition ou le journalisme par exemple, aurait pu être (même gentiment) plus poussée. Si l'aspect humoristique semble plus naturel, l'on conserve malheureusement un déroulement très prévisible et un enjeu finalement réduit. Même les traditionnelles engueulades entre Astérix et Obélix semblent forcées.

Des situations souvent très convenues.

Passe-t-on pour autant un mauvais moment ? Certainement pas, mais il faudra sans doute encore quelques albums aux nouveaux venus pour établir leurs propres classiques, ce qui est tout à fait compréhensible (après tout, il a fallu attendre les troisième ou quatrième albums du tandem historique pour voir le niveau qualitatif grimper en flèche).
Plus que d'un essoufflement de la série, il serait donc plus juste de parler d'une nouvelle ère qui commence certes doucement mais semble prometteuse.

Il est cependant nécessaire de s'attarder sur une fausse polémique lancée de manière ridicule sur le site de L'Express, sous le titre abject et racoleur "Astérix est-il raciste ?".
Sous prétexte que les numides de l'album sont représentés avec des lèvres charnues, ou que le pirate Noir (célèbre vigie) s'exprime avec un accent, on nous parle de "racisme ordinaire" voire même de "tradition classique néo-colonialiste". Oui, cela pourrait faire hurler de rire si ce n'était pas si révoltant. Révoltant pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, voir le racisme partout, dans tout, et surtout là où il n'est pas, est insultant pour ceux qui en sont réellement victimes (Blancs comme Noirs), mais c'est aussi dangereux et, à terme, contre-productif. A force de crier au loup, on finit par se faire bouffer dans l'indifférence générale... c'est un peu connu comme principe.

Un voyage chez les Pictes sympathique mais manquant d'ambition.

Ensuite, alors que les auteurs mettent en scène des Noirs dans une série humoristique, se déroulant dans l'Antiquité, on leur reproche, d'une manière absurde, d'en donner une vision passéiste ou ne correspondant pas aux critères actuels. Mais aux critères édictés par qui ? Des auteurs honnêtes, qui n'ont absolument pas l'intention d'insulter qui que ce soit ou de tenir des propos polémiques, sont mis en cause, tout cela parce qu'ils osent être... quoi ? Caricaturaux ?
Il manque un "r" dans cette phrase.
C'est donc du 'acisme.
Et encore, dans le même article, la journaleuse morandinèsque précise que le fameux pirate Noir ne sait pas lire. Ce serait offensant. Elle oublie de dire qu'il est également dit qu'Abraracourcix lui-même sait "à peine déchiffrer la liste des courses". Et que dans l'Antiquité, oui, il était courant de ne pas savoir lire. Mais bon, cela ne cadrait visiblement pas avec sa volonté de s'offusquer à tout prix.

Enfin, le comble est atteint quand, pour justifier cette attaque honteuse, l'auteur des propos fait appel au grand "philosophe" Lilian Thuram, qui vient nous dire qu'il ne s'est jamais identifié au pirate Baba. Et là, une petite explication s'impose. Ce que veut dire Thuram, implicitement, c'est que, comme il est Noir, il ne peut être heureux de s'identifier qu'à un Noir, donc à Baba, qu'il juge indigne. Mais... ne serait-ce pas cela le racisme ? Penser qu'un personnage doit d'abord être défini par sa couleur de peau ? Qu'est-ce qui, pour ce brave footeux, ne convient pas dans Astérix ? Car enfin, Baba est anecdotique, personne n'est censé s'identifier à lui, le personnage à qui le lecteur doit naturellement s'identifier, c'est Astérix lui-même [1]. Or, qu'est-ce qui l'en empêche sinon le fait qu'il soit... Blanc ?
Ben désolé, les Gaulois étaient pâles. C'est peut-être considéré comme du racisme aujourd'hui, mais pour beaucoup d'historiens, ça reste encore simplement un fait, dénué de signification idéologique.
Pour combien de temps encore ? Nul ne le sait.

Il convient également de préciser que ces polémiques font peser une pression immense sur les auteurs (au sens large, scénaristes comme romanciers), qui évidemment sont poussés à l'autocensure par crainte du qu'en-dira-ton, des tracasseries judiciaires ou de la violence quotidienne et incontrôlée des réseaux sociaux.
Et ça n'est pas gratuit tout cela, on en paie le coût.
La liberté de l'auteur est une liberté fondamentale. Moment d'évasion, source de culture, possibilité de catharsis essentielle, la fiction ne devrait être limitée par rien, ou presque. En tout cas, pas par des jugements à l'emporte-pièce, assénés par des petits juges moraux, pressés de couper des têtes au nom d'une Vérité qu'ils pensent absolue et qui conduit fatalement à un nivellement et un affadissement de l'écriture. Or, ici, nous n'en sommes pas à défendre une écriture osée, présentant un personnage détonnant, mais de simples et innocents éléments caricaturaux (utilisés aussi envers les Corses, les Hispaniques, les Amérindiens, les Anglais...) conspués par des benêts qui ne les comprennent pas et rêvent d'un monde artistique froid, lisse et contrôlé par une police de la pensée orwellienne. Une prison aseptisée en somme.
Il y a quelque chose d'ironiquement épouvantable dans le totalitarisme des bien-pensants, c'est qu'ils sont, au nom de leur certitude d'être dans le vrai [2], prêts à tout pour limiter ces libertés qu'ils pensent défendre.


Bref, la relève a bien du souci à se faire, entre les fans mécontents et les polémistes du dimanche, ils vont être bien secoués et ne sont pas au bout de leurs peines. Mais leur travail est respectable et contribue à faire vivre une légende de la BD. Rien que pour cela, nous leur tirons un casque aussi bas que gaulois.


Il n'est pas de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage.
Périclès

Parler de liberté n'a de sens qu'à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu'ils n'ont pas envie d'entendre.
George Orwell


[1] Ceux qui auront le courage de se taper les quatre minutes de platitudes et d'inepties présentes dans la vidéo de Thuram constateront qu'en réalité, Thuram trouve "bizarre" de ne pas s'identifier à la vigie et avoue avec innocence qu'il s'identifiait à Astérix (ce qui est tout à fait normal, c'est écrit comme ça, l'on s'identifie toujours au héros dans une fiction, quelle que soit son apparence physique, cf. cet article). Par contre, on sent que ça ne lui a guère plu, ou tout du moins que ça l'a étonné. Il dit à demi-mot, sans comprendre le sens profond de ses paroles, que cette identification le gêne. Et quelle est la cause de cette gêne, si ce n'est la couleur d'Astérix ? L'on peut imaginer sans peine le niveau de tollé si un quidam quelconque tenait le discours inverse...
[2] Un "vrai" carcéral, dangereux et fou, à la Brazil, qui ne s'embarrasse ni de réflexion ni de bon sens. Je me souviens d'une conversation où l'un de ces ardents défenseurs du "Bien" me disait que les chasseurs méritaient tous d'être exterminés. Je m'étais étonné de cette sortie violente et, bien que ne pratiquant pas la chasse moi-même, j'avais objecté qu'un chasseur qui mangeait ce qu'il prélevait ne méritait pas spécialement plus d'opprobre que le joyeux blaireau de base qui va acheter sans réfléchir sa viande sous cellophane, au Leclerc du coin. Mais pour ces extrémistes, tout est dans le symbole. La réalité ne les intéresse nullement tant qu'ils peuvent anéantir, au moins par le Verbe (et plus si c'est sans risques), ceux que la société leur a désigné comme étant les ennemis du moment.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un style graphique très fidèle.
  • Des gags dans le ton général de la série.

  • De bonnes idées parfois sous-exploitées.
  • Un aspect "aventure" trop peu poussé.

Avant-Première : Descender



Odyssée spatiale, robots très humains et catastrophes galactiques sont au menu de Descender, dont le premier tome sortira en janvier 2016 chez Urban Comics.

Décidément, en ce moment, l'on parle beaucoup d'espace et d'extraterrestres. Après l'excellent Trees et la beaucoup moins bonne Exoconférence, on continue dans la science-fiction avec Descender, une série Image Comics, écrite par Jeff Lemire et dessinée par Dustin Nguyen.

Tout commence alors que les neuf planètes majeures du Conglomérat Galactique Unifié (ou CGU) sont menacées : d'immenses robots viennent d'apparaître non loin de chacune d'elles. Bientôt, ceux-ci passent à l'attaque, causant un épouvantable massacre et précipitant le CGU dans le chaos le plus total.
Dix ans après, un jeune robot de compagnie, Tim-21, s'éveille sur une petite colonie minière désertée. Bien qu'il l'ignore encore, il va bientôt faire l'objet d'une attention toute particulière. Son codex pourrait en effet contenir des explications sur cette menace qui pèse encore sur l'humanité et les autres espèces du monde connu.
Mais il ne fait pas bon être un robot de nos jours. Après les massacres survenus une décennie plus tôt, des factions anti-bots se sont mises à exterminer les machines...


Difficile d'expliquer en un petit pitch la richesse et la profondeur de Descender. Car il s'agit tout bonnement d'une excellente série, mature, touchante et pleine de surprises.
L'aspect visuel est particulièrement soigné, que ce soit pour les vaisseaux, les décors ou le look des différents protagonistes. Le style graphique et les fort belles couleurs à l'aquarelle donnent vraiment un charme indéniable aux six épisodes de ce premier arc. La froideur ou l'aspect immémorial de certains lieux sont également très bien rendus.

L'histoire est, quant à elle, une pure merveille de maîtrise narrative.
Lemire installe un univers futuriste cohérent et nous plonge rapidement dans ses méandres. La mystérieuse apparition des Moissonneurs et la menace qu'ils font peser constituent le fil rouge du récit tandis que les personnages principaux sont peu à peu développés, l'auteur nous révélant leur passé et leurs secrets. Tous sont d'ailleurs plus complexes qu'il n'y paraît au premier abord.


L'intelligence (limitée ou non) des robots en fait des personnages d'une grande richesse, dont l'auteur se sert pour habilement critiquer les comportements humains (qui vont d'un simple mensonge à des "botgroms" organisés).
Du brave et rustique Foreur au plus doux et empathique Tim, les machines reflètent nos traits de caractère les plus sympathiques comme nos tares les plus détestables et sont ainsi parfaitement humanisées (il n'est pas rare de trembler pour l'un des robots, ou au moins de ne pas être insensible à son sort).

Le sujet par moment peut faire penser au AI de Spielberg, mais le scénariste évite heureusement le côté larmoyant et nunuche du film. Comme dans toute bonne histoire, le dosage entre les différents éléments (action, émotion, etc.) s'avère d'ailleurs parfait.
Ce premier volume est loin évidemment de tout éclaircir mais il apporte son lot de révélations et de moments forts (que ce soit une scène de torture impressionnante ou des souvenirs attendrissants). Une fois le nez dedans, on ne décolle plus de cette intrigue passionnante et de ce monde à la fois très évolué mais en totale perdition.


Et, cerise sur le bidon d'huile, ces 152 pages seront disponibles pour seulement 10 euros.
Du tout bon !
Sortie (à ne pas rater) le 29 janvier 2016.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • De magnifiques planches.
  • D'excellents personnages.
  • Un univers intéressant et crédible.
  • Une émotion réelle qui ne tombe pas dans le larmoyant.
  • Une grande maîtrise narrative.
  • Un tout petit prix.

  • Il vous faudra attendre encore trois bons mois. ;o)

Les perles des JdR en BD #1 : L'Allumette

Une nouveauté aujourd'hui avec le premier numéro d'une série consacrée aux petites bêtises relevées dans les jeux de rôles.
Tout cela est collecté, mis en scène et dessiné par la talentueuse GinL.


(cliquez sur l'image puis sur l'aperçu de votre navigateur afin d'obtenir une taille de lecture confortable)


La Lazy Company en BD

Sortie ce mois chez Delcourt du premier album de la Lazy Company : Le Grand Sombre.

La Lazy Company, c'est une unité de l'armée américaine composée d'abrutis et d'incompétents notoires. C'est aussi une série humoristique française diffusée sur OCS. Créée par Samuel Bodin et Alexandre Philip, la série compte déjà deux saisons disponibles en DVD, la diffusion de la troisième débutant dans quelques jours.
L'adaptation BD ne sera pas une transposition des aventures filmées mais sera composée, à l'instar de la version papier de Kaamelott, de récits indépendants.

Ce premier opus voit les quatre guignols - le sergent Chester, le caporal Niels, Slice et Henry - embarquer à destination du Tibet. En effet, le général Paxton, bien décidé à se débarrasser des gros lourds qui lui gâchent sa guerre, les envoie sur les traces d'une ancienne expédition nazie au cœur de l'Everest...

Le scénario est écrit par l'un des créateurs de la série, Samuel Bodin. Les dessins et la colorisation sont signés Ullcer.
L'ambiance graphique est très réussie, avec un style plus cartoony que réaliste, ce qui n'empêche pas certaines cases d'être impressionnantes et même franchement jolies. Le côté imposant des montagnes et même la sensation de vide sont habilement retranscrits. Certains plans ou transitions sont bien pensés et renforcent le côté comique des situations.


Le récit en lui-même est plutôt intéressant également, d'autant qu'il n'est pas uniquement burlesque. Certains éléments plus sérieux, voire glauques, tendent à amener une réelle tension et un effet dramatique (la manière de nourrir ce qui se cache dans la montagne par exemple).
Nazis, constructions insensées, monstres improbables et savants fous peuvent faire penser à du Hellboy, en plus décalé bien sûr. Les références à Lovecraft (citations mais aussi les choses inhumaines, cachées dans les montagnes) contribuent aussi à installer une ambiance étrange, presque horrifique.

Les gags ne sont pas très nombreux mais ils fonctionnent plutôt bien pour la plupart. On sent que le scénariste a voulu se faire plaisir en sortant le "grand jeu", entendez par là quelque chose qui serait bien trop cher et complexe à tourner (c'est l'avantage de la BD, dessiner un avion en flammes ne coûte pas plus cher que de représenter un bidet).
Le seul élément quelque peu négatif vient en fait des personnages.


En effet, si l'on ne les connait pas déjà, et que l'on n'est donc pas un spectateur assidu de la série TV, il sera très difficile de s'y attacher (à part peut-être pour Chester) et de leur trouver une personnalité propre. Bien que des fiches de renseignements, en début de chapitre, viennent livrer quelques infos sur leur passé, on a bien du mal à se faire une idée de leur caractère ou de leurs buts.
Évidemment, cet aspect lisse et interchangeable des protagonistes devrait s'estomper si l'on a connaissance de leurs pérégrinations télévisuelles, mais il est un peu dommage de ne pas les avoir mieux fait "exister" et de ne s'adresser ainsi qu'à un public restreint et déjà conquis.

Les personnages historiques, eux, sont assez rares et font des apparitions éclairs.
L'on peut aussi regretter l'absence de la jolie Isla Hildeu (alias Caroline Vigneaux), mais là j'avoue que c'est purement subjectif et personnel. Je sais pas, ça doit être le côté belle blonde glaciale en uniforme, avec le côté strict, le cuir, les flingues... hum... pardon, je vais me reprendre.
La conclusion du récit, assez amère et inquiétante, est également bien trouvée et augmente encore cette impression de ne pas avoir affaire qu'à une simple histoire de bras cassés mais bien à quelque chose de plus profond, la peur ou l'émotion n'étant finalement pas très loin sous les rires et la neige.
Quelques bonus (des recherches graphiques commentées) complètent l'ouvrage.

Un coup d'essai prometteur, pas complètement abouti mais bourré de qualités et agréable à lire.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • De belles planches.
  • Un humour efficace.
  • Un aspect fantastique et/ou horrifique fort bienvenu.
  • Une narration dynamique et intelligente.

  • Des personnages trop peu creusés, ce qui nuit à leur charisme si on ne les découvre qu'en BD.