Sélections UMAC : le Meilleur du Vampire 4 - vampires de papier nippons


Si les Japonais possèdent leurs propres créatures folkloriques apparentées à nos vampires occidentaux [1], ce sont ces derniers qui sont le plus traités dans leurs bandes dessinées. Revisitée avec plus ou moins de bonheur, du vampire sympathique au monstre le plus abject, une pléthore de titres est disponible depuis des années en version française et anglaise [2]. Voici une modeste sélection de quelques œuvres sanguinolentes :


Hellsing, de HIRANO Kohta
Complet en 10 tomes, disponible chez Dark Horse Manga et chez Tonkam.

Le récit débute en Angleterre.
Inconnue du grand public, la fondation secrète protestante Hellsing – rattachée à la couronne – emploie un Nosferatu presque invulnérable, Alucard, contre diverses goules, vampires et autres morts-vivants qui sèment la pagaille. Elle est dirigée par la descendante de Abraham Van Hellsing (oui, avec le nom orthographié ainsi), Integra. Alucard, personnage classieux, fascinant et non dénué d’un humour particulier, est un très vieux vampire masochiste dompté par la famille Hellsing qui prend plaisir à se faire déchiqueter avant de pulvériser ses opposants. Au fur et à mesure des missions musclées, Alucard, sa maitresse Integra, ainsi que Victoria Seras, une policière devenue vampire contre son gré, se trouvent confrontés au Vatican et à ses prêtes fanatiques appartenant à la division catholique Iscariote. À force de creuser les affaires obscures, ils tombent sur un groupe de nazis et approchent les origines du mythe de Vlad l’empaleur.
Hellsing est un manga où l’action la plus violente et sanguinolente se dispute à l’humour noir. On ressent les influences du cinéma bis, Hirano Kohta jouant avec la figure du vampire, des zombies et des nazis dans un joyeux cocktail détonnant. Les personnages charismatiques rivalisent de magnifiques poses assorties de tirades dithyrambiques. Le coup de crayon de l’auteur s’améliore très rapidement et offre de très belles planches. On accroche ou non.


Les lamentations de l’agneau, de TOUME Kei
Complet en 7 volumes aux éditions Akata/Delcourt, et chez Tokyopop.

Kazuna est un lycéen qui vit dans une famille d’accueil, des amis de son père depuis qu’ils ont été séparés suite à la mort de sa mère. Après un malaise en présence d’une camarade de classe – Yo – pour qui il éprouve des sentiments, Kazuna retourne voir la demeure familiale. Il découvre que sa grande sœur Chizuna est encore en vie, mais que son géniteur est décédé. Elle lui apprend qu’il est atteint d’une maladie orpheline qui se transmet de génération en génération et dont elle souffre également. Cette maladie provoque une forme d’anémie vicieuse et des répercussions psychologiques (pulsions suicidaires, envie d’égorger pour étancher son besoin d’hémoglobine…). Kazuna décide alors de quitter son foyer d’adoption pour vivre auprès de Chizuna. Pour lui, il n’y a plus d’avenir… Qui côtoierait un tueur en devenir ?
Sur un rythme lancinant, Toume Kei tisse des relations complexes et tendues entre les différents personnages. Elle explore leurs sentiments, leur souffrance et les expose avec justesse. Malgré le cadre lycéen, le propos est des plus matures. Le graphisme soigné et particulier sied aux ambiances mélancoliques de la série.


Vampires, de TEZUKA Osamu
Complet en 3 volumes, parus aux éditions Azuka

Ce récit se scinde en deux parties qui se répondent. Dans la première, Toppei quitte son village natal – où les habitants peuvent se muter en animal – pour la ville où il se fait embaucher dans les studios Mushi Production. Ce jeune homme possède des mœurs étranges (comme celle de collectionner les photos de poteaux électriques) qui intriguent ces collègues de bureau, ainsi que son employeur, Tezuka lui-même. Il découvre que Toppei se métamorphose en loup, et que les personnes douées de cette faculté de transformation sont nommées des vampires. Détenteur de son secret, Tezuka essaie d’en savoir plus. Par malchance, ils tomberont sur Rock, qui les fera chanter afin de commettre des méfaits et d’assouvir ses ambitions. Au fur et à mesure, Toppei, Tezuka et le jeune Chippei apprennent que les villageois, disséminés un peu partout, préparent une révolution : ils veulent être reconnus comme un peuple singulier à part entière. La seconde partie, inachevée, s’intéresse à un félin qui peut se métamorphoser en humain...
Vampires s’interroge sur la part démoniaque qui sommeille en nous, à la transformation physique et psychique. Des thèmes qui se retrouvent dans les vampires occidentaux, lorsqu’ils passent de créatures humaines repoussantes à un (ou plusieurs) familier (chauve-souris, loup...). Ces trois volumes n’ont pas de conclusion, le manga ayant été stoppé lors de sa parution au Japon.
Une curiosité qui montre que Tezuka Osamu avait l’art de broder des histoires en utilisant des éléments épars. 


Vampire, de MARUO Suehiro
Complet en deux volumes, Le lézard noir.

Mori est un jeune collégien transformé en vampire par une vieille diseuse de bonne aventure qui vit sous le métro aérien tokyoïte. Surnommée la femme chameau, elle est devenue une créature suceuse de sang dans le Japon de l’après-guerre après avoir été tuée de manière abominable. Elle apprend au garçon comment maitriser ses nouvelles facultés, en échange, il lui ramène des nourrissons. Mori continue de fréquenter le collège, mais son comportement envers les autres élèves a changé. Sa soif de sang va en grandissant et le torture. Des visons l’assaillent. Un de ses camarades, Henmi, est fasciné par d’atroces crimes nocturnes. Ces cadavres de femmes mutilés le font fantasmer… tel le doigt coupé qu’il ramasse et avec lequel il se caresse le pénis. Luna, une élève, est quant à elle répugnée par les mœurs dévoyées et perverses de ses amies qui vendent leurs culottes aux hommes, et même leurs corps à de vieux lubriques. Un jour, elle se fait violer par un clown vicieux et développe un comportement étrange : elle devient fascinée par le mythe du vampire…
Maruo Suehiro, l’un des grands du manga underground, tisse les destins funestes de ces jeunes personnages qui se vautrent dans la luxure, la dépravation et le sadisme. Le vampire est montré sous son aspect le plus pervers où le sang et la sexualité se mêlent. L’auteur amène une réflexion sur la société et la place des humains marginaux dans celle-ci. Il questionne les changements qui s’opèrent lors de la puberté et le développement de pulsions liés à la dualité entre l’Éros et le Thanatos. L’horreur et le malsain suintent des pages, Maruo Suehiro n’hésite pas à pousser très loin les représentations dérangeantes. Les insectes remplissent les cases de leur présence grouillantes, les corps prennent des poses maniérées. Une douce nostalgie apparait dans la description faite de Tokyo.
Avec ces ambiances glauques dignes des plus grands films expressionnistes allemands, son graphisme écrasant de beauté macabre et une mise en scène recherchée, Vampire s’impose comme une bande dessinée atypique et passionnante. Cependant, ce chef-d’œuvre fascinant est à ne pas mettre entre toutes les mains.


[1] Avec, entre autres : Nukekubi, Rokurokubi, voir même Chat-vampire de Nabeshima !
[2] Liste non exhaustive (avec du bon et du moins bon) en français : Le baiser du sang, Black rose Alice, Blood +, Blood + A, Blood + Yakoujoshi, Blood alone, Blood Lad, Blood ParadeBlood - the last vampire, Bloody Cross, Bloody kiss, Crimson cross, Dark Crimson, Don Dracula, Dahlia le vampire, Dance in the vampire bund, Dance in the vampire bund 2 — Scarlet order, Dive in the Vampire Bund, Father's vampire, Higanjima, Honey Blood, Karin — Chibi Vampire, Midnight Secretary, Nyanpire, Patissier & Vampire, Princess Nightmare, Princess Vampire Miyu, Pure blood boyfriend — He’s my only vampire, Rosario + Vampire, Shi Ki, Strike the blood, Trinity Blood, Vampire (de TAKAHASHI Yuki), Vampire chronicles — La légende du roi déchu, Vampire Doll, Vampire Host, Vampire hunter D, Vampire knight, Vampire Queen Bee, Vassalord…     

En route vers la Tour sombre, étape 2 : les Trois Cartes

Ce qui s’annonce sera grandiose, ou ne sera pas.
Ainsi s'achevait l'article que j'avais rédigé sur la première étape de cette longue et passionnante route que constitue la lecture du Grand Œuvre de Stephen King, lecture que j'ai interrompue à dessein et sur les conseils de Nolt afin de lire trois des romans du maître qui m'apporteraient des éléments de connaissance sinon nécessaires, du moins importants afin de mieux intégrer les références qui parsèment la saga.
J'avais vraiment adoré le Pistolero même, ou peut-être à cause, des imperfections d'un style mal dégrossi que l'auteur regrettait à cor et à cris dans sa préface largement postérieure. Il y avait dans ces poses solennelles un incontestable souffle épique, une forme de majesté presque surannée qui me parlait et laissait augurer de grandes choses.


Avec les Trois Cartes, j'ai eu la très nette impression que Stephen King avait décidé de surprendre les attentes des amateurs de la première heure, un peu comme s'il voulait les prendre à rebrousse-poil. Après un duel statique aux confins du monde, qui concluait le récit d'une poursuite implacable entre le dernier pistolero d'un univers à l'agonie et une forme d'incarnation du Mal absolu, on s'attendait à du spectaculaire, du faramineux : de ces récits qui bâtissent les légendes. Pensez-vous : notre satané écrivain va s'évertuer à démanteler le mythe qu'il avait patiemment élaboré, à quasiment le saboter avant de nous laisser mariner, amers et orphelins, emplis de rage et de frustration.
Pour mieux nous prendre par la main et reconstruire son épopée, sur une autre dynamique, avec d'autres ambitions.
C'était incontestablement osé. Cela aurait pu ne pas être payant. Néanmoins, le potentiel de la saga entrevue est tel que le jeu devait en valoir la chandelle.
L'édition que j'ai eue entre les mains (ça me fait penser que lorsque je regarde les ouvrages dont je dispose, j'ai un peu mal au cœur en voyant à quel point ils sont dissemblables ; il fut un temps où mon besoin irrépressible de constituer une belle bibliothèque m'aurait poussé à acquérir des exemplaires issus d'une même collection) datait de 2011, une version poche de chez J'Ai Lu, donc dérivée de la nouvelle version revue et corrigée en 2004 afin de mieux se fondre dans l'esprit de la continuité. Elle débute par une rapide présentation du premier tome, une table des illustrations (il y en a 10) et des matières (avec déjà une énorme coquille, ce qui n'augure rien de bon) et un prologue qui nous précipite à nouveau dans le monde déliquescent du Pistolero, quelque temps après sa confrontation avec l'Homme en Noir. Il est seul, un peu désemparé et un premier danger improbable le guette...
Ce prologue m'a choqué. Voilà que notre héros, cette réplique tendancieuse du Clint Eastwood éclaboussant de son mutisme les chefs-d'œuvre de Sergio Leone, se retrouve très rapidement diminué et presque impotent. Si vite ! Si tôt ! D'une manière tellement dérisoire, face à des créatures si ridicules qu'on se retrouve perdu, sans repère. Car c'est difficile de perdre un héros, un symbole de force imperturbable, l'axe autour duquel gravite notre monde imaginaire. Avec le Pistolero, Roland de Gilead était venu à nous et s'était placidement imposé comme tel, bras armé d'une Justice immanente, figure tutélaire issue des plus vieux fantasmes de garçons enjoués : ni beau, ni parfait, mais magnétique, impressionnant, doté de suffisamment d'impact sur la réalité pour forcer notre admiration. Par la façon dont il avait suscité celle du petit Jake, qui fut un temps son compagnon, le lecteur développait sa propre forme de reconnaissance, son propre culte pour ce chevalier moderne aux méthodes expéditives.


Or, si mettre à terre un héros permet justement de lui permettre de révéler toute sa volonté dans la difficulté à remonter en selle, le diminuer aussi radicalement c'est carrément poignarder le cœur de ses admirateurs. Toutefois, toutefois, s'il perd incontestablement en charisme, ne va-t-il pas ressortir grandi (quoique forcément transformé) de cette épreuve ? Le héros ne se résume pas, il est vrai, qu'à des pouvoirs hors du commun et une bonne gueule : il n'est pas une star du cinéma, mais une icône transcendante. Amoindri physiquement, Roland était condamné à lutter pour sa survie avant de lutter pour prolonger sa quête. Lutter misérablement, ramper, s'avilir même. Au point d'envisager l'inenvisageable, de percevoir l'échec, d'être noyé sous le doute.
Les Trois Cartes, c'est le récit de ce combat et de sa quête, l'un interpénétrant l'autre. Trois Cartes de tarot tirées par l'Homme en Noir : trois portes donnant sur notre monde, notre Terre (mais pas toujours notre époque), cette Terre d'où venait déjà Jake, l'enfant qu'il a sacrifié à la poursuite de sa Némésis. Et trois compagnons d'infortune, trois personnages destinés à jouer un rôle majeur dans le destin de Roland, à le seconder, l'assister... ou pas.


En intriquant plus profondément et plus explicitement ces univers parallèles entrevus dans le premier tome, King se revendique d'une SF plus classique tout en continuant à y plaquer une structure particulière, une narration collant aux individus, riche en dialogues et surtout en pensées exprimées. La recherche de la Tour sombre demeure comme le But ultime mais s'avère désormais plus éloigné, plus confus car Roland doit d'abord vivre, et ses heures sont comptées. Il le sait, et ce qui subsiste en lui du pistolero lui permet d'anticiper, d'exercer une certaine clairvoyance sur chacun des événements auquel il assiste, de sélectionner l'attitude nécessaire pour entrevoir l'espoir d'un avantage à tirer. On s'amuse ainsi du premier chapitre, narrant la rencontre avec Eddie, jeune camé revenant à New York après un trafic de drogue ayant mal tourné. L'irruption de Roland dans les pensées (puis, radicalement, dans son existence même) d'Eddie est source de quiproquos drôlissimes et engendre bon nombre de situations tendues. On sent tout de suite que l'heure n'est plus aux divagations métaphysiques, mais à l'action - et dans l'urgence.


Le second chapitre est plus grave aussi, nous présentant un personnage encore plus improbable puisque souffrant d'un grave problème mental et d'une déficience physique. Sera-t-il ami ou ennemi ? Ou les deux ?

Quelle forme de sadisme est-ce là de nous présenter des justiciers perclus d'autant de handicaps ? Mais voilà que se profile déjà la troisième carte/porte, la Mort - et les enjeux se précipitent. Des enjeux plus proches de nous et de Roland que cette mythique Tour qui n'existe peut-être pas, mais qui pourraient contribuer à stabiliser sa psyché commençant à sérieusement dérailler, et à donner un sens plus concret à ses actions.


Les Trois Cartes constitue un véritable challenge et, contre toute attente, parvient à générer un réel suspense de chaque instant : la vie de tous ces êtres singuliers est en jeu, leur raison également. D'unique et singulier, le Héros devient pluriel. Roland va souffrir, et en souffrant, il deviendra un peu plus humain - et un peu plus héroïque encore. Lorsqu'on finit par se rendre compte que la quête de la Tour n'est même pas entamée, on se demande par quelles autres épreuves innommables ses compagnons improbables et lui devront passer pour avancer.


+ Les points positifs - Les points négatifs
  • D'une fluidité exemplaire, une narration percutante.
  • Souvent drôle, notamment dans la manière dont Roland perçoit notre monde et s'étonne de certains faits.
  • Des personnages complexes et d'une richesse insoupçonnée.
  • De l'action, parfois brutale, et beaucoup de suspense.
  • Roland, déjà iconique, devient un héros romantique.

  • Assez déstabilisant au départ, avec ce pari de radicalement diminuer le héros.
  • Adjoindre des compagnons à la quête, c'est aussi amoindrir l'aura du personnage principal. A moins qu'il n'en sorte enrichi.
  • Un troisième chapitre complexe et ardu par les implications psychologiques et temporelles (le lecteur doit jongler avec quatre réalités parallèles).

UMAC's Digest #14

Les sélections UMAC dans l'actu de la pop culture



-- MERCENAIRE À DOLLARS --

En février 2016, chez Panini, vous aurez le choix entre Secret Wars et... Deadpool. Le mercenaire est mis à toutes les sauces ; en plus de Secret Wars : Deadpool et Marvel Universe hors série : Deadpool vs Thanos en kiosque, l'on aura droit en librairie à Marvel Now : Deadpool 3, Marvel Vintage : Deadpool, les origines, le dernier Marvel Monster concernant Cable & Deadpool, Marvel Anthologie : Je suis Deadpool, Marvel Dark : Deadpool massacre Deadpool et évidemment (ce n'est pas une blague !) un "petit" Marvel Deluxe : Deadpool pour compléter tout ça.
C'est toujours bien de varier un peu...
On s'est amusé à faire le compte, les fans du personnage qui ne veulent rien manquer devront se préparer un budget de 142,35 euros. Ils sont vraiment forts ces vendeurs d'autocollants !
#indigestion



-- TUNIQUES BLEUES --

Un mois de février très axé sur Les Tuniques Bleues pour Dupuis avec la sortie du tome #2 de l'Intégrale et celle du quatrième tome des albums thématiques, cette fois consacré aux indiens.
Ce dernier contient deux récits, Captain Nepel et Indien mon Frère, ainsi qu'un dossier inédit qui revient sur les origines de la série et, évidemment, la place des indiens dans l'Amérique du XIXe.
Les informations sur le contexte, c'est toujours bien, mais honnêtement, on ne voit pas trop l'intérêt de cette réédition non chronologique, surtout que l'Intégrale pourrait très bien accueillir ces fameux bonus.
Enfin, bon, question filon à épuiser, Dupuis est encore loin derrière Panini.
#compil



-- CLUB ANGLAIS --

On plonge cette fois dans l'Angleterre victorienne avec Le Club des Prédateurs, dont le premier tome, intitulé The Bogeyman (une sorte de croquemitaine), raconte la rencontre entre un petit ramoneur qui voudrait venger le meurtre de son père et une jolie jeune fille issue de la haute société.
Ça sort fin janvier chez Casterman avec au scénario Valérie Mangin (qui a redonné un second souffle à Alix avec la série Alix Senator) et au dessin Steven Dupré (qui s'est occupé de l'adaptation BD de Kaamelott).
Un thriller horrifique qui sent très bon au vu des premières planches.
#englishmonster




-- RÉFÉRENCE IDIOTE --

Vous l'avez peut-être déjà appris dans les médias ces jours-ci, un nouveau code d'erreur vient d'être attribué aux pages internet censurées par demande légale. Il s'agit de l'erreur 451, qui fait référence apparemment volontairement au roman de Bradbury, Fahrenheit 451.
Et là on se dit que l'on vit vraiment dans un monde de fou...
L'excellent roman de Bradbury (adapté au cinéma mais aussi en BD) met en scène un futur inquiétant où les livres, censés être néfastes, sont systématiquement tous détruits. Or, les sites visés par la censure gouvernementale possèdent des contenus à caractère pédophile ou font de la propagande terroriste. On est loin d'une attaque contre l'art, la liberté d'expression ou l'information. La comparaison est donc plus que tendancieuse puisqu'elle tend à faire croire, implicitement, qu'il s'agit d'un abus de pouvoir, voire d'une destruction injuste.
Les gens de l'IESG qui ont autorisé ce nouveau standard n'ont peut-être pas lu le roman remarquez... bien sûr, ça ne paraît rien comme ça, mais toutes ces petites réductions, ces résumés douteux, ces nivellements par le bas et le rapide, ces amalgames poisseux, ces mots et symboles vidés de leur sens véritable, constituent un danger important et connu qui fait déjà des ravages et se nomme la novlangue.
Tout n'est pas comparable. Pas dans un monde intelligible en tout cas.
#doubleplusbullshit




-- SCOOP --

Il paraît qu'un nouveau Star Wars est sorti ces jours-ci.
A confirmer.
#rumeur

"Je suis trop vieux pour ces conneries..."

-- PAN ! DANS TA BASE DE DONNÉES --

Les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés, ou PAN, désignent en gros tout ce que l'on voit dans le ciel sans pouvoir clairement mettre un nom dessus. L'on peut donc également parler d'OVNI, un acronyme qui contrairement à ce que certains pensent ne désigne pas forcément des vaisseaux spatiaux extraterrestres mais simplement des objets non identifiés, justement.
Jusqu'à présent, les études sérieuses sur les PAN ont toujours été freinées par le manque de volonté des gouvernements et le manque de sérieux des médias mais aussi la peur du ridicule. Certains pilotes, par exemple, ont pris soin de témoigner de phénomènes étranges, confirmés par radar, uniquement après avoir pris leur retraite. On sait également que le pourtant sérieux rapport COMETA n'a été suivi d'aucun effets et n'a été que très peu relayé par la presse, si ce n'est sous forme d'articles ironiques et condescendants.
Il existe cependant de nos jours des outils, simples et pratiques, qui permettent de recueillir des témoignages avec une certaine précision. C'est le cas de OSPAN, un site mais aussi une application téléchargeable permettant de rendre compte d'observations de PAN. Bien sûr ça ne filtre pas encore les petits plaisantins ou les gens facilement impressionnables qui commettent des erreurs en toute bonne foi, mais l'initiative est suffisamment courageuse et techniquement bien réalisée pour être évoquée. Autre innovation sympathique, le site a mis au point une méthode pour imprimer en 3D les engins les plus couramment observés.
#jesuisMulder




-- AUTANT EN RIRE --

Paris Première rediffuse, le mardi 5 janvier à 20h45, Spaceballs - La folle histoire de l'espace, de Mel Brooks.
C'est évidemment une parodie de la grosse licence dont tout le monde parle en ce moment. C'est lourdingue, ça a forcément un peu vieilli, mais il y a tout de même quelques vannes désopilantes qui fonctionnent encore.
Surtout, si la pop culture génère parfois des films surcotés entraînant des mouvements de masse incompréhensibles, elle a généralement l'avantage de fournir le vaccin et l'autodérision qui vont avec.
Sympathique navet à l'humour disons... aléatoire (graveleux, kitsch, parfois idiot...), Spaceballs conserve un intérêt certain grâce à quelques trouvailles aussi débiles que jubilatoires et des références multiples (à des films comme Alien ou Indiana Jones par exemple).
A voir au moins une fois.
#fun


Risk version Game of Thrones : le test



Nous vous en avions déjà parlé brièvement dans cet UMAC’s Digest, eh bien nous avons profité des fêtes pour tester la version Game of Thrones de Risk. Et l’impression est plus que bonne !

Le jeu se déroule sur les continents bien connus de Westeros et Essos. L'on retrouve les Maisons importantes de la saga (sept en tout), comme les Stark, les Lannister, les Baratheon ou encore les Targaryen.
Il est bien entendu possible de jouer dans cette version avec les règles initiales (le mode « escarmouche »), ce qui permet de familiariser gentiment des novices ou de jeunes enfants aux mécanismes de base.
Par contre, ce sont forcément les particularités de GoT qui vont nous intéresser. Elles sont classables en deux catégories : l’aspect tactique et l’ambiance.


Disons-le tout net, Risk, à l’origine, est un pseudo-wargame bien trop simple et hasardeux pour véritablement exciter le général qui sommeille en vous. Cette version rehausse fort heureusement l’intérêt du jeu, par divers moyens bien trouvés.
Tout d’abord, les territoires disposent de châteaux ou ports qui vont engendrer des bonus militaires ou financiers. Et effectivement, les pièces d’or vont jouer un rôle important dans ce jeu de conquête.

Ensuite, outre les objectifs très différents (contrôler un certain nombre de ports, avoir une certaine somme dans les caisses du royaume, conquérir un certain nombre de territoires dans un même tour…), les cartes personnages et mestres vont permettre d’influer sur les jets de dés. Les capacités (uniques pour les mestres, activables à chaque tour pour les personnages) sont aussi variées qu'efficaces. Il est possible par exemple de soudoyer le territoire attaquant, de renforcer ses propres positions, d’utiliser une flotte de navires pirate ou encore de voler une carte mestre ou de l’argent à un adversaire.
Chaque carte ayant un coût, les jouer à bon escient, au bon moment, devient vite crucial.


Enfin, des unités spéciales (chevaliers, catapultes et tours) permettent de donner des bonus d’attaque ou défense à vos armées. Tout cela combiné rend l’aspect tactique bien plus important que dans la version de base, d’autant que certaines capacités feront intervenir des dés à huit faces par exemple, ou permettront tout simplement d’inverser une situation pourtant critique.
Pour ce qui est des renforts, l’on obtient des armées supplémentaires en fonction des territoires et châteaux contrôlés mais aussi grâce aux cartes territoires que l’on obtient après une invasion réussie. Il est possible de les troquer contre des unités spéciales ou encore de les combiner pour obtenir des armées conventionnelles.


Niveau ambiance… c’est le top. Du moins, si l’on aime l’univers de A Song of Ice and Fire.
Les deux plateaux de jeu sont magnifiques, les armées sont personnalisées selon les Maisons, et les personnages viennent ajouter la petite touche sympathique supplémentaire (même quand on joue des persos que l’on n’apprécie pas trop).
Parfois, ambiance et aspect tactique se confondent, notamment parce qu’il est nécessaire, pour l’emporter, qu’une Maison contrôle sa « capitale », ce qui oblige aussi les armées à défendre leur territoire « natif ».

Les tours de jeu sont assez longs (mais jamais ennuyeux), les coups fourrés nombreux, l’on se laisse vite aller à imaginer des alliances destinées à être parfois oubliées le tour d’après, bref, l’on passe un très bon moment.


Si l’on maîtrise à peu près la notion d'objectif (point clé du jeu), il est toutefois possible d’être très vite en position de l’emporter, même dans une situation militaire critique. L’on peut par exemple remplir un objectif (qui ne sera pas forcément tenu jusqu’au tour où il peut être « encaissé ») simplement à la phase de partage des territoires et de placement des armées. Il faudra également choisir entre des objectifs nombreux rapportant peu de points ou des objectifs plus risqués mais à la valeur bien plus importante.

Tout est fait, jusque dans l’attribution des Maisons et bonus, pour renouveler l’expérience et découvrir de nouvelles façons de jouer. L’on peut être heureux de voir que certaines régions cruciales dans la saga (le Neck par exemple, à l’importance historique certaine, cf. cet ouvrage) sont également stratégiques dans le jeu.


D’un point de vue pratique, cette édition Deluxe mérite son nom. Chaque armée se range dans une petite boîte en plastique et chaque joueur dispose d’un plateau permettant de tenir le compte des territoires contrôlés, des châteaux, des ports et des points de victoires, avec en plus des emplacements pour les personnages et l'argent, ainsi qu'un récapitulatif des phases de jeu. Nickel !
Niveau prix par contre, attention, le jeu était disponible pendant un moment à 44 euros, ce qui semblait raisonnable, mais les prix se sont récemment envolés, allant jusqu'à 60 euros et plus...

Franchement, même en étant accro des wargames parfois un brin complexes, ce Risk se laisse agréablement jouer. Pour peu que l’on y mette du sien, tout est fait pour que l’on soit dans l’ambiance des conflits, approches diplomatiques et nombreuses trahisons de la saga. Même si les jets de dés et les règles d’affrontement conservent un aspect aléatoire et réducteur, les personnages, cartes mestres et unités spéciales apportent la touche tactique indispensable, tandis que la gestion de la trésorerie et des objectifs permet des stratégies très diverses.

Un pur bon moment de jeu.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • De très beaux plateaux de jeu.
  • Des armées personnalisées.
  • L'apport tactique des personnages, cartes mestres et unités spéciales.
  • Une notice claire et bien illustrée.
  • Les plateaux pour chaque Maison.

  • Un nombre d'unités parfois un peu juste, obligeant à se servir des armées des Maisons non engagées dans la partie (donc, à sept joueurs, prévoir des pions supplémentaires).

Sélections UMAC : le Meilleur du Vampire 3 - dans les comics


Si la place des bloodsuckers dans le monde des comic books est largement moins importante que celle des zombies (lire à ce sujet Epidémie  de zombies dans les comics), elle n'en est pas pour autant insignifiante, et le thème a su engendrer quelques tentatives plus ou moins réussies de relecture moderne, parfois carrément dans un contexte historique.

-- A crocs & à sang --

Oubliez tous ces films d’horreur de merde : les vampires ne savent pas voler. Mais ils existent.

C'est par ce genre de phrases que commence cette remarquable chronique signée Howard Chaykin, David Tischman & David Hahn, sortie chez nous dans la collection Panini Big Books en 2011, et parue initialement chez Vertigo en 2007. The Complete Bite Club tient à la fois de la fresque familiale et du film de gangsters, nous plongeant dans une Miami rongée par la pègre et la corruption contre lesquelles la police s'avoue impuissante. Car le clan mafieux tenant la ville sous coupe réglée est celui des Del Toro qui ne sont rien d'autres que des vampires. 
Or, lorsqu'on évoque ce genre de dynastie au pouvoir, on ne peut éviter les conflits d'intérêts, internes et externes, les luttes fratricides pour s'emparer des rênes d'un empire moins reluisant qu'il n'y paraît, les trahisons et fausses alliances. Lorsque le chef de clan est assassiné, c'est au fils pourtant entré dans les ordres (!) qu'incombe la succession, alors que Risa, la jeune et dévoyée héritière, se demande de quelle manière elle pourra tirer la situation à son avantage. 
Même si on peut hésiter sur le style graphique de Hahn, avec des dessins très "cartoony", on saluera l'effort dans la mise en page et la colorisation, respectant notamment cette caractéristique moderne des vampires de l'ouvrage : ils ne voient pas en couleurs, ce qui occasionne bon nombre de planches monochromes. L'apparent naïveté du trait n'édulcore pas en revanche la brutalité et le caractère sanglant des affaires qui secouent le quotidien de Miami, ni non plus les séquences "adultes" - car les vampires sont autant affamés de sexe qu'assoiffés de sang. Et si le nouveau chef de la pègre veut mettre un terme à toute cette immoralité, Risa est une grande coquine doublée d'une stratège perverse. 

Cette saga pourrait être une version citadine et sophistiquée de True Blood avec laquelle elle partage bon nombre de points de vue. Intelligente, violente et dotée d'un remarquable sens de l'humour : une réussite.

-- Extinction Parade --

Nous évoquions les zombies dans notre introduction, sans doute le personnage le plus utilisé dans la dernière décennie si on excepte les super-héros. Or, que se passerait-il si on mêlait les deux genres de morts-vivants dans un même récit ? Le résultat serait forcément spectaculaire.
Encore faut-il ménager un réel équilibre des forces et trouver une approche sensée. Et surtout tenir en haleine.
Ce genre de mélange des genres a rarement été gage de réussite : au cinéma, Aliens vs Predators n'a été qu'un monstrueux gâchis. Dans les comics, les vampires et les zombies sont parfois intervenus dans le monde des super-héros (Marvel Zombies, malgré des déclinaisons ratées, a bénéficié d'un traitement assez original, et les amateurs des X-Men se souviennent sans doute d'un arc calamiteux sur la Malédiction des mutants où Jubilé devenait vampire).
Ici, l'affaire a été confiée à Max Brooks, l'auteur désormais célèbre du Guide de survie en territoire zombie, qui s'est vu adjoindre le renfort graphique de Raulo Caceres, spécialiste des comics gore (vous l'avez vu à l'œuvre dans Crossed notamment). Le tome 1, paru cet été chez Panini, nous propose la vision d'un clan de vampires qui découvre les effets dévastateurs de la propagation de l'engeance zombie. D'abord, profitant de la panique générale qui s'empare du genre humain, ils en profitent pour enfin se livrer à leur chasse sans avoir à se cacher avant de se demander dans quelle mesure la menace qui est en train de rompre l'équilibre mondial ne viendra pas également mettre en péril leur propre existence : car lorsque les hommes auront intégralement succombé aux hordes zombies, que restera-t-il aux vampires ?

Comme à son habitude, Caceres propose de nombreuses cases multipliant les horreurs et turpitudes. L'ambiance est sombre et le désespoir règne dans chaque page. Pourtant l'impression générale est confuse, on ne parvient jamais à prendre le parti de l'une ou l'autre des forces en présence, et il est assez désagréable de voir combien l'espèce humaine est faible et désemparée contre ces forces contre-nature. Ambitieux dans son propos, le récit (sans doute développé à partir d'une nouvelle de World War Z) manque souvent son but et laisse le lecteur de côté, d'autant que le rythme est lent et le suspense inexistant : on voit assez tôt se profiler les termes du futur conflit dans lequel l'Humanité ne sera qu'un enjeu.
A lire par curiosité.

-- I am Legion --

Cette œuvre majeure due au scénariste français Fabien Nury est sortie aux éditions des Humanoïdes associés en 2011. Le grand John Cassaday, qui n'a pas son pareil pour renforcer les ambiances surnaturelles ou anxiogènes en élaguant ses décors et soignant l'expression des visages de ses protagonistes, illustre ce récit méticuleusement écrit évoquant l'investigation menée en 1942 par des agents au service du Royaume-Uni sur une arme secrète détenue par des nazis en Europe de l'Est : une jeune fille dotée de pouvoirs effrayants... En parallèle, on suit la progression d'une autre enquête initiée par la découverte de l'assassinat d'un industriel retrouvé exsangue en plein cœur de Londres.
Malgré un tempo languissant, qui laisse aux personnages de nombreuses périodes de réflexion et d'atermoiements, l'intrigue complexe accroche le lecteur par ses implications, retardant le plus possible la révélation de l'origine vampirique des sujets concernés. Bien que plus proche des récits de guerre que des œuvres fantastiques, I am Legion s'avère être de la très grande SF sans pour autant verser dans l'uchronie comme le récent Uber, pourtant assez proche. Beaucoup moins complaisant dans la violence et le sang que les deux précédents comics, il devrait plaire même à ceux que la bande dessinée rebute habituellement.

Un coup de maître.

Sélections UMAC : le Meilleur du Vampire 2 - en littérature


Afin de traiter au mieux de cet aspect particulier du mythe vampirique, la rédaction d'UMAC a choisi d'inviter une blogueuse passionnée dont les morts-vivants aux dents longues constituent un des centres d'intérêt.

Place donc à Satine pour sa sélection.


C'était bien difficile de faire un choix. Pourquoi en choisir un plutôt qu'un autre ? Mes étagères regorgent de romans, de séries dont les héros ou les méchants sont des vampires. Fallait-il sélectionner les gentils vampires de Twilight, les chasseurs de vampire comme Anita Blake ou les suceurs de sang qui tuent à loisir ? Voici les élus, ceux qui me tiennent le plus à cœur, ceux que j'ai préféré mais aussi celui qui m'a déçue.

-- la Lignée --


Incontournable !
La trilogie de Guillermo Del Toro et Chuck Hogan n'est rien moins qu'un film sur papier bénéficiant de la patte, du génie du réalisateur de Hellboy dans une aventure à couper le souffle. Ce n'est pas pour rien que le premier tome a eu pour publicité une bande-annonce de film ! Pour finir (en beauté), la trilogie est désormais adaptée en série et bien évidemment je la regarderai avec avidité tant j'ai dévoré les romans.
Les vampires sont ici tout à fait originaux, ce sont des bêtes en putréfaction qui n'ont qu'un objectif : se nourrir. Leur façon de manger est inhabituelle, c'est inédit et impressionnant. Les pages se tournent vite, l'action prend systématiquement le dessus, c'est une quête sans fin, une survie difficile, un suspense qui nous tient en haleine. Les personnages que l'on suit sont variés, ça va du jeune de la cité au détective, en passant par le scientifique ou l'homme d'église. Ils sont effrayés par la propagation rapide de l'épidémie - et nous aussi. Les auteurs n'hésitent pas à sacrifier des personnages, à leur faire subir ou voir des atrocités. C'est une véritable plongée au cœur de l'apocalypse. 
Préparez-vous à être emmenés dans les ténèbres.

-- la Reine des vampires --

En fait, je préfère plutôt évoquer tous les écrits d'Anne Rice, "Madame Vampire". C'est L'auteure qui sait mettre en lumière ses vampires. Elle les fait évoluer avec brio au fil des âges, ils traversent le temps de façon majestueuse, ils sont intemporels.
Souvenez-vous de Tom Cruise et Brad Pitt dans le film  Entretien avec un vampire. Ils tuent pour se nourrir, ils n'ont aucune pitié, les humains sont des friandises et pourtant ils sont beaux, raffinés et leurs costumes issus de l'époque classique les mettent tellement en valeur qu'on aurait envie de passer la soirée avec eux quitte à finir en dessert.
Anne Rice les humanise mieux que personne et c'est pour cela que ses romans sont intéressants. Chez elle, les vampires se fondent dans la masse, ils s'adaptent à l'époque qu'ils traversent, ce sont des animaux embourgeoisés, des survivants suffisamment intelligents pour commettre leurs crimes sans se faire remarquer.
Une mention spéciale pour la Reine des damnés (le roman hein, pas le film totalement décevant) : si je ne devais en choisir qu'un, ce serait celui-ci, qui nous amène à l'origine de ces êtres.
Une plongée dans le passé tout à fait intéressante.

-- Vampires ! Une histoire sanglante --


Il s'agit d'une petite encyclopédie complète sur les vampires, rédigée par Elisabeth Campos & Richard D. Nolane.
Elle condense les origines du mythe vampirique, les croyances des différents pays, les crimes des tueurs en série soi-disant possédés mais aussi les films, les séries, les livres, les comics évoquant nos amis buveurs de sang.
Cet ouvrage est riche en photos, illustrations, affiches de film et couvertures de livres. On passe du sérieux historique au fantastique culturel parfois risible.
Pour moi, c'est un véritable petit trésor, une boîte de Pandore qui vous fournira un grand nombre d'informations tant pour comprendre (preuves à l'appui) la naissance du phénomène que pour vous divertir à travers des films ou livres intéressants voire simplement divertissants.
Amateurs de vampire, laissez-vous tenter.

-- Traité de vampirologie --

Bien évidemment, le nom de l'auteur (Abraham Van Helsing) est une pure fantaisie. Si vous ne vous en doutiez pas, c'est que vous ne connaissez pas le Docteur Van Helsing qui a été interprété par Anthony Hopkins dans Dracula de Francis Ford Coppola ou par Hugh Jackman dans Van Helsing de Stephen Sommers. C'est le chasseur de vampires par excellence !
Ce livre est un documentaire historique sur la vampirologie qui se prend au sérieux puisqu'il est soi-disant écrit par le maître des vampires, lui-même multi-diplômé. Il est historique car il évoque avec certitude la naissance du monstre à travers plusieurs événements qui prouvent son existence. Toutefois, si vous cherchez des informations de ce style, je vous conseille plutôt le livre cité précédemment, à mon avis plus complet...
Dans ce traité, le vampire est décrit dans toute sa splendeur, dans toute sa superbe bestialité : sa transformation, ses pouvoirs, son mode de vie, ses façons de tuer, de chasser sont largement détaillés. Néanmoins, si les premières pages sont intéressantes, le dernier tiers est quant à lui franchement redondant et ennuyeux. Au final, on n'apprend pas grand-chose. Même en prenant le livre au second degré, on a du mal à être finalement captivé.
C'est bien dommage car le support est une œuvre en lui-même par les couvertures et la décoration du papier qui font penser à un vieux manuscrit - que Van Helsing aurait pu manipuler et rédiger à son époque.


Le blog de Satine : un penchant pour les vampires et les thrillers glauques mais aussi une passion pour Shakespeare et Hugo ainsi que des textes de son cru.

Bonnes Fêtes !!




Avant-propos

Voilà le texte que j’ai proposé à la rédaction d’UMAC en novembre et qui a été approuvé pour présenter nos vœux communs. Ce texte a été écrit avant les propos calomnieux qui m’ont visé récemment et auxquels j’ai donné une réponse judiciaire. J’ai un temps hésité avant de le publier, car je pensais que cela pouvait passer pour une forme de justification, mais en fait, non, aucun salopard du net ne me fera, par ses calomnies, changer ma ligne de conduite.
Tout comme aucun monstre ne fera de moi le gardien de sa monstruosité, aucun fanatique ne fera de moi la victime consentante de sa stupidité. Seuls les actes comptent. Les miens ne changent pas au gré des menaces.

Homme sans ennemi, homme sans valeur.
Proverbe bosniaque

Serais-tu aussi chaste que la glace et aussi pure que la neige que tu n’échapperais pas à la calomnie.
Shakespeare


Nos Vœux

Nous avons passé une année plutôt sombre, il faut bien le reconnaître. Les attentats contre Charlie Hebdo puis ceux de novembre nous ont bouleversés par leur sauvagerie mais aussi par les symboles visés tout autant que par le nombre de victimes. Aussi, ce Noël, nous le souhaiterions un peu spécial. Déjà, en ne lui donnant pas un sens religieux (bien que cette fête ne le soit pratiquement plus pour beaucoup déjà) mais universel.
Ce Noël, plus que tout autre, se devrait d’être une parenthèse dans la Nuit. Il devrait illuminer le cœur des enfants, adoucir les pensées des adultes. Il devrait aussi contribuer à mettre de côté le pire, pour au moins une soirée.
Cette fête nous appartient à tous, quelles que soient nos croyances. Elle fait partie de notre culture commune. Et plus que jamais, elle devrait rassembler chrétiens, protestants, musulmans, juifs, bouddhistes, athées, adeptes de Wotan ou je ne sais quoi encore. Parce que nous avons quelque chose de fondamental en commun, qui dépasse nos couleurs, nos fois, nos origines ou nos opinions politiques. Nous sommes tous des Hommes et Femmes qui croient fermement que dessiner, se rendre à un concert ou boire un verre à une terrasse ne mérite pas la mort. La voilà notre religion véritable, notre base commune. Le voilà ce ciment que nous recherchons tous.
Il ne s’agit nullement de naïveté mais d’évidence. Nous sommes nombreux à être raisonnables, à aimer nos enfants, à pouvoir faire la différence entre des idées différentes qui peuvent générer des débats houleux et des idéaux mortels qui doivent être combattus. Il y a du bon en nous. Que l’on porte une casquette ou un voile, que l’on écoute du metal, du classique ou du rap, que l’on soit Goldorak ou Pokemon, que l’on soit boulanger, maçon, mécanicien ou que l’on n’ait pas encore réussi à trouver une voie, il y a du bon en nous. Bien sûr, nous sommes humains. Nous faisons parfois preuve d’emportement, de lâcheté, d’imbécilité… mais globalement, nous n’avons pas à avoir honte, ni de notre pays, ni de nos institutions, ni de notre Histoire et encore moins de notre présent commun.
Ce n’est pas que nous n’avons pas peur, bien sûr que nous avons peur, c’est normal, mais nous continuerons à vivre malgré cette peur. Et nous vaincrons ce fanatisme moyenâgeux qui nous menace. Parce que ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise. Il est important d’en prendre pleinement conscience. En saluant l’action des policiers et militaires. En disant à nos frères, de toutes confessions : « Nous sommes proches de vous et ne confondons pas ce que vous êtes avec ce que certains font. » En continuant à écrire, dessiner, inventer des fictions pour divertir mais aussi élever les consciences. En restant vigilant pour tirer les leçons des erreurs du passé et d’un laxisme qui laisse toujours à terme du sang sur nos trottoirs
Il y a du bon en nous, nous qui ne tuons pas pour un regard de travers, un dieu différent, un visage découvert, un baiser interdit ou une caricature. Il y a eu beaucoup de slogans « je suis » ces derniers temps, notamment sur le net. Je suis Charlie, Je suis flic, je suis musulman, je suis juif, je suis Paris… J’en ai un nouveau à proposer. Pas un « je suis » généré par un drame, mais un « je suis » généré par l’espoir : « Je suis loin d’être con »
Parce que c’est vrai, vous êtes loin de l’être, parce que notre intelligence est une arme, parce que ça n’est lié qu’à notre condition humaine et à rien d’autre, et surtout parce que ça emmerde les fanatiques. Et puis, il y a un gros mot dedans, ça fait « rebelle ». ;o)
Bon réveillon à tous. Et n’ayez pas peur d’abuser des bonnes choses tant qu’elles sont là.
Guns&ApplePie

Sélections UMAC : le Meilleur du Vampire 1 - au cinéma


De nos jours, difficile de parler de "vampire" sans que l'image d'un bellâtre à l'épiderme lumineux ne vienne se superposer à celle, presque ringardisée, du comte transylvanien aux dents longues. Cette figure de la littérature gothique qui a fait les beaux jours des Studios Hammer dans les années 50 a subi à la fin du siècle dernier une cure de jouvence qui n'a, la plupart du temps, que réussi à démystifier complètement un être archétypal au potentiel psychanalytique exceptionnel. Sans parler de la vague incessante issue de sagas pour adolescent(e)s, les productions actuelles ont eu tendance soit à ancrer la créature dans un contexte plus moderne (en explorant ses origines ou en tentant d'expliquer scientifiquement ses caractéristiques) soit à miser sur un côté éminemment graphique mis en avant dès les balbutiements du genre (le Nosferatu de Murnau est déjà visuellement splendide - à voir bien entendu dans sa version colorisée).
Si on peut (légitimement) regretter la façon dont le thème a été vulgarisé, presque vandalisé, la dynamique engendrée par ces productions successives a su également donner naissance à quelques projets étonnants, dissonants et toujours intéressants.
Comme d'habitude pour les Sélections UMAC, ne voyez nullement dans ce qui suit un classement de qu'on trouvera de meilleur, mais une présentation rapide d'oeuvres qui nous ont interpellés - et seraient susceptibles d'attirer votre attention.

-- A girl walks home alone at night --

Je décide de commencer très fort avec un de mes chouchous de l'année écoulée, le stupéfiant premier long-métrage de la réalisatrice américano-iranienne produit entre autres par un certain Elijah Wood. Après avoir illuminé quelques festivals par son approche osée, ce mélange de western urbain et de film noir joue en permanence la carte du décalage, situant son action dans une "Bad City" hors du temps au sein de laquelle opère un jeune homme aux allures de James Dean oriental, dont les trafics semblent constamment surveillés par une jeune femme mutique qui ne sort que la nuit et n'hésite pas, tel un spectre vengeur, à s'en prendre à ceux qui enfreindraient une règle qu'elle s'est elle-même imposée.
Entre les scènes n'hésitant pas à questionner fortement la légitimité des contraintes imposées par la société patriarcale iranienne et ces dialogues presque subliminaux sur le destin et la fatalité, Ana Lily Amirpour n'oublie jamais de prendre le contrepied des attentes du spectateur, de quelque obédience qu'il soit, tout en affirmant son savoir-faire étonnant dans une réalisation saisissante bien mise en valeur par une photo (un noir et blanc) absolument sublime. Parfois subtilement sauvages, parfois délicatement éthérés, certains plans peuvent vous marquer profondément.


Un de ces films jouant constamment avec notre image du vampire classique et réussissant parfaitement à en imposer une nouvelle.
Assurément, une excellente surprise et une réalisatrice à suivre.

-- Only lovers left alive --


Ah, ça y est, j'en vois deux qui baillent et un autre qui lève les yeux au ciel. Ça prouve au moins qu'ils connaissent ce métrage de Jim Jarmusch et se disent que cette sélection sera consacrée à des films lents, languissants même, voire carrément mous du genou. Peut-être se sont-ils même fait une opinion sur moi. Pourtant, il ne s'agit pas de mon genre de films favori, mais j'avoue avoir suffisamment d'ouverture d'esprit pour ne pas m'arrêter à un style en particulier. Je ne suis pas fan du réalisateur de Stranger than Paradise, mais j'ai suivi mon instinct (et des conseils de camarades plus avisés que moi) car j'apprécie la nouveauté.
Bien m'en a pris puisque cette autre réécriture contemporaine du mythe vampirique, malgré effectivement un tempo outrageusement délétère, constitue une expérience sensorielle et esthétique incomparable. On y croise Adam, compositeur underground résidant dans les ruines de Detroit, amoureux de la musique dans toutes ses formes d'expression, qui se languit d'Eve, sa bien-aimée depuis des siècles, laquelle cultive sa passion pour les livres dans la nuit moite de Tanger. L'amour et la mort se côtoient constamment dans cette atmosphère fin de siècle et ce monde à l'agonie dans lequel les vampires, quoique rebutés par l'engeance humaine et ses dérives, cultivent jusqu'à l'excès les Beaux-Arts, les seuls véritables apports valables de l'Humanité au monde réel. Se sentant condamnés, trahis même par leur besoin vital (le sang des hommes étant vicié, il leur est difficile de se sustenter efficacement), ils jouent à se faire peur et jouissent de la moindre opportunité. Tom Hiddleston trouve ici un terrain fertile pour son talent effarant (vous l'avez tous adoré en Loki dans les films Marvel) et une partenaire largement à la hauteur en la personne de Tilda Swinton.


Sorte d'opéra immobile, ode à la Culture et élégie nocturne, Only lovers left alive ne laissera personne indifférent. Mais que ses vampires sont beaux - sans être luminescents !

-- Blood, the Last Vampire --


Attention ! Que ceux qui sortiraient de la salle en pensant à la très mauvaise version live de Chris Nahon en 2009 reviennent sur-le-champ : je vais évoquer devant vous ce moyen-métrage époustouflant qui avait profondément marqué les esprits des connaisseurs, et notamment d'un certain James Cameron. Sorti en 2000 au Japon, conçu davantage comme un avant-projet que comme un film à part entière, Blood met à profit l'extraordinaire dynamisme propre aux anime nippons pour construire une histoire cohérente à partir d'un personnage fascinant.
L'action se passe dans les années 60, sur une base militaire américaine sise sur l'archipel japonais, alors que les prémisses de la Guerre du Vietnam se font sentir : une série de meurtres sanglants alerte le gouvernement qui charge une équipe d'agents secrets d'y mettre un terme. Parmi eux se trouve la jeune Saya, infiltrée au sein des enfants yankees qui suivent des cours sans se douter de l'horreur rôdant à l'intérieur même des baraquements. Saya, petite brune renfrognée et peu loquace, est pourtant l'arme absolue de l'équipe : elle est une guerrière impitoyable, entraînée spécialement pour détecter et éliminer l'engeance vampirique à grands coups de sabre.
Sur moins de 50 minutes, on n'a pas le temps de souffler : les meurtres et les éviscérations succèdent aux lacérations sur un rythme effréné. Ici, les vampires sont des Chiroptériens, des démons ancestraux avides de chair et de sang, dotés de capacités métamorphiques et d'une intelligence pratique. Pour les vaincre, il faut avoir le cœur bien accroché même si les armes conventionnelles sont bien peu de choses face à leur puissance dévastatrice. Sauf que Saya n'est pas conventionnelle...


Brutal, sanglant et plein de possibilités malheureusement mal développées ensuite, que ce soit dans la médiocre série Blood + ou les autres supports (manga, jeu vidéo ou romans). Prenons-le comme un one-shot prometteur.

-- Blade II --

Pour ceux qui seraient restés jusqu'au bout, j'avais prévu de basculer dans le plus léger. J'ai longtemps hésité entre plusieurs films ou franchises que je ne dédaigne pas revoir régulièrement, malgré leur côté poseur et/ou grandiloquent. Le Van Helsing de Sommers ? J'avoue que j'aime bien ce délire en forme d'hommage, parfois ridicule mais souvent jouissif, doté d'un méchant de pacotille mais qui sait s'entourer de bombasses volantes (on remarquera que Dracula a souvent bon goût au cinéma). Et puis, Kate Beckinsale, même dans un nanar, c'est toujours un atout. Tiens, d'ailleurs il y a également les Underworld dont le style peut débecqueter mais qui, outre la sublime Kate en combi moulante, bénéficie de la prestation de deux acteurs ultra-charismatiques (Michael Sheen et Bill Nighy). Finalement, mon choix s'est porté sur une série de films à la parenté évidente avec ces derniers, mais dont l'un d'entre eux a réussi à se détacher du lot.
Je veux parler de la saga Blade, adaptée de Marvel. Le premier opus a ses aficionados : photo léchée, montage clippesque, Wesley Snipes prenant la pose mais histoire bâclée et combats manquant de mordant. Le second volet semble reprendre à son compte les mêmes éléments que Blood : du sabre, du sang et des vampires monstrueux. Sauf que Guillermo Del Toro est aux commandes, dans ce qui semble souvent être une sorte de répétition non officielle de Hellboy II, avec en outre l'apparition de ces "Reapers", des vampires mutants d'une férocité inouïe qui seront sans aucun doute à l'origine de sa trilogie livresque la Lignée. Plus couillu que le précédent, mais avant tout plus riche visuellement (la direction artistique regorge de trouvailles géniales), construit sur un montage plus fluide bien que souffrant d'un script encore déséquilibré, Blade II est bourré à ras bord de bons mots et de gunfights, déborde littéralement de testostérone entre un Snipes en roue libre et un Ron Perlman déchaîné (et les fans reconnaîtront sans peine Donnie Yen).



Moins tape-à-l'oeil et plus stylé, plus théâtral et dramatiquement plus riche, c'est de très loin le meilleur film de la série. Cela dit, pour les amateurs, on peut trouver le coffret en blu-ray pour un prix modique.

Les amateurs de torrents d'hémoglobine et de dents pointues seront ravis de savoir que mes gentils collègues d'UMAC vous proposent encore d'autres joyeusetés vampiriques dans les jours à venir.