Amulet, de Kazu Kibuishi, est une bonne pioche à destination de la jeunesse de l’éditeur Akileos, au catalogue varié et parfois très exigeant, comme en témoigne les anthologies horrifiques Tales From the Crypt. Cette série de fantasy d’origine américaine — malgré le nom de son auteur — propose une histoire qui démarre de la manière la plus classique pour mieux nous attraper dans son univers.
Suite à un accident de la route, Emily et son frère Navin, sous l’impulsion de leur mère Karen, déménagent dans une vieille maison afin d’y commencer une nouvelle vie. Les enfants sont très vite confrontés à des phénomènes étranges, jusqu’à l’enlèvement de leur mère par une créature immonde, croisement entre une pieuvre et une araignée. Grâce à une amulette récupérée dans une pièce pleine de bric-à-brac, Emily se voit conférer de puissants pouvoirs. Malheureusement, la jeune fille ne se trouve pas encore capable de les maîtriser et son frère reste circonspect quant aux intentions réelles de la voix autoritaire qui en émerge de temps en temps pour les aider. Pourtant, les enfants se lancent sans hésiter dans l’aventure afin de délivrer leur mère... Très vite, Emily et Narvin découvrent un monde parallèle où habitent des organismes terrifiants et des créatures adorables, sans oublier la présence de robots dotés de libre arbitre au sein d’une nature luxuriante.
Par son rythme trépidant, ce premier volume nous plonge sans attendre dans l’intrigue. Emily, héroïne malgré elle, ne peut pas imaginer vivre sans sa mère après avoir vu son père mourir sous ses yeux. Cette force, ce refus d’un autre deuil la pousse vers l’avant, à se jeter dans l’aventure tout en protégeant un peu trop son frère. Ce dernier qui se sent un peu étouffé reste un soutien pour elle et fournit son savoir et son ingéniosité.
Le dessin, assez simple, se rapproche d’un graphisme calibré pour l’animation : très dynamique et expressif. Les yeux et les cheveux des personnages ne sont pas détaillés, les sourcils fins, les nez esquissés et les visages ronds. Les vêtements ne s’embarrassent pas de fioritures et les arrières-plans sont parfois plus évoqués que travaillés. Néanmoins, les couleurs qui apportent beaucoup aux ambiances sont une pure réussite. Les tensions dramatiques sont bien amenées, grâce à une mise en scène limpide et l’on se surprend à tourner les pages rapidement sans s’ennuyer. Pourtant, le récit use de trucs classiques : le sous-sol qui ouvre sur un monde alternatif, l’élu, une pierre magique, l’apprentissage de l’héroïne, une trame sombre qui se profile… Les lieux décrits apparaissent mystérieux, les créatures variées, et les enjeux clairs sans tomber dans le manichéisme. On sent poindre les obstacles futurs, les choix douloureux et peut être les déchirements familiaux dus à la recherche d’une stabilité.
Le dessin, assez simple, se rapproche d’un graphisme calibré pour l’animation : très dynamique et expressif. Les yeux et les cheveux des personnages ne sont pas détaillés, les sourcils fins, les nez esquissés et les visages ronds. Les vêtements ne s’embarrassent pas de fioritures et les arrières-plans sont parfois plus évoqués que travaillés. Néanmoins, les couleurs qui apportent beaucoup aux ambiances sont une pure réussite. Les tensions dramatiques sont bien amenées, grâce à une mise en scène limpide et l’on se surprend à tourner les pages rapidement sans s’ennuyer. Pourtant, le récit use de trucs classiques : le sous-sol qui ouvre sur un monde alternatif, l’élu, une pierre magique, l’apprentissage de l’héroïne, une trame sombre qui se profile… Les lieux décrits apparaissent mystérieux, les créatures variées, et les enjeux clairs sans tomber dans le manichéisme. On sent poindre les obstacles futurs, les choix douloureux et peut être les déchirements familiaux dus à la recherche d’une stabilité.
Avec son petit format souple, cette série offre une pagination conséquente qui permet d’installer l’intrigue. L’auteur, Kazu Kibuishi [1], bien qu’il ait étudié aux États-Unis, est né à Tokyo. Sa manière d’aborder la bande dessinée mélange ses influences américaines et japonaises. Des Japonais, il prend les lignes de vitesse, le découpage parfois très méthodique des actions ; des Américains, la couleur, l’origine géographique des personnages, la fantasy lorgnant plus du côté occidental qu’oriental.
Amulet, volume 1 : le gardien de la pierre ne fait qu’introduire l’histoire et laisse les lecteurs sur leur faim. Cependant, les enjeux et l’univers développé présagent d'une suite digne d’intérêt. Cette bande dessinée mérite qu’on s’arrête dessus. Les enfants seront ravis de trouver une héroïne valeureuse accompagnée de son frère, non moins débrouillard, dans un monde qui ne peut que les enchanter. Les adultes passeront un agréable moment de détente.
[1] L’artiste avait déjà eu le droit à une publication en français avec Daisy Kutter dans la défunte collection Peps, chez Albin Michel.
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