Nous voici à mi-chemin entre le comic et le manga avec Empowered, une série qui nous dévoile les secrets (très) intimes d'une super-héroïne.
La charmante Empowered est une justicière faisant partie de la Super-Bande. Malheureusement, au cours des missions de l'équipe, elle se retrouve très souvent attachée et à la merci des super-vilains qu'elle est censée appréhender. La voilà la risée du Net, les fans ne manquant pas de railler son inaptitude et de souligner sa propension à finir les combats à moitié nue. Il faut dire que son costume, à l'origine de ses pouvoirs, est particulièrement fin et fragile... ce qui ne l'aide en rien à construire une image de fille sérieuse.
Mais Emp va bientôt soigner son ego blessé en rencontrant le grand amour. L'homme est charmant, attentionné et c'est un malfaiteur au grand cœur. Son amie ninja un peu portée sur la boisson et le Seigneur-Démon qui vit chez elle vont ainsi être témoin des premiers émois du couple, de leurs disputes et de leurs chaudes réconciliations.
La justice a maintenant sa championne. Elle rougit souvent, pleurniche parfois, elle cuisine mal mais elle a une sacrée paire de fesses !
Voilà un titre assez particulier publié en 2009 par Milady, l'ancien label des éditions Bragelonne. C'est dans un trip sexy-humoristique que l'auteur, Adam Warren (qui signe scénario et dessin), nous plonge.
Le format est un peu bâtard puisqu'il est plus grand que les manga habituels mais plus petit que le comic standard. Les dessins, eux, sont par contre d'inspiration nippone. L'ensemble est en noir et blanc avec un effet crayonné qui oscille entre le plutôt joli et un aspect brouillon et terne.
Le plus étonnant - et le plus gênant - dans Empowered, est le choix de l'auteur d'opter pour une narration très hachée. Le récit se divise en fait en très courts chapitres de quelques pages, ce qui surprend un peu au début et ne laisse pas vraiment le temps de construire des intrigues secondaires dignes de ce nom. Malgré tout, l'on finit par se faire à cette succession de petites scènes et la vie de l'héroïne prend peu à peu de la consistance au fil des planches.
Adam Warren parodie largement les Masques et les tics super-héroïques qui vont avec. Emp a par exemple un costume si serré que non seulement elle ne peut pas porter de culotte pour éviter les marques mais elle doit en plus également se raser une zone stratégique afin d'éviter un "effet limaille de fer". Les vilains sont, eux, bien souvent stupides, bavards et globalement peu efficaces.
Outre l'humour, Warren joue la carte de l'érotisme soft et du coup d'œil complice, comme lorsqu'il évoque des fanfics regorgeant de fantasmes lesbiens ou sado-masochistes, ce qui permet de conserver un côté "hot" tout en se moquant gentiment des internautes. Rien de bien choquant pour autant, même les cunnilingus restent "relativement" pudiques. À éviter peut-être tout de même pour les plus jeunes.
Le premier tome est plutôt épais (plus de 240 pages) et contient quatre planches de bonus et un topo sur l'auteur.
Si la version française s'est arrêtée au quatrième tome, une douzaine sont disponibles en version originale.
Parfois drôle, souvent osée, une série très second degré au format bâtard et au ton légèrement caustique.
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