L'Appel du Devoir




"Quand mon devoir m'appelle, Seigneur, quand l'incendie fait rage, donne-moi la force de préserver la vie. Aide-moi à évacuer l'enfant avant qu'il soit trop tard, et à arracher le vieillard à l'horreur d'un tel destin. Rends-moi sensible au moindre appel. Aide-moi à combattre efficacement le sinistre.
Je veux remplir mes obligations, donner le meilleur de moi-même, veiller sur mes voisins et leurs biens. Et si le destin décide qu'il m'en coûtera la vie, étends ta main protectrice sur ma famille, mes amis, ma compagne."
Anonyme.

Une menace plane sur New York. Quelque chose de terrible, une guerre atroce qui pourrait tuer plus de monde encore que les attentats du World Trade Center. Et au milieu d'un incendie ou près d'un accident de la route, toujours la même étrange petite fille qui apparaît, tel un sinistre spectre annonciateur du désastre...

Petit retour dans le passé (proche) avec la série The Call of Duty, publiée à l'époque en France par Panini en Marvel Monster Edition. Un hommage vibrant, décidé par Bill Jemas et Joe Quesada, aux héros du 11 septembre.
Le scénario est signé Chuck Austen, le dessin David Finch et le tout se penche, au travers de deux arcs entrecroisés, sur le destin d'un groupe de pompiers et de secouristes. Bien entendu, nous sommes dans un comic Marvel, aussi le fantastique prend place, d'une manière presque discrète, dans les drames qui se jouent.

Graphiquement, Finch s'en sort très bien, le style et les choix de plans permettant de parfaitement rendre l'impression étouffante des incendies et le danger omniprésent. Les visages sont graves, les secouristes - sombres silhouettes déambulant parmi les flammes et l'épaisse fumée - sont représentés de façon réaliste.




L'histoire en elle-même (bien que le scénario soit tendu et plutôt bien fichu) n'a ici pas grande importance étant donné qu'il s'agit avant tout de rendre hommage aux héros, les vrais, ceux qui se battent sans pouvoirs. Et le pari est assez réussi. L'ambiance de fraternité, de camaraderie potache et de sens du devoir régnant au sein des rangs des pompiers est notamment particulièrement bien retranscrite. Certaines scènes sont assez dures, presque gore et en tout cas non édulcorées, mais comment serait-il possible d'adoucir, à l'image, l'agonie d'un homme en feu ? Cela serait-il seulement souhaitable ? Car pour comprendre les liens qui unissent ces hommes, il faut entrevoir, l'espace d'un instant, ce qu'ils affrontent. Et c'est dans les larmes et l'indicible que, souvent, se forgent les liens les plus indestructibles.

On ne ressort pas meilleur de cette lecture mais peut-être plus enclin à croire que l'humanité a encore en son sein de bonnes personnes. On ose de nouveau espérer que pour un salaud allumant un incendie, se lèvent alors deux, cinq, dix braves types prêts à aider, au péril de leurs propres vies. Et surtout, parce que l'on sait quel prix devront payer ces hommes, l'on reste pantois d'admiration devant leur courage, leur abnégation et... leur sens du devoir.
On peut encore trouver ce Monster en occasion (aux alentours de 15 à 20 euros en très bon état).

Une mini-série de qualité, mettant en avant des gens exceptionnels. 

"La caserne est pour nous un second foyer et nos collègues sont comme des frères."
Lieutenant Richard Smith, brigade de Brooklyn





+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Le côté impressionnant des incendies.
  • L'hommage rendu aux pompiers.
  • L'aspect fantastique, bien géré.
  • Une traduction largement perfectible, comme d'habitude chez cet éditeur.