Sortie aujourd'hui de l'intégrale de la série originale Goldorak !
Isan Manga s'est attelé, depuis quelques années, à publier l'intégralité de la Saga des Robots du célèbre Go Nagai. Celle-ci était composée à l'origine de Mazinger Z (déjà publiée, 5 tomes), Great Mazinger (publication en janvier 2026, 1 tome) et UFO Robot Grendizer (sortie aujourd'hui, 1 tome), plus connue chez nous sous le nom de Goldorak. Séries auxquelles il faut ajouter Dynamic Heroes (déjà publiée, 4 tomes), Getter Robot (déjà publiée, 3 tomes) et Getter Robot G (déjà publiée, 2 tomes).
Ce qui fait... beaucoup de robots. D'autant que l'éditeur pourrait peut-être se décider à ajouter d'autres titres à la collection, comme Mazinkaizer ou God Mazinger. Parce que l'ami Go, il exploite le filon à fond. Et pas toujours de très bonne manière.
Les volumes proposés par Isan Manga sont plutôt soignés : hardcover, papier de qualité, grand format (24,5 x 18 pour Goldorak), quelques pages couleurs et bonus, bref, c'est joli. Le contenu est souvent moins bon. La série Dynamic Heroes, dont on a déjà parlé ici (cf. cet article), était notamment complètement nulle. Personnages transparents, combats brouillons et sans enjeux, narration poussive, le tout dans une ambiance à la fois très enfantine mais... sexy (?!), bref, une catastrophe.
Pour Goldorak, déjà chroniqué longuement ici, il s'agit cette fois des prépublications en magazine TV, une sorte de gros résumé de la série animée. C'est très vite lu, tout est incroyablement survolé, la narration – très maladroite – ne génère ni suspense ni émotion, pire, le récit contient même des incohérences (Actarus qui dit s'appeler ainsi lors de sa première rencontre avec Alcor, quand il arrive sur Terre, alors que par la suite, le professeur Procyon annonce que c'est lui qui lui a donné ce nom). Et, comme si ce n'était pas suffisant, la traduction et la relecture sont effectuées par des incapables ne parlant pas français (exemple : "il ne nous restera plus qu'à nous accaparer de Goldorak"). Autrement dit, c'est très mauvais.
Mazinger Z, bien que relativement onéreux (150 euros pour toute la série), est néanmoins à conseiller pour les lecteurs qui souhaiteraient découvrir les débuts d'Alcor (appelé ici Koji Kabuto) et la mise en place de l'univers mecha qui conduira, bien des années plus tard, de jeunes Gaulois à s'émerveiller devant un étrange robot venu d'Euphor et faisant sa première apparition dans la célèbre émission RécréA2 (dès 1978). La série alterne combats, moments humoristiques et SF old school, avec quelques scènes impressionnantes visuellement mais souvent plombées par un discours très naïf.
Alors, faut-il vraiment conseiller ces nombreuses séries, au format certes luxueux mais au contenu plutôt brouillon et pas toujours passionnant ? Autant le dire, ça va beaucoup dépendre de votre attachement à ce bon vieux Goldorak et de votre côté complétiste. Parce que Go Nagai, ce n'est clairement pas un bon auteur, tout ce qu'il écrit se révélant assez indigent (le pire restant Dynamic Heroes). Si l'éditeur en reste là (mais il semble bien parti pour traduire tout ce qu'a pu produire Nagai), ça fait déjà 16 tomes, soit près de 500 euros. Ah ben, ça a un coût, la nostalgie. Ça reste très cher pour des machins vieillots et en noir et blanc, imprimés à l'envers (une idée de merde, dont on a déjà expliqué la pertinence dans cet article).
Si l'on devait faire une sélection, on vous conseillerait plutôt l'ensemble Mazinger Z (qui contient tout de même quelques bonnes idées) et Goldorak (parce que c'est Goldorak !). Le reste, à moins de vouloir faire main basse sur l'ensemble de la vaste saga des robots, est déjà plus dispensable.