Du teen drama sur fond de mythe arachnéen, voilà qui change un peu des aventures traditionnelles du Tisseur ! Voici Spider-Man loves Mary Jane.
Cette série (20 épisodes) a été publiée aux États-Unis de 2005 à 2007 dans la collection Marvel Age, visant donc le jeune public (voire même un public jeune et féminin). Elle a été précédée par deux mini-séries, Mary Jane et Mary Jane : Homecoming, et suivie d'une deuxième saison très courte (5 épisodes).
En France, Panini a publié le début de ce récit (la mini-série Mary Jane) en 2006 dans la collection Marvel Kids. D'une manière vraiment stupide d'ailleurs, car les premiers volumes des Spider-Man de cette collection reprenaient les aventures historiques du Tisseur (issues donc de Amazing Spider-Man) en les modernisant (du moins, en modernisant l'aspect visuel). Le tome #3 de Spider-Man version Marvel Kids est donc en fait en VF le début de Spider-Man loves Mary Jane. C'est pratique comme numérotation hein ? On sent l'inimitable "Panini Touch". Si de nos jours ils foutent des #1 partout pour attirer le lecteur, à l'époque ils faisaient démarrer des nouveautés dans des tomes #3. Des génies.
Mais revenons à l'essentiel. Le scénario est de Sean McKeever (qui avait adapté en comics le film Elektra) et les dessins de Takeshi Miyazawa.
Tout commence alors que Mary Jane rentre chez elle après avoir passé une soirée romantique en compagnie de Harry Osborn. Alors qu'elle est perdue dans ses pensées, quelque chose percute le train dans lequel elle se trouve. Le choc est énorme, d'abord physique, puis psychologique quand elle voit débarquer un cinglé costumé : Électro. Heureusement, Spider-Man intervient. Il n'en fallait pas plus pour que Mary Jane tombe sous le charme du héros masqué...
Alors, attention, pas de sombres complots ou d'intrigues à base de super-vilains ici (même si certains font un passage éclair parfois), mais plutôt bien entendu des problèmes d'adolescents. Flirts, études, petits boulots, sport, cours de théâtres, brouilles et réconciliations sont au menu.
C'est léger mais pas pour autant gnangnan, le tout tournant autour de MJ, Liz Allen, Flash Thompson, Gwen Stacy, Harry Osborn ou Betty Brant, bref, des noms bien connus. Le scénariste se base sur les grandes lignes de l'histoire classique : Flash est une brute qui harcèle Peter (mais qui se révèlera avoir également un côté plus attendrissant), l'on assiste à un chassé-croisé amoureux mêlant Gwen et MJ, l'on voit même Peter accuser le coup lors de la mort de son oncle Ben. L'on reste donc en territoire connu en ce qui concerne le background.
Par contre, bien évidemment, c'est l'aspect relationnel (amical et amoureux) et la psychologie des jeunes personnages qui sont particulièrement creusés. C'est plutôt bien fait (il ne faut cependant pas être allergique au genre) et même souvent drôle. Les premières apparitions de Spidey sont notamment très réussies. Par exemple, alors que Spider-Man ramène MJ chez elle après l'incident du train, il la dépose directement devant chez elle, sans lui demander son adresse (puisque Peter sait très bien où elle vit). Forcément, elle est quelque peu étonnée et lui demande comment il sait où elle habite. Ce à quoi Peter répond, gêné... que cela fait partie de ses super-pouvoirs.
Parmi les personnages secondaires que l'on découvre avec plaisir au fil des épisodes, l'on peut citer Jessica Jones, Luke Cage, Firestar ou Felicia Hardy. De nombreux super-vilains font également une apparition, même si ils ne tiennent pas un rôle déterminant dans l'intrigue : Kraven, Mysterio, l'Homme-Sable, le Shocker ou encore Octopus figurent au casting.
Précisons également que tout cela est hors continuité, même si les grandes figures du marvelverse sont présentes et que bien des évènements sont proches de ceux de la Terre-616, il s'agit d'un univers parallèle et d'une réinterprétation des personnages, non de leur enfance véritable.
Voyons un peu le dessin maintenant. Le style convient bien à l'histoire et au public visé, mais la qualité de l'ensemble peut aller du très réussi (un pique-nique sur une toile tendue entre deux immeubles, New York de nuit...) au franchement pas terrible (certaines cases semblant un peu bâclées parfois au niveau des visages). La colorisation, elle aussi, est mitigée. Cela va du très joli au franchement criard et trop flashy. Globalement, les planches ont parfois un aspect trop numérique. M'enfin, on s'y fait.
Pour la saison 2, une nouvelle équipe créative prend les commandes. C'est Tony Moore (Strangers in Paradise) qui s'occupe du scénario, et Craig Rousseau se retrouve aux crayons. L'ambiance visuelle change alors complètement, surtout en ce qui concerne les personnages (leurs visages étant radicalement différents). Un temps d'adaptation sera certainement nécessaire. Par contre, en ce qui concerne l'écriture, les thématiques restent identiques (et Moore sait très bien gérer ce genre de relations).
Une série sentimentale sympathique et bien écrite, avec en prime les têtes connues de l'univers arachnéen. À découvrir.
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