Troisième "cérémonie" des Virgul d'Or avec cette année encore de bien jolis tops et flops (cf. les résultats des éditions 2017 et 2018). Au menu, du karaté, des nichons et de la SF. Ah on s'est pas foutus de vous !
-- TOPS --
Brink
Dans la catégorie "comic de SF bien écrit et disposant d'une ambiance flippante", le Virgul d'Or est attribué à Brink, une excellente série publiée chez Akileos (cf. cet article pour la critique complète).
En gros, après avoir bousillé sa planète d'origine, le restant de l'humanité vit maintenant dans des structures spatiales appelées "Habitats". Avec une jolie consommation d'anti-dépresseurs en prime pour supporter la délocalisation définitive. C'est dans ce milieu oppressant que Bridget Kurtis et Carl Brinkmann, agents de la Division de la Sécurité de l'Habitat, vont devoir enquêter sur une sombre affaire de secte...
Un excellent Dan Abnett parvient ici à mélanger mythes, science, SF et personnages atypiques tout au long d'une intrigue passionnante et réservant son lot de surprises.
Excellent !
The Babe
Grosse réussite pour cette production française indépendante issue du circuit alternatif mais rivalisant sans peine qualitativement avec les titres des maisons d'édition traditionnelles et qui s'impose (et de loin !) dans la catégorie "BD française qu'on n'attendait pas vraiment mais qui défonce tout !".
The Babe, héroïne au caractère bien trempé et aux "boobs" dévastateurs, s'attaque à la corruption de Skin City (cf. l'article complet) ! Le tout scénarisé par Mobias et dessiné par Atlante.
Second degré assumé et action trépidante pour cette première aventure saupoudrée de critique sociale et bénéficiant de magnifiques planches. Soulignons la réalisation de l'album, particulièrement soignée. Et en plus, il y a des ninjas !
Original et fun !
The Art of Self-Defense
Dans la catégorie "je me moque des films d'arts martiaux mais je parviens tout de même à bâtir une intrigue solide et à m'offrir le luxe d'une morale pas dégueu", on retrouve The Art of Self-Defense, un long métrage de Riley Sterns.
Casey, un type banal et souffrant d'une timidité maladive, subit un soir une terrible agression en rentrant chez lui. Il en retire un arrêt de travail et une phobie naissante. Pour lutter contre ses démons, il va avoir l'idée de s'inscrire à un cours de karaté. Le voilà au début d'une quête personnelle dont il n'imaginait pas les implications... (cf. cet article pour lire la critique complète)
Pour le coup, voilà un film original, drôle et inspiré, qui s'amuse de certains classiques (et de leur morale parfois étrange) tout en se moquant de dérives bien actuelles.
Brillant.
-- FLOPS --
Nicky Larson et le Parfum de Cupidon
Ouch !
Dans la catégorie "il n'est pas suffisant d'être fan d'un manga ou d'un dessin animé pour pouvoir en faire un bon film", voilà une adaptation totalement ratée malgré la passion et les efforts d'un Philippe Lacheau qui n'aura pas su réellement s'approprier l'esprit de la série. Entre le jeu misérable de la plupart des acteurs, les beauferies bien lourdingues et les références multiples mais hors-sujet et plombantes, pas grand-chose à retenir, si ce n'est la prestation de Fontan et un gun fight final plutôt bien chorégraphié et mis en scène.
Par contre, si vous aimez l'humour baignant dans la graisse, qui ferait passer Bigard pour le summum du raffinement, là vous risquez de vous éclater. Vous pouvez basculer sur cet article complet si vous tenez vraiment à en savoir plus...
Heurk.
Anthologie de Stephen King à l'écran
Dans la catégorie "blindé de conneries et fait à la va-vite, mais c'est pas grave parce que le gars a des fans donc on va se goinfrer", voilà un machin très joli d'aspect mais au contenu ô combien vérolé.
Erreurs factuelles, coquilles, opinions personnelles non argumentées mais assénées comme des coups de massue, photos de merde récupérées sur internet dans une définition crasseuse, style étrange alliant anglicisme et insultes, bref, vous l'aurez compris, trop de défauts importants pour que l'on puisse se réjouir d'un tel achat.
Bon, il y a bien quelques points positifs, comme les fresques chronologiques et quelques anecdotes sympas, mais même en étant fan de l'auteur, ça reste bien léger. Le détail du désastre est exposé dans cet article.
Dispensable.
Simetierre (version 2019)
Décidément, autant le vieux briscard du Maine accumule les réussites avec ses romans, autant ce qui tourne autour de son œuvre s'avère souvent décevant. Dans la catégorie "on sait que rien ne battra jamais le désastre de l'adaptation de La Tour Sombre mais on essaie quand même", cette nouvelle version de Pet Sematary passe de nouveau complètement à côté de la profondeur et de l'aspect émotionnel du roman.
Certains ont pu reprocher un changement majeur lors d'une scène importante (qui ne concerne plus le même personnage), pourtant cela faisait partie des rares bonnes idées des réalisateurs. On se fiche bien de qui est concerné (cela permettait en plus de surprendre un peu les lecteurs du roman) tant que la thématique et l'esprit de l'intrigue sont conservés. Or, ce n'est pas le cas ici, le scénariste s'éloignant du drame familial originel pour ne garder que les aspects fantastiques et horrifiques qui, loin d'être le cœur de ce récit poignant, étaient présents uniquement pour mettre en relief les relations dysfonctionnelles entre les personnages. La critique complète dans cet article.
Un film correct mais qui demeure une adaptation médiocre.