Out There

Extrait de la cover alternative spécialement créée pour l'édition Semic, par Humberto Ramos et Sandra Hope.


Un article un peu particulier aujourd'hui, revenant sur la série de comics Out There.

Tout d'abord, sachez qu'il s'agit d'une critique "croisée", réalisée en collaboration avec l'ami Max Faraday. Nous vous inviterons donc, à la fin de cet article, à prendre connaissance de son avis sur sa chaîne youtube. Et si au contraire vous venez de voir sa vidéo et que vous découvrez à cette occasion UMAC, nous vous souhaitons la bienvenue !

Allez, rentrons dans le vif du sujet. Out There est une série assez courte (18 épisodes), écrite par Brian Augustyn et dessinée par l'excellent Humberto Ramos (Révélations, Spider-Island...). Elle a été publiée en version française entre 2001 et 2003 par Semic, dans 9 revues kiosque (contenant donc 2 chapitres chacune). En 2013 et 2014, Glénat a réédité l'ensemble dans une intégrale en trois tomes.
La version Semic se trouvant encore d'occasion à des prix fort intéressants (et bénéficiant d'une bonne traduction et de quelques petits plus, comme des mini-posters faisant office d'illustrations grand format), c'est plutôt celle-ci que nous vous conseillons.

Tout commence dans la petite ville d'El Dorado, en Californie. C'est un endroit où il fait bon vivre, loin de l'agitation et de la criminalité des grandes villes. Malheureusement, pour préserver cette tranquillité, le maire de la ville, aidé par quelques notables et le shérif, vont passer un pacte avec une entité très puissante et... peu recommandable.
Lors d'une soirée agitée, quatre adolescents vont être les témoins d'une exécution liée à ce pacte. Zach, le quarterback de l'équipe de foot locale, Casey, populaire cheerleader, Jessica, jeune fille solitaire et qualifiée de "bizarre", et Mark, le petit génie qui vient d'arriver en ville, sont maintenant liés et vont devoir affronter une menace aussi terrifiante que surnaturelle.


Si, comme on peut le voir, les personnages principaux sont très stéréotypés, cela n'empêche pas Augustyn de les rendre attachants et de parfaitement réussir leur exposition. Par exemple, la scène présentant Mark, qui rabaisse leur caquet à une bande de demeurés brutaux, est dans le genre assez savoureuse.
L'action commence très rapidement et le rythme va être soutenu, et maintenu jusqu'à la conclusion "finale". "Finale" entre guillemets car, même si la série s'est bien arrêtée au bout de 18 épisodes, il était clairement question à la base d'au moins un arc supplémentaire, qui ne verra jamais le jour (ce qui laisse énormément d'éléments non expliqués).
Cette fin, un peu simpliste et vite expédiée, fait d'ailleurs partie des rares défauts de ce titre. L'on pourrait ajouter aussi que les scènes "intimistes", liées à la vie normale, sont assez rares. Une fois le premier domino tombé, tout s'enchaîne très rapidement, or, si l'on gagne en rythme, c'est parfois au détriment de personnages secondaires qui auraient pu être plus creusés.

Néanmoins, Out There est globalement une réussite. D'abord et en premier lieu grâce à Ramos et son style bien particulier. Les personnages, très cartoony, presque caricaturaux, bénéficient de visages expressifs et immédiatement reconnaissables. Les décors, eux, s'avèrent également très réussis et contribuent fortement à l'atmosphère étrange et quelque peu inquiétante de certaines planches.
Augustyn, quant à lui, parvient à signer un scénario à suspense qui tient la route et qui bénéficie de petites (et efficaces) touches d'humour et d'émotion, le tout à base de nexus psychique, rêves prémonitoires, magie et démons.
Au final, même si ce genre de comparaisons ne veut pas dire grand-chose, l'on aboutit à une histoire à mi-chemin, pour le cadre et l'ambiance, entre Buffy et  Locke & Key.

À tester si vous en avez l'occasion !

Pour compléter votre découverte de cette série, nous vous invitions à prendre connaissance de l'avis de Max Faraday, en visionnant cette vidéo. Vous verrez qu'il soulève, avec humour et franchise, certains points que nous n'avons pas forcément creusés.




+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Le style Ramos !
  • Les personnages principaux, stéréotypés mais sympathiques et bien présentés.
  • L'humour et l'émotion qui viennent agréablement épicer l'action.
  • La qualité de la VF (cette critique est basée sur la version Semic).
  • L'ensemble des 9 revues Semic peut se trouver pour une vingtaine d'euros environ.

  • Un rythme soutenu, peut-être même au risque parfois d'expédier certaines scènes.
  • Une conclusion manquant un peu de lyrisme, de panache et... d'explications.