Retour sur un récit complet associant le Tisseur, le Géant Vert et le plus cinglé des mercenaires : Identity Wars.
En 2012, Panini publie la saga Identity Wars dans le cinquième numéro de sa revue kiosque Marvel Universe (vol. 2). Il s'agit en fait d'une histoire publiée à l'origine dans les annuals 2011 des séries Amazing Spider-Man, Deadpool et Incredible Hulks, ce qui permet à trois des poids lourds de la Maison des Idées de s'associer pour une aventure classique mais contenant quelques surprises sympathiques.
Voyons tout d'abord le pitch.
Alors que Peter Parker travaille tard dans la nuit aux laboratoires Horizon, un groupe de malfaiteurs, aidé par Deadpool, fait irruption dans le bâtiment. Leur but est d'utiliser un translocateur pandimensionnel quantique, une machine permettant d'explorer d'autres dimensions, afin de trouver un monde plein de richesses et si possible sans super-héros pour les protéger.
L'opération tourne à la confrontation lorsque Spider-Man et Hulk (Banner étant présent sur les lieux) s'en mêlent. Suite à une surcharge, Deadpool, Spidey et Hulk sont projetés sur une terre parallèle bien différente de leur monde d'origine. Ils vont en effet faire de surprenantes découvertes, dont l’Étonnante Araignée, alter ego surpuissant du Parker de ce monde. Peter, après avoir fait la connaissance de ce dernier, découvre que Gwen Stacy est encore vivante dans cet univers, tout comme d'ailleurs son oncle Ben.
Malheureusement, il ne va pas tarder à se rendre compte que quelque chose cloche avec le gentil tonton...
Le scénario est de John Layman (auteur de Tony Chu et ayant œuvré sur quelques Marvel Zombies, et pas les plus mauvais). Les dessins sont de Lee Garbett, Juan Doe et Al Barrionuevo.
Le résultat graphique tient bien la route et reste assez homogène. Quelques scènes musclés bien impressionnantes et une galerie de vilains permettant aux super-slips de se défouler : notons la présence du Rhino, d'Octopus, d'un Hulk Infernal (avec la participation amicale de Mephisto) et d'un Fatalis nouvelle version.
Au niveau du récit, la Maison des Idées (qui n'en a finalement pas tant que ça) nous refait le coup de l'univers alternatif. Rien de neuf de ce côté mais reconnaissons que ce nouveau monde réserve quelques bonnes surprises, d'autant que les personnages qui y sont projetés sont tout de même ceux de la Terre 616, autrement dit les originaux (cf. notre dossier sur les différents univers Marvel).
Avec Deadpool, on se doute que l'on a de l'humour et des moments assez déjantés (cf. scène #72 de notre Bêtisier Marvel). Layman s'en sort très bien à ce niveau, dès la scène d'introduction de ce brave Wade Wilson d'ailleurs. Si Hulk a quant à lui droit à une version alternative de lui-même assez... effrayante, c'est surtout le nouveau Spider-Man, ou plutôt l’Étonnante Araignée, qui se révèle être la grande réussite de l'histoire.
Outre un nouvel accoutrement (cf. notre grand dossier sur les costumes de Spider-Man), ce Parker flirte allègrement du côté de DC Comics puisqu'il a la force de Superman (il est si puissant que les Fantastic Four ont pris leur retraite, jugeant qu'ils étaient inutiles) et la plupart des attributs de Batman : spider-mobile, manoir, un repaire plein de gadgets et pas mal de pognon. Ah ça change de l'autre nouille avec sa tantine.
L'oncle Ben, et son amusante variation du célèbre adage concernant le pouvoir et les responsabilités, sont également aussi inattendus que bien pensés. Dommage finalement que le reste de cette "spider family" revisitée ne soit pas plus utilisée.
Deadpool et Hulk auront aussi droit à leurs versions alternatives, plutôt réussies elles aussi.
En ce qui concerne la VF, le bimestriel de Panini contenait également une courte histoire mettant en scène Wolverine et de nouveau Deadpool, avec un scénario de Stuart Moore et des dessins de Shawn Crystal. Logan doit buter un robot qui bouge tout le temps, du coup, il fait appel à Deadpool pour faire diversion... ça s'agite dans tous les sens, les planches ne sont pas terribles, bref, c'est sans intérêt, mais disons que ça fait office de bonus.
Un récit complet sympathique, clairement pas indispensable mais offrant un bon moment de lecture grâce à des auteurs qui visiblement s'amusent bien à bâtir des versions alternatives assez jouissives des personnages Marvel.
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