Après la sortie, l'année dernière, d'un album de Goldorak "made in France", l'on retrouve Actarus, Phénicia, Alcor et un paquet d'autres personnages dans une nouvelle saga présentée comme la suite de Goldorak mais qui est aussi et surtout un énorme crossover entre les différents personnages et robots, plus ou moins méconnus en Europe, de Go Nagai (cf. cette Parenthèse de Virgul pour découvrir d'autres créations de l'auteur).
Au casting, outre l'équipe entourant le célèbre professeur Procyon, l'on retrouve Devilman, Getter Robot, Mazinger Z, Great Mazinger et Cherry Miel.
L'histoire débute un an après que Phénicia et Actarus sont repartis sur Euphor, suite à leur victoire contre les forces de Véga. Sur Terre, tout n'est pas spécialement calme pour autant. Une organisation criminelle, nommée Panthéra, et divers démons font notamment parler d'eux et nécessitent l'intervention de Cherry Miel et Akira Fudo, alias Devilman.
C'est dans ce contexte troublé que le centre de recherche spatiale du professeur Procyon repère la soucoupe de Goldorak, poursuivie par des vaisseaux non identifiés et avec Phénicia seule aux commandes.
La Terre serait-elle une nouvelle fois menacée ?
Bien, le décor est planté, voyons maintenant un peu de quoi il retourne. Tout d'abord, cette série, publiée par Isan Manga, est prévue en 4 tomes. Il existe deux versions de ces ouvrages, l'une (rouge) avec les noms des attaques en français (fulguro-poing et compagnie), et l'autre (bleue) avec les noms originaux japonais. Plutôt sympa comme choix.
Ces éditions sont d'ailleurs soignées. Grand format, hardcover, papier glacé, planches en couleur et une traduction de qualité (une seule coquille relevée dans le premier tome). L'on peut ajouter aussi, dans les points positifs, un topo complet sur l'auteur. Seul bémol, le lettrage paraît souvent bien petit en regard de l'immensité des bulles (cf. cet exemple). On se doute bien que des bulles prévues pour du japonais, ce n'est pas l'idéal pour insérer du texte français [1], m'enfin, on aurait gagné en visibilité et en esthétique avec une taille légèrement plus grande.
Bref, l'édition française s'en sort plutôt bien, ce qui n'est pas franchement le cas du contenu.
Graphiquement, les dessins de Kazuhiro Ochi sont assez simplistes mais c'est une question de style et ça a son charme. C'est plutôt au niveau de l'écriture pure et de la narration que l'on trouve les gros défauts de ce récit, le scénario de Go Nagai étant pour le moins médiocre. Les personnages, notamment, ne sont pas du tout développés. Ils n'ont aucune psychologie propre, aucune consistance, et peinent du coup à générer de l'empathie voire du simple intérêt. Les combats, nombreux, sont également assez maladroits et brouillons. Les scènes d'action, fades et sans enjeux, s'enchaînent de manière chaotique. Ajoutons à cela un grand nombre de personnages sortis de nulle part [2], et l'on comprendra que le résultat, digne d'un fanzine amateur, est assez décevant.
Graphiquement, les dessins de Kazuhiro Ochi sont assez simplistes mais c'est une question de style et ça a son charme. C'est plutôt au niveau de l'écriture pure et de la narration que l'on trouve les gros défauts de ce récit, le scénario de Go Nagai étant pour le moins médiocre. Les personnages, notamment, ne sont pas du tout développés. Ils n'ont aucune psychologie propre, aucune consistance, et peinent du coup à générer de l'empathie voire du simple intérêt. Les combats, nombreux, sont également assez maladroits et brouillons. Les scènes d'action, fades et sans enjeux, s'enchaînent de manière chaotique. Ajoutons à cela un grand nombre de personnages sortis de nulle part [2], et l'on comprendra que le résultat, digne d'un fanzine amateur, est assez décevant.
En réalité, sans le côté nostalgique et l'aura dont bénéficient les protagonistes du dessin animé Goldorak, cette BD n'aurait pas grand intérêt.
On se demande d'ailleurs quel public est réellement ciblé par Dynamic Heroes. L'ensemble possède un côté très enfantin... mais aussi gentiment sexy, ce qui semble assez peu conciliable. Bien entendu, les fans de Goldorak sont les premiers concernés, mais rien n'est fait dans le récit pour présenter les autres protagonistes et faciliter l'immersion des nouveaux lecteurs [3]. Tout cela se révèle finalement bien bancal et a un goût d'improvisation assez prononcé. En fait, l'on retrouve tous les défauts de l'œuvre originale (cf. cet article), mais cette dernière avait pour excuse de dater des années 70. Que Go Nagai n'ait pas progressé en plusieurs décennies [4] en dit long sur la qualité de cet auteur, largement surcoté.
Un bon travail pour la VF, mais au service d'une histoire qui souffre de défauts rédhibitoires.
[1] C'est tout le problème du manque d'adaptation, dans l'idéal, il faudrait revoir ces bulles, mais la tendance actuelle est de ne rien faire, raison pour laquelle vous lisez une BD avec un texte français dans le sens de lecture japonais. Ce n'est pas par "respect" de l'œuvre, c'est pour gagner du temps et de l'argent (cf. cet article).
[2] Il n'aurait peut-être pas été inutile d'ajouter des fiches de personnage pour présenter les intervenants et leur background vu le peu de lecteurs français susceptibles de connaître, entre autres, Cherry Miel ou Akira Fudo.
[3] Bien entendu, les autres personnages sont plus connus au Japon, mais l'auteur est tout de même au courant du succès mondial de certaines de ses œuvres et de l'attente qu'elles génèrent.
[4] Et peu importe qu'il s'adresse à des adolescents ou même des enfants, ce ne sont pas des lecteurs au rabais, et les récits qui leur sont destinés sont censés être aussi travaillés et techniquement aboutis que ceux réservés aux adultes.
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