Retroreading : Lune Froide
Publié le
26.11.16
Par
Nolt
Frissons, créature d'un autre monde et neige du Montana sont au menu de Lune Froide.
Nouveau "retroreading" consacré à Dean Koontz avec ce Winter Moon, publié à l'origine en 1975 sous le titre Invasion et le pseudonyme d'Aaron Wolfe, puis remanié et réédité en 1994. Un roman qui aurait pratiquement pu figurer dans notre sélection UMAC consacrée à l'auteur et qui, en tout cas, se révèle bien plus abouti que le décevant La Voix des Ténèbres.
Difficile de présenter le pitch sans dévoiler des éléments essentiels de l'intrigue, aussi l'on se contentera de dire que l'histoire débute par une fusillade à Los Angeles qui nous permet de faire connaissance avec Jack McGarvey, flic de son état. Parallèlement, l'on suit également d'étranges évènements dont est témoin Eduardo Fernandez, un paisible retraité qui vit dans un ranch isolé du Montana. Le vieil homme commence par voir des lueurs dans les bois la nuit avant de constater un comportement étrange de la part de certains animaux...
Ce récit, relativement court, vaut largement le détour malgré ces quelques petits défauts. Commençons par ces derniers : l'aspect caricatural de la famille McGarvey. Difficile de faire plus parfaits que ces trois-là. Entre le père courageux, humble, fort, l'épouse dévouée et débrouillarde et le gamin intelligent et propret, voilà qui manque singulièrement d'aspérités. Même l'explosion de la criminalité à Los Angeles et le constat - pourtant réel - sur les dérives médiatiques et politiciennes qui les accompagnent paraissent inventés et sont décrits sans finesse et à l'aide de bien trop de clichés. Dommage.
Heureusement, là n'est pas le propos principal du roman et ces maladresses sont largement rattrapées par l'aspect surnaturel, paradoxalement amené avec bien plus de... naturel justement.
La menace à laquelle les personnages sont confrontés est angoissante à souhait (en tout cas, sans se pisser dessus de terreur, il faut avouer que si l'on joue un peu le jeu, l'on en vient aisément à frissonner), le suspense monte crescendo et certaines scènes génèrent une réelle tension, voire un malaise (Toby dans le cimetière par exemple). Koontz parvient notamment à très bien rendre l'étrangeté de la créature, issue d'un monde lointain régi par des lois radicalement différentes.
Les rares "communications" entre les personnages et la créature sont d'ailleurs passionnantes, avec une touche métaphysique qui vient habilement pimenter les échanges et réflexions. L'on en vient finalement à regretter que tout s'enchaîne si rapidement, le sujet, potentiellement riche, aurait largement pu permettre une exploration plus complète ainsi que d'autres rebondissements.
Si l'auteur en arrive trop vite à la conclusion, il remplit néanmoins parfaitement sa part du contrat en mettant en scène un monstre étonnant, bien dégueulasse et doté de ressources insoupçonnées. Une fois la première page tournée, il sera difficile de ne pas aller au bout.
À lire de préférence à la tombée des premières neiges !
Nouveau "retroreading" consacré à Dean Koontz avec ce Winter Moon, publié à l'origine en 1975 sous le titre Invasion et le pseudonyme d'Aaron Wolfe, puis remanié et réédité en 1994. Un roman qui aurait pratiquement pu figurer dans notre sélection UMAC consacrée à l'auteur et qui, en tout cas, se révèle bien plus abouti que le décevant La Voix des Ténèbres.
Difficile de présenter le pitch sans dévoiler des éléments essentiels de l'intrigue, aussi l'on se contentera de dire que l'histoire débute par une fusillade à Los Angeles qui nous permet de faire connaissance avec Jack McGarvey, flic de son état. Parallèlement, l'on suit également d'étranges évènements dont est témoin Eduardo Fernandez, un paisible retraité qui vit dans un ranch isolé du Montana. Le vieil homme commence par voir des lueurs dans les bois la nuit avant de constater un comportement étrange de la part de certains animaux...
Ce récit, relativement court, vaut largement le détour malgré ces quelques petits défauts. Commençons par ces derniers : l'aspect caricatural de la famille McGarvey. Difficile de faire plus parfaits que ces trois-là. Entre le père courageux, humble, fort, l'épouse dévouée et débrouillarde et le gamin intelligent et propret, voilà qui manque singulièrement d'aspérités. Même l'explosion de la criminalité à Los Angeles et le constat - pourtant réel - sur les dérives médiatiques et politiciennes qui les accompagnent paraissent inventés et sont décrits sans finesse et à l'aide de bien trop de clichés. Dommage.
Heureusement, là n'est pas le propos principal du roman et ces maladresses sont largement rattrapées par l'aspect surnaturel, paradoxalement amené avec bien plus de... naturel justement.
La menace à laquelle les personnages sont confrontés est angoissante à souhait (en tout cas, sans se pisser dessus de terreur, il faut avouer que si l'on joue un peu le jeu, l'on en vient aisément à frissonner), le suspense monte crescendo et certaines scènes génèrent une réelle tension, voire un malaise (Toby dans le cimetière par exemple). Koontz parvient notamment à très bien rendre l'étrangeté de la créature, issue d'un monde lointain régi par des lois radicalement différentes.
Les rares "communications" entre les personnages et la créature sont d'ailleurs passionnantes, avec une touche métaphysique qui vient habilement pimenter les échanges et réflexions. L'on en vient finalement à regretter que tout s'enchaîne si rapidement, le sujet, potentiellement riche, aurait largement pu permettre une exploration plus complète ainsi que d'autres rebondissements.
Si l'auteur en arrive trop vite à la conclusion, il remplit néanmoins parfaitement sa part du contrat en mettant en scène un monstre étonnant, bien dégueulasse et doté de ressources insoupçonnées. Une fois la première page tournée, il sera difficile de ne pas aller au bout.
À lire de préférence à la tombée des premières neiges !
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