Maléfices : nouvelle édition
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On se penche aujourd'hui sur la version française de la nouvelle déclinaison de Maléfices, sortie il y a un peu plus d'un an.

Beaucoup de choses à dire sur ce jeu, que ce soit au niveau de ses particularités propres ou, plus généralement, au niveau de l'évolution des Jeux de Rôles. Tout d'abord pour les vétérans, rassurez-vous, Maléfices conserve son esprit et son cadre. Deux éléments forts caractérisent ce jeu, tout d'abord son cadre, les aventures ayant lieu à la Belle Époque, soit une période s'étalant de la fin du XIXe siècle jusqu'aux années précédant la Première Guerre mondiale. 
Le second élément fort tient au système de jeu de Maléfices, dont les règles sont très simplifiées, afin de privilégier le récit et l'interprétation des personnages par les joueurs.

Une petite explication s'impose pour les novices. Grosso modo, on peut dégager deux grandes "écoles" parmi les rôlistes. D'une part, ceux qui privilégient la simulation, et sont donc attachés aux règles, d'autre part, ceux qui privilégient le roleplay, et pour qui l'ambiance compte plus que les jets de dés. 
Ce n'est évidemment pas aussi tranché que ça, bien des joueurs oscillent entre ces deux pôles opposés. Pour ma part, j'estime que les règles sont un support pratique qui doit être assoupli voire carrément écarté quand ce même support commence à nuire à la narration et au plaisir de jeu. Ceci dit, cela demande un Maître de Jeu expérimenté et des joueurs intelligents, qui ne sont pas des gros bourrins. 
Maléfices se situe clairement dans cette catégorie de jeux privilégiant le RP. Sur plus de 350 pages, ces règles, très simples, représentent à peine une dizaine de pages.

Vous voilà donc prévenus, il s'agit d'un jeu d'ambiance. 
Voyons le contenu maintenant de ce fort joli manuel. Une grosse partie est consacrée au contexte historique : la bourgeoisie et les revendications ouvrières, le fonctionnement de la IIIe République, les mœurs, l'empire colonial, la place des femmes dans la société, les forces de l'ordre, la vie quotidienne (vêtements, transports, restauration...), tout cela est plutôt bien détaillé, avec différentes illustrations, photos et reproductions d'époque. Mieux vaut ne pas faire l'impasse sur cette partie, car elle est évidemment centrale dans le jeu.




La création des personnages est ensuite expliquée, ainsi que les fameuses (et succinctes) règles. Outre les éléments basiques (âge, sexe, profession, orientation politique, loisirs, etc.), le caractère du personnage va également être influencé par le tirage de quelques lames issues du tarot de Maléfices.
C'est là sans doute le troisième élément important concernant ce jeu. Et pour parler du tarot en détail, il faut maintenant également parler de l'évolution de la présentation des JdR.
Dans les années 80, la première version de Maléfices était présentée dans une boîte qui contenait tout le matériel nécessaire. De nos jours, tous ces éléments sont à acheter séparément. En plus du manuel (45 euros), il faut donc acquérir le tarot (15 euros). Si vous voulez un écran de jeu, c'est 25 euros supplémentaires. Et encore 30 euros pour un livre contenant deux scénarios supplémentaires. Plus encore 20 euros pour le "dé du destin" (ouais... 20 euros un dé). On en est à 135 euros. Même si tout n'est pas indispensable pour pouvoir jouer, ça fait quand même mal au cul (à comparer avec le contenu énorme de la boîte d'initiation Chroniques Oubliées - Cthulhu, pour seulement 50 euros). 

Revenons au tarot. Dans cette nouvelle version, il n'intervient pas seulement dans la création des personnages mais également dans certains rebondissements lors de la "narration partagée" (un concept un peu particulier, où les joueurs peuvent également influer sur l'histoire). Il a donc son importance. Mais ce nouveau tarot est proprement... hideux. Bon, c'est subjectif, OK, mais tout de même. Les illustrations ne sont pas top et, surtout, la colorisation est bien trop flashy. Précisons que ce n'est pas l'avis de tout le monde. Fred par exemple, de la chaîne En Jeu (que je vous recommande), estime que les illustrations, très art nouveau, correspondent bien à l'époque, ce qui n'est pas faux. Cependant, Maléfices n'est pas un jeu sur l'art nouveau, mais sur le mystère, l'étrange, le surnaturel, l'ésotérisme. Et les tarots précédents reflétaient bien mieux cette atmosphère inquiétante. 
Je dis "les" car en fait, il existe apparemment trois jeux différents (je n'ai appris l'existence du troisième, enfin, du deuxième en réalité dans l'ordre chronologique, que récemment). Il y a donc le premier tarot, des années 80, monochrome et à dominance beige ; il y a le plus récent, qui date de 2023 et pique les yeux ; et il en existe également un autre, très joli, à dominance beige également mais avec des illustrations colorisées (mais bien colorisées, avec des teintes pastel). Par contre, ce dernier est quasiment introuvable et donc hors de prix. Bref, si vous avez celui des années 80, vous pouvez tout à fait l'utiliser. 

Continuons à parcourir cet ouvrage édité par Arkhane Asylum Publishing. Après la création de personnages, nous avons différents conseils (souvent très pertinents) sur la manière de mener une partie, sur les aides de jeu que l'on peut confectionner ou sur la gestion du fantastique. 
Cet aspect a son importance puisque Maléfices est un jeu assez réaliste dans son approche. Les personnages ne vont pas pratiquer la magie comme dans un D&D par exemple. Tout cela reste assez exceptionnel et le surnaturel se doit de l'être aussi (voire parfois d'avoir une explication rationnelle). Là encore, tout réside dans l'ambiance. Par exemple, une séance de spiritisme peut être angoissante et effrayante sans pour autant qu'il se passe quelque chose de réellement surnaturel. Voilà encore une raison qui destine Maléfices, selon moi, à des joueurs expérimentés (et intelligents, donc pas des utilisateurs de X-Card... hop, un petit tacle en passant, c'est de bonne guerre). 
Enfin, deux scénarios (Le Marchand de Jouets et Rêveurs éveillés) complètement l'ensemble. Ces derniers sont très complets, avec de nombreuses notes destinées au MJ, des plans et même une chronologie complète à part. 

Au final, voilà un excellent jeu, au cadre original et au système agréable (renforcé par le tarot), mais qui s'avère onéreux et d'une approche sans doute un peu complexe (paradoxalement, malgré la simplicité de ses règles) pour des débutants. En effet, le jeu privilégiant l'ambiance et l'interprétation des personnages (qui participent même au narratif), cela demande un minimum d'aisance. 
Une version fort jolie, apportant une nouvelle utilisation du tarot, mais qui ne s'avère pas forcément indispensable si vous avez déjà la première. 









Comparatif avec l'édition en boîte datant des années 80.

Contenu de la première édition. 

Tarot de l'édition 2023.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Le système de jeu.
  • L'utilisation du tarot.
  • L'ambiance.
  • La description de la Belle Époque.

  • Le prix cumulé de tous les éléments séparés.
  • La narration partagée et l'accent mis sur le RP, qui demandent une certaine expérience et une grande intelligence de jeu (ça ne constitue pas un point négatif en soi, au contraire, mais ça peut être une difficulté pour certains).
  • L'aspect esthétique du nouveau tarot.

Spawn : Simonie
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Retour sur Spawn : Simonie, un comic à la sauce gauloise.

Depuis près de 2000 ans, de nombreuses organisations tentent de mettre la main sur les lambeaux d'une tuniques sacrée possédant un pouvoir immense. Ces morceaux d'étoffe permettent notamment de convoquer un Hellspawn, autrement dit un puissant guerrier des Enfers.
À Paris, de nos jours, d'étranges expériences ont lieu dans un laboratoire secret. Il se murmure que des scientifiques, protégés par les plus hautes autorités, se livreraient à d'obscures manipulations. Pour le commissaire Losfeld de la DST commence alors une lente descente dans l'occulte qui le conduira à faire équipe avec un Cardinal et... à rencontrer Spawn lui-même.

Spawn : Simonie est une courte histoire indépendante (sortie en 2004) confiée aux bons soins d'une équipe 100 % française. Le pitch de départ est signé Jean-François Porcherot, le scénario est l'œuvre d'Alex Nikolavitch et le tout est supervisé, à l'époque, par Thierry Mornet.
L'on peut regretter la brièveté du récit et un scénario qui n'est pas sans faiblesses (personnages traités un peu superficiellement, affrontement final vite expédié), toutefois, l'auteur parvient tout de même à nous faire sourire grâce à des dialogues bien ciselés. Le fameux commissaire, aux réparties souvent drôles, aurait d'ailleurs mérité d'être creusé. Mais la force de cette œuvre tient surtout dans son aspect graphique.





En effet, aux dessins l'on retrouve Aleksi Briclot, un artiste talentueux qui a notamment signé diverses illustrations pour des sets de cartes Magic. Les habitués des productions Marvel ont déjà pu admirer également son travail sur les covers de New Avengers ou de Annihilation : Conquest. Pour ce passage dans l'univers de McFarlane, il est peu de dire qu'un soin particulier a été apporté aux planches. C'est souvent impressionnant, avec un Spawn plus esthétique que jamais et une belle représentation de Paris. La colorisation, cependant, s'avère parfois trop saturée, ce qui est certainement voulu mais nuit quelque peu aux dessins. L'ensemble reste toutefois agréable à lire.

Semic, à l'époque, a soigné cette publication proposant hardcover, grand format et papier glacé. Du coup le format lorgne sur le standard européen, ce qui n'est pas sans une certaine logique (l'idée de personnages américains laissés entre les mains d'une équipe européenne peut d'ailleurs faire penser à la collection Marvel Transatlantique).

Un Spawn intéressant surtout pour son impact visuel. 





+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Une atmosphère étouffante et violente, essentiellement due à un style graphique fort efficace.


  • Des personnages manquant de profondeur.
Entre les bisous et les balles
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Depuis quelques jours maintenant, l’on peut voir sur les réseaux sociaux des gens qui simplifient, manipulent, aboient des ordres et décernent des prix de respectabilité. Du syndicat de la magistrature, qui devrait pourtant être neutre à défaut d’être juste, aux plus ignares et incultes des youtubeurs, sans parler de l’immense majorité des médias, tous veulent se donner un rôle héroïque en luttant contre une menace qu’ils ont eux-mêmes inventée.

On ne peut devenir un héros en mentant et en bafouant la volonté du peuple.
On ne peut devenir un héros en manipulant et en piétinant les plus nobles valeurs.

Je ne crois plus à la politique depuis longtemps.
Je ne crois pas que le RN pourra nous sortir des ténèbres dans lesquelles des décennies de compromissions politiciennes nous ont plongés.
Mais je sais que ces gens ne sont pas des fascistes ou une menace pour la République.
Ils se présentent aux élections, ils respectent la loi, ils ne tiennent, jamais, aucun propos racistes, ils incarnent simplement, pour l’immense majorité des gens qui souffrent, l’espoir d’un retour à la normale.

Et quelle est-elle cette normalité ?
Rien de plus que la justice, la sécurité, le respect, la tranquillité.
L’espoir pour nos proches.

Est-ce fasciste de vouloir que les criminels soient condamnés et mis hors d’état de nuire ?
Est-ce raciste de vouloir que nos enfants ne risquent pas d’être égorgés en se rendant à une fête de village ?

J’ignore ce que demain nous réserve. J’espère que cette guerre civile que je sens venir depuis des années n’aura pas lieu. Mais ce qu’est devenu ce pays me désespère. Même si le RN l’emporte, que va-t-il se passer ? Des hordes de sauvages, soutenus par les médias et les juges qui sont censés les modérer, vont saccager ce qu’il reste du pays. Le futur gouvernement et la nouvelle assemblée, même animés de bonnes intentions, ne pourront modifier des lois qui se décident à Bruxelles. 

Notre salut passe par la sortie de l’Union Européenne, cette entité technocratique qui méprise les peuples dont elle est issue et qui ne nous a apporté que de la déchéance et du malheur. 
Il faut sortir également de l’OTAN, ce bras armé des États-Unis, qui nous pousse sans cesse vers la guerre et devient la cause de ce qu’il est censé éviter. 
Il faut sortir de l’euro pour retrouver une indépendance au niveau de notre politique économique, qui détermine tout le reste.
Et tout cela a très peu de chance d’arriver, car à force de propagande, de lavage de cerveaux, de menaces, un système corrompu a fait passer les pires saloperies pour des monuments indéboulonnables.

Cette société est devenue folle.
Non parce que la majorité des gens sont fous, mais parce que nous avons laissé les médias imposer le saugrenu, le mensonge, le délire et la haine. Nous avons laissé une minorité de criminels faire la loi dans nos rues, puis nos écoles. Nous avons laissé une minorité de fanatiques déments nous expliquer que la grammaire était le fer de lance d’un odieux complot patriarcal. Nous avons laissé des élus du peuple mener une politique que le peuple ne désirait pas. Nous avons délégué notre souveraineté à des structures étrangères technocratiques et cruelles. Nous avons laissé des ministres intimer l’ordre à notre police de ne plus réagir et de ne plus poursuivre les criminels. 

Nous avons cru que nous pouvions nous vautrer dans le confort et que tout irait bien.
Mais ce n’est pas ça la réalité. Ce n’est pas ça la vie. 
Si l’on ne se bat pas pour ce qui est important et noble, alors, les choses importantes et nobles disparaissent. Elles sont englouties par des gens sans scrupules, qui ne respectent que la force.

Je ne dis pas qu’il ne faut être que force. Toute quête, collective ou personnelle, est une quête de l’équilibre, de l’harmonie. Et entre le guerrier implacable et le bisounours naïf, il y a certainement, quelque part, l’être humain idéal. Il se cache en chacun de nous. Le fait qu’il survienne ou non dépend de nos décisions, de ce que nous faisons.
Car les gens ne doivent pas être jugés sur ce qu’ils sont, mais ce qu’ils font.
Ce sont les actes, la manière d’agir, qui définissent la noblesse et séparent le citoyen respectable du scélérat.

Qui ment ? Qui saccage tout dans nos rues ? Qui arrache des drapeaux français en terre de France ?
Qui soutient des organisations terroristes ? Qui veut désarmer la police ? Qui pense qu’être Blanc est un crime héréditaire ? 
Ces hordes fascistes que tous les bien-pensants souhaitent combattre, elles ne viennent pas d’une droite nationale raisonnable et apaisée, mais d’une gauche ivre de ses dogmes et prête aux pires crimes pour faire taire ses opposants et ce peuple dont elle ne veut plus entendre la voix et dont elle fait semblant de ne pas voir le sang.

Je pense sincèrement que le bon sens et l’humanisme se trouvent aujourd’hui dans une droite qui demeure le seul rempart au néant wokiste dans lequel s’est engouffrée la gauche française. 
Cela ne veut pas dire que toutes les valeurs mises en avant doivent être de droite. Il existe une gauche ancienne, une gauche hugolienne, qui se souciait du peuple avant de se soucier de symboles ou d’idéologie. Cette gauche-là devra renaître un jour. Mais elle n’existe plus aujourd’hui.

Défendre sa propre culture, vouloir que sa famille soit en sécurité, espérer que le citoyen honnête soit plus respecté que le criminel, ce n’est ni de droite ni de gauche. C’est la normalité. Et jamais je n’aurais cru vivre un jour dans un pays où il me faut me battre pour la normalité. 
Encore une fois, je le répète, il n’y a pas un problème de race en France. Il y a un problème de comportement. Ne pas accepter d’être brutalisé ou assassiné n’a jamais fait d’un brave homme un ignoble fasciste. 

Nous devons trouver, en tant qu’individus mais aussi en tant que peuple, un juste équilibre entre la fermeté, qui ne doit pas être inhumaine, et la tolérance, qui ne doit pas être sans limite.
Il n’existe pas de racisme de masse en France. N’importe quel Blanc à peu près sensé préférera être le voisin d’un Noir sympa et honnête plutôt que d’un Blanc qui ne respecte rien ni personne.
La valeur d’un homme ou d’une femme ne réside pas dans ses origines, sa couleur, son orientation sexuelle ou n’importe quelle autre caractéristique non choisie. Elle réside dans ses actes. 
Nous sommes ce que nous faisons.

À nous d’être respectables. Même quand parfois nous avons envie de ne plus l’être.
Ça veut dire ne plus accepter l’injustice, ne plus accepter la maltraitance des nôtres (par les gangs, les médias et les tribunaux), ne plus accepter des gouvernements qui nous méprisent, ne plus accepter de raser les murs.
Ça veut dire aussi canaliser notre colère, ne pas répondre à l’injustice par une injustice plus grande encore, cibler les criminels et leurs soutiens, ne pas s’en prendre à ceux qui respectent ce pays et son peuple. Car, quel que soit la consonance de leur prénom, s’ils partagent nos valeurs, ce sont alors nos frères.

Entre les balles et les bisous, il y a une voie modérée, honnête, humaine, qui manie la force mais n’oublie pas la bienveillance. C’est cela qu’il nous faut imposer en France si l’on veut préserver un avenir pour nos enfants et une certaine respectabilité pour ce pays devenu l’ombre de lui-même.
Mais expliquer tout cela (et encore, sans rentrer dans les détails), c’est long, c’est compliqué, ça demande un peu plus d’engagement et de subtilité que de hurler un slogan et de séparer le monde entre « gentils » et « méchants ». 

Soyez prudents mes amis, ceux qui simplifient les situations complexes ne le font jamais pour votre bien.
Que la sagesse et les dieux éclairent vos pas.


Le peuple donne son sang et son argent, moyennant quoi on le mène.
Victor Hugo

Écho #41 : Harry Potter - Le Guide Ultime
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Gros plan sur un ouvrage sorti il y a quelques mois et consacré à la célèbre saga de J.K. Rowling.

Harry Potter - Le Guide Ultime mérite bien son nom. Ce livre de plus de 200 pages fait le tour de l'univers des magiciens grâce à un découpage en sept parties consacrées aux sorciers célèbres, aux sports, activités et événements, aux lieux envoûtants, à Poudlard, aux enchantements, à l'administration et, enfin, aux animaux et créatures.

Entre encyclopédie et artbook, l'ouvrage édité par Gallimard s'avère particulièrement soigné et très abouti esthétiquement. Tout cela est coloré, bien illustré et suffisamment dense et riche pour intéresser fans ou novices.

Hardcover, 23,5 x 27,5 cm, 35 euros.

                                                          







                                                                                                                                  

                                   
Logical Tears 2.0 : podcast et concert
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Logical Tears
revient très fort cette année avec une nouvelle formation et des titres qui sentent toujours bon la coldwave sombre et mélodique !

Ce n'est pas l'actu qui manque pour la formation composée maintenant de Noctule H. et O. Scar, ce dernier incarnant la nouvelle voix de cette évolution 2.0. 

Tout d'abord, si vous voulez découvrir le groupe, nous vous invitons à écouter le podcast Talents d'ici, de RCF Radio, qui leur est consacré.

Et si vous voulez passer à l'étape suivante et vous prendre du bon son live dans les oreilles, un concert est prévu le 29 juin à La Chaoué, à Metz (à 20h30) !

Outre Logical Tears, vous pourrez retrouver ce jour-là les tout aussi excellents Hanging Gardens.

Alors, ce n'est pas un bon programme ça ? Si vous aviez prévu quelque chose le samedi 29 (mariage, rendez-vous galant, déménagement du beau-frère...), annulez tout, quitte à vous brouiller avec votre famille et vos voisins ! Car dans quelques années, quand vos enfants, les yeux humides d'espoir et d'émotion, vous demanderons ce que vous faisiez quand les légendaires Logical Tears 2.0 et Hanging Gardens ont retourné La Chaouée, vous pourrez répondre, avec fierté et nostalgie : "J'y étais gamin... oh oui, j'y étais !"


Vous pouvez également retrouver les albums de ces groupes sur leur bandcamp :

Logical Tears        /       Hanging Gardens



Bob Morane - Intégrale, nouvelle série et albums divers
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Dernière série en date, toujours en cours chez Soleil.


Le point sur les différentes séries Bob Morane en BD.

Après avoir vu les romans , la collection Tout Bob Morane, le magazine ainsi que l'un des reboots, nous terminons ce vaste tour d'horizon consacré au célèbre aventurier avec les adaptations en bande dessinée. Et vous allez voir, ce n'est pas toujours facile de s'y retrouver.

L'intégrale en 17 tomes.
Tout d'abord, logiquement, l'on peut citer l'intégrale en 17 tomes, publiée par Le Lombard. Tous les récits rassemblés ici sont (malheureusement) scénarisés par Henri Vernes lui-même (on ne revient pas ici sur les nombreuses tares de cet auteur, cf. articles cités plus haut, notamment ceux consacrés aux romans et au premier reboot). Il s'agit parfois d'histoires originales, mais le plus souvent, ce sont des adaptations tirées des romans. Il existe plusieurs périodes, bien différentes graphiquement (cf. photos en fin d'article). Les premiers albums sont dessinés par Dino Attanasio, dans un style assez désuet mais qui a son charme. Gérald Forton prend ensuite le relais, avec un graphisme toujours très classique mais bien plus moderne. La période William Vance ouvre la voie à un style plus réaliste et mature qui va se poursuivre avec l'arrivée de Coria
Chaque tome contient un rédactionnel et divers bonus revenant sur la création de ces BD et le parcours des auteurs. Bien que 78 récits soient compilés dans cette intégrale, elle ne reprend cependant pas tous les albums de Bob Morane.

Dans les publications récentes, l'on peut citer le premier reboot (dénoncé à tort par Vernes), Bob Morane - Renaissance, qui comprend deux tomes de bonne qualité (toujours publiés par Le Lombard). 
Plus récemment, une nouvelle série a été lancée chez Soleil. Le scénario est signé Christophe bec & Corbeyran, les dessins sont de Paolo Grella et la colorisation de Sébastien Gérard. Deux tomes sont disponibles à ce jour (Les 100 démons de l'Ombre Jaune et Les Prisonniers du Temps). Cette fois, cette suite a été adoubée par Vernes. Il faut dire que l'on revient à de l'aventure exotique et mouvementée. Ceci dit, c'est particulièrement bien écrit. Normal, dès que Vernes ne fout pas son nez dans le scénario, ça monte en qualité. Ici, l'on découvre Bob et son éternel comparse, Bill Ballantine, en pleine guerre d'Indochine. Ils vont notamment être confrontés à des jeunes femmes particulièrement habiles au sabre.
Outre les dessins très réussis et soignés, notons que le scénario comprend des scènes qui parviennent à humaniser les personnages et à leur donner une certaine épaisseur (Bill hésitant à sauter en parachute, par exemple). Le genre de scènes dans lesquelles Vernes estime qu'il ne se passe "rien" mais qui sont en réalité cruciales pour donner du relief et de l'intérêt à l'action pure. Et en plus, Bill s'exprime enfin normalement et non comme un demeuré inculte. 
Bref, une nouvelle série plutôt prometteuse et agréable.

Même si la narration est bien plus subtile sans Vernes, le lecteur aura sa dose d'action.


A priori, l'on pourrait penser que l'on a fait le tour avec l'intégrale et ces deux nouvelles séries... eh bien non. Il reste des titres chez différents éditeurs. Et les formats sont aussi inégaux que la qualité.
L'on peut citer tout d'abord un cycle Ananké en trois tomes, publiés chez... trois éditeurs différents. Les Murailles d'Ananké, Les Périls d'Ananké et Les Caves d'Ananké sont respectivement sortis (en 2004 et 2015) aux éditions Ananké, Miklo et L'Âge d'Or. Ces titres sont scénarisés par Vernes (aïe !) et dessinés par Frank Leclercq. Le style est très cartoony et enfantin (cf. image ci-contre). 

Ce n'est pas fini ! L'on trouve encore des albums chez divers éditeurs, comme Les Mangeurs d'Âmes chez Loup ou encore Objectif Equus (couverture souple, noir & blanc) chez Hibou. Tous ces albums, à l'instar du suivant, sont souvent dessinés par Forton mais sont clairement en dessous de ce que l'illustrateur a pu réaliser par le passé. Dans l'Ombre du Cartel, publié par les éditions Joe (encore un autre éditeur !), en est un exemple criant. S'il existe une version "luxe" de l'album, avec un cahier de bonus et un tiré à part, les planches sont proprement hideuses.

De nombreux formats et dos différents, le cauchemar des collectionneurs.

Ajoutons à cela des rééditions par d'improbables nouveaux éditeurs (Les Tours de Cristal, édité par Récréabull ; La Couronne de Golconde, chez Parallax...) et l'on constatera aisément que le parcours éditorial de Morane est plutôt chaotique. Mais peut-on reprocher à un tel bourlingueur de ne pas se cantonner à une seule maison ? Les différences de format devraient d'ailleurs faire grimacer les complétistes un peu pointilleux sur l'aspect de leur bibliothèque. Et pour peu que vous ayez commencé votre collection, à l'époque, avec les 16/22 de Dargaud, ça n'arrangera rien ! 

En conclusion, disons que les albums quelque peu "à part" sont loin d'être indispensables. L'intégrale permet déjà de découvrir l'essentiel de Morane en BD et les nouvelles séries (le reboot abandonné ainsi que la dernière série chez Soleil, apparemment toujours en cours) apportent un vent de fraîcheur (et de compétences) bienvenu. Souhaitons à cette légende de la pop culture d'enfin trouver les auteurs qu'elle mérite !


Extrait de la nouvelle série, chez Soleil.

Extrait de l'album Dans l'Ombre du Cartel. Ça pique les yeux !

Extrait de Objectif Equus.

Bob Morane par Dino Attanasio.

Bob Morane par Gérald Forton (à sa grande époque).

Bob Morane par William Vance.

Bob Morane par Coria.

Écho #40 : Lovecraft... encore
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Une nouvelle publication regroupant l'essentiel des écrits de Lovecraft.

Cet ouvrage, grand format et plutôt luxueux d'aspect, est publié par Bragelonne. Papier de qualité, belles illustrations (16 pages en tout), hardcover (à l'aspect tout de même fort aride), tout cela est soigné. En ce qui concerne le contenu, l'on retrouve 49 nouvelles centrées essentiellement sur le mythe de Cthulhu, plus quelques textes explorant les Contrées du Rêve
La sélection est pertinente, certes il ne s'agit pas là d'une intégrale exhaustive (comme celle publiée par Robert Laffont), mais pour qui s'intéresse au panthéon développé par Lovecraft, c'est bien suffisant.

Le gros frein concernant l'achat provient du prix, très élevé (85 euros !!). Or, un tel ouvrage collector se destine plutôt aux lecteurs connaissant déjà Lovecraft et son mythe (on dépense rarement une telle somme pour un "test"). C'est là que le problème du public visé se pose.  
Car, au final, quand on connaît déjà bien l'œuvre de l'auteur, que peut apporter cette nouvelle édition ? Le seul bonus réside dans les illustrations, certes jolies, certes dans un format respectable, mais qui se limitent tout de même à 16 pages. 
Or, est-ce que 16 pages d'illustrations valent 85 euros quand on a déjà (parfois sous plusieurs formes) les nouvelles rassemblées ici ? Non. Fin du dilemme.

Notons, pour être complet, que Bragelonne a décidé, tout comme la Bibliothèque des Classiques, de présenter ces textes sous la forme de deux colonnes par page. Enfin, soulignons le fait que, malgré son côté imposant, l'ouvrage reste assez léger et peut donc aussi être lu (certains collectors étant plus des "bibelots" que des livres dont les pages sont destinées à être réellement parcourues). 

Joli mais vraiment trop cher.