Weavers, de Spurrier & Burnett
Publié le
5.11.17
Par
Vance
Cet automne, Ankama propose aux lecteurs français une publication de Boom Studios signée Simon Spurrier, un nom qui doit forcément titiller certains de nos lecteurs (l'artiste britannique, après avoir fait ses classes sur Judge Dredd, a en effet participé à plusieurs séries Marvel, dont X-Men Legacy et surtout X-Force ; d'autres le connaissent peut-être pour ses add-ons de Crossed).
Pour Weavers, l'auteur quitte (mais pas tant que ça, finalement) l'univers super-héroïque pour élaborer une histoire sombre, un polar glauque sur fond de guerre des gangs mais agrémenté d'un élément fantastique non négligeable. On suit en effet le cheminement de Sid, un jeune homme dont on ne sait pas grand-chose au départ et qui vient de rejoindre le clan des Weavers, une organisation régnant d'une main de fer sur le crime de la côte Est, une position dominante contestée par une mafia russe aux dents longues.
Cependant ces derniers ont fort à faire car, malgré leurs méthodes expéditives, ils ne peuvent pas grand-chose face aux Weavers qui disposent de pouvoirs terrifiants conférés par l'ingestion d'une... araignée mutée. Sid se retrouve donc plongé dans ce conflit gangrené par un attentat à la bombe qui a éliminé leur numéro 2, un attentat dont les causes lui tiennent particulièrement à cœur car, dans son ancienne vie, il y avait survécu par miracle. Disposant des capacités prodigieuses (mais encore incontrôlées) procurées par son hôte arachnide, il va ainsi mener sa propre enquête pour trouver les assassins tout en essayant de faire profil bas - car il est quasiment impossible d'aller outre la loyauté imposée par ces bestioles qui finissent par ronger votre âme...
En débutant la lecture sur les pas de ce Sid dont le lecteur ne connaît finalement rien (subodorant ainsi, à raison, qu'une sous-intrigue tendra à développer son passé et que celui-ci aura forcément un lien avec l'enquête qu'il mène), on ne peut qu'être interpellé par les mystères entourant cette organisation du crime un peu spéciale dont les rouages seront petit à petit dévoilés tout au long de l'initiation brutale du héros, et notamment les contreparties de l'adhésion à un tel clan, qui vous fait littéralement entrer dans un réseau serré et vous fait agir uniquement en fonction des intérêts communs - c'est sans aucun doute cette partie qui rend le récit plus riche que d'autres puisque les protagonistes ne peuvent que difficilement agir par eux-mêmes, dominés par une forme de conscience collective primant sur le reste. Toutes ces zones d'ombre seront ainsi patiemment levées avec habileté sur un tempo très proche d'un thriller.
Spurrier n'évite pas les scènes violentes et/ou gore, bien aidé par la colorisation fortement axée sur le rouge et le noir. En revanche, les graphismes eux-mêmes, signés Dylan Burnett, peinent à convaincre, avec des silhouettes grossièrement dessinées, des visages mal définis (on finit par distinguer les uns des autres par un trait particulier, heureusement, comme l'arête d'un nez ou un pansement bien placé) et des planches souvent brouillonnes dès que l'action s'emballe. L'utilisation des capacités spéciales des Weavers demeure ainsi assez frustrante et on finit par ne plus savoir qui se bat contre qui.
Au final, un album plaisant qui sait entretenir le suspense et ménager quelques rebondissements de bon aloi jusqu'à un finale satisfaisant. On est tout de même loin de "l'horreur lovecraftienne" vantée en quatrième de couverture, soyons sérieux, toutefois l'aspect "drame mafieux" est particulièrement bien rendu, avec une ambiance assez proche des Promesses de l'ombre de Cronenberg.
Pour Weavers, l'auteur quitte (mais pas tant que ça, finalement) l'univers super-héroïque pour élaborer une histoire sombre, un polar glauque sur fond de guerre des gangs mais agrémenté d'un élément fantastique non négligeable. On suit en effet le cheminement de Sid, un jeune homme dont on ne sait pas grand-chose au départ et qui vient de rejoindre le clan des Weavers, une organisation régnant d'une main de fer sur le crime de la côte Est, une position dominante contestée par une mafia russe aux dents longues.
Cependant ces derniers ont fort à faire car, malgré leurs méthodes expéditives, ils ne peuvent pas grand-chose face aux Weavers qui disposent de pouvoirs terrifiants conférés par l'ingestion d'une... araignée mutée. Sid se retrouve donc plongé dans ce conflit gangrené par un attentat à la bombe qui a éliminé leur numéro 2, un attentat dont les causes lui tiennent particulièrement à cœur car, dans son ancienne vie, il y avait survécu par miracle. Disposant des capacités prodigieuses (mais encore incontrôlées) procurées par son hôte arachnide, il va ainsi mener sa propre enquête pour trouver les assassins tout en essayant de faire profil bas - car il est quasiment impossible d'aller outre la loyauté imposée par ces bestioles qui finissent par ronger votre âme...
En débutant la lecture sur les pas de ce Sid dont le lecteur ne connaît finalement rien (subodorant ainsi, à raison, qu'une sous-intrigue tendra à développer son passé et que celui-ci aura forcément un lien avec l'enquête qu'il mène), on ne peut qu'être interpellé par les mystères entourant cette organisation du crime un peu spéciale dont les rouages seront petit à petit dévoilés tout au long de l'initiation brutale du héros, et notamment les contreparties de l'adhésion à un tel clan, qui vous fait littéralement entrer dans un réseau serré et vous fait agir uniquement en fonction des intérêts communs - c'est sans aucun doute cette partie qui rend le récit plus riche que d'autres puisque les protagonistes ne peuvent que difficilement agir par eux-mêmes, dominés par une forme de conscience collective primant sur le reste. Toutes ces zones d'ombre seront ainsi patiemment levées avec habileté sur un tempo très proche d'un thriller.
Spurrier n'évite pas les scènes violentes et/ou gore, bien aidé par la colorisation fortement axée sur le rouge et le noir. En revanche, les graphismes eux-mêmes, signés Dylan Burnett, peinent à convaincre, avec des silhouettes grossièrement dessinées, des visages mal définis (on finit par distinguer les uns des autres par un trait particulier, heureusement, comme l'arête d'un nez ou un pansement bien placé) et des planches souvent brouillonnes dès que l'action s'emballe. L'utilisation des capacités spéciales des Weavers demeure ainsi assez frustrante et on finit par ne plus savoir qui se bat contre qui.
Au final, un album plaisant qui sait entretenir le suspense et ménager quelques rebondissements de bon aloi jusqu'à un finale satisfaisant. On est tout de même loin de "l'horreur lovecraftienne" vantée en quatrième de couverture, soyons sérieux, toutefois l'aspect "drame mafieux" est particulièrement bien rendu, avec une ambiance assez proche des Promesses de l'ombre de Cronenberg.
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