Accours vers nous, Prince de l'espace, viens vite, viens nous aider, viens défendre notre terre, elle est en dangeeer, l'ennemi héréditaire, veut nous écraseeeer...
Si vous avez la quarantaine, vous avez certainement déjà fredonné ce générique, et surtout, vous suiviez très probablement les aventures d'Actarus étant petit. Eh bien réjouissez-vous, car l'on évoque aujourd'hui le plus célèbre des mechas, Goldorak !

Goldorak, Go !
Les forces de Véga, les bastons de robots, Alcor, Vénusia, Minos, Hydargos... toute une époque qui aura été marquée par ce fantastique dessin animé japonais qui a connu un énorme succès en France dès sa première diffusion sur Antenne 2 en 1978. Bon, en même temps, quand il n'y a que trois chaînes de télévision, tout ce qui passe connaît un énorme succès. Mais si cet anime a quelque peu vieilli de nos jours, il contient aussi certaines incohérences et étrangetés.
L'une d'elle est même devenue l'objet de théories sérieuses ou comiques : pourquoi le siège d'Actarus fait-il un tour sur lui-même lorsqu'il se place dans le deuxième poste de commande, avant l'éjection ? À l'époque, les scénaristes et dessinateurs ne s'emmerdaient pas avec ce genre de considérations. C'est classe alors on le fait ! Et c'est tout.
Évoquons la manière de piloter d'Actarus. Pourquoi est-ce qu'il se sent obligé de dire à voix haute tout ce qu'il fait ? Fulguro-poing ! Puluvonium ! Hastéro-hache ! Si encore c'était des commandes vocales, mais non, on voit bien qu'il enfonce des boutons ou hoche des manettes. C'est juste qu'il se la pète en fait. Essayez de conduire comme ça la prochaine fois que vous faites un trajet en bagnole. Vous hurlez tout ce que vous faites : Clignotant ! Rétrogradaaage ! Ça devrait grandement impressionner vos passagers.
Mais surtout, le point le plus illogique de la série, c'est la façon dont les généraux de Véga gèrent l'invasion, enfin, la tentative d'invasion de la Terre. Pourquoi diable est-ce qu'ils n'envoient pas les golgoths et antéraks en même temps ?? Même sans avoir fait West Point, c'est un peu connu comme stratégie militaire : c'est plus efficace d'envoyer tous les soldats en même temps plutôt que de les laisser se faire buter un par un. Du coup, pour un gars qui s'appelle le "Grand Stratéguerre", au niveau de la pertinence des décisions, ça fait plus penser à François Pignon qu'à Napoléon.
En ce qui concerne les dialogues, là aussi l'on peut trouver quelques perles. Par exemple cette citation du professeur Procyon : "Au festin de l'amitié, chacun peut trouver sa pitance, mais au festin des loups, il n'y a pas de dessert." Il s'agit là d'une citation Canada Dry. À première vue, ça a l'air intelligent et bien tourné, mais en fait, c'est complètement naze. D'abord, qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ? Que lorsque l'on est avec des amis, ça se passe mieux que si l'on fréquente des trous du cul ? C'est bien de le préciser. Tiens, d'ailleurs, boire un milk-shake à la vanille, c'est mieux que de sauter cul nu sur un cactus. Donc, le fond n'est pas très intéressant, mais la forme est encore pire. La première partie, ça va (au festin de l'amitié, tu manges), mais la seconde est débile. Si encore ils avaient tourné ça de manière un peu dramatique, du genre "les loups se dévorent entre eux" ou un truc comme ça, mais non. Le mec prend un ton emphatique pour annoncer qu'au festin des loups, ben... tu manges aussi, t'as l'entrée, le plat, juste t'es privé de tiramisu. Bon ben ça va, il y a moyen de s'en remettre quand même.
Évidemment, il ne faut pas prendre ça trop au sérieux, on se moque gentiment mais cette série restera culte pour avoir illuminé la jeunesse de bon nombre de gamins. Et il faut reconnaître qu'en plus de la baston, elle comprenait aussi des moments d'émotion et des subtilités qui la rendaient pas si manichéenne que l'on aurait pu le penser.
Pour ceux qui souhaiteraient découvrir Goldorak en manga, c'est par ici.
Miaw !

Les différents mechas des séries créées par Go Nagai.