Toxin : la relève des symbiotes
Publié le
30.9.19
Par
Nolt
Dans la famille des symbiotes Marvel, nous vous présentons Toxin.
On entend parler pour la première fois de Toxin et de son hôte, Patrick Mulligan, dans la saga A child is born, publiée en France en 2005 dans le Spider-Man Hors Série #18. L'histoire est dessinée par Clayton Crain (qui a œuvré, entre autres, sur Ghost Rider) et elle nous conte l'affrontement entre Venom et Carnage qui se disputent leur nouvelle progéniture. Il faut savoir que le système de reproduction est beaucoup moins fun chez les symbiotes que chez les humains, mais disons que Carnage est plus ou moins le "père" de Toxin, alors que Venom est son "grand-père". Le petit Toxin est ainsi le 1000ème symbiote de la lignée (il en existe un paquet de ses saloperies-là, heureusement, ils ne sévissent pas tous sur la Terre-616).
Le personnage va avoir droit par la suite à sa propre mini-série de six épisodes, intitulée The devil you know. Le récit a été publié en VF dans le tome #6 des 100% Marvel consacrés à Spider-Man (le Tisseur jouant un rôle non négligeable dans cette histoire en tant que "mentor" de Mulligan). Cette fois, c'est Darick Robertson (Nick Fury, The Boys) qui est aux crayons, alors que le scénario est écrit par Peter Milligan. Malheureusement, sauf coup de chance, le comic est vendu aujourd'hui d'occasion à des prix relativement élevés.
Mais voyons un peu de quoi il retourne.
On le sait, les symbiotes ont tendance à se comporter violemment, pourtant, leur attitude dépend en grande partie de la personnalité de leurs hôtes. Venom a ainsi, pendant un temps, été plus un anti-héros qu'un véritable "vilain". De son côté, Carnage, boosté par son serial-killer d'hôte, a vite donné libre cours à une folie meurtrière assez épouvantable. Pour Toxin, c'est très différent. Essentiellement parce que son hôte est un brave type, flic de surcroît, du nom de Patrick Mulligan.
Toxin se range donc du côté des Héros, non sans quelques conséquences malheureuses sur la vie de Mulligan. Celui-ci doit notamment abandonner sa femme et sa petite fille afin de les préserver. Mais surtout, un symbiote ne se contrôle pas comme la première Twingo venue et, plus que d'une symbiose harmonieuse et pacifique, il s'agit, entre le parasite extraterrestre et l'humain, d'une cohabitation agitée, faite de compromis et d'âpres négociations, ce qui va donner tout son sel au récit.
Les deux êtres sont liés, ils ont besoin l'un de l'autre, mais sont loin d'être les meilleurs amis du monde. Et si Toxin aide Mulligan lorsqu'il s'agit de mettre une raclée à un Razorfist (cf. la scène #9 de notre Bêtisier Marvel), il exige en retour des plages horaires où il sera "seul aux commandes" et pourra agir à sa guise. Et on se doute bien que ce n'est pas pour aller se balader bien gentiment dans Central Park ou manger des crêpes...
Si être un super-héros n'est pas toujours facile, rarement surhumain aura eu à endurer plus que Patrick Mulligan. Outre les sacrifices personnels qu'il a su s'imposer, la présence en lui d'une entité particulièrement envahissante le plonge presque aux limites de la folie. Il songera même un temps au suicide. Cela en fait un personnage complexe et attachant, non dénué d'ailleurs d'un humour noir propre à la confrontation entre ses deux personnalités opposées.
Le côté sombre de cette mini-série est encore rehaussé par le choix de l'adversaire principal de Toxin, à savoir Razorfist, qui se révèle ici relativement inquiétant et, surtout, très violent. Les scènes sanglantes sont d'ailleurs nombreuses, même si le choix des plans et la colorisation parviennent à éviter qu'elles ne soient trop gore.
Graphiquement, si Robertson ne s'en sort pas trop mal avec les personnages costumés, ce n'est pas vraiment son meilleur travail en ce qui concerne les visages et les décors, quelque peu simplistes voire même parfois malhabiles. Les scènes d'action, souvent bien glauques, sont par contre bien plus réussies.
En résumé, voilà donc un comic bien écrit et plutôt haletant, disposant en prime d'un personnage principal réussi, au fort potentiel. Il est d'ailleurs un peu dommage qu'il n'ait pas été plus employé depuis par la Maison des Idées, même si l'on ne doute pas qu'il fera son retour un jour.
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