The Open House
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Et si quelqu'un s'était introduit chez vous ? C'est le point de départ de The Open House.

On ne peut pas se protéger de ce qui est déjà à l'intérieur. Voilà en gros l'accroche de ce film, réalisé par Suzanne Coote et Matt Angel, qui signent également le scénario. Enfin, l'absence de scénario.
Tout commence lorsque Logan, ado hanté par la mort accidentelle de son père, emménage avec sa mère, Naomi, dans une belle demeure appartenant à sa tantine. La maison est située dans un coin paumé et, particularité du lieu, tous les dimanches, Naomi et son fiston doivent débarrasser le plancher pour laisser la place à des visites d'éventuels acheteurs. Très vite cependant, des événements étranges vont attirer l'attention de la petite famille. Quelqu'un semble en effet s'être introduit chez eux...

Bon, sur le principe, c'est classique mais plutôt sympa. D'ailleurs, l'atmosphère inquiétante est plutôt bien installée, avec des fausses pistes, des scènes tendues et des personnages finalement attachants. Le problème vient de la conclusion de cette histoire. Qui n'a en réalité pas de fin.
Alors, certains peuvent estimer que ce qui suit est un "spoiler", mais on vous assure que non, ça ne gâchera rien du tout. Il n'y a rien à gâcher, ou plutôt, c'est la fin en elle-même qui gâche tout. Le film se termine sur la pire fin possible : il y a bien un tueur, mais on ne sait pas qui il est, d'où il sort, ce qu'il voulait, on ne verra même jamais sa trogne.
En fait, c'est si maladroit sur la forme que l'on a l'impression d'un premier jet de scénario écrit pas un auteur amateur. Les portes "ouvertes" ne sont pas "refermées" (comprenez par là que les espèces de sous-intrigues ne sont pas résolues), on ne sait pas qui fait quoi, ni pourquoi, et l'on a un peu l'impression d'avoir perdu son temps à regarder un machin incompréhensible.

Tiens, je n'ai plus d'eau chaude. Que faire ? Oh, je sais ! Je vais aller relancer la chaudière dans cette cave sombre et sinistre dont j'ignore tout.
Voyons, de quoi ai-je besoin ? Je pense qu'une serviette et une lampe-torche feront l'affaire ! Et encore, pour la serviette, je ne suis même pas sûre.

Pourtant, avec un effort minimum au niveau de l'écriture (et terminer ce que l'on développe, ce n'est pas trop demander), l'on était prêt à embarquer dans le truc, voire même à passer sous silence les scènes maladroites frôlant le ridicule, comme la mère qui va rallumer la chaudière dans une cave inconnue à poil et pieds nus (bah oui, pourquoi enfiler des fringues ou des chaussons quand on peut s'ouvrir tranquillement le panard sur un vieux clou rouillé qui traîne ?), ou encore le fiston qui, terrorisé, bute la mauvaise personne. Bon, sachant qu'ils ne sont que deux dans la baraque, on vous laisse deviner que c'est sa propre mère qu'il poignarde. Par contre, quand il s'agit de se défendre contre le vrai méchant, là, il préfère pleurnicher en attendant la mort.
Il serait pas un peu con Logan ? Hmm ? Ben, si, un peu quand même.

Le seul intérêt finalement de ce long métrage (outre le début qui n'est pas mal du tout), c'est de rappeler de manière douloureuse qu'il convient toujours de boucler une histoire. On ne peut pas tout laisser en plan, même sous prétexte d'originalité (en tout cas, pas comme ça). Tout le début du récit est basé sur la question simple (mais inquiétante) : qui s'est introduit chez nous ? La réponse ne peut pas être "on sait pas, on s'en branle".
Il convient de préciser cependant un peu. Si le récit était basé sur autre chose que cet inconnu qui rôde, alors, oui, la réponse à la question "qui c'est ?" pourrait être "on s'en fout, c'est pas important". L'intrus pourrait être un simple élément déclencheur d'une intrigue portant sur tout autre chose, ça pourrait être le prétexte pour que les deux personnages principaux se déchirent, dévoilent quelque chose, etc. Mais pour que ce soit possible, il faut bâtir le récit en conséquence. Si tout est basé sur cette présence, elle ne peut pas être ignorée, surtout d'une manière aussi légère.

Bref, un bon gros ratage.

— Ouiiin, ouiiin, j'ai été attaqué par un méchant ! Et en plus j'ai buté ma mère parce que je sais pas faire la différence entre
un psychopathe de 1,80 m et une petite brune gentille que je croise tous les jours, ouiiin, je suis trop con, tuez-moi !!
— T'inquiète, ça vient.




+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Le cadre.
  • L'ambiance parfois inquiétante (en tout cas dans la première moitié du film).

  • Une fin bâclée, absurde et puant le j'm'en-foutisme.
  • Des effets usés jusqu'à la corde.
  • Quelques scènes frôlant le ridicule.