Echo
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Conspiration, arme secrète et désert californien sont au menu de Echo.

Julie Martin se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Alors qu'elle prend des photos dans un endroit désertique de Californie, une immense explosion survient. Ses effets se font sentir à des dizaines de kilomètres à la ronde. Bientôt, la jeune femme est recouverte par les retombées. De mystérieuses bulles de métal liquide s'accrochent à elle et recouvrent une partie de son corps.
Pour Julie commence alors les ennuis. Son mari, dont elle est séparée, ne veut rien savoir d'elle. Le médecin qu'elle contacte pour la débarrasser de son étrange plastron métallique croit à une mauvaise blague. Et surtout, l'armée et une employée du NSB particulièrement efficace sont maintenant sur ses traces. Car, évidemment, l'explosion cache une arme qui doit rester secrète mais aussi un meurtre... et peut-être pire encore.
Dans cette course à la vérité, Julie ne pourra compter que sur un Park Ranger, une bande de motards et les pensées d'une jeune pilote d'essai décédée pendant ce qu'il est convenu d'appeler l'incident de Moon Lake.

Après l'excellent Strangers in Paradise, Terry Moore s'est attelé, de 2008 à 2011, à la réalisation de ce thriller SF. L'artiste, qui signe ici scénario et dessins, publiait là sa deuxième série indépendante mais il a également à l'époque officié chez Marvel sur Runaways et Spider-Man loves Mary Jane, des titres peu connus du grand public mais au fort potentiel.
Les amateurs de SiP ne seront pas étonnés de retrouver dans cette série quelques éléments de prédilection chers à Moore, notamment l'archétype de la femme à la fois forte et fragile, un peu abîmée par la vie. Le fait que la "proie" et le "chasseur" soient tous les deux des personnages féminins n'est évidemment pas un hasard, les hommes étant ici relégués presque exclusivement au rang de faire-valoir (et ce bien avant que cela soit imposé par un wokisme totalitaire, déviant et liberticide). L'auteur ne leur épargne d'ailleurs pas grand-chose : ils sont têtus, plein de préjugés ou encore incapables de comprendre ce qu'ils ont sous les yeux. Bref, Moore aime les filles, ça tombe bien, nous aussi. 




La grande force du récit repose essentiellement sur les protagonistes et l'émotion qui s'en dégage. Même si l'on est dans une sorte de complot aux relents militaro-technologiques, Echo s'inscrit avant tout dans une réalité dépeinte avec subtilité et douceur. Vie de couple chaotique, moments poignants en compagnie d'une sœur psychologiquement traumatisée, petites galères quotidiennes et gros coups durs, tout cela rend l'héroïne à la fois crédible et profondément touchante. Outre un récit axé sur l'action, le paranormal et un vaste complot scientifique aux ramifications passionnantes (l'on évoque notamment le fameux Nombre d'Or, présent dans la musique, les maths, la physique, la biologie, et pouvant se retrouver aussi bien dans les spirales logarithmiques des coquillages que celles des galaxies, l'on peut le retrouver également dans les fleurs ou certains phénomènes aléatoires comme... les poussées démographiques ou les cours de la bourse !), l'histoire repose essentiellement sur des personnages fouillés et crédibles et une écriture efficace. Les situations exploitent intelligemment les failles des protagonistes et les moments tendus alternent avec de petites touches d'humour, l'auteur parvenant à allier avec bonheur science ardue, fantastique light, action tendance barbouzarde et scènes plus légères.

Les dessins, quant à eux, sont plutôt de bonne facture. Rien de transcendant non plus. Graphiquement, là encore, ce sont les jeunes femmes qui s'en sortent le mieux, les personnages dégageant un charme incroyable et une grande humanité, ce qui compense largement des décors parfois dépouillés et un noir & blanc quelque peu austère.  
Le titre a été réédité en intégrale par Delcourt et est toujours disponible en neuf (un tome, 45 euros). La  traduction est plutôt correcte à part quelques erreurs grossières, comme l'expression "gent féminine" que l'on retrouve écrite sous la traditionnelle forme incorrecte "gente" (qui est un adjectif et non un nom et qui, en plus, n'a aucun rapport au niveau du sens avec "gent"). Agaçant.

Divertissant tout autant qu'intelligemment écrit, Echo est une série à découvrir. Difficile de ne pas succomber au charme simple et sans artifice de personnages féminins à la profondeur indéniable.





+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un thriller/SF efficace et bien écrit.
  • Des personnages crédibles et profonds.
  • L'humour, léger mais fort bien exploité.
  • Des décors souvent simplistes et dépouillés.
Résistance !!
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À propos du 10 septembre...

Je vois certains scélérats tenter de récupérer le mouvement avant même qu’il ne débute. Je tenais donc à rappeler son origine et ce qui le motive.
La volonté de justice et le bon sens ne sont ni de droite ni de gauche.
Ils découlent d’un esprit construit et d’un cœur noble. 

Nous, Français, avons été dépossédés de l’essentiel et de l’évidence depuis trop longtemps. Nous avons laissé des gens malhonnêtes et indignes nous faire croire que nous étions des monstres coupables de crimes imaginés ou fort lointains. Nous avons laissé des incapables grossir une dette monstrueuse qu’ils nous font rembourser et dont ils nous tiennent pour responsables. Nous avons laissé des juges sans valeurs ni morale relâcher et protéger des criminels qui tuent nos enfants. Nous avons laissé des médias autrefois importants mentir et manipuler les faits. Nous avons laissé une minorité folle et extrémiste nous dicter notre conduite et même notre grammaire. Nous avons laissé une idéologie fasciste, venue d’Amérique, nier l’Histoire, la biologie et le simple savoir-vivre. Nous avons laissé un pouvoir étranger décider d’une immigration incontrôlée, invasive et criminogène frappant notre pays et toute l’Europe.
Il est temps de se réveiller. Il est temps de se battre. Il est temps de rétablir l’essentiel.

La culture française existe, elle doit être protégée.
Le peuple français est respectable, ses aspirations doivent être prises en compte.
Les citoyens, travailleurs et paisibles, doivent être mieux considérés que des criminels haineux pour qui l’on se saigne et qui nous remercient avec des bombes ou des coups de couteau.
L’inique Union Européenne, anti-démocratique et liberticide, doit arrêter d’annuler des élections et référendums, d’agir contre la volonté et les intérêts des peuples qui la composent, et doit être dissoute avant de nous entraîner dans une guerre avec une Russie qui n’a jamais été notre ennemi.
Enfin, Macron, despote illuminé, menteur et incompétent (3000 milliards de dette, bravo au « Mozart » de la finance, qui se révèle être un sous-Francky Vincent sous acide), doit répondre des crimes perpétrés contre le peuple français (démantèlement de notre système de santé, violence à l’encontre de manifestants pacifiques, protection offerte aux pires criminels, mensonges visant à soutenir une guerre qui ne concerne en rien le peuple français, atteintes multiples et répétées à la liberté d’expression, destruction du système scolaire, anéantissement des derniers lambeaux de souveraineté du pays, etc.).

Ce que nous allons tenter le 10 septembre, nous, citadins et paysans, anciens et jeunes, pauvres ou plus aisés, c’est de rétablir ce sentiment, archaïque mais indispensable, qui fait que des gens, différents et ne se connaissant pas, se sentent unis par quelque chose qui les dépasse et les protège.
Nous, Patriotes, allons tenter de réenchanter un pays depuis trop longtemps aux mains de malfaiteurs et de dégénérés. Nous, Patriotes, allons tenter de bâtir un avenir meilleur pour nos enfants, comme ont pu le faire nos Pères avant nous, et les Pères de nos Pères avant eux. Nous, Patriotes, allons tenter de faire entendre la voix des citoyens respectables et de contrer la folie abjecte d’une minorité oligarchique qui nous méprise et cesse de s’intéresser à nous dès qu’elle a obtenu nos bulletins de vote, enserrés dans des urnes de plus en plus opaques et entourées de barbelés.

Ne laissez aucun syndicat, aucun parti, aucun mouvement sectaire s’approprier notre lutte.
Ils n’ont jamais rien fait pour nous. C’est contre eux aussi que nous nous levons.

Demain, nous allons tenter de réaliser le plus grand des exploits : reprendre le contrôle d’un pays devenu fou et demander des comptes à nos bourreaux. Pour cela, chacun agira selon ses moyens et sa conscience. Vous n’avez pas l’envie et les moyens de vous battre ? Très bien, on ne vous en demande pas tant. Arrêtez de consommer. Ralentissez toutes vos activités. Retirez l’argent de vos comptes en banque et payez en liquide. Privilégiez les circuits courts et locaux, en reprenant contact avec les vrais supports de la Nation : nos agriculteurs. Vous êtes maire ? Refusez de faire flotter les pavillons européistes sur les bâtiments publics. Vous êtes parents ? Ne mettez plus vos enfants dans une école devenue une garderie wokiste. Vous êtes artisans ? Continuez votre activité « au black », en maintenant vos revenus et en arrêtant de nourrir l’État félon. Vous êtes fonctionnaire ? Mettez-vous en arrêt. Vous faites partie de l’armée ou des forces de l’ordre ? Arrêtez d’obéir à un pouvoir félon et anti-démocratique, rejoignez-nous ou, au moins, traînez des pieds lorsqu’il s’agit de frapper des citoyens et non des criminels. 

Nous n’avons rien à perdre. Nous avons déjà tout perdu. Notre dignité, notre héritage, notre puissance. Il s’agit d’une guerre. Une guerre de reconquête. Une reconquête qui ne vise pas un territoire, une vague colonie, des privilèges ou une vision passéiste du monde, mais bien notre droit, légitime et inaliénable, à demeurer un peuple disposant de son destin.

Je ne vous souhaite pas bonne chance, je vous souhaite, je nous souhaite, d’être dignes, déterminés et courageux. 
Courage Patriotes. Aucune nuit n’est éternelle…



Le 10 septembre, tout s’arrête… pour que tout reprenne sens.



Flywires
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Du polar SF aujourd'hui avec Flywires, un récit à mi-chemin entre eXistenZ et Minority Report.

Un trou dans le mur de son salon, une fusillade et un gamin sur les bras, pour Fontine, la journée commence plutôt mal. L'homme sait pourtant gérer les situations critiques. C'est un ex-flic. Malheureusement, c'est également ce que l'on appelle dans le langage courant un "grillé". Quelqu'un qui n'est plus connecté au réseau et que l'on regarde presque comme un monstre.
Alors que tout le monde peut communiquer par une simple pensée, commander une pizza en une fraction de seconde sans décrocher le moindre téléphone ou encore profiter à loisir des hologrammes dédiés à la sexualité virtuelle, Fontine, lui, doit employer les vieilles méthodes. Parler à des gens, se déplacer vraiment... et affronter une menace inconnue.
Quelqu'un essaie de tuer ce gosse, donc il faut l'aider. Sa mère semble avoir été éliminée, donc il faut savoir pourquoi. Et puis il y a cette impression tenace d'avoir oublié quelque chose.
Quelque chose d'important...

Cette série est tout d'abord parue chez Les Humanoïdes Associés sous le titre L'Infini. À l'époque (le dernier tome date de 2008), elle avait été publiée en trois parties (46 planches chacune), dans un format européen (24 x 32). Les Humanos ont eu la bonne idée de ressortir le tout en intégrale en 2011, dans un format comic, plus économique et pratique (19 x 26).
Le scénario est écrit par Chuck Austen, connu notamment chez Marvel pour son travail sur Ultimate X-Men ou encore l'excellent L'Appel du Devoir. Les dessins et la colorisation sont de Matt Cossin. Le style graphique est parfois un peu simpliste mais l'ambiance qui s'en dégage n'est pas désagréable. L'on peut regretter toutefois que l'étrange habitat dans lequel se déroule l'histoire ne soit pas plus mis en valeur, d'autant que certaines scènes urbaines, qui font beaucoup penser visuellement au Cinquième Élément, sont plutôt réussies. Voyons maintenant l'intrigue.




La thématique peut sembler verser dans le déjà-vu, mais au-delà de l'univers multi-connecté dépeint, l'auteur va également mettre en place d'habiles parallèles sur l'oubli. L'oubli "technique", résultant d'une perte de mémoire, mais aussi l'oubli "politico-social" par exemple. Le monde décrit est en effet une sorte de sphère de Dyson habitée, ayant pour but d'aller coloniser d'autres planètes. Cependant, le voyage est si long que ceux qui en verront la fin n'auront jamais connu leur véritable monde (des générations entières naissent et meurent au cours du périple) et, surtout, ils n'ont jamais été volontaires pour cette inquiétante expérience. Le but originel du voyage finit donc par "s'oublier", voire même être contrecarré par des intérêts individuels immédiats. Enfin, l'on peut encore parler d'oubli de "confort", permettant à l'homme de mettre de côté ce que sa morale ne pourrait admettre. Ce dernier aspect n'est que survolé, mais les interrogations qu'il engendre sont fascinantes : un homme qui a tout oublié de son passé peut-il être tenu pour responsable de ses actes antérieurs ? La réponse n'est peut-être pas si évidente...

Narrativement, c'est presque un sans-faute. Le lecteur est tout de suite pris dans le récit, les révélations sont bien amenées et les dialogues sont souvent percutants et drôles. Le ton reste d'ailleurs toujours entre la comédie d'action (avec le mec un peu détaché qui balance une vanne avant de buter un connard) et le véritable drame, engendré presque plus par la perte des souvenirs que la mort elle-même, le final étant un modèle de fausse happy end franchement amère.

Une lecture agréable et divertissante, avec un zeste de réflexion à peine esquissée mais qui donne tout son piquant à l'ensemble.





+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Une thématique riche et passionnante.
  • L'ambiance, entre comédie, action et drame.
  • Certaines scènes urbaines, impressionnantes.
  • Des dessins parfois trop simplistes en regard de l'importance de certains éléments.
I am Legion
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Une réédition de Je suis Légion est sortie en début d'année, une bonne occasion de se pencher sur cette saga alliant espionnage et fantastique.

1942. L'obergruppenführer Heyzig, chef du renseignement nazi en Europe de l'Est, dirige un projet spécial appelé Légion. La petite fille, qui en est l'élément central, pourrait tout simplement changer l'issue de la guerre.
Parallèlement, à Londres, l'inspecteur Pilgrim enquête sur la mort d'un notable. Ses investigations vont le mener jusqu'au cœur des services secrets britanniques. Dans l'ombre, quelque chose se trame. Les anglais préparent une opération coup de poing en Roumanie, des millions de livres disparaissent, les cadavres s'accumulent...
Et puis il y a ce nom de code. Walkyrie. Peut-être la dernière chance pour le général Canaris, patron de l'Abwehr, de sauver le Reich en éliminant Hitler et en négociant avec les alliés.
Au milieu de ce jeu d'échec diplomatique, une menace bien pire que la guerre va se révéler. Elle n'a pas d'âge, n'est pas humaine et est... légion.

Je suis Légion est à la base un récit en trois parties qui est ici réédité en un volume par Les Humanoïdes Associés. Le format 24 x 32 cm et les 184 pages vont justifier le prix, assez élevé, de 35 euros (on est loin de la précédente intégrale, en petit format, sortie il y a quelques années au prix de... 13,25 euros !).
Le scénario est de Fabien Nury, les dessins de John Cassaday. Graphiquement, le style est réaliste, avec des visages expressifs et détaillés et des plans efficaces. Notons la colorisation de Laura Martin, qui avait déjà travaillé avec Cassaday sur Astonishing X-Men.
L'intrigue, elle, est complexe et fourmille de détails historiques. Nury se révèle particulièrement habile et met en place un ensemble de forces politiques qui s'affrontent à coups de complots et autres coups fourrés. À cette toile de fond, déjà intéressante en soi, le scénariste va incorporer des éléments surnaturels qui, finalement, s'intègrent très bien dans le décor, notamment lorsque l'on connaît la fascination bien réelle des nazis pour l'occulte et le mysticisme.




Le traitement de l'ensemble est très cinématographique et les références, volontaires ou non, à certains films (en particulier Le Témoin du Mal de Hoblit) sont nombreuses. Outre la manière originale de se servir du mythe vampirique (et du si sympathique Vlad l'Empaleur), l'on peut également souligner l'intelligence avec laquelle l'auteur s'inspire de l'Histoire, que ce soit en évoquant les premières tentatives d'attentat contre Hitler ou, de façon plus cynique, en "recyclant" les innocents déportés et condamnés par le régime nazi.

Au final, l'on obtient un récit subtil et bien construit, qui commence comme un polar et évolue peu à peu vers le fantastique, le tout dans le cadre dramatique de la Seconde Guerre mondiale. Seule réserve pouvant être avancée ; le peu d'émotion qui se dégage des protagonistes, ces derniers étant bien décrits mais d'une manière un peu froide. Les révélations sur le passé sentimental de Pilgrim, par exemple, lui donnent de la consistance mais font plus penser à des données brutes qu'à un véritable traumatisme qui façonne le personnage en l'égratignant. La fillette également peine à émouvoir vraiment. Ceci dit, l'on gagne probablement au niveau macroscopique (avec l'intervention de nombreux personnages, dont certains très connus) ce que l'on perd éventuellement du côté de la psychologie individuelle.

Une nouvelle édition pour une série bien écrite et documentée, à la frontière de plusieurs genres.





+ Les points positifs - Les points négatifs
  • La qualité du scénario.
  • Les éléments historiques bien réels.
  • Un récit prenant et bien construit.


  • Une vision "macroscopique" qui peine à insuffler de l'épaisseur aux différents personnages.