Dakota 1880
Publié le
13.12.25
Par
Nolt
Si la série des "Hommages à Lucky Luke" contient d'excellents albums, comme L'homme qui tua Lucky Luke, le récent Dakota 1880 n'en fait malheureusement pas partie.
L'idée de base du scénariste, Appollo, est de s'inspirer de dime novels (des romans bon marché) écrits par Baldwin Chenier, qui aurait rencontré le "véritable" Lucky Luke. Le héros de Morris figurerait donc dans ses récits décrivant la vie aventureuse dans le grand Ouest américain.
Pourquoi pas, c'est un point de départ comme un autre. Le problème, c'est que l'album est divisé en courts chapitres fades et ennuyeux, qui ne développent absolument rien. Luke est presque ici un personnage secondaire, sans âme ni caractère, qui rencontre des figures méconnues de l'époque et s'avère aussi terne que les rares moments d'action qui parsèment ces planches.
Tout est très "raconté", par des pavés de texte (et en l'occurrence par Baldwin), ce qui rend le tout encore plus soporifique et "figé". Malheureusement, le scénariste ne sait pas du tout comment insuffler un peu d'émotion, de suspense, de rythme ou même d'intérêt dans son récit. On a l'impression, de toute façon, qu'il n'a pas grand-chose à raconter.
Le texte n'est en plus pas exempt d'énormités, comme "je me débrouille comme une cheffe". Il faudrait expliquer à ce genre d'auteurs incultes, qui cèdent à la dernière mode d'hystériques à cheveux bleus en guerre contre la grammaire, que l'important, ce n'est pas le sexe de la personne qui s'exprime ou réalise l'action, mais le genre grammatical du nom. C'est pour ça que l'on ne dit pas "un sentinel", même pour un homme, mais bien "une sentinelle". Pour "chef", c'est exactement la même chose. On dit "un chef", même quand il s'agit d'une femme. Ce n'est pas un "complot patriarcal", c'est une question de logique (et de culture, mais si les militants décérébrés en avait, ils ne seraient pas tout le temps en train de pleurnicher pour des raisons absurdes).
Au final, seuls Brüno, le dessinateur, et Laurence Croix, la coloriste, s'en sortent avec les honneurs. Le style graphique est à la fois simple, joli et efficace, et le choix de couleurs pastel, presque monochromes pour les besoins de certaines scènes spécifiques, permet d'apporter une touche d'élégance tout en renforçant l'atmosphère sombre des paysages traversés par les personnages. Dommage que l'efficacité visuelle, indéniable, ne soit pas au service d'un scénario digne de ce nom.
Au final, voilà un album bien cher et totalement dispensable, que l'on aura vite fait d'oublier.
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