Under the Dome : ou comment gâcher une bonne histoire



Retour sur la série Under the Dome et ses nombreux égarements. 

Décidément, Dôme, le roman de Stephen King, a joué de malchance en ce qui concerne ses adaptations. En 2011 (voir encadré), Albin Michel avait sorti une VF épouvantable, bourrée de fautes, d'approximations, de termes mal traduits et même d'avis personnels du traducteur. Un gros couac pour un éditeur pourtant rodé à l'exercice. Par la suite, l'adaptation du récit en série TV ne fut guère plus heureuse et aboutit à un ridicule salmigondis. Et non, un salmigondis n'est pas un genre de saucisson.

Pour tenter de comprendre pourquoi cette adaptation est totalement ratée, il faut peut-être commencer par écarter les raisons qui n'ont rien à voir avec ce résultat qualitatif décevant.
L'on a pu lire ici où là que le livre ne serait pas si bon que ça, notamment à cause d'une fin trop simpliste (comprenez par là l'explication concernant l'origine du dôme). En réalité, peu importe, le dôme n'est qu'un prétexte et l'essentiel du roman est centré sur l'expérience humaine que constitue la mise "sous cloche" d'une population limitée, obligée de fonctionner en autarcie.
D'autres ronchonnent sur le fait que l'adaptation télévisée ne soit pas suffisamment fidèle au livre, ce qui n'est pas en soi une raison non plus : il était tout à fait possible de bâtir une histoire différente en conservant les fondamentaux du roman tout en s'adaptant aux exigences du support télévisuel. Si l'on se doit d'en conserver l'esprit, il est normal de s'écarter, au moins un peu, de l'intrigue du roman, ne serait-ce que pour des raisons pratiques (certaines scènes, très efficaces à l'écrit, ne le sont pas du tout visuellement) ou artistiques (après tout, les réalisateurs donnent leur version de l'histoire, adoubée de toute façon par la présence de King dans le staff). 
Les raisons d'un tel échec sont bien plus simples en réalité.

Pourtant, au départ, les noms défilant au générique avaient de quoi rassurer : Spielberg, Brian K. Vaughan [1], King lui-même... malheureusement, après une première saison plutôt satisfaisante (au moins dans la première moitié), l'on assiste ensuite à un naufrage complet.
Tentons de comprendre pourquoi en voyant les choses sous deux aspects : ce qui est conservé du roman et ce qui est propre à la série TV.

Les personnages, évidemment, sont conservés. Mais dans quel état ! Ils sont tous complètement aseptisés, notamment "Big Jim" Rennie et son fils Junior. Or, ce sont ces deux-là qui créent toute la situation conflictuelle et le suspense du roman. Le père est un horrible salaud, trafiquant de surcroît, qui profite de la situation pour prendre la ville sous sa coupe en montant une milice personnelle basée sur les amis, brutaux, de son fils. Quant au rejeton, il est dingue et commet plusieurs meurtres.
Dans la série TV, Jim est certes plutôt antipathique et plusieurs fois borderline, mais il n'a plus rien de l'odieux salopard du roman, en comparaison, il est même très humain (il est bien plus attaché à sa famille, il s'allie ponctuellement avec Barbie, etc.). Junior, lui, après avoir effectivement commencé à péter les plombs dans la première saison, en emprisonnant son ex-petite amie, bascule rapidement dans le camps des "gentils", avec un perpétuel air niais qui n'arrange rien. Privée de la pire menace (Rennie et son gang), Chester's Mill va évoluer dans une direction radicalement différente (n'oublions pas que le dôme à la base est un révélateur, il n'est pas dangereux en lui-même) [2].




Les ajouts propres à la série TV sont étonnamment tous très étranges, parfois à la limite du ridicule. L'histoire de "fight club" organisé dans une cimenterie, par une Maxine sortie de nulle part et faisant chanter (trop) facilement tout le monde, était déjà très limite. Qui, dans de telles conditions, penserait à organiser des combats clandestins ? Mais bon, cela restait un égarement momentané. La saison 2 va, elle, multiplier les inepties et les incohérences. Accrochez-vous, c'est une véritable pluie d'imbécilités :
- Lorsque le dôme se magnétise, les objets sont attirés selon le bon vouloir des scénaristes et non selon une loi physique logique et constante (quand les personnages approchent du dôme, et bien que nombre d'objets métalliques soient déjà "collés" à celui-ci, leurs propres affaires sont attirées de manière aléatoire).
- Le problème de l'éventuel manque de nourriture et la manière dont il est abordé frisent la parodie : après avoir voulu éliminer une partie de la population au hasard, les leaders optent pour une collecte auprès de la population et ce afin... de redistribuer les vivres.
- Lorsque Jim négocie avec l'extérieur pour livrer l'œuf (un élément central dans la série), les militaires refusent l'évacuation de la population alors que c'est encore possible : pourquoi ?
- Jim apprend à Rebecca l'existence de l'œuf, dont elle ignore visiblement tout. Cela ne l'empêche pas de lui demander si elle ne pourrait pas fabriquer en vitesse un détecteur capable de le localiser. C'est une simple prof de science mais il doit la prendre pour Reed Richards.
- Le moment où la température chute à l'intérieur du dôme est le plus involontairement drôle. Tout d'abord, alors que les gens se regroupent pour lutter contre le froid, un personnage demande la température à l'extérieur. On lui répond alors : "Deux degrés, et ça continue à descendre !" Certes deux degrés, ce n'est pas franchement une température estivale, mais tout de même, pas de quoi mourir de froid, surtout à l'intérieur des bâtiments. Or, les gens revenant de l'extérieur ont du givre dans les cheveux et semblent transis de froid comme s'il faisait -30 !
- L'accident de Dale et Julia est ahurissant également, une véritable ode à la connerie. Ils se retournent à bord d'une ambulance sur une route verglacée. Julia est blessée à la jambe, une sorte de tige métallique lui ayant transpercé la cuisse. Dale annonce qu'ils ne peuvent absolument pas rejoindre la ville à pied, le froid et la blessure de Julia leur interdisant cette option (ça ne l'empêchera pas de le faire plus tard, en la portant en plus). Admettons. Un peu plus tard, il a une idée. Vous allez voir, elle est gratinée et ne résout rien, en fait, elle crée des problèmes supplémentaires. 
Pour éviter une éventuelle hémorragie en retirant la tige métallique, Dale suggère à Julia de... mourir. En fait, il la découvre pour la faire rentrer en hypothermie et provoquer un arrêt cardiaque. Puisqu'il n'y a plus de pulsations cardiaques, hop, il enlève la tige sans risque de voir gicler le sang, puis il la prend dans ses bras et rejoint la ville (très rapidement et sans être gêné par le froid si intense qu'il tue la fille, qui était pourtant à l'intérieur de l'ambulance, en quelques minutes). Et là, un massage cardiaque, et hop, le tour est joué, elle revient à la vie, merci messieurs-dames. Mais... puisqu'il s'agissait de la transporter à bout de bras, n'était-il pas plus raisonnable de la transporter vivante, en laissant simplement la tige en place ? Et pourquoi attend-il d'être arrivé sur place pour la ranimer, au risque de voir le manque d'oxygène occasionner des dégâts sérieux au cerveau ? Et depuis quand provoquer la mort de quelqu'un est-il plus sûr que risquer une hémorragie que l'on sait très bien éviter, soit par un simple garrot, soit en laissant cette foutue tige en place ?!
- Lyle, qui est récupéré nageant au milieu des plaques de glace, se porte comme un charme et ne frissonne même pas alors qu'il est trempé (en comparaison, Dale, qui était sec, semblait frigorifié alors qu'il était à l'abri dans l'ambulance, avec le chauffage en prime)... [3]

- À un moment, alors que les protagonistes s'inquiètent des vivres qui leur restent, ils décident de les transporter en lieu sûr, Julia en sort alors une bien bonne : "Avec le froid, on risque de tout perdre..."
Ben oui, c'est bien connu, un aliment congelé devient impropre à la consommation, argh. Les scénaristes n'ont visiblement jamais entendu parler des congélateurs...

Bref, on le voit avec ces quelques exemples, les idioties ne manquent pas. Et souvent, ce sont des erreurs si grossières, des approximations si évidentes, qu'elles dénotent un manque certain de sérieux et d'engagement [4].
Tout cela sans parler des tunnels qui apparaissent et disparaissent, permettant d'aller à l'extérieur quand le besoin s'en fait sentir. Ou des personnages qui reviennent d'entre les morts, ou se sont volontairement fait passer pour morts sans que cela ait le moindre intérêt. En réalité, l'on a constamment l'impression que les scénaristes improvisent dans l'urgence, par tranches de cinq minutes, sans jamais savoir où ils vont ni comment ils vont résoudre les problèmes qu'ils créent. La gestion du dôme, qui devient un élément central du récit, n'est guère plus convaincante. Ce dernier change de couleur, fait pleuvoir du sang, rétrécit, tourne, ronronne et fait des claquettes (ah non, les claquettes c'est un ajout personnel, tout le reste est vrai). 
Au final, le récit mettant en scène la prise de pouvoir d'un petit dictateur local devient une course à l'œuf, parsemée d'épreuves plus ou moins vraisemblables, aux résolutions tirées par les cheveux. L'étude de cas du roman, basée sur l'isolement et l'ascension d'un groupe aussi dangereux que néfaste, se transforme en farce bâclée.

Si l'idée de départ était passionnante (avec un excellent roman fournissant de belles pistes), à l'arrivée, l'on a une adaptation fade, maladroite, bourrée de sottises et tirant franchement en longueur.
Dommage. 
Pour ceux qui hésiteraient entre les deux, ruez-vous sur le roman. Il est bien plus sensé et excitant.


Dôme - le roman

Dale Barbara
est un brave type. Un brave type qui s'est attiré, dans la petite ville de Chester's Mill, l'hostilité du deuxième conseiller, "Big Jim" Rennie. Et parce que Dale est aussi malin qu'intelligent, il décide de quitter la ville. Sauf que, malheureusement, plus personne ne peut quitter la petite bourgade. Parce qu'un champ de force, invisible mais bien réel, vient de changer la donne. Il y a maintenant l'extérieur, le vaste monde, et Chester's Mill, sous le dôme.
La situation est déjà désagréable en soi, mais elle va vite virer au tragique. Il suffit que le pacemaker du chef de la police explose pour que tout soit bouleversé. Un petit politicien, aussi néfaste qu'ambitieux, va trouver là l'occasion de resserrer son emprise sur la ville. Il va attiser la peur, embaucher des incapables pour assurer la sécurité et, au final, se révéler un apprenti-dictateur, intouchable car préservé par une bulle providentielle.

Sur le fond, voilà un excellent roman de King, installant une thématique fascinante et reposant sur un rythme et des effets narratifs aussi efficaces que maîtrisés. Par contre, la traduction réserve bien des surprises...
Tout y passe. Coquilles, fautes "volontaires" (par ignorance et non inadvertance), manque d'adaptation et même opinions personnelles du traducteur en note, l'on a droit à un festival. Et c'est vraiment pénible car, forcément, toutes ces aspérités irritent les mains qui tournent les pages et les yeux qui les lèchent. Tout cela contribue à faire sortir le lecteur de sa lecture, ce qui est probablement le pire effet que puisse produire une "adaptation". Quelques exemples ? OK, ce n'est pas ça qui manque. Un steak "médium" ("à point" en gros), qui est évidemment une expression connue chez nos amis américains ou anglais, mais qui, chez nous, n'a pas lieu d'être et qui est ici utilisée de manière appuyée. Pourquoi n'est-ce pas traduit ? Ce n'est pas une taille mais une cuisson ! Attention, ce n'est rien, l'on va avoir un nombre assez ahurissant de coquilles (des adjectifs disparaissent ou des termes impropres surgissent au milieu d'une phrase), bref, on monte dans les tours. Le mieux, c'est encore une note expliquant le crash-a-rama. Voilà la définition que l'on trouve en bas de page : "version moderne, en plus répugnant encore, des courses de stock-cars". "En plus répugnant" ? On ne voit pas trop en quoi une course serait répugnante, mais surtout, qu'est-ce que l'opinion personnelle du traducteur vient foutre ici ? 
Parfois, c'est carrément à une incompréhension crasse du traducteur que le lecteur est confronté : le nom "Apollo Creed" est employé comme s'il s'agissait d'un stade et non d'un homme ; le "Food City", qui est un magasin, est désigné indifféremment comme une ville ou un supermarché ("à Food City", "au Food City"). L'on a la fâcheuse impression que, voulant sortir l'ouvrage au plus vite, l'éditeur n'a même pas jugé bon de faire relire ce texte.

Bref, à lire en VO si possible, car cette histoire, ici bien mieux développée que dans la série TV, et le questionnement qu'elle soulève valent largement le coup.



[1] Vaughan, excellent scénariste, est notamment l'auteur de Saga, Y le dernier homme, Les Seigneurs de Bagdad (un sublime conte) ou encore de la très bonne série Runaways.
[2] L'excellent Girls, des frères Luna, édité en France chez Delcourt, se basait déjà sur le même principe : un dôme isolant un village et permettant à ses habitants de se révéler sous un jour nouveau.
[3] En sachant que l'on perd 25 fois plus vite sa chaleur corporelle dans l'eau, cela pose tout de même un sérieux problème de vraisemblance.
[4] Certaines erreurs sont peut-être liées à la VF, comme l'indication des fameux 2 degrés alors que tout est gelé, ou l'énorme "oh mon Dieu, le froid va détruire nos réserves de nourriture !!", mais l'essentiel des maladresses provient bien du scénario original.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un point de départ intéressant.
  • Le roman, bien plus efficace et passionnant.


  • Une adaptation en série TV complètement ratée et qui passe à côté de la thématique principale du récit.
  • Des personnages totalement aseptisés.
  • Une véritable pluie de conneries et d'inepties. 

La Grande Arnaque, suivi de L’Iguane


Son apparence dérangeante sème la peur où qu’il aille ; dans le pays où il réside, l’Iguane file la chiasse à quiconque croise sa route. Son nom suffit à terroriser les plus téméraires. Mais qui est-il donc ?
Ce livre regroupe deux histoires qui se complètent :

La Grande Arnaque 

Quelque part dans une dictature fictive d’Amérique latine, laconiquement nommée la Colonie, sévit un despote, « le Suprême Gouvernant », en conflit avec les rebelles qui se terrent dans la jungle. Pour les affaiblir, il met en place, aidé par le dramaturge officiel du régime Méliton Bates, le mythe de la Vierge Blanche, qui peut guérir n’importe qui de n’importe quoi d’un seul geste. Le rôle revient à la nièce du dictateur, Malinche Centurion, avec qui il a des rapports sexuels. Sous son emprise, elle incarne une forme de pureté chaste afin que le taux de natalité de la population chute et impacte mécaniquement celui de ses ennemis, les guérilleros.
Mais un jour la jeune femme décide d'aller trouver le frère du ministre de l’Intérieur, avec qui elle couche en douce, pour lui demander de l’aide : chaque jour, ils reçoivent une photo compromettante... Qui veut les faire chanter ? Et pour quel motif ? L’ex-flic Donaldo Reynoso, alcoolique tendance dépressive et possédant un cœur d’artichaut, ne sait pas dans quelle merde il fourre ses pénates en aidant ainsi la belle. Car la nièce est séduisante, terriblement désirable et pourtant brisée en son for intérieur. Face au gouvernement, du dictateur en passant par ses ministres, dont l'ex-nazi Reiner Von Fritz, l’improbable duo se dresse. Mais voilà que l’Iguane, l’exécuteur assidu et persévérant des basses œuvres du régime, sort de sa tanière pour les traquer.

Cette bande dessinée aux somptueux graphismes noir et blanc joue sur plusieurs tableaux : son aspect polar, dur, froid au réalisme sordide, contrebalancé, comme indiqué dans la préface, par un ton « vaudeville » potache, sans que l’on ne ressente de rupture. Le récit est fluide, diablement bien découpé et mis en scène.
Les auteurs, Carlos Trillo et Domingo Mandrafina, n’hésitent jamais à faire intervenir des personnages hauts en couleur qui vont conter l’histoire à la manière des chœurs antiques chantant les événements passés, à venir ou les petits secrets des uns et des autres en mettant les lecteurs dans la connivence. Les prostitués, les policiers, les badauds ont tous quelque chose à confier. La Colonie, minuscule territoire, apparaît comme une synthèse caricaturale d’un régime dictatorial sud-américain qui concentre tout ce qu’on peut trouver dans ce genre de lieu, du bordel au palais, en passant par les boutiques et les bars ou, bien sûr, la jungle.

Graphiquement, les personnages offrent des expressions travaillées, à la limite du semi-réalisme, mais toujours dans une élégance et une sensualité de tracé époustouflantes. Le dessinateur, habile dans le clair-obscur, est capable de retranscrire l'ambiance de l’Amérique latine, tour à tour froide et dure, puis humide, poisseuse et étouffante.
Ce premier récit tout à la fois dramatique, comique et pathétique, pointe les horreurs perpétrées par un régime totalitaire délirant, à coups de torture, meurtre, corruption, sans oublier le pouvoir exercé par les exilés nazis (tel que ce fut le cas en Argentine). Il dénonce aussi la place des médias, organe de propagande et de manipulation des foules, la censure des corps.

Un tour de force pour le scénariste, Carlos Trillo, car La Grande Arnaque est bien loin d’être une bande dessinée moralisatrice. Elle est plus que cela : une histoire complexe à multiples tiroirs, à lire et à relire.


L’Iguane 

Susan Ling, une journaliste américaine, et son assistant Bill débarquent dans la Colonie ; la jeune Américaine désire dresser un portrait de l’Iguane dans le Morning News afin d’obtenir le prix Pulitzer. N’éprouvant aucune sympathie ni empathie pour les habitants de cette dictature, et ne se souciant pas de leur détresse et de leur misère, elle poursuit sa quête de ce monstre légendaire, au comportement violent autant envers les hommes que les femmes. Dans l’esprit de la population locale, les traces qu’il a laissées demeurent indélébiles. Ainsi, Susan croise une bonne partie des protagonistes de La Grande Arnaque, dont madame Beremba ou Méliton Bates. La journaliste dirige les entretiens, la mise en scène des photos, remontant le fil de son existence jusqu’à découvrir le masque représentant la tête de l’Iguane. La voilà envoûtée, prisonnière d’une forme de désir morbide...

Beaucoup plus court que le récit précédent, mais tout aussi intense, L’Iguane dépeint la manière dont la presse s’approprie un sujet pour le recracher à ses lecteurs et s'interroge sur ce qu'il est possible de faire pour obtenir un prix, au mépris de toute déontologie. Car l’Iguane se voit ainsi ainsi mystifié : de tueur implacable, son aura désormais rayonne, fascine, tordue par le récit qu’en fait une étrangère à la Colonie. L’histoire racontée dans le Morning News se teinte de mensonges, d’interprétations et pose un voile sur la vérité.
Le trait de Domingo Mandrafina reste d’une tenue égale à celle de La Grande Arnaque ; élégant, travaillé, magnifié par un découpage impeccable. Quant au scénario, Trillo questionne la malléabilité d’un mythe et la manière dont les événements se déroulant dans un pays lointain, comme la disparition d’une dictature, peuvent être réduits à un personnage par les journalistes. Le masque, façade extérieure d’un visage, sans corps, sans âme, peut être enfilé par n’importe qui. Quid de l’incarnation et de la désincarnation, d’où le parallèle avec le cinéma, sur la fin du récit.

Carlos Trillo demeure l’un des scénaristes argentins les plus importants de ces dernières années. Il est l’auteur de nombreux grands récits dont Les Vieilles Canailles et Spaghetti Brothers, avec Domingo Mandrafina. Il a aussi collaboré avec nombre d'artistes talentueux, dont Alberto Breccia, Carlos Meglia et Eduardo Risso.

Près de vingt ans après la première édition chez Albin Michel, iLatina ressort en intégrale La Grande Arnaque et L’Iguane. Ce très beau livre propose des planches retravaillées et une traduction revue. Ces récits furent publiés dans les années 90 en Argentine, avant d’être une première fois éditée en France en 1998, où l’Alph art du meilleur scénario a été décerné à L'Iguane, un an plus tard

Les toutes jeunes éditions iLatina ont pour ambition de mettre en lumière la richesse de la bande dessinée sud-américaine, assez méconnue dans nos contrées, alors que plusieurs auteurs ont pourtant été publiés en France, comme Alberto Breccia, José Muñoz, Carlos Nine ou Carlos Trillo. Cette fois-ci, ce sont des beaux livres qui sont proposés, à un prix honnête et avec une qualité de papier et de façonnage indéniable. La bande dessinée sud-américaine est tout aussi variée que les BD franco-belges, les manga ou les comics, et elle n’a pas à rougir de ses scénaristes et dessinateurs.

Cette intégrale (La Grande Arnaque suivi de L’Iguane, 210 pages) touche à des questions essentielles et universelles et contient des récits qui demeurent, des décennies après leur réalisation, pertinents et prenants.  


+ Les points positifs
- Les points négatifs
  • Qualité graphique
  • De très bons scénarii à portées universelles
  • Une belle réédition


  • Rien

SIRÈNES & VIKINGS #3 - La Sorcière des mers du Sud


Et dire que depuis toujours, je trouvais que l'histoire de Roméo et Juliette se finissait un peu en queue de poisson...
Il fallait bien que je lise un jour l'histoire d'un amour impossible entre une sirène et un triton.

Je vous avais parlé du Fléau des abysses, je vous avais parlé de Écume de nacre... eh bien voici le troisième tome de Sirènes et Vikings qui ne fait, ma foi, pas honte à ses prédécesseurs.

En l'an 844, un groupe de Norrois avides de richesses s'empare à Séville d'une créature étrange nommée Ezebelamiri. Lors du trajet de retour vers ses terres, leur chef se laisse tenter par les charmes envoûtants de leur précieuse cargaison. 
La certes sculpturale mais perfide créature se laisse engrosser par l'humain, puis provoque les éléments pour précipiter le naufrage des embarcations norroises.
Dans sa colère, avant sans doute que les navires soient perdus en mer corps et biens, le chef des Norrois jette la cage enfermant Ezebelamiri par-dessus bord et l'offre aux profondeurs.
Au bout de quelques jours, la prisonnière du fond des eaux pond un œuf, fruit de sa fugace union charnelle avec son ravisseur.

L'histoire que nous allons lire ensuite sera celle de cet œuf ou, plus précisément, du triton qui va en naître.
Ostensiblement marqué dès la naissance d'une rune supposée lui conférer des pouvoirs, il attirera l'attention de Rân, fille d'Aegir (incarnation de la mer dans la mythologie nordique). Il faut dire que Rân connaît bien le symbole qu'arbore ce petit être : seules sa fille Blodughadda et elle-même portent en effet ce signe, qui est la marque d'Ansuz, censée révéler la capacité de développer des pouvoirs surnaturels.

Voulant cacher l'existence de ce petit triton aux yeux d'Aegir, Rân en confie la charge à Blodughadda, en espérant qu'elle lui apprenne à se défendre et que cela canalise un peu, par la même occasion, la fougue de la gamine qui n'a de cesse de faire tourner ses sœurs sirènes en bourriques.

Commence alors une relation entre Blodughadda et le petit Gildwin (elles ont fini par lui donner un nom, c'est plus commode) qui les mènera peu à peu à devenir amis et peut-être bien plus encore.
Mais la société des profondeurs n'est pas prête pour cette union : les tritons n'y sont vus que comme un mal (ou un mâle, ça marche aussi vu le contexte) nécessaire à la reproduction et passent leur existence dans une grotte en attendant la visite de sirènes nourrissant des projets de maternité.
Ah oui, là, même si aucun doute ne subsiste au sujet de la masculinité d'Aegir, son peuple de sirènes n'est en rien sous la domination patriarcale... bien au contraire !

S'ensuivront moult rebondissements jusqu'à un final qui, bien que relativement classique, est parvenu à me surprendre et à m'émouvoir.


Pas besoin, je pense, de me fendre cette fois encore d'un long papier sur cet album paru aux Humanoïdes associés : les deux premiers tomes avaient plu à l'amateur de fantasy que je suis et celui-ci leur fait honneur. Je lui trouve même, dans ses dernières pages, un élégant supplément de poésie.

Avec ce tome, Sirènes & Vikings se fait davantage mythologique et ça lui va bien !

L'histoire (ici aussi écrite par Gihef, comme les deux précédentes) est bien menée et se déroule cette fois essentiellement sous l'eau. Les Vikings n'ont ici qu'une incidence toute périphérique et, au bout de deux albums, cela arrive à mon sens à point nommé. D'autant que l'on y apprend que, non content d'être l'antagoniste parfait du monde de la surface, le monde des sirènes est lui aussi tiraillé entre différentes ethnies et différentes classes... voilà des pistes qui pourraient encore enrichir les récits suivants.

Le dessin de Livia Pastore (une jeune dessinatrice italienne dont le talent m'était jusque-là inconnu) est très beau et d'une remarquable constance, même si on remarque selon moi une plus grande maîtrise des visages féminins que des faciès masculins (qui restent néanmoins tout à fait réussis). C'est à ma connaissance sa première bande dessinée complète et c'est une absolue réussite. Sa façon de dessiner les sirènes rend tout aussi crédible leur grâce que leur létalité ! À dire vrai, c'est même graphiquement mon Sirènes & Vikings préféré à ce jour. Une artiste dont je me ferai un plaisir de suivre le travail.
Je reprocherais bien une netteté constante des cases, peu réaliste pour des aventures sous-marines, mais il s'agit bien entendu là d'une convention évidente pour conserver toute la lisibilité. Et puis quelques bulles d'air éparses nous rappellent où nous nous trouvons, et c'est amplement suffisant au bout du compte. Qu'est-ce qui m'a pris de jouer les ronchons en abordant un détail aussi futile ?

La mise en couleurs de Bruno Pradelle est parfaitement adaptée au dessin de Pastore et baigne l'album entier dans des bleus glaciaires propices à suggérer les froides eaux du Nord. Les rares pages en surface bénéficient d'un traitement différent mais la transition entre elles et les planches sous l'eau est suffisamment douce pour que le tout soit fluide à la lecture.

Comme toujours avec cette collection, on sent que tout a été planifié, peaufiné et réalisé avec soin et amour. Du coup, dans quelle langue me faut-il vous le dire ? Jetez-y un œil, vous risquez d'être conquis.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Gihef nous offre décidément une série de qualité.
  • En plus, il nous fait ici découvrir une dessinatrice remarquable.
  • Et enfin, l'univers s'enrichit peu à peu et devient même d'une cruelle poésie.


  • Non, ce serait malhonnête. Sincèrement, même si la perfection n'existe pas, cet album fait exactement ce qu'il veut faire, ressemble exactement à ce à quoi il veut ressembler. Il pourra ne pas plaire à certains mais ce ne sera là qu'une question de goûts... parce que la copie est difficilement critiquable ! 

Figurine Bone



C'est une figurine du sympathique Fone Bone que nous vous présentons aujourd'hui.

Si vous ne connaissez pas la série Bone, écrite et dessinée par Jeff Smith, voilà l'occasion de la découvrir (cf. cet article). Drôles, originaux, attendrissants parfois, voilà d'excellents comics, disponibles dans une superbe version colorisée que l'on vous conseille vivement. Pour info, un très chouette artbook a également été publié sur cet univers. 

Et si vous souhaitez prolonger le plaisir avec un bel objet, nous vous conseillons cette figurine, en vinyle, produite par Cryptozoic Entertainment. Mesurant une dizaine de centimètres, elle est livrée dans une jolie boîte disposant d'un décor imprimé. Bone, lui, est représenté souriant et muni de son sac à dos et d'une carte très fidèle à celle que l'on peut voir dans la bande dessinée (cf. la première image de l'article cité plus haut).

Niveau prix, cela peut se trouver, en neuf, aux alentours de 25 ou 30 euros (mais le prix peut parfois être bien plus élevé et atteindre le double de cette somme, attention donc à ne pas se ruer sur le premier modèle venu).

Un personnage au style épuré et élégant qui sera du plus bel effet en vitrine, qu'il soit exposé dans sa boîte ou non. 
 



The Purge : la série



Disponible sur Amazon Prime Video, la série The Purge propose de prolonger l'expérience des films et d'enrichir une franchise en demi-teinte.

Cette série, comprenant deux saisons de 10 épisodes, est une création de James DeMonaco, déjà scénariste et réalisateur de la plupart des films traitant de cet univers dystopique et renommés, en France, American Nightmare.
Si vous ne connaissez pas du tout le concept, revenons d'abord sur les bases de la "purge". 
Dans un futur proche, les États-Unis ont trouvé pire que Trump et se voient maintenant dirigés par les Nouveaux Pères Fondateurs. Ces derniers ont basé leur programme politique sur une idée aussi terrifiante qu'apparemment efficace : pendant 12 heures, chaque année, les lois n'ont plus cours et les crimes sont autorisés. Cette parenthèse dans l'organisation sociale habituelle et l'ordre est censée purger chaque individu de ses émotions négatives (une sorte de catharsis en plus rock n'roll !) et permettre d'éradiquer le crime pendant le restant de l'année.

Deux choses n'allaient pas dans ce pitch sous-tendant les premiers films. D'abord, qu'une idée aussi folle puisse être appliquée, même aux États-Unis, berceau de toutes les conneries modernes (de la cancel culture aux "experts littéraires" censurant les auteurs et charcutant les livres, en passant par ces demeurés de SJW qui voient, entre autres, du sexisme partout (cf. cet article)), ça paraissait tout de même un peu gros. 
De plus, le fait de tout permettre 12 heures par an n'explique nullement la disparition totale des crimes violents. Bien sûr, si vous voulez buter le vieil oncle Edward pour hériter de sa fortune, autant attendre la Purge. Mais, d'une part, s'il n'est pas trop stupide, l'oncle Ed, il va se méfier. D'autre part, tous les autres crimes ne peuvent pas forcément se différer. La violence sociale par exemple (une altercation qui dégénère) ne peut aucunement être contrôlée par la purge. Pas plus que le crime organisé (les mafieux, voleurs, gangs et autres terroristes ne vont pas attendre la seule et unique petite fenêtre de tir de l'année).
Bref, l'idée est bancale.
Mais, il faut le reconnaître, elle donne lieu à des films où l'on flippe pas mal. Le simple fait d'entendre la sirène annonçant le début de la purge plonge le spectateur dans une ambiance tendue et malsaine. 



Penchons-nous maintenant sur la série en elle-même. Les deux saisons sont très différentes sur le fond. La première se déroule pendant la purge et est très proche des films. L'on y suit un type qui recherche sa sœur, embrigadée dans une secte ; une pro de la finance bossant pour une grosse entreprise et estimant qu'elle n'a pas eu la promotion qu'elle méritait ; et un couple se rendant à une soirée organisée par les NPFA (pro-purge, donc). C'est assez classique et prévisible, mais ça se regarde sans déplaisir. Notons qu'à la fin, les destins de ces trois personnages ou groupes de personnages se rejoignent d'une manière assez... amusante.
Le début fonctionne surtout sur le suspense généré par le fait que la purge, en théorie, permet presque tout, et que l'on ne sait jamais si la personne qui vous sourit et vous offre un petit four ne va pas vous planter une machette dans le crâne l'instant suivant.

La deuxième saison est radicalement différente et bien plus ambitieuse. Elle se déroule après la purge et en explore les conséquences et les origines. Alors, bien entendu, l'on a tout de même des extraits de purges, lors de nombreux flashbacks, mais clairement l'intérêt, ici, est ailleurs.
Cette fois, l'on va suivre un type qui a failli se faire dessouder lors de la purge et qui découvre que quelqu'un a mis un contrat sur sa tête sur le dark web ; d'anciens flics confrontés à la corruption et qui vont tenter le tout pour le tout afin de changer de vie ; un étudiant qui a failli se faire massacrer pendant la purge et qui a du mal à encaisser le traumatisme résultant d'une lutte dans laquelle il a dû tuer son agresseur ; et enfin, une responsable de la surveillance vidéo instaurée par les autorités, qui va enquêter sur la mort d'une proche ayant été purgée.

Cette seconde saison explore non seulement des thématiques intéressantes, mais elle permet aussi de combler certaines lacunes et invraisemblances évoquées plus haut. L'on découvre la société post-NPFA d'une manière plus complète. Ainsi, l'on constate les dérives de la justice (très expéditive), l'on revient sur les limites légales de la purge (tout n'est pas réellement permis) ou encore la manière dont les citoyens réagissent et supportent les conséquences de ce système. L'on apprend également que la purge n'est finalement peut-être pas si efficace que ce que le gouvernement prétend en ce qui concerne la maîtrise de la violence.

Au final, voilà une série plutôt bien fichue, qui apporte sa pierre à la franchise en allant au-delà de la simple redite. Tout reste assez gros, parfois téléphoné, mais a priori, personne n'était allé chercher de la subtilité dans The Purge, qui parvient même à justifier ses défauts et s'offre le luxe, l'espace d'un instant, de tourner en dérision son propre concept (fin de la saison 1). Reste une morale bien lourde et évidente, imposée de manière répétitive et maladroite. 
Pas parfait, loin de là, mais suffisamment bien réalisé pour que, une fois lancé, l'on se fasse les 20 épisodes.




+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Une première saison aux rebondissements prévisibles mais à l'ambiance tendue et glauque à souhait.
  • Un final de saison 1 qui flirte avec l'auto-parodie.
  • Une saison 2 qui explore le concept et corrige et explique certaines incohérences.
  • Un univers dystopique qui commence à prendre forme et permet de nombreuses "variations".
  • Le casting.
  • Les masques... toujours flippant ça, les masques.


  • Souvent prévisible.
  • Une morale frisant la stupidité et martelée sans finesse.
  • Une violence parfois trop aseptisée, ce qui est la meilleure manière d'en faire l'involontaire promotion.

"La Haute République", LE nouvel événement littéraire STAR WARS de 2021 !

 


La célèbre saga étoilée revient en force cette année ! Outre toutes les séries TV prévues pour fin 2021 et 2022, l'événement (principalement littéraire) La Haute République s'annonce passionnant.

Qu'est-ce que c'est ?

La Haute République est le nom de la période qui se déroule 200 ans avant les événements du film La Menace Fantôme, une époque où les Jedi étaient les gardiens de la paix et de la justice dans toute la galaxie.

C'est aussi le titre d'un ambitieux projet littéraire évoqué dès avril 2019 (sous le nom Luminous) puis dévoilé en avril 2020. Plusieurs livres sont prévus pour explorer La Haute République : romans, comics,  romans graphiques, mangas, romans jeunesse… le tout enrichi d'une série TV (The Acolyte).

 



Combien de temps ça va durer ?

Il a été révélé que cette nouvelle saga se déroulera en trois phases. Pour l'instant, tous les titres littéraires annoncés sont liés à la première : Light of the Jedi (La Lumière des Jedi). Les deux suivantes se nomment Quest of the Jedi (La Quête des Jedi) puis Trials of the Jedi (Les Procès des Jedi ? Ou bien Les Essais des Jedi ? Le terme français n'a pas encore été officialisé, l’ambiguïté du mot est probablement volontaire).

 


Ça va parler de quoi concrètement ?

Les deux romans prévus en France (on en reparle plus loin) vont évoquer les nombreux Jedi qui vivaient à ce moment-là. La Haute République est dirigée par la chancelière Lina Soh qui souhaite « étendre » son système politique avec la fameuse « bordure extérieure » de la galaxie, une région sans foi ni loi. Les Jedi seront opposés, entre autres, au gang des Nihil. Une mystérieuse station spatiale abandonnée semble aussi être la cause d’événements étranges… 


 

Est-ce bien canonique ?

Tout à fait, cette nouvelle ère rentre officiellement dans la chronologie de la saga ! Elle a d'ailleurs été actualisée et divisée en six périodes distinctes.

1. The High Republic : tous les livres liés au projet et à la future série The Acolyte
2. Fall of the Jedi : les trois films de la prélogie et les sept saisons de la série d'animation The Clone Wars
3. Reign of the Empire : la future série d'animation The Bad Batch et le film Solo
4. Age of Rebellion : les quatre saisons de la série d'animation Rebels, le film Rogue One et la trilogie dite « originale »
5. The New Republic : la série, actuellement en cours de diffusion, The Mandalorian
6. Rise of the First Order : les deux saisons de la série d'animation Resistance et la « nouvelle trilogie » (postlogie)



Quels personnages apparaîtront dans La Haute République ?

Quasiment uniquement des nouveaux créés spécialement pour l'occasion. Seul Yoda est annoncé comme figure connue de la franchise. Il est âgé de 700 ans durant ces événements.

Un article sera prochainement en ligne pour découvrir les concepts-art et description de tous ces nouveaux protagonistes.



Quelles publications sont prévues ?

Au moment où nous écrivons ces lignes (janvier 2020), une quinzaine de titres ont été annoncés (les dates de sorties concernent uniquement les États-Unis dans ce paragraphe).

- Deux romans : Light of the Jedi (disponible depuis le 5 janvier) et The Rising Storm (prévu pour fin juin).
- Deux romans « young adult » : Into the Dark (février) et Out of the Shadows (juillet).
- Trois nouvelles : Starlight, en deux parties (décembre 2020 et février 2021) et First Duty (mars).
- Trois livres pour enfants : A Test of Courage et The Great Jedi Rescue (tous deux en vente depuis le 5 janvier) et Race to Crashpoint Tower (juin).
- Un roman graphique, The Monster of Temple Peak (date de sortie inconnue).
- Un manga, The Edge of Balance (idem).

- Deux comics : The High Republic (premier chapitre disponible depuis le 6 janvier et publié chez Marvel) et The High Republic Adventures (premier chapitre le 21 février, à destination des plus jeunes, publié par IDW).


- Enfin, la série The Acolyte montrera l'émergence du Côté Obscur durant les derniers jours de la Haute République et sera diffusée sur Disney+, probablement en 2022.

 

Qu'est-ce qui sortira en France ?

Pour l'heure, deux romans sont prévus chez Pocket, moins de deux mois après leur parution aux États-Unis ! Ainsi le 25 mars prochain nous pourrons découvrir La lumière des Jedi (Light of the Jedi) qui est disponible depuis le 5 janvier en VO. Porte d'entrée de cette nouvelle saga au sein de la franchise, c'est l'idéal pour débuter, aussi bien pour les fans de longue date que les nouveaux venus qui cherchaient quelque chose d'accessible.

Ce roman est écrit par Charles Soule qui a déjà fait ses preuves sur Star Wars en scénarisant quelques comics comme l'excellente série Dark Vador - Le Seigneur Noir des Sith et les sympathiques L'ascension de Kylo Ren et la série Poe Dameron, tous disponibles en vente chez Panini Comics. Soule s'est aussi illustré avec une qualité inégale chez DC Comics (entre autres son excellent Swamp Thing) et Marvel (La mort de Wolverine puis Wolverines, Inhumans vs. X-Men, ou encore Daredevil).

Résumé officiel : Le récit se déroule lors de la Haute République, environ 200 ans avant les films Star Wars. Ce régime est en plein âge d’or, mais son territoire s’arrête à la Bordure Médiane. La Bordure Extérieure est encore une région sans foi ni loi, un Far West à l’échelle galactique. On y trouve deux factions majeures : les Jedi (sorte de Chevaliers de la Table Ronde) qui officient à la manière de shérifs, et le gang des Nihil, une organisation de malfaiteurs semant le désordre. Mais un cataclysme touchant à l’hyperesepace va ébranler la galaxie.

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Le 22 avril c'est le roman En pleines ténèbres (Into the Dark, prévu le 2 février prochain en VO) de Claudia Gray qui sera en vente. Là aussi l'auteur est une habituée de Star Wars. On lui doit notamment Liens du sang, Maître et Apprenti ainsi que Leia, Princesse d'Alderaan qui sera disponible en France le 25 février.

Résumé officiel : Le récit se déroule lors de la Haute République, environ 200 ans avant les films Star Wars. Ce régime est en plein âge d’or, mais son territoire s’arrête à la Bordure Médiane. La Bordure Extérieure est encore une région sans foi ni loi, un Far West à l’échelle galactique. On y trouve deux factions majeures : les Jedi (sorte de Chevaliers de la Table Ronde) qui officient à la manière de shérifs, et le gang des Nihil, une organisation de malfaiteurs semant le désordre. Mais un cataclysme touchant à l’hyperesepace va ébranler la galaxie.

Côté bandes dessinées, la maison d'édition Panini Comics a annoncé sur Twitter qu'elle communiquerait bientôt sur le sujet. Panini publiera probablement à minima la série principale The High Republic (à lire après le roman du même nom de Charles Soule). Côté roman jeunesse, A Test of Courage paraîtra le 31 mars dans la Bibliothèque Verte, éditeur habituel de ces récits Star Wars pour enfants.

On ignore quelles autres publications seront proposées en France pour l'instant.




Comment je m'y retrouve dans tout ça ?

Simple, UMAC vous proposera un guide (voir section dossiers du site) avec toutes les sorties prévues en France, et qui sera actualisé au fil de l'eau. Les publications seront bien sûr indexées mais aussi chroniquées. Ainsi, chaque titre disponible en France aura droit à une critique.


Sources : starwars-universe.com, planete-starwars.com, galaxie-starwars.com et wikipedia.

Collector #10 : Figurines Jada Toys Metalfigs




Pour ce dixième article de la série "collector", nous allons nous intéresser aux Metalfigs de Jada Toys. Une gamme qui, comme nous allons le voir, couvre de nombreux univers et propose de bien jolies versions de nos personnages préférés !

Il existe plusieurs tailles de figurine au sein de cette collection (2,5 pouces, 4 pouces et 6 pouces). L'on va se concentrer sur les 4 pouces (environ 10 cm). Vu la proximité de taille et de prix (environ 15 euros l'unité), cette collection est la concurrente directe des célèbres Funko Pop. Sauf qu'elles sont de bien meilleure qualité, et qu'elles écrasent "l'adversaire" dans tous les domaines.

Tout d'abord, elles sont en métal (sauf quelques accessoires, comme les armes ou capes, qui sont en plastique épais mais souple). Dès la prise en main, on sent l'aspect massif et la qualité des finitions. Ensuite, là où les Pop emploient tout le temps le même visage, ici, l'on bénéficie de faciès bien plus ressemblants (on reconnaît sans problème Bill Murray par exemple, dans la série Ghostbusters, c'est autre chose que les "têtes à Toto" des Pop). 
Notons qu'elles sont également très stables (là encore, ce n'est pas le cas de toutes les Pop), même pour les personnages ayant de petits pieds. Et enfin, même si l'on conserve un design cartoony et disproportionné, voire enfantin, les corps des Metalfigs sont bien plus larges que ceux des Pop, ce qui permet de profiter des détails des tenues. 
Bref, le match est remporté haut la main par les Metalfigs, qui sont au final des Pop... réussies, en métal, avec de vrais visages travaillés. 

Voyons un peu maintenant les univers que couvre cette collection. L'on retrouve bien entendu les personnages de Marvel et DC Comics, mais aussi ceux des franchises Ghostbusters, The Walking Dead, Star Trek, Halo, Fast and Furious, Harry Potter, Disney, Street Fighter, Transformers, Power Rangers ou encore les Tortues Ninja et même les stars de la WWE
Pas autant de personnages que dans la collection Pop, mais déjà de quoi faire tout de même.

Certaines figurines sont déclinées dans de nombreuses versions. Parmi les super-héros, par exemple, l'on va retrouver pas mal de Batman (cf. l'illustration ouvrant cet article) ou Spider-Men (versions classique, Superior Spider-Man, Black costume, Miles Morales...). Selon les différentes tenues, l'on aura un effet mat (comme pour le Desert Batman et son trench-coat "poussiéreux") ou encore un vernis du plus bel effet (les costumes version brillante de Deadpool ou du Superior Spider-Man sont magnifiques).
Quelques modèles sont légèrement articulées. Les Tortues Ninja par exemple peuvent changer de postures. Notons que leurs armes (bo, katana, saï et nunchaku) peuvent également se ranger sur des supports sur leurs carapaces.


Dans les personnages Marvel, peu d'ennemis à disposition pour le moment, si l'on excepte Magnéto. L'on peut noter la présence d'un Wolverine Old Man Logan. Pas mal de personnages féminins également : Mystique, Tornade, Elektra, Spider-Gwen, Psylocke... on attend par contre la suite (Cyclope, Iceberg... les 4 Fantastiques ?) avec impatience.
Chez DC Comics, c'est un peu moins fourni, il faudra se contenter, outre les multiples Batman, de Superman, Aquaman et d'un Flash au costume très réussi mais qui est introuvable à l'heure actuelle. Question personnages féminins, il y en a moins que chez Marvel, mais l'on trouvera de nombreuses version de Harley Quinn et, surtout, de Wonder Woman (la version rouge sombre et noir, avec cape, est franchement réussie).


Certaines pièces en 6 pouces n'ont pas trop d'intérêt, car elles reprennent un personnage 4 pouces à l'identique (Hulk par exemple). D'autres s'intègrent parfaitement à la collection, comme l'armure d'Iron Man version Hulkbuster, qui est naturellement plus grande (et contient un petit Iron Man à l'intérieur, cf. image ci-contre). 
Dans les Tortues Ninja, il existe également un très chouette Leonardo de 6 pouces ayant la particularité d'être doté d'une armure de samouraï amovible (si l'on dispose ensuite les figurines 4 pouces tout autour, on a l'impression qu'elles encadrent une statue... plutôt pas mal comme effet en vitrine).

Vous pouvez voir tout cela plus en détail sur le site officiel
Niveau prix, je déconseille d'aller au-delà de 20 ou 25 euros pièce, et encore, pour vraiment des personnages difficiles à trouver (en sachant que l'on peut acquérir certaines figurines, en lot ou non, aux alentours de 8 à 10 euros pièce). Mieux vaut parfois être patient qu'entretenir de vils spéculateurs. Pour donner un exemple, j'ai déjà vu la version Samouraï de Leonardo (6 pouces) proposée à presque 100 euros (je l'ai trouvée à 27 euros, port compris, ce qui me paraît plus raisonnable déjà).
Pour finir, sachez que l'on peut parfois tomber sur certaines de ces figurines en grande surface (dans des Cora notamment).

Allez, un petit récapitulatif/comparatif et on vous laisse jeter un œil à la galerie ci-dessous (qui sera probablement mise à jour dans les semaines à venir). 
Enjoy !

















Une comparaison Metalfigs/Pop à l'aide d'un même personnage : Daryl Dixon.
Outre le fait que ses yeux ne soient pas de la bonne couleur, en pop, Daryl ressemble étrangement à... monsieur Miyagi !