Swamp Thing : La Guerre des Avatars
Publié le
14.8.15
Par
Nolt
Swamp Thing, l'un des plus étranges personnages de l'univers DC Comics, est à l'honneur aujourd'hui dans le premier tome d'une saga intitulée : La Guerre des Avatars.
Swamp Thing, comme de nombreux titres du DCU, a été relancé il y a déjà quelques années. À cette occasion, l'on avait pu suivre un excellent récit dans lequel la Sève, le Sang et la Nécrose s'affrontaient (cf. cet article). Ce fut également l'occasion pour les nouveaux lecteurs de faire connaissance avec Alec Holland, un scientifique qui allait devenir le "champion" de la sève en incarnant la créature des marais, et une opportunité, pour l'éditeur, de réarranger un peu la continuité (l'ancien Swamp Thing devenant en fait un être qui n'avait rien d'humain mais était simplement doté des souvenirs d'Alec).
C'est bien entendu Alec que l'on retrouve de nouveau dans ce récit, bien qu'il ait définitivement abandonné son aspect humain.
Tout commence alors que Swamp Thing découvre des comportements étranges de la Sève en divers endroits du monde : oasis en plein désert, rizière au rendement soudainement miraculeux, arbres à whisky poussant en Ecosse et ayant des effets dévastateurs, etc.
Malheureusement, ces petits "miracles" ont souvent des effets négatifs. L'Avatar de la Sève va donc devoir se mettre sur la piste du Planteur, l'étrange homme à l'origine des phénomènes.
Le scénario est écrit par Charles Soule, les dessins sont de Kano, Jesus Saiz, David Lapham, Andrei Bressan et Javier Pina.
Il est peut-être nécessaire de revenir sur la nature particulière du personnage principal. En effet, Swamp Thing, de par sa nature et le ton de la série, emprunte autant, sinon plus, au genre horrifique qu'au super-héroïsme classique. En effet, même si Alec Holland dispose de pouvoirs étendus (il peut communiquer avec les plantes, les commander, se régénérer, se déplacer presque instantanément grâce au réseau de la Sève...), il a surtout dû abandonner son ancienne vie et ses proches. Il ne s'agit donc pas de simples dons permettant tout à coup de jouer au justicier mais bien d'un véritable traumatisme ayant des répercussions dramatiques.
L'ambiance de la série s'en ressent forcément, heureusement pour le meilleur. L'on retrouve également les concepts très intéressants vus précédemment, comme le fameux Parlement, une institution de la Sève composée d'anciens avatars. L'on en apprend un peu plus ici sur son fonctionnement et les luttes d'influence qui existent en son sein.
Peu à peu, l'intrigue principale se met en place et - comme l'indiquait le titre de manière limpide - conduit à un affrontement titanesque entre les deux champions qui convoitent le titre d'avatar.
Pour relever le défi, Alec devra non seulement pénétrer l'Intramonde afin d'y rencontrer des guides et mentors très spéciaux, mais il lui sera également nécessaire de s'interroger sur ses limites et ce qui fait - encore un peu du moins - de lui un individu et non une marionnette au service du Parlement et de ses manigances.
Tout cela est bon, très bon même. Cette première partie (l'intégralité du run de Soule sera contenue dans deux albums de la collection DC Renaissance) se révèle à la fois inspirée, mature, originale et haletante.
Soule rappelle le contexte et les origines du personnage en quelques pages tout en le montrant rapidement à l'œuvre. La mythologie concernant la Sève est respectée et enrichie. Les guests sont bien choisis (Superman, et surtout Animal Man et John Constantine). Les interrogations d'Alec sont pertinentes et émouvantes sans pour autant faire sombrer le personnage dans le larmoyant, et certaines scènes sont parfois dérangeantes, rendant ainsi compte de l'aspect très particulier et presque bizarrement "contre-nature" des plantes et de leur royaume.
Pour ce qui est de l'aspect visuel, l'ensemble est de qualité, avec même parfois des planches impressionnantes (tant au niveau du dessin que du découpage) rendant toute l'étrangeté et l'exotisme des créatures de la Sève. Il y a bien parfois quelques maladresses mais elles demeurent rares.
Niveau traitement éditorial, c'est parfait. Urban Comics commence par un résumé de la situation et un topo sur chaque protagoniste important, le texte est impeccable (je n'ai pas relevé une seule coquille ou maladresse dans la VF), et l'on termine même avec quelques bonus (covers, recherches de personnage et crayonnés).
Un excellent comic, plein de chlorophylle et de bonnes idées.
A ne pas rater.
Swamp Thing, comme de nombreux titres du DCU, a été relancé il y a déjà quelques années. À cette occasion, l'on avait pu suivre un excellent récit dans lequel la Sève, le Sang et la Nécrose s'affrontaient (cf. cet article). Ce fut également l'occasion pour les nouveaux lecteurs de faire connaissance avec Alec Holland, un scientifique qui allait devenir le "champion" de la sève en incarnant la créature des marais, et une opportunité, pour l'éditeur, de réarranger un peu la continuité (l'ancien Swamp Thing devenant en fait un être qui n'avait rien d'humain mais était simplement doté des souvenirs d'Alec).
C'est bien entendu Alec que l'on retrouve de nouveau dans ce récit, bien qu'il ait définitivement abandonné son aspect humain.
Tout commence alors que Swamp Thing découvre des comportements étranges de la Sève en divers endroits du monde : oasis en plein désert, rizière au rendement soudainement miraculeux, arbres à whisky poussant en Ecosse et ayant des effets dévastateurs, etc.
Malheureusement, ces petits "miracles" ont souvent des effets négatifs. L'Avatar de la Sève va donc devoir se mettre sur la piste du Planteur, l'étrange homme à l'origine des phénomènes.
Le scénario est écrit par Charles Soule, les dessins sont de Kano, Jesus Saiz, David Lapham, Andrei Bressan et Javier Pina.
Il est peut-être nécessaire de revenir sur la nature particulière du personnage principal. En effet, Swamp Thing, de par sa nature et le ton de la série, emprunte autant, sinon plus, au genre horrifique qu'au super-héroïsme classique. En effet, même si Alec Holland dispose de pouvoirs étendus (il peut communiquer avec les plantes, les commander, se régénérer, se déplacer presque instantanément grâce au réseau de la Sève...), il a surtout dû abandonner son ancienne vie et ses proches. Il ne s'agit donc pas de simples dons permettant tout à coup de jouer au justicier mais bien d'un véritable traumatisme ayant des répercussions dramatiques.
L'ambiance de la série s'en ressent forcément, heureusement pour le meilleur. L'on retrouve également les concepts très intéressants vus précédemment, comme le fameux Parlement, une institution de la Sève composée d'anciens avatars. L'on en apprend un peu plus ici sur son fonctionnement et les luttes d'influence qui existent en son sein.
Peu à peu, l'intrigue principale se met en place et - comme l'indiquait le titre de manière limpide - conduit à un affrontement titanesque entre les deux champions qui convoitent le titre d'avatar.
Pour relever le défi, Alec devra non seulement pénétrer l'Intramonde afin d'y rencontrer des guides et mentors très spéciaux, mais il lui sera également nécessaire de s'interroger sur ses limites et ce qui fait - encore un peu du moins - de lui un individu et non une marionnette au service du Parlement et de ses manigances.
Tout cela est bon, très bon même. Cette première partie (l'intégralité du run de Soule sera contenue dans deux albums de la collection DC Renaissance) se révèle à la fois inspirée, mature, originale et haletante.
Soule rappelle le contexte et les origines du personnage en quelques pages tout en le montrant rapidement à l'œuvre. La mythologie concernant la Sève est respectée et enrichie. Les guests sont bien choisis (Superman, et surtout Animal Man et John Constantine). Les interrogations d'Alec sont pertinentes et émouvantes sans pour autant faire sombrer le personnage dans le larmoyant, et certaines scènes sont parfois dérangeantes, rendant ainsi compte de l'aspect très particulier et presque bizarrement "contre-nature" des plantes et de leur royaume.
Pour ce qui est de l'aspect visuel, l'ensemble est de qualité, avec même parfois des planches impressionnantes (tant au niveau du dessin que du découpage) rendant toute l'étrangeté et l'exotisme des créatures de la Sève. Il y a bien parfois quelques maladresses mais elles demeurent rares.
Niveau traitement éditorial, c'est parfait. Urban Comics commence par un résumé de la situation et un topo sur chaque protagoniste important, le texte est impeccable (je n'ai pas relevé une seule coquille ou maladresse dans la VF), et l'on termine même avec quelques bonus (covers, recherches de personnage et crayonnés).
Un excellent comic, plein de chlorophylle et de bonnes idées.
A ne pas rater.
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