Sex Shop Wonderland tome 2 : Chef d'équipe
Publié le
15.3.18
Par
Vance
Le 20 mars 2017, Nats Editions sortait une bande dessinée bien particulière, Sex Shop Wonderland (cf. cet article), dans laquelle l'auteur, Boris Tchechovitch, racontait une bonne partie des nombreuses anecdotes ayant émaillé son stage d'un an dans un sex shop, alors que, de son propre aveu, il pensait au départ travailler dans une boutique vidéo, radicalement plus proche de ses inclinations, puisqu'il est fan de films de genre, d'animes japonais et des BD de Moebius. Sur le point de se lancer dans un tout autre genre de bandes dessinées, l'auteur-dessinateur a tenu à compléter son expérience autobiographique par un second tome, sous-titré Chef d'équipe.
Quasiment pas de rupture avec le premier, on y retrouve les éléments qui avaient fasciné, étonné ou agacé comme ce recours à des graphismes légers qui permettent une certaine distanciation avec les situations souvent scabreuses dont il a été témoin, tout en leur conférant une tonalité subtile, acidulée, remplaçant le glauque et les déviances par de petites piques bien senties. Par le biais de pastilles ouvertement humoristiques, on assiste à un défilé désopilant de quidams aux propositions déroutantes tout en explorant davantage le caractère, les envies et les remords du personnage principal.
Le format ne prête pourtant pas à une véritable remise en question ou étude sociétale, ces tranches de vie inégales se dégustent posément, par petites touches parfois surréalistes, allant du petit gag aux clins d'œil appuyés en passant par les délires fuligineux imprégnant les mystères de l'arrière-boutique.
Sex Shop Wonderland, malgré ses couleurs primaires, son trait simpliste, ses expressions exacerbées et ses bulles pleines de bons mots, n'est paradoxalement pas aisé à parcourir ; il y a quelque chose d'inconstant dans le caractère de l'auteur/personnage et, si on le soutient volontiers lorsqu'il déclare sa flamme pour Akira, on ne parvient pas toujours à le suivre dans ses petits délires quotidiens, moments de douce folie lui permettant de conserver une certaine sérénité dans ce concentré de spleen et de bonheurs fugaces où on y trompe davantage son ennui que ses partenaires.
Objectivement moins réaliste que le premier volume, cet album amorce dans son dernier quart une direction imprévue avec des personnages récurrents, des réflexions approfondies sur le bien-fondé de ce travail alimentaire et sur les rapports entre les clients et les vendeurs, avant d'élaborer un finale ambitieux mais réussi, une mise en abyme redistribuant les rôles d'auteur et de lecteur. Boris Tchechovitch y règle une partie de ses comptes et nous invite incidemment à en faire autant.
Pas toujours aussi drôle qu'attendu, rarement graveleux ou provocateur, un titre qui s'avère finalement plus profond et subtil que ne le laisse croire son emballage.
À tenter.
Quasiment pas de rupture avec le premier, on y retrouve les éléments qui avaient fasciné, étonné ou agacé comme ce recours à des graphismes légers qui permettent une certaine distanciation avec les situations souvent scabreuses dont il a été témoin, tout en leur conférant une tonalité subtile, acidulée, remplaçant le glauque et les déviances par de petites piques bien senties. Par le biais de pastilles ouvertement humoristiques, on assiste à un défilé désopilant de quidams aux propositions déroutantes tout en explorant davantage le caractère, les envies et les remords du personnage principal.
Le format ne prête pourtant pas à une véritable remise en question ou étude sociétale, ces tranches de vie inégales se dégustent posément, par petites touches parfois surréalistes, allant du petit gag aux clins d'œil appuyés en passant par les délires fuligineux imprégnant les mystères de l'arrière-boutique.
Sex Shop Wonderland, malgré ses couleurs primaires, son trait simpliste, ses expressions exacerbées et ses bulles pleines de bons mots, n'est paradoxalement pas aisé à parcourir ; il y a quelque chose d'inconstant dans le caractère de l'auteur/personnage et, si on le soutient volontiers lorsqu'il déclare sa flamme pour Akira, on ne parvient pas toujours à le suivre dans ses petits délires quotidiens, moments de douce folie lui permettant de conserver une certaine sérénité dans ce concentré de spleen et de bonheurs fugaces où on y trompe davantage son ennui que ses partenaires.
Objectivement moins réaliste que le premier volume, cet album amorce dans son dernier quart une direction imprévue avec des personnages récurrents, des réflexions approfondies sur le bien-fondé de ce travail alimentaire et sur les rapports entre les clients et les vendeurs, avant d'élaborer un finale ambitieux mais réussi, une mise en abyme redistribuant les rôles d'auteur et de lecteur. Boris Tchechovitch y règle une partie de ses comptes et nous invite incidemment à en faire autant.
Pas toujours aussi drôle qu'attendu, rarement graveleux ou provocateur, un titre qui s'avère finalement plus profond et subtil que ne le laisse croire son emballage.
À tenter.
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