Mon Pote
Publié le
18.6.18
Par
Nolt
Pas de crimes ou de grands méchants dans ce film traitant d'un repris de justice et de sa rédemption, mais plutôt des bons sentiments et une ambiance très "feel good". Voici le bien nommé Mon Pote.
Victor est un type bien, très gentil, patron d’un magazine auto. Un jour, un peu sans y prêter attention, il accepte d’intervenir dans une prison pour évoquer son métier. Là, il fait la connaissance de Bruno, un type bien, très gentil, qui a envie de bosser avec lui.
Victor est un type bien, très gentil, patron d’un magazine auto. Un jour, un peu sans y prêter attention, il accepte d’intervenir dans une prison pour évoquer son métier. Là, il fait la connaissance de Bruno, un type bien, très gentil, qui a envie de bosser avec lui.
Comme
Victor est sympa, il a envie d’aider Bruno à s’en sortir. Et comme Bruno est
très gentil, il va remercier Victor. À sa façon.
Ben,
du coup, tout le monde est très gentil donc. Et sympa aussi.
Et
c’est ça le problème, ce film est totalement "bisounoursé". À côté, Walt Disney,
c’est de l'ultra-violence pour masochistes dépressifs. Tout, dans ce film de Marc Esposito, est idéal. Le patron est idéal (il va offrir un truc énorme à
son employé pour son anniversaire), le repris de justice est idéal (il a le
sens de l’honneur, l’envie de s’en sortir, il est ponctuel, il est même gêné qu’on
lui offre un sandwich…), les employés de la boîte sont des gentilles petites
fées qui veulent votre bonheur, bref, c’est du sucre sur du miel avec des Chamallow
autour. Et vous savez quoi ?
Ça
marche.
Pour
deux raisons essentiellement : l’écriture et le casting.
L’écriture
est bonne. Elle n’est pas réaliste, même pas vraisemblable, mais elle parvient
à installer des personnages que l’on ne peut qu’aimer. Tout est en toc, mais on
aime ce toc du début à la fin. On veut y croire. Et tant pis si ce n’est qu’un
rêve. Parce que, dans la réalité, forcément, c’est différent. Les voleurs replongent, les caïds ne vous lâchent pas si facilement, les patrons ne vous
font pas ce genre de cadeaux, les flics ne sont pas si naïfs et idiots, les femmes ne sont pas charmées par l'irresponsabilité…
Mais
on s’en tape. Parce que, putain, c’est bon que ce soit différent du réel et que
l’on puisse faire semblant d’y croire.
Alors, du coup, on regarde un truc étrange, qui n'est ni un polar ni une comédie, même pas un film engagé, juste un conte moderne, élégant, sympathique, qui fait sourire et donne envie de rêvasser. Au moins pendant quelques minutes. D'une certaine façon, c'est presque de la SF ou du fantastique. Sauf que la "tricherie" s'effectue sur les rapports humains, pas la science, le paranormal ou le futur.
Dans un monde idéal, Mon Pote n'aurait aucun intérêt. Parce que ce serait le reflet banal d'une réalité commune. Dans notre monde, ce film est à la fois merveilleux et douloureux. Parce qu'il nous entraîne dans le Beau, l'espace d'une parenthèse, avant de nous replonger dans la merde.
Ça fait du bien pendant 1h45. Mais attention à la descente.
Pour les rêveurs qui ont l'estomac solide.
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