X-Men : Schism
Publié le
24.7.18
Par
Nolt
La saga X-Men : Schism a constitué une étape importante pour les mutants. Tout de suite, le bilan complet sur les évènements.
Les mutants, sous la direction de Scott Summers, alias Cyclope, sont rassemblés sur Utopia, un ilot-nation devenu leur refuge sur la côté ouest des États-Unis.
Malheureusement, une nouvelle menace se profile à l'horizon. Car l'humanité continue de haïr et craindre ces êtres aux pouvoirs exceptionnels. Pire encore, alors qu'il leur faudrait être unis pour sortir vainqueurs de cette épreuve, Scott et Wolverine, en complet désaccord sur les méthodes à adopter, vont provoquer une scission au sein du groupe.
Le temps est venu pour chacun de choisir son camp...
En 2014, Panini a sorti cette saga en Marvel Deluxe, nouveau format : exit la jaquette et la cover noire et place à une hardcover illustrée. Le tout est bien plus joli et pratique. Dommage qu'ils aient mis si longtemps à s'en rendre compte (ce n'était pas faute de le répéter régulièrement).
Par contre, niveau contenu, c'est un peu léger pour le prix : 10 épisodes et les covers. La traduction est, elle, satisfaisante, il doit rester deux ou trois coquilles sur l'ensemble, ce qui n'est pas parfait mais très loin d'être honteux selon les normes actuelles. L'éditeur a même réussi à pondre un texte explicatif introduisant le récit.
C'est sûr que lorsque l'on n'est plus en position de monopole sur le mainstream, ça incite à se sortir les doigts du cul.
Voyons l'histoire en elle-même. Elle est en fait composée de trois parties distinctes. X-Men : Prelude to Schism (4 épisodes), X-Men : Schism (5 épisodes) et X-Men : Regenesis (une sorte de conclusion en un épisode).
Au scénario, l'on retrouve dans l'ordre Paul Jenkins, Jason Aaron et Kieron Gillen. Au dessin, il y a un paquet de monde, dont, entre autres, Roberto de la Torre, Carlos Pacheco, Billy Tan ou encore Adam Kubert.
Graphiquement, c'est plutôt agréable à regarder dans l'ensemble. Quelques pleines pages vraiment belles mais aussi quelques planches parfois un peu fades mais sans défauts majeurs.
Le scénario est, lui, assez réussi. La première partie, aux accents shakespeariens, installe une tension dramatique certaine et permet de revenir sur le passé de certains personnages (Scott, Logan ou Magneto). Scott y est décrit comme un chef en proie au doute, écrasé par ses responsabilités et hanté par la violence des décisions qu'il se devra peut-être de prendre.
Entre les réminiscences de Magneto sur les camps de concentration, le sacrifice d'une mère et certains aphorismes pas dégueulasses, Jenkins (que l'on savait habile depuis ses Frontline ou sa version des Inhumains) démontre encore une fois - contrairement à ce que pensent certains - que les comics de super-héros ne sont pas voués à être caricaturaux ou niais.
La seconde partie conte l'affrontement en lui-même, avec notamment une scène très bien fichue dans laquelle Cyclope se rend à une conférence mondiale sur le désarmement, visant à supprimer les Sentinelles (des robots géants conçus pour exterminer les mutants). Évidemment, cela tourne mal et aboutit à un déchaînement anti-mutant mondial.
L'on a droit également à une version très spéciale du Club des Damnés. Pas forcément très vraisemblable mais au moins originale.
Plus d'action donc, avec deux logiques s'affrontant. Tout comme à l'époque de Civil War, chacun pourra instinctivement, ou après mûre réflexion, soutenir un camp. L'on ne peut toutefois s'empêcher de penser que la querelle ne repose pas sur grand-chose.
Enfin, la dernière partie entérine la séparation et détaille le choix de la plupart des mutants. Mention spéciale pour une Emma Frost toujours aussi classe et cinglante.
Cette histoire est plutôt de bonne qualité si l'on accepte de mettre de côté un aspect répétitif (on en reste encore aux Sentinelles, au Club des Damnés, à la relation tendue entre Scott et Logan...) et parfois presque illogique (l'attitude de Wolvie, alors qu'ils sont en danger, est assez étrange, surtout pour un personnage que l'on a connu plus radical).
Au niveau éditorial, si Panini montre des signes de bonne volonté, le travail rédactionnel reste encore trop superficiel : un topo de deux ou trois pages sur les personnages principaux n'aurait pas été de trop, surtout que l'ouvrage reste léger en pagination pour un Deluxe.
Globalement conseillé tout de même.
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