Wisdom : So British
Publié le
6.8.19
Par
Nolt
Retour sur la mini-série Wisdom, un récit décalé et original dans lequel on va retrouver quelques fées, un dragon, des martiens et une myriade de Jack l'éventreur.
Peter Wisdom est à l'origine un personnage créé par Warren Ellis (cf. notre dossier sur l'auteur) en 1995, dans la série Excalibur. Il finira d'ailleurs par rejoindre l'équipe éponyme. Mutant de son état, Pete peut absorber l'énergie solaire (ou la chaleur ambiante) et s'en servir pour balancer des rafales d'énergie du bout des doigts, ce qui est tout de même pratique, surtout lorsque l'on bosse pour les services secrets.
Dans le récit qui nous intéresse aujourd'hui, Wisdom est à la tête d'une équipe du MI-13 chargée des affaires paranormales. Le groupe est composé de Tink, une fée dissidente, John le Skrull (qui a l'apparence de John Lennon), la jolie Maureen, dotée de pouvoirs télépathiques, ou encore Captain Midlands.
Leur première affaire consiste à stopper diverses exactions provenant du pays des fées (ces dernières n'étant pas toujours animées de bonnes intentions finalement). Pour cela, ce brave Pete devra coucher avec la fille d'un roi. Bah, que ne ferait-il pas pour la couronne ?
En 2008, Panini publie cette mini-série de 6 épisodes dans sa collection Max. C'est Paul Cornell, romancier et scénariste anglais connu notamment pour avoir œuvré sur Doctor Who, qui a été chargé du scénario. Il s'en sort d'ailleurs très bien puisqu'il livre ici une excellente histoire où se mêlent merveilleux, blagues lourdingues et sexe (ça reste soft hein, bien qu'il y ait tout de même une scène de... cunnilingus, ce qui est plutôt rare, c'est d'ailleurs plus suggéré qu'explicite, ce qui laisse à penser que, puisque nous la comprenons, soit l'auteur est très doué, soit nous sommes d'incurables obsédés).
Les références aux légendes ou à la culture anglaise ou galloise sont légion. On passe de Merlin l'enchanteur à H.G. Wells en faisant un petit détour par les banshees du folklore irlandais, bref, l'ambiance est résolument britannique (ou britannico-celtique pour être exact). Les Beatles ne sont pas la seule référence musicale puisque d'autres groupes, comme les Velvet Underground, les Stereophonics ou même Tom Jones (oui, je sais, Tom Jones n'est pas un groupe, même s'il a un peu grossi ces dernières années) sont cités dans des encarts qui indiquent la bande son qui accompagne certaines scènes. Voilà une idée plutôt sympa.
Le ton est plutôt ironique sans être trop irrévérencieux (cf. la scène #58 de notre Bêtisier Marvel). L'on a pu voir, ici et là, certains comparer la série à The Authority ou à du Garth Ennis (Preacher, Punisher, The Boys), c'est tout de même beaucoup moins trash et... plus "bon enfant" disons. C'est en tout cas très agréable à lire et l'on reste même un peu sur sa faim tant l'on aurait aimé continuer à suivre cette petite bande.
En ce qui concerne les dessins, c'est Trevor Hairsine qui se charge des deux premiers épisodes avant de céder sa place à Manuel Garcia pour les suivants. C'est plutôt beau, avec des décors détaillés, un découpage dynamique et une colorisation fort jolie elle aussi (avec des teintes parfois très vives ou contrastés, des jeux de lumières, etc., on en prend plein les yeux en tout cas mais dans le bon sens du terme).
Voilà une mini-série que l'on quitte avec ce petit pincement au cœur qui caractérise les œuvres dont on s'est délecté et que l'on aimerait plus longues. Personnages attachants, vilains (ou menaces) originaux et dialogues percutants font de cette saga un vrai bon moment de lecture.
Alors, ce n'est plus disponible en neuf, forcément, mais pour une fois, vous pourrez le dénicher d'occasion vraiment à bas prix (genre 2 euros et autant de frais de port). Et même si le personnage est loin d'être une star, à ce prix-là, il vaut largement le coup d'être découvert, surtout sous la plume d'un aussi bon scénariste.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
|
|
|