Moon Knight : le point sur les séries récentes




Voilà un personnage secondaire Marvel à la fois particulièrement intéressant et sur lequel bien des scénaristes se sont cassé les dents. Gros plan sur Moon Knight et son parcours éditorial en dents de scie.

Nous allons ici nous intéresser aux séries publiées au XXIe siècle, une période qui commence avec le relaunch de Huston en 2007. Pas mal de choses à dire sur ce destin éditorial plutôt chaotique. Mais avant tout, pour ceux qui ne connaîtraient pas ce personnage, un petit topo s'impose.
Moon Knight, alias Marc Spector, est créé en 1975 par Doug Moench et Don Perlin, dans le numéro #32 de Werewolf by Night. Ancien boxeur et Navy Seal, Spector devient mercenaire. C'est lors d'une mission en Égypte qu'il se rebelle contre son chef (qui souhaitait perpétrer un massacre) et est tabassé et laissé pour mort dans le désert. Recueilli par les traîne-patins du coin, tout ce petit monde se réfugie dans le tombeau du pharaon Seti. Là, Spector rêve de Khonshu (ou Khonsou selon les traductions), dieu de la Lune et symbole de la vengeance dans la mythologie égyptienne. Hop, il n'en fallait pas plus pour que le gars revête la cape trouvée sur la statue du dieu en question et devienne un super-héros masqué. Même pas besoin d'être mordu par une bestiole radioactive ou de voir ses parents se faire assassiner dans une ruelle sombre, un rêve suffit.

De retour à New York, Spector va officier sous le nom de Moon Knight. Niveau pouvoirs, ben... rien de bien spécial en fait. Par contre, le gaillard est un expert du combat rapproché, du maniement des armes, et sa fortune va lui permettre de concevoir moult gadgets (ce qui incitera parfois à le comparer à un certain Batman), dont un véhicule volant en forme de croissant de Lune (cf. illustration ci-contre). Signalons qu'à une époque, il avait tout de même des pouvoirs, variants selon les phases de la Lune. Pas vraiment ce qui se fait de plus pratique. Enfin, notons que Spector se trimballe tout de même une flopée de problèmes psychologiques, le faisant parfois flirter avec la folie.

Voyons maintenant ce qu'a donné son parcours éditorial moderne, au travers de différentes séries qui, presque toutes, ont comme point commun de ne pas être d'énormes réussites. Quelques exceptions, toutefois, permettent heureusement d'approfondir la découverte de ce personnage de fort belle manière.

1. Sombre et Violent

C'est en 2007, en France, que les aventures de Moon Knight débutent dans la collection 100% Marvel de Panini. Le héros, plutôt délaissé depuis quelques années, est alors remis au goût du jour par Charlie Huston et David Finch.
Commençons par l'aspect visuel. Les dessins de Finch sont clairement somptueux. Les décors sont détaillés, les visages particulièrement expressifs, les plans inventifs, les effets de lumières magnifiques, bref, c'est une pure merveille. Les deux autres responsables du rendu graphique ne sont pas en reste, il s'agit de Danny Miki pour l'encrage et Frank D'Armata pour la colorisation. Une dream team ! 

L'histoire maintenant. Le scénario d'Huston est sombre, violent et convient parfaitement au personnage. L'on retrouve ici un Marc Spector cloué sur un fauteuil roulant, priant pour redevenir un jour le héros qui terrorisait les pires criminels. Le personnage est pour le moins attachant. S'il ressemble un peu au Batman de DC Comics, pour le côté technologique et l'entourage, il possède aussi une dimension mystique, liée à Khonsou, le dieu égyptien à qui il doit sa résurrection.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que les combats ne sont pas édulcorés. Lorsque Moon Knight cogne du vilain, c'est avec un certain réalisme. Les coups font mal, le sang coule et il n'y a pas de règles pour l'emporter. L'auteur prend le parti de montrer la violence, sans complaisance, en insistant sur le côté sale et réaliste. L'ambiance s'en ressent donc forcément et lorgne vers le polar âpre et musclé.
Les 6 chapitres de ce premier arc, The Bottom, sont donc une vraie réussite. C'est à noter car ce qui suivra sera en général beaucoup moins bon.

Dans le second 100% Marvel, avec la même équipe aux commandes, quelqu'un essaie d'attirer l'attention de Marc Spector. Un sadique particulièrement inventif qui signe ses crimes en traçant sur le sol des horloges de sang. Et en guise d'aiguilles, il se sert de membres humains. Le bras pour l'heure, la jambe pour les minutes. N'essayez même pas d'imaginer ce qui peut servir de trotteuse...
Au milieu de tout cela, il y a la guerre civile qui déchire les héros (cf. notre dossier Civil War). Mais un Moon Knight ultra-violent et toujours aux portes de la folie est-il vraiment du genre à choisir un camp ?
Le scénario est cette fois parfois confus à force d'effets de style, l'auteur s'égarant un peu et perdant en efficacité.
Si Spidey ne fait qu'une apparition éclair dans l'histoire, l'on retrouve aussi (et un peu plus longuement) le Punisher, Captain America et Iron Man. Les deux camps de Civil War sont représentés mais l'on ne peut pas dire qu'ils se battent pour enrôler Moon Knight. Il est vrai qu'il est considéré, au mieux, comme un type ayant un urgent besoin de soins psychiatriques et, au pire, comme un cinglé prenant son pied en défigurant les crapules. L'ambiance reste dans la même veine que pour la première fournée : on saigne, on arrache des dents, on prélève des vertèbres sans anesthésie et on ne fait pas de cadeaux aux vilains. Malsain et tout de même assez jouissif.

2. Période Dark Reign

En 2011, le chevalier blanc est de retour et lutte contre son côté psychopathe afin de devenir un véritable super-héros.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce nouveau départ est fracassant puisque Moon Knight arrête de manière assez spectaculaire une bande de braqueurs. Cependant, la presse et les forces de l'ordre constatent que l'homme semble avoir changé. Alors que ses interventions tournaient habituellement au carnage, le justicier ne fait plus couler le sang.
Norman Osborn et Hood vont rapidement tenter de se débarrasser du gêneur, notamment en ramenant à la vie l'un de ses pires cauchemars. Une situation qui pourrait bien avoir raison de la santé mentale vacillante du héros... et de ses aussi récentes que fragiles bonnes résolutions.

Cette histoire se déroule avant la chute d'Osborn et la fin de Dark Reign (cf. notre Chronologie Marvel). Il s'agit de six épisodes issus de la nouvelle série Vengeance of the Moon Knight, écrite par Gregg Hurwitz et dessinée par Jerome Opeña.
L'idée de départ (un Moon Knight en proie à un violent conflit intérieur) n'est pas mauvaise, mais la manière dont Hurwitz la développe laisse grandement à désirer. Un peu comme dans son précédent Foolkiller, l'auteur livre une narration confuse, abusant d'ellipses difficilement compréhensibles ou, au contraire, infligeant au lecteur des péripéties à l'intérêt douteux. Les dialogues sont également d'une pauvreté affligeante. À cet égard, les interventions de Sentry et Spider-Man frisent le ridicule et sont d'une déroutante banalité. On a presque l'impression que l'on a obligé le scénariste à les utiliser et qu'il s'est vengé en les rendant soporifiques. Ceci dit, ce serait encore lui prêter une intention et une certaine capacité à la mettre en œuvre, ce dont il est permis de douter.

Sur la forme, ce n'est donc pas terrible. Pour ce qui est du fond, ce n'est guère mieux puisque l'on nous refait le coup de l'ex-cadavre qui revient en grande forme. Le pire, c'est que Mooney s'en étonne. Pourtant, en tant qu'habitant de l'univers 616, il devrait savoir que buter définitivement quelqu'un là-bas relève de l'exploit.
Au final, pas grand-chose à retenir de ce récit peu inspiré et ennuyeux.

3. Période West Coast

Nouveau ratage en 2012, avec une nouvelle série qui va se révéler encore moins bonne que la précédente. Et pourtant, c'est écrit par Bendis, qui est loin d'être un manchot.

Marc Spector s'est établi à Los Angeles. Là-bas, il produit une série télévisée basée sur... sa propre vie. Bien entendu, il continue à œuvrer en tant que justicier sous le pseudonyme de Moon Knight. Et, justement, certains criminels, lassés par la surpopulation surhumaine de New York, viennent de débarquer sur la côte Ouest.
Le voilà donc obligé d'agir, inspiré par son récent statut de Vengeur et par la belle Maya, avec qui il rêve de faire équipe, voire plus...
Mais lorsque, comme Spector, l'on souffre de problèmes psychologiques importants, il n'est pas évident d'agir au mieux. Que ce soit avec les criminels ou les belles demoiselles.

On l'a précisé, il arrive que Moon Knight soit comparé à Batman, sans doute quelque peu à tort. En effet, même si Spector, comme Wayne, use et abuse de gadgets plutôt que de pouvoirs, il est évident que ce qui le caractérise le plus reste sa psyché, instable. Certes moins frappadingue qu'un Deadpool, et moins puissant qu'un Sentry, eux aussi rendus vulnérables (et comique pour le premier) par des soucis psychologiques non négligeables, il n'en reste pas moins le "cinglé" de service le plus "réaliste". Là encore, dans cette nouvelle version, écrite par Brian Michael Bendis (cf. notre dossier sur l'auteur) et dessinée par Alex Maleev, l'on va s'attacher à nous décrire sa folie. Mais de manière bien trop superficielle.

Le duo Bendis/Maleev, sur le papier, faisait pourtant rêver. Même si le tandem n'a pas forcément toujours été brillant (l'on se souvient de l'insipide Halo, ou du très fade Spider-Woman tendance semi-animation), il reste quand même auréolé d'un run légendaire sur Daredevil et d'un très bon Scarlet
Donc on s'attend à un coup de génie, ou à une sombre connerie, expédiée à la va-vite par un type surchargé de boulot et à court d'inspiration. Et en réalité... le résultat est en fait mitigé.

Il faut savoir que la série a été arrêtée aux États-Unis après le douzième épisode. L'opus dont il est question ici en contenant sept, l'on a déjà donc fait plus de la moitié du chemin.
Mais voyons tout d'abord les points positifs, car ils existent.
Le vague vrai-faux rappel des origines de Moon Knight est plus qu'excellent et réserve la première bonne surprise du comic. Le personnage reste bien entendu ancré dans la continuité, avec des allusions au groupe des Secret Avengers (sans que cela soit gênant si l'on n'a pas lu la série). Et, joie, bonheur et crise d'apoplexie, Echo est de la partie ! Rappelons que la fascinante Maya est l'héroïne de ce qui reste, à mon sens, comme le plus beau et le plus intelligent arc jamais écrit (par l'immense David Mack) pour une série mainstream (cf. cet article).
Et notons qu'il y a une ou deux répliques fort drôles. Sur autant de pages, ce n'est pas le bout du monde, m'enfin, c'est toujours ça.

Dans le moins bon, il y a tout le reste, et ça fait beaucoup.
Tout d'abord, le personnage de Spector est, si l'on fait exception de sa folie et de quelques trop rares vannes, totalement lisse. Or, c'est, je le crains, le pire moyen de traiter, narrativement, une maladie, fusse-t-elle mentale : ne garder, du personnage, que cette (mauvaise) particularité. On en vient même à se demander comment Maya arrive à le trouver ne serait-ce que sympa.
La dimension purement psychologique, très importante donc ici, semble également relativement mal traitée, voire carrément maltraitée, ce qui est tout de même étonnant pour du Bendis. La folie de Spector est très aseptisée (les Vengeurs imaginaires, qui lui donnent des conseils) et finalement mal retranscrite, sans presque aucune angoisse réelle qui en ressort. Or, il ne s'agit pas d'un Wade Wilson, mais d'un type en souffrance, dont il aurait été intéressant de retranscrire les affres.
Même Maya, pourtant porteuse d'infinies possibilités, fait office de rôle secondaire voire de bouche-trou.
De ce qu'il était permis d'attendre de cette rencontre entre deux êtres aussi forts que fragiles, dépassant leur handicap pour démontrer qu'ils peuvent agir malgré lui, au mieux il ne reste rien. Et, même d'autres développements, plus légers, comme les mœurs hollywoodiennes et les aléas de la conception d'une série TV, sont complètement inexploités.

Bref, difficile de s'enthousiasmer pour un titre qui aurait pu faire date et qui, malgré tous les atouts dont il disposait, n'a pas su convaincre.

4. Tranches de Vie

En 2015 débarque une nouvelle série estampillée "All-New Marvel Now".
Le scénario a été confié à Warren Ellis (cf. notre dossier sur l'auteur), les dessins sont l'œuvre de Declan Shalvey (à qui l'on doit notamment l'adaptation en comics de 28 jours plus tard...). Malheureusement, et malgré tout le talent d'Ellis, c'est encore un résultat mitigé qui nous attend ici.

La particularité de ces six épisodes tient au fait que ce sont tous des one-shots. Bien qu'il y ait parfois une sorte de fil conducteur, et quelques éléments que l'on peut retrouver d'un récit à l'autre, il s'agit donc d'histoires courtes et non d'un véritable arc. Cela ne pose pas de problème en soi, c'est même un intéressant exercice de style, mais encore faut-il que celui-ci présente un réel intérêt.
On débute "doucement" avec une enquête et une confrontation avec un tueur en série en guise d'introduction. Moon Knight affronte ensuite un sniper et des fantômes dans les deux chapitres suivants. Ces derniers sont assez visuels et ne contiennent que peu de texte, or l'aspect graphique étant loin d'être époustouflant, l'on reste franchement sur sa faim. On a déjà vu Shalvey être bien plus inspiré.
Arrivé à la moitié, le bilan n'est guère enthousiasmant, mais les plus persévérants pourront découvrir la suite qui s'avère tout de même meilleure.

Le quatrième épisode, intitulé "Sommeil", se penche sur le monde des rêves et installe une ambiance très bizarre, entre le métaphysique et le franchement malsain. Intéressant. Retour à la castagne avec le cinquième récit, qui voit Moon Knight libérer une petite fille en nettoyant un immeuble où ont pris position ses nombreux ravisseurs. Le principe fait un peu penser au film Le jeu de la mort, avec Bruce Lee (chaque étage correspondant à un adversaire avec un style précis), même si les ennemis manquent ici (à part deux) de variété et de charisme.
Enfin, la dernière partie est sans doute la plus intéressante. Ellis met en scène un flic, jaloux de Spector et de sa position de consultant respecté au sein de la Brigade des Crimes Bizarres. On commence à avoir quelque chose d'un peu plus finement écrit mais cela arrive bien tard.

Encore une fois, c'est donc un très mauvais départ pour un Moon Knight qui mériterait pourtant mieux. À croire que le personnage est maudit. Si tout n'est pas à jeter dans cette version, l'auteur aligne trop d'épisodes faibles dans cette première fournée pour donner réellement envie de continuer à la suivre.
Ces épisodes sont globalement ratés, malgré quelques bonnes idées, trop peu nombreuses et  insuffisamment exploitées pour générer de l'intérêt sur le long terme.

5. Réalité ou Fantasme ?

La série suivante vient enfin rehausser le niveau.
En 2016, c'est au tour de Jeff Lemire (Descender, Futures End...) de prendre en main le destin de Spector. Les dessins, eux, sont signés Greg Smallwood

Cette fois, Spector est mis en scène alors qu'il est interné dans un hôpital psychiatrique. Il a des flashs de son passé mais impossible de savoir s'il s'agit de la réalité ou de pures inventions issues de son esprit bien mal en point. Il est de plus malmené par des infirmiers plutôt violents et doit faire face à des séances d'électro-chocs régulières en plus des médocs qu'il doit ingurgiter. 
Le résultat est violent, âpre et magnifié par le style de Smallwood, qui parvient à donner aux planches un aspect brut ou onirique, permettant de souligner les différences d'atmosphères entre ce qui est réel et ce qui peut être considéré comme un délire fantasmatique. 
Pour une fois, les troubles mentaux de Spector sont parfaitement mis en scène au travers de scènes souvent troublantes, qu'elles concernent le New York métaphysique et ensablé ou la confection, primaire et étonnante d'efficacité, du costume du héros. L'auteur parvient également à faire s'entrecroiser différents fils narratifs concernant chacune des personnalités de Spector, ce qui constitue, là encore, une excellente façon d'exploiter cette particularité. 

Au final, cette version, à l'atmosphère parfois bien glauque, permet à la fois de retracer l'historique du personnage à travers nombre de références et personnages tout en rendant compte du trouble dissociatif de la personnalité qui fait la particularité de Moon Knight, le tout en brouillant habilement la frontière entre rêve et réalité. 
Inspiré et plutôt agréable à lire, d'autant que Lemire se démarque ici franchement du récit super-héroïque classique sans pour autant sombrer dans l'abscons ou trop dérouter le lecteur. 
Ouf, une étape positive, tout de même !

6. Période Marvel Legacy

Un nouveau duo entre en scène pour cette dernière série (la dernière de notre article, d'autres suivront, bien entendu, d'ailleurs une nouvelle est déjà en cours, nous en reparlerons plus loin). 

Moon Knight Legacy est écrit par Max Bemis (le chanteur du groupe Say Anything, ayant déjà œuvré entre autres sur Foolkiller) et dessiné par Jacen Burrows (Punisher, Neonomicon...), qui livre des planches variées et très bien pensées, employant une large gamme d'effets selon les scènes. Le tout est non seulement efficace mais joli et élégant.
Contre toute attente, Bemis va de son côté bien mieux s'en sortir que Bendis ou Ellis. Si la structure du récit reste plus classique que celle de la série précédente, l'auteur parvient tout de même à remplir un cahier des charges exigeant tout en insufflant un ton personnel, non dénué parfois de second degré. Un nouvel ennemi est ainsi introduit, alors que les personnages secondaires habituels (Frenchie, Marlene, Bushman) sont présents, tout comme d'ailleurs le background lié à la mythologie égyptienne. 
À noter que si cette nouvelle série est parfaitement compréhensible pour un novice ne connaissant pas le personnage, elle reste tout de même liée aux événements précédents, mis en scène par Lemire. Rien que ce fait en dit long sur le professionnalisme de Bemis, qui s'adresse à un large lectorat tout en respectant l'historique du personnage. 

Entre un humour contrastant avec la violence du titre et un style graphique très "propre", qui permet d'accentuer l'impact des éléments gore ou étranges, l'on obtient là sans doute la meilleure série moderne mettant en scène Moon Knight.

7. Vers la folie et au-delà...

Moon Knight n'a pas suivi, comme on l'a vu, un chemin facile. Éditorialement, il est tombé dans bien des ornières et a dû en plus endosser l'étiquette, peu enviable, de clone de Batman (ce qu'il est loin d'être, en tout cas, c'est un raccourci qui ne suffit pas à le définir). 
Personnage peu connu du grand public, hanté par de nombreux démons, il permet aux scénaristes les plus habiles d'explorer un territoire onirique riche mais pas si évident que ça à s'approprier. 

Un nouveau titre, écrit par Jed MacKay et dessiné par Alessandro Cappuccio, est actuellement publié par Marvel. Graphiquement assez spectaculaire et alternant, en matière de tenues, le Moon Knight classique (et donc encapé) et celui portant son plus strict costume blanc, la série a l'air de revenir à une base très super-héroïque, dans la lignée des épisodes précédents. À voir ce que cela donnera sur le long terme.

Quant à Marc Spector, alias Steven Grant, alias Jake Lockley, plus connu sous le nom de Poing de Khonshu ou tout simplement Moon Knight, nul doute que l'on verra encore sa silhouette blafarde dans les ruelles malfamées de New York. Car au-delà de ses problèmes psychologiques, il reste avant tout un héros, faisant trembler les criminels et prêts à se battre pour défendre les plus faibles et accomplir sa légitime vengeance !