Futures End
Publié le
28.6.15
Par
Nolt
Le premier tome de la saga Futures End est maintenant disponible chez Urban Comics.
Nous sommes 35 ans dans le futur. L'Œil, un satellite construit par Bruce Wayne mais étant devenu autonome, a entrepris d'éradiquer toute vie sur Terre. Les héros sont transformés en cyborgs insectoïdes, quelques rares survivants tentent encore de résister.
Malheureusement, le plan de la dernière chance échoue. Pour renverser le cours des évènements, puisque le présent est perdu, il faut tenter d'aller combattre le mal à sa source, dans le passé.
Cette énorme saga de DC Comics débute donc en France ce mois.
Au scénario, l'on retrouve Brian Azzarello (auteur de l'excellent Loveless et de l'immonde Before Watchmen : Rorschach), Jeff Lemire, Dan Jurgens et Keith Giffen.
Les dessins sont assurés par Ethan van Sciver, Patrick Zircher, Aaron Lopresti, Jesus Merino, Dan Jurgens, Scot Eaton et Georges Jeanty.
Malgré le grand nombre de dessinateurs, l'ensemble est cohérent. L'aspect visuel reste néanmoins très classique, sans défauts majeurs mais sans planche réellement impressionnante, d'autant que la colorisation manque un peu de nuances.
Bien qu'il ne soit pour l'instant qu'un personnage parmi tant d'autres, c'est Terry McGinnis, le Batman du futur (cf. Batman Beyond), qui est au centre de l'intrigue.
Ce dernier doit en effet retourner dans le passé pour empêcher la construction de l'Œil. Pas de bol, le voyage ne se passe pas comme prévu et Terry arrive cinq ans trop tard (donc, en réalité, cinq ans dans le futur du DCU).
Première constatation, la saga sera loin d'être facile à suivre pour les novices qui ne connaissent pas encore bien l'univers DC. Malgré les habituels petits plus rédactionnels de la part d'Urban (sur certains personnages et organisations), les intrigues parallèles, le grand nombre de protagonistes et les références à des évènements passés rendent le tout dense et relativement complexe (même pour ceux qui auront lu les prologues du Batman Hors Série #7).
En plus de Terry, l'on aura le plaisir de retrouver l'équipe, quelque peu remaniée, de Stormwatch, ou encore un groupe du SHADE comprenant notamment Frankenstein, mais aussi l'agence Cadmus, Mr Terrific et sa société, la JLA, quelques francs-tireurs comme Grifter et l'ancien Red Robin, et même divers personnages de Terre-2.
Autant dire que ça fait beaucoup. Peut-être même trop.
L'un des défauts des grandes sagas de Marvel ou DC Comics est justement souvent leur complexité et l'immense brassage de personnages, parfois au détriment du récit lui-même (c'était déjà un peu le cas dans Blackest Night, malgré pourtant un concept fort). Il faut des auteurs particulièrement doués, comme Brad Meltzer dans Identity Crisis, pour parvenir à rendre limpide et passionnant un tel entrecroisement de faits et d'individus.
Dans les points délicats, l'on peut aussi noter l'éternel problème du voyage dans le temps. Si Terry parvient à empêcher le drame de survenir, il ne peut pas revenir dans le passé puisque c'est ce même drame qui l'y conduit. Pour résoudre ce dilemme, l'on peut bien entendu envisager l'hypothèse des lignes temporelles : lorsque l'on change un évènement du passé, une nouvelle ligne se crée. L'on peut donc en théorie remonter dans le temps et buter son propre grand-père tout en continuant à exister [1].
Mais, si l'on admet cette théorie, à quoi bon s'embêter à changer le passé puisque ce n'est pas la "bonne" ligne temporelle que l'on change ?
Ces quelques réserves de fond n'empêchent pas l'histoire d'être tout de même bien mise en scène. Certains personnages secondaires sont particulièrement charismatiques et les auteurs n'hésitent pas à durcir le ton le temps de quelques passages particulièrement violents, voire dérangeants. Le Frankenstein du futur et son... "invitée", par exemple, sont aussi inattendus que choquants (dans le bon sens du terme). Le duo formant Firestorm est également très bien exploité et doit faire face à des conflits internes intéressants.
Un tome d'introduction complexe mais recelant de bons moments et augurant de grandes possibilités pour la suite.
[1] C'est notamment cette théorie qui est employée dans le film de Rian Johnson, Looper. Mais malgré sa complexité, le scénario n'échappe pas à son lot d'absurdités logiques.
Nous sommes 35 ans dans le futur. L'Œil, un satellite construit par Bruce Wayne mais étant devenu autonome, a entrepris d'éradiquer toute vie sur Terre. Les héros sont transformés en cyborgs insectoïdes, quelques rares survivants tentent encore de résister.
Malheureusement, le plan de la dernière chance échoue. Pour renverser le cours des évènements, puisque le présent est perdu, il faut tenter d'aller combattre le mal à sa source, dans le passé.
Cette énorme saga de DC Comics débute donc en France ce mois.
Au scénario, l'on retrouve Brian Azzarello (auteur de l'excellent Loveless et de l'immonde Before Watchmen : Rorschach), Jeff Lemire, Dan Jurgens et Keith Giffen.
Les dessins sont assurés par Ethan van Sciver, Patrick Zircher, Aaron Lopresti, Jesus Merino, Dan Jurgens, Scot Eaton et Georges Jeanty.
Malgré le grand nombre de dessinateurs, l'ensemble est cohérent. L'aspect visuel reste néanmoins très classique, sans défauts majeurs mais sans planche réellement impressionnante, d'autant que la colorisation manque un peu de nuances.
Bien qu'il ne soit pour l'instant qu'un personnage parmi tant d'autres, c'est Terry McGinnis, le Batman du futur (cf. Batman Beyond), qui est au centre de l'intrigue.
Ce dernier doit en effet retourner dans le passé pour empêcher la construction de l'Œil. Pas de bol, le voyage ne se passe pas comme prévu et Terry arrive cinq ans trop tard (donc, en réalité, cinq ans dans le futur du DCU).
Première constatation, la saga sera loin d'être facile à suivre pour les novices qui ne connaissent pas encore bien l'univers DC. Malgré les habituels petits plus rédactionnels de la part d'Urban (sur certains personnages et organisations), les intrigues parallèles, le grand nombre de protagonistes et les références à des évènements passés rendent le tout dense et relativement complexe (même pour ceux qui auront lu les prologues du Batman Hors Série #7).
En plus de Terry, l'on aura le plaisir de retrouver l'équipe, quelque peu remaniée, de Stormwatch, ou encore un groupe du SHADE comprenant notamment Frankenstein, mais aussi l'agence Cadmus, Mr Terrific et sa société, la JLA, quelques francs-tireurs comme Grifter et l'ancien Red Robin, et même divers personnages de Terre-2.
Autant dire que ça fait beaucoup. Peut-être même trop.
L'un des défauts des grandes sagas de Marvel ou DC Comics est justement souvent leur complexité et l'immense brassage de personnages, parfois au détriment du récit lui-même (c'était déjà un peu le cas dans Blackest Night, malgré pourtant un concept fort). Il faut des auteurs particulièrement doués, comme Brad Meltzer dans Identity Crisis, pour parvenir à rendre limpide et passionnant un tel entrecroisement de faits et d'individus.
Dans les points délicats, l'on peut aussi noter l'éternel problème du voyage dans le temps. Si Terry parvient à empêcher le drame de survenir, il ne peut pas revenir dans le passé puisque c'est ce même drame qui l'y conduit. Pour résoudre ce dilemme, l'on peut bien entendu envisager l'hypothèse des lignes temporelles : lorsque l'on change un évènement du passé, une nouvelle ligne se crée. L'on peut donc en théorie remonter dans le temps et buter son propre grand-père tout en continuant à exister [1].
Mais, si l'on admet cette théorie, à quoi bon s'embêter à changer le passé puisque ce n'est pas la "bonne" ligne temporelle que l'on change ?
Ces quelques réserves de fond n'empêchent pas l'histoire d'être tout de même bien mise en scène. Certains personnages secondaires sont particulièrement charismatiques et les auteurs n'hésitent pas à durcir le ton le temps de quelques passages particulièrement violents, voire dérangeants. Le Frankenstein du futur et son... "invitée", par exemple, sont aussi inattendus que choquants (dans le bon sens du terme). Le duo formant Firestorm est également très bien exploité et doit faire face à des conflits internes intéressants.
Un tome d'introduction complexe mais recelant de bons moments et augurant de grandes possibilités pour la suite.
[1] C'est notamment cette théorie qui est employée dans le film de Rian Johnson, Looper. Mais malgré sa complexité, le scénario n'échappe pas à son lot d'absurdités logiques.
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