UMAC's Digest #36
Publié le
24.4.17
Par
Virgul
Les sélections UMAC dans l'actu de la pop culture
-- I, CYBORG --
#bonnesurprise
-- MS ROBOT --
Dans la même thématique, classique et éternelle du rapport de l'homme à la machine, l'adaptation de Ghost in the Shell s'avère assez réussie malgré des écarts monstres (dans la seconde partie notamment) liés à l'obligation d'un long-métrage (côté Hollywoodien oblige). Des interrogations psychologiques parfois bavardes, parfois complexes, du manga originel et des deux films de Mamoru Oshii, il ne reste qu'un enchaînement (prévisible) d'un récit très (trop ?) simplifié. Mais en piochant dans ces sources ainsi que les différentes séries et nombreux OAV, Rupert Sanders s'en sort plutôt bien et Scarlett Johansson est très convaincante. Reste un cast secondaire nettement moins charismatique mais la photographie extrêmement soignée de l'ensemble du film et ses effets spéciaux permettent de passer un agréable moment, n'en déplaisent aux haters puristes. Le public convaincu ne pourra qu'avoir envie de découvrir les animes et les livres, c'est toujours ça de pris.
#LaVeuveNoireModeCoquillage
-- NOSTALGIE FACILE --
La « vraie » suite de Dragon Ball est enfin disponible en manga papier. Dragon Ball Super se déroule juste après la fin du quarante-deuxième tome publié il y a des années. Rappelons que Dragon Ball en livre, c'est « juste » 42 volumes. L'adaptation en dessin animé les a transformés en Dragon Ball (Goku enfant) puis Dragon Ball Z (Goku adulte) avant d'enchaîner sur du gros n'importe quoi (Dragon Ball GT et tout plein d'OAV divers) et rien de finalement vraiment canonique ou adoubé par Akira Toriyama, le créateur du titre.
Dragon Ball Super - Les Guerriers de l'Univers 6 sent bon la nostalgie, reprend les ingrédients qui ont fait le sel de la série : les personnages emblématiques, l'humour léger (et la naïveté de Goku), un tournoi pour savoir qui est le plus fort, etc. Même schéma transposé avec cette fois des Dieux de la Destruction et du multivers (piochant dans l'anime éponyme, qui en est déjà à 86 épisodes). Rien de très original, aucune prise de risque (un peu comme pour l'épisode VII de Star Wars) mais un moment divertissant et agréable. Notons que Toriyama est au scénario et que Toyotaro reprend fidèlement les traits de son mentor. Le dessinateur est le digne héritier du mangaka mais il gagnerait à ajouter un peu plus de détails ou de fonds dans ses cases.
#semi-deception/semi-réussite
-- BATTLE ROYALE SAUCE MARVEL --
Boss de fin, le second et dernier tome de la mini-série Avengers Arena (cf. cet article) achève le concept de Sa Majesté des Mouches pour jeunes super-héros. Au programme : des élèves enlevés dans des écoles pour surdoués, mutants, avengers et tout le tralala sont piégés sur une île et doivent s'entretuer pour survivre. Ce Battle Royale séduit par ses surprises d'écriture mais déçoit d'un simple constat : les super-héros ne sont pas très connus (certains créés exprès pour l'évènement) et génèrent peu d'empathie, à l'exception d'X-23, trônant fièrement en couverture, et de Nico Minoru (cf. Runaways).
Le scénario de Dennis Hopeless est divertissant et non-prévisible à défaut d'être épique et transcendant, les dessins de Kev Walker sont pas des masses réussis. L'ensemble se lit bien mais sans plus, impression mitigée donc. Difficile de comprendre la politique de Panini Comics qui avait publié le premier tome (l'excellent Alliés Mortels) en compilant douze chapitres alors que ce deuxième n'en a que six ! Moitié moins grand, moitié moins cher, mais nettement moins classe dans une bibliothèque là où deux volumes reprenant neuf chapitres auraient été plus logiques, d'autant plus que la composition générale était connue depuis trois ans…
#mieuxqueHungerGamesquandmême
-- HANNIBAL SAUCE FRANCO-BELGE --
Une jeune végétarienne intègre une école vétérinaire et mange de la viande pour la première fois. Obsédé par ce nouveau mets, elle devient peu à peu cannibale. Tel est le résumé, très sommaire, de Grave, réalisé par la française Julia Ducournau. Loin d'un long-métrage d'horreur classique, le film est un étrange mélange des genres : drame touchant sur le passage à l'âge adulte et le bizutage en milieu scolaire, avec de l'humour noir et des scènes gore particulièrement réussies. Grave a été primé et a reçu un accueil critique et public favorable, largement mérité. C'est aussi la révélation d'une actrice, Garance Marillier, lunaire et perdue dans ces multiples mondes.
Tragique et bizarre, ce premier long prometteur inaugure un boulevard des possibles pour la réalisatrice française, qui renouvelle avec brio un genre souvent mésestimé (et raté) dans l'Hexagone.
#NePasOublierLeSacÀVomi
-- LA MUSIQUE NE PREND PAS --
Glénat Comics propose le premier tome (sur trois) de Phonogram, première œuvre commune de Kieron Gillen et Jamie McKelvie, duo à l'origine de The Wicked + The Divine, qu'on avait beaucoup aimé. Usant des mêmes thématiques (récit mi-urbain, mi-fantastique, où des divinités côtoient le monde musical), l'alchimie n'opère hélas pas du tout ici. On n'a même rien compris à l'histoire, ce qui est assez embêtant. Certains diront que le propos est moins accessible, sauf que bien des récits complexes stimulent et donnent envie de relire l'ouvrage une fois terminé pour bien tout comprendre, mais ce n'est pas le cas pour Phonogram. Les tribulations de David Kohl n'émeuvent pas, cet anti-héros est antipathique au possible, un protagoniste le qualifie même de personne la plus agaçante qu'il connaisse, ce qui est bien vrai. C'est le problème principal : on ne s'intéresse pas du tout à cette espèce de sorcier qui navigue maladroitement entre le passé et le présent, sur les cendres de la déesse de la pop Britannia, morte dix ans plus tôt. On ne saisit pas les relations entre les protagonistes et les différents enjeux. L'auteur cite constamment des tonnes de références musicales (période Britpop) mais l'ensemble sonne creux : parsemer un texte de références n'a aucun intérêt si elles ne servent pas le récit. Les leviers narratifs sont artificiels à cause de cela et quelques autres aspects (aucune empathie pour qui que ce soit, incompréhension totale du sujet, zéro fluidité, etc.). Les dessins minimalistes et les tons pastels, ainsi que le bon travail de Glénat niveau bonus, ne sauvent pas cette bande dessinée, qu'on déconseille fortement.
#remboursez
-- DE LA VIE SUR ENCELADE ? --
L'une des lunes de Saturne, Encelade, pourrait bien abriter la vie. C'est ce que la NASA a annoncé il y a peu, rendant ainsi publiques les dernières données issues de la sonde Cassini. Nous savions déjà que le sixième satellite de Saturne (qui en compte... 67) possédait de l'eau à l'état liquide (sous une couche de glace de surface), ce qui a été détecté ici est en fait un panache de vapeur - sorte de geyser provenant d'une fissure dans la couche de glace évoquée plus haut - contenant hydrogène et dioxyde de carbone. La présence de ces éléments est capitale car il s'agit d'une source d'énergie essentielle pour que la vie microbienne puisse se développer dans les profondeurs d'un océan dépourvu d'énergie solaire. Il ne s'agit donc pas encore d'une preuve d'une vie extraterrestre (la sonde n'est pas équipée pour aller farfouiller dans les eaux d'Encelade), mais de la découverte d'une source d'alimentation de la vie. Pour caricaturer et simplifier un peu, après avoir découvert un bon gros fauteuil moelleux (présence d'eau liquide), la NASA vient de mettre la main sur un joli paquet de cacahuètes juste à côté. Reste à savoir si de proches voisins (des organismes probablement très simples tout de même) utilisent ou non l'ensemble.
Si le sujet vous intéresse, voici un lien vous permettant de voir, sous forme graphique, les différents mondes océaniques de notre système solaire, et donc les potentiels candidats à la vie extraterrestre.