Scooby Apocalypse
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Gros plan sur la version post-ap des personnages de Hanna-Barbera avec Scooby Apocalypse.

Daphne Blake est une journaliste qui anime une émission, Mysterious Mysteries, sur une petite chaîne du câble. En quête d'un bon sujet, son caméraman et elle se rendent à un festival dans le Nevada pour rencontrer Velma, une scientifique qui souhaitent leur faire apparemment quelques révélations.
Le petit groupe se retrouve dans un complexe scientifique qui a pour but de mener à bien un projet de "chien intelligent". Et effectivement, ils rencontrent Scooby-Doo, qui peut communiquer à l'aide de mots simples ou d'émoticônes, ainsi qu'un dresseur, Norville "Shaggy" Rogers. Mais ces travaux sur l'intelligence canine dissimulent en fait un objectif bien plus ambitieux : supprimer tout sentiment d'agressivité - voire toute capacité de réaction - chez l'être humain grâce à des nanites répandues dans l'atmosphère aux quatre coins du monde.
Mais alors que Velma pensait pouvoir empêcher la réalisation de cette folle entreprise, elle ne peut que constater, avec effroi, que les nanites ont été activées. À Paris, Pékin, Moscou, Londres, celles-ci sont déjà à l'œuvre et se reproduisent à une vitesse fulgurante.
Malheureusement, le procédé va avoir un tout autre effet sur la population que celui qui était escompté...

DC Comics a engagé, en 2016, un reboot complet des différentes licences comics de Hanna-Barbera. Parmi celles-ci, Scooby-Doo, dont la nouvelle mouture s'avère être plus adulte et violente que les versions précédentes.
L'idée de départ est simple : plonger Sammy (Shaggy en VO), Scooby, Fred, Daphné et Velma dans un monde post-apocalyptique peuplé de monstres sanguinaires. Et contre toute attente, non seulement ça fonctionne, mais la série s'avère plutôt bien fichue et agréable à suivre.


Si le concept est dû à Jim Lee, le scénario est l'œuvre de Keith Giffen (Futures End, Defenders, Annihilation) et J.M. DeMatteis (Maximum Carnage, Saga du Clone). Aux crayons, l'on retrouve Howard Porter (Fantastic Four, Justice League). Pas franchement des débutants donc.
Outre l'aspect plus violent, la série creuse un peu plus les personnages, qui ne se connaissent d'ailleurs pas tous dès le départ, l'épisode #6 revient par exemple en profondeur sur le passé de Velma.
Dans le groupe, ce sont sans doute Sammy et Daphné qui subissent le plus de modifications, physiques pour l'un (le seul dont le look est vraiment complètement différent) et psychologiques pour l'autre (la jeune journaliste étant plutôt forte et déterminée, voire parfois agressive).

Graphiquement, c'est surtout la colorisation qui pose problème. Celle-ci, très vive et manquant de nuances, ne convient pas forcément pour installer une inquiétante atmosphère de fin du monde, même si l'ensemble reste plutôt joli. Et pour une série qui ne s'adresse plus à un public enfantin, les monstres (très variés) conservent tout de même un aspect très cartoony pour la plupart.
Il y a des flingues, du sang, un côté badass pour certains personnages, mais justement, l'on aurait aimé que l'aspect sombre, cradingue et réaliste soit encore plus accentué. En l'état, cela reste plus une amusante curiosité qu'un véritable récit de survie, dramatique et palpitant. Un peu dommage que les auteurs n'aillent pas vraiment au bout du concept.
Notons que la nouvelle version de la série Wacky Raceland (reboot de Wacky RacesLes Fous du Volant en VF), elle aussi complètement modernisée, se déroule dans le même univers et bénéficie d'une ambiance bien plus adaptée et de dessins somptueux (cf. cette planche).

Une série sympa mais pas complètement aboutie.
À réserver surtout aux nostalgiques de cette team mythique.




Fred et Daphné, en parlant de Velma qu'ils viennent d'assommer.


— Tu penses vraiment que la gifler va aider à la réanimer ?
— Ben... ça marche dans les films.
— Tu viens déjà de la frapper à la tête avec une caméra. N'en rajoute pas.





+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Une habile réinterprétation des personnages.
  • Le nouvel univers global Hanna-Barbera.
  • L'humour.

  • Une ambiance graphique qui ne convient pas vraiment à l'univers post-ap (et qui est bien moins réussie que celle de Wacky Raceland).