Le Fléau en comics
Publié le
7.4.23
Par
Nolt
Commençons par résumer le début de ce récit aussi épique que passionnant.
Alors qu'une arme bactériologique mortelle et extrêmement contagieuse contamine l'ensemble d'une base de l'armée américaine, Charlie Campion parvient à échapper au confinement avec sa famille. Il traverse plusieurs États et aboutit à la station-essence de Bill Hapscomb, dans la petite ville de Arnette, au Texas.
L'homme, en tentant de protéger les siens, vient de condamner l'humanité.
Une pandémie d'une violence exceptionnelle s'abat sur le monde. Seules quelques personnes semblent naturellement immunisées. Et dans le lot, de braves types, une poignée de salauds, quelques lâches... bref, un condensé de ce que le genre humain fait de meilleur et de pire. Ils vont se trouver, s'allier et bientôt, ils s'affronteront. Car, dans l'ombre, rôde une menace bien pire que la grippe. Une menace qui a toujours été là et ne disparaîtra jamais.
Cette adaptation se déclinait à la base, en version originale, en six arcs de cinq épisodes. Dans un premier temps, Delcourt opta pour un format européen mais surtout pour un découpage très étrange, comprenant deux épisodes et demi par tome (le tout en 12 albums). Couper un épisode en deux, ce n'était pas vraiment l'idée du siècle. Heureusement, l'éditeur a entrepris de republier le tout, cette fois en six tomes respectant le découpage originel. Le sixième et dernier tome de cette intégrale paraîtra le 31 mai alors que la sortie du cinquième est imminente (le 12 avril).
Mais revenons sur l'adaptation en elle-même.
Le scénario est de Roberto Aguirre-Sacasa, les dessins de Mike Perkins et la colorisation de Laura Martin. Si vous connaissez le roman originel, pas de surprise, l'auteur en suit scrupuleusement les grandes lignes (ce qui est ici tout à fait possible contrairement à La Tour Sombre, également publié chez Marvel et beaucoup plus complexe à décliner en BD).
Graphiquement, le style est réaliste, léché, très détaillé. Les couleurs et jeux de lumière sont fort beaux, tout est fait pour faciliter l'immersion et en mettre plein la vue. L'on se surprend plus d'une fois à s'attarder sur les décors, que ce soit une petite maison de campagne, une station-essence ou une simple cuisine.
Le côté effrayant et inéluctable de ce fléau est parfaitement retranscrit (sans pour autant trop verser dans le gore) mais, bien entendu, ce comic ne vous dispense pas, si ce n'est déjà fait, de lire le roman. Parce que la plume du Maître dépassera toujours en intensité les plus belles des images mais aussi parce que, évidemment, l'histoire et les personnages y sont beaucoup plus développés. Et puis, c'est l'un des romans dont on vous conseille vivement la lecture avant d'entamer l'incontournable et sublime saga de La Tour Sombre.
Mais que ce soit en roman ou en BD, ce voyage mouvementée en compagnie du brave Stu Redman, de la star du rock Larry Underwood ou de la belle Frannie vous réserve de sacrés bons moments. Et quelques frissons, bien entendu, puisque vous y ferez également connaissance avec Randall Flagg, l'Homme en Noir, qui va former son propre groupe dans un Las Vegas ravagé.
Tant qu'à faire, vous pouvez aussi jeter un œil à l'adaptation en téléfilms (4 x 90 mn), datant du début des années 90. Pas sans défauts, mais quelques bonnes scènes tout de même, dont une intro inoubliable sur le Don't Fear the Reaper des Blue Öyster Cult !
Bref, une bonne saga, plutôt bien adaptée en comics et disposant enfin de tomes respectant la logique narrative de l'œuvre originale.
On conseille !
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