Batman Chronicles 1988 volume 1
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On se penche aujourd'hui sur le nouveau tome de la collection Batman Chronicles !

Cette collection, publiée par Urban Comics, est en fait une intégrale regroupant, par année, toutes les séries consacrées au Dark Knight. Deux tomes avaient déjà couvert l'année 1987, et le premier tome dédié à l'année 1988 vient tout juste de sortir.
Il s'agit d'un album bien épais regroupant : Batman #415 à #429, Batman Annual #12, Batgirl Special #1, Suicide Squad #10 ainsi que le graphic novel Batman : The Killing Joke. Soit en tout 576 pages. 

Niveau auteurs, on retrouve ici des scénarios de Jim Starlin, John Ostrander, Mike Baron, Robert Greenberger, Barbara Kesel et Alan Moore. La partie graphique est assurée par Jim Aparo, Luke McDonnell, Dick Giordano, Mark Bright, Ross Andru, Pablo Marcos, Norm Breyfogle, Dave Cockrum, Barry Kitson et Brian Bolland.
Signalons enfin, avant de passer aux récits, que chaque tome est enrichi d'un contenu rédactionnel. Certains articles viennent recontextualiser les épisodes et sont complétés par du matériel d'époque (commentaires des éditeurs ou encore courriers des lecteurs).




Il faut bien admettre que 1988 a été une bonne année pour le héros de Gotham et que ce tome contient quelques classiques, à commencer par le superbe The Killing Joke, clairement la pièce maîtresse de cet ouvrage, avec un excellent Moore à la manœuvre. C'est bien entendu du Joker dont il est question ici, ce dernier ayant la joyeuse idée de kidnapper le commissaire Gordon pour lui infliger diverses tortures, notamment en s'en prenant à sa fille, Barbara. C'est sombre, percutant et parfaitement mis en valeur par le style torturé de Bolland et la colorisation, très efficace et appropriée (cf. ces planches), de John Higgins. 

Autre histoire (en 4 épisodes) présente ici et qui est devenue un classique : A Death in the Family. L'on y retrouve le Joker, décidément très actif et plein d'imagination, qui va s'en prendre cette fois à Robin, alias Jason Todd. Le personnage était devenu très impopulaire à l'époque et, petite curiosité, ce sont les lecteurs qui ont décidé de sa disparition, grâce à un sondage. Donc, la pire manière en général d'écrire une histoire... 
Ceci dit, ça aurait pu devenir une sorte de tragédie lyrique, mais sous la plume de Starlin, tout cela reste assez terne. Notamment le texte accompagnant la macabre découverte de Batman, d'une platitude étonnante. Ceci dit, certaines planches d'Aparo sont, elles, très marquantes. 

Les autres récits vont de l'anecdotique au très bon. Dans cette dernière catégorie, citons par exemple l'aventure de Batgirl, The Last Batgirl Story, écrite par Kesel. Un bel équilibre entre moments d'introspection et action, et surtout une thématique intéressante, en avance sur son temps et traitée sans les dérives wokistes actuelles. Mais bon, c'était une autre époque...
Niveau guests, l'on peut noter la présence de l'Épouvantail, KGBeast, mais aussi Nightwing ou encore ce bon vieux Superman. Visuellement, la colorisation de ces épisodes (excepté celui mis en couleurs par Higgins) est très... années 80, donc ça reste assez flashy. Heureusement, le papier mat choisi par l'éditeur s'accorde assez bien avec cette débauche de couleurs criardes. 

Au final, voilà un très bon tome, proposant un contenu dense et riche, accompagné d'un rédactionnel travaillé. 
Clairement indispensable pour les fans de Batman !




+ Les points positifs - Les points négatifs
  • The Killing Joke : excellent et mythique.
  • Un très bon épisode de Batgirl.
  • Un contenu assez énorme.
  • Higgins, qui fait des miracles en matière de colorisation pour l'époque.
  • Un rédactionnel intéressant.


  • Quelques épisodes un peu plus anecdotiques ou datés.