Publié le
31.10.18
Par
Nolt
Une série Vertigo qui flirte avec le polar et le fantastique : Coffin Hill.
Eve Coffin est une jeune policière qui vient juste de mettre fin aux agissements d'un serial killer, s'attirant ainsi la curiosité de la presse. Alors qu'elle retourne chez elle, dans le Massachusetts, elle découvre que deux jeunes gens ont disparu dans les bois où, plus jeune, elle a elle-même vécu une expérience traumatisante.
En effet, lors d'une nuit mémorable mêlant magie, sexe et drogue, quelque chose de terrible s'est déroulé au cœur de la forêt. Quelque chose qui peut vous faire disparaître dans les ténèbres ou vous rendre fou...
Cette série est écrite par Caitlin Kittredge, romancière connue pour ses ouvrages de fantasy mêlant justement polar et magie. Les dessins sont l'œuvre de Inaki Miranda.
Alors que l'on aurait pu s'attendre à un bon gros ratage à la Mercy Thompson, l'on a la surprise de découvrir non seulement une histoire qui tient la route mais également une ambiance tout à fait réussie qui génère frissons, curiosité et cette indispensable envie de tourner les pages.
Si l'aspect graphique est indéniablement séduisant, Miranda installant des décors plutôt impressionnants (crypte, vieille bâtisse, bois brumeux...) et des personnages au look gothique, l'écriture de Kittredge s'avère être d'une efficacité redoutable.
Le personnage principal, sorte de sorcière moderne et futée, est parfaitement campé et l'histoire progresse régulièrement, entre flashbacks

Le premier tome en version française, sorti en 2015 chez Urban Comics, se termine sur un gros cliffhanger qui donne envie de découvrir la suite. Même si Coffin Hill ne dispose pas, par exemple, de toutes les qualités d'un Locke & Key (la saga de Hill étant sans doute plus inventive et maniant en plus humour et émotion), l'aspect étrange des lieux et des personnages, le suspense ainsi que la forte teneur en paranormal peuvent quelque peu rapprocher ces deux titres (attention cependant, la magie reste relativement light et "réaliste", à base notamment de potions ou de symboles dessinés sur le sol).
Un récit qui, quoi qu'il en soit, ne fera pas honte au label Vertigo, particulièrement riche en comics de qualité (cf. notamment la partie Vertigo de notre dossier consacré aux encyclopédies comics).
Du sang, des sorts et un peu de sexe.
Un mélange qui n'est pas suffisant en soi pour faire une bonne BD mais qui ici est particulièrement bien employé et dosé.
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Publié le
29.10.18
Par
Nolt
Du teen drama sur fond de mythe arachnéen, voilà qui change un peu des aventures traditionnelles du Tisseur ! Voici Spider-Man loves Mary Jane.
Cette série (20 épisodes) a été publiée aux États-Unis de 2005 à 2007 dans la collection Marvel Age, visant donc le jeune public (voire même un public jeune et féminin). Elle a été précédée par deux mini-séries, Mary Jane et Mary Jane : Homecoming, et suivie d'une deuxième saison très courte (5 épisodes).
En France, Panini a publié le début de ce récit (la mini-série Mary Jane) en 2006 dans la collection Marvel Kids. D'une manière vraiment stupide d'ailleurs, car les premiers volumes des Spider-Man de cette collection reprenaient les aventures historiques du Tisseur (issues donc de Amazing Spider-Man) en les modernisant (du moins, en modernisant l'aspect visuel). Le tome #3 de Spider-Man version Marvel Kids est donc en fait en VF le début de Spider-Man loves Mary Jane. C'est pratique comme numérotation hein ? On sent l'inimitable "Panini Touch". Si de nos jours ils foutent des #1 partout pour attirer le lecteur, à l'époque ils faisaient démarrer des nouveautés dans des tomes #3. Des génies.
Mais revenons à l'essentiel. Le scénario est de Sean McKeever (qui avait adapté en comics le film Elektra) et les dessins de Takeshi Miyazawa.
Tout commence alors que Mary Jane rentre chez elle après avoir passé une soirée romantique en compagnie de Harry Osborn. Alors qu'elle est perdue dans ses pensées, quelque chose percute le train dans lequel elle se trouve. Le choc est énorme, d'abord physique, puis psychologique quand elle voit débarquer un cinglé costumé : Électro. Heureusement, Spider-Man intervient. Il n'en fallait pas plus pour que Mary Jane tombe sous le charme du héros masqué...
Alors, attention, pas de sombres complots ou d'intrigues à base de super-vilains ici (même si certains font un passage éclair parfois), mais plutôt bien entendu des problèmes d'adolescents. Flirts, études, petits boulots, sport, cours de théâtres, brouilles et réconciliations sont au menu

C'est léger mais pas pour autant gnangnan, le tout tournant autour de MJ, Liz Allen, Flash Thompson, Gwen Stacy, Harry Osborn ou Betty Brant, bref, des noms bien connus. Le scénariste se base sur les grandes lignes de l'histoire classique : Flash est une brute qui harcèle Peter (mais qui se révèlera avoir également un côté plus attendrissant), l'on assiste à un chassé-croisé amoureux mêlant Gwen et MJ, l'on voit même Peter accuser le coup lors de la mort de son oncle Ben. L'on reste donc en territoire connu en ce qui concerne le background.
Par contre, bien évidemment, c'est l'aspect relationnel (amical et amoureux) et la psychologie des jeunes personnages qui sont particulièrement creusés. C'est plutôt bien fait (il ne faut cependant pas être allergique au genre) et même souvent drôle. Les premières apparitions de Spidey sont notamment très réussies. Par exemple, alors que Spider-Man ramène MJ chez elle après l'incident du train, il la dépose directement devant chez elle, sans lui demander son adresse (puisque Peter sait très bien où elle vit). Forcément, elle est quelque peu étonnée et lui demande comment il sait où elle habite. Ce à quoi Peter répond, gêné... que cela fait partie de ses super-pouvoirs.
Parmi les personnages secondaires que l'on découvre avec plaisir au fil des épisodes, l'on peut citer Jessica Jones, Luke Cage, Firestar ou Felicia Hardy. De nombreux super-vilains font également une apparition, même si ils ne tiennent pas un rôle déterminant

Précisons également que tout cela est hors continuité, même si les grandes figures du marvelverse sont présentes et que bien des évènements sont proches de ceux de la Terre-616, il s'agit d'un univers parallèle et d'une réinterprétation des personnages, non de leur enfance véritable.
Voyons un peu le dessin maintenant. Le style convient bien à l'histoire et au public visé, mais la qualité de l'ensemble peut aller du très réussi (un pique-nique sur une toile tendue entre deux immeubles, New York de nuit...) au franchement pas terrible (certaines cases semblant un peu bâclées parfois au niveau des visages). La colorisation, elle aussi, est mitigée. Cela va du très joli au franchement criard et trop flashy. Globalement, les planches ont parfois un aspect trop numérique. M'enfin, on s'y fait.
Pour la saison 2, une nouvelle équipe créative prend les commandes. C'est Tony Moore (Strangers in Paradise) qui s'occupe du scénario, et Craig Rousseau se retrouve aux crayons. L'ambiance visuelle change alors complètement, surtout en ce qui concerne les personnages (leurs visages étant radicalement différents). Un temps d'adaptation sera certainement nécessaire. Par contre, en ce qui concerne l'écriture, les thématiques restent identiques (et Moore sait très bien gérer ce genre de relations).
Une série sentimentale sympathique et bien écrite, avec en prime les têtes connues de l'univers arachnéen. À découvrir.
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27.10.18
Par
Nolt
Disparition mystérieuse et journalisme gonzo sont au menu de Addict.
James Renner, l'auteur de ce livre paru l'année dernière en français chez Sonatine, est un journaliste spécialisé dans les affaires de disparition non résolues [1]. Le cas qu'il aborde ici est aussi poignant qu'étrange, notamment parce qu'il concerne Maura Murray, jeune fille sympathique disparue en 2004, mais aussi parce que les éléments troublants voire carrément sinistres sont nombreux dans cette affaire, aussi tragique que passionnante.
Maura est une étudiante de 22 ans, sportive, jolie, intelligente. Elle cumule deux jobs, a un fiancé, sort parfois avec des amis... bref, quelqu'un d'on ne peut plus normal. Le 9 février 2004, en plein hiver, Maura a pris la route en direction du Nord. Il fait déjà nuit lorsqu'elle arrive à Haverhill, New Hampshire. Elle s'engage sur la route 112. Une petite route de campagne desservant quelques fermes isolées avant de se perdre dans l'immensité de la forêt. C'est après un virage serré qu'elle perd le contrôle de sa voiture.
À 19h27, une habitante du coin, alertée par le bruit, appelle la police pour signaler l'accident.
Peu après, Butch Atwood, un chauffeur de bus rentrant chez lui, s'arrête pour porter secours à la jeune femme. Elle va bien, elle n'est pas blessée et refuse son aide, prétextant avoir déjà contacté une société de dépannage. Atwood, qui sait pertinemment que les téléphones portables ne passent pas ici, sait qu'elle ment. Il rejoint sa maison, cent mètres plus loin, et appelle lui aussi la police. Il est 19h43, il vient à peine de quitter Maura.
La police arrive à 19h46. Maura n'est plus là. En quelques minutes, elle s'est évaporée, sans laisser aucun trace.
Elle ne sera jamais retrouvée.
Lorsque l'on commence à s'intéresser à l'affaire Maura Murray, il est difficile de ne pas être à la fois saisi d'effroi et passionné par ce cas de disparition aux nombreuses zones d'ombre. On comprend d'ailleurs parfaitement pourquoi James Renner est devenu "accro" à cette enquête. [2]
Il faut souligner le très bon travail de la traductrice, Caroline Nicolas, qui conserve le style alerte de l'auteur et a très intelligemment ajouté de nombreuses notes expliquant les termes liés aux spécificités américaines.
Mais pourquoi diable ce cas serait-il si passionnant ? Après tout (et malheureusement), les disparitions inexpliquées ne sont pas rares, même en France (plus de 10 000 personnes disparaissent chaque années [3]). Eh bien, il faut dire que tout est réuni pour faire de cette disparition une affaire des plus sulfureuses.
Tout d'abord, la soudaineté de la disparition est intrigante. Il ne se passe pas plus de 4 ou 5 minutes entre le moment où Atwood laisse Maura (qui a refusé d'aller s'abriter chez lui), et l'arrivée du premier véhicule de police. Peut-être moins.
Les spécificités de l'endroit jouent aussi. Nous sommes dans la campagne américaine, au bord de l'immense White Moutain National Forest. Si vous jetez un œil sur Google Earth, vous verrez que c'est très joli... de jour et en été ! De nuit et en plein hiver, c'est beaucoup moins accueillant.
Dans les jours précédant la disparition de Maura, il se passe plusieurs évènements quelque peu étranges. Elle a une crise de larmes après une conversation téléphonique à son travail et tombe dans une sorte de catatonie. Elle a un autre accident, avec la voiture de son père cette fois, en pleine nuit, alors qu'elle a bu et qu'elle revient d'une fête. Le policier qui vient sur les lieux la laisse repartir sans même un contrôle d'alcoolémie.
Tous les aspects bizarres de cette enquête ne sont pas exclusivement liés à Maura ou au lieu de sa disparition. Un grand nombre de personnes pour le moins étranges vont interférer dans les investigations. Un type du coin vient un jour remettre au père de Maura un couteau rouillé dont son frère se serait servi pour assassiner la jeune fille. Un autre taré poste une vidéo glaçante sur le net, pour célébrer l'anniversaire de la disparition de Maura.
Et certains de ses proches ne semblent pas dire tout ce qu'ils savent...
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L'auteur, James Renner. |
Tout cela forme un parfait thriller, sauf que, contrairement aux bons romans, cette histoire tristement réelle ne trouvera jamais une conclusion. Des tonnes d'hypothèses sur ce qui est arrivé à Maura ont vu le jour. Certaines sont crédibles, d'autres grotesques (il faut dire qu'un nombre incroyable de personnes plus ou moins étranges sont directement liées à cette affaire). Mais pour la famille de cette jeune étudiante, toutes sont horribles, car aucune n'est certaine.
Il y a sans doute également un aspect moral à aborder. L'on pourrait en effet se demander s'il n'y a pas dans la démarche de Renner (et dans celle du lecteur, ne nous dédouanons-pas)

D'une part, les familles sont en général toujours très heureuses d'avoir accès aux médias, de voir relayer leurs demandes. Même dix ou quinze ans après une disparition, certains cherchent encore. Seuls.
D'autre part, il ne semble pas inintéressant d'attirer l'attention du grand public sur le nombre astronomique de disparitions quotidiennes inexpliquées, que ce soit aux États-Unis ou de ce côté de l'Atlantique. À notre époque, où les caméras, les portables, les analyses ADN, sont courants, il est tout de même effarant de constater que des gens peuvent disparaître (en milieu rural ou urbain d'ailleurs) sans que l'on soit en mesure d'avoir la plus petite idée de ce qui leur est arrivé.
En cela, Maura est devenue une sorte de symbole, de personnage idéal presque, incarnant nos terreurs les plus indicibles.
Car enfin, comment se relever d'une perte que rien ne justifie ? Comment gérer une absence qu'aucun élément concret ne peut expliquer ? Comment vivre avec ça ?
Le père de Maura, lui, a continué de chercher. Et d'accrocher régulièrement un ruban bleu sur un arbre bordant la route où la voiture de sa fille a été retrouvée.
Quant à Renner, l'auteur de cette enquête, il se met en scène lui-même et dévoile d'étranges "symétries" ou coïncidences. Il a lui-même subi une tentative d'enlèvement étant jeune, sa sœur a été harcelée par un type très louche, son grand-père était un pédophile, et il se passe quelque chose de très troublant (que nous ne dévoilerons pas ici) avec son propre fils... autant dire que l'univers de Renner est noir. Très noir, noir au point qu'il se retrouve dépendant à l'alcool, divers psychotropes et craque au point de séjourner en prison pendant un temps.
Il fait cependant preuve d'une grande honnêteté et d'un rare recul sur ses propres démons intérieurs, tout en conservant pour son récit un découpage et un rythme dignes d'un thriller.
Une plongée spectaculaire dans les ténèbres, en compagnie de prédateurs dangereux et d'odieux salopards.
Attention, on ne ressort pas nécessairement indemne d'une telle lecture. [4]
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Le lieu de la disparition de Maura (image Google Earth). |
[1] Il s'agit d'un genre littéraire (le "true crime") à part entière aux États-Unis.
[2] Lorsque Renner commence à enquêter sur Maura, il se fait suivre psychologiquement pour des symptômes de stress post-traumatiques, traumatisme survenu après sa dernière enquête, particulièrement glauque, sur une disparition de fillette. C'est dire l'implication de ce reporter, qui ne cache d'ailleurs rien dans ses écrits de son côté sombre.
[3] Le chiffre peut paraître ahurissant, il provient pourtant de sources officielles, notamment du ministère de l'Intérieur. 40 000 personnes sont signalées disparues chaque année en France, 30 000 sont retrouvées. Chaque jour, dans notre pays, ce sont donc plus de 27 personnes qui s'évanouissent dans la nature et disparaissent à jamais... plus d'une personne toutes les heures.
[4] Pour l'anecdote, bien que lisant des romans d'épouvante et des histoires vraies parfois morbides depuis des décennies, c'est le premier livre à m'avoir dérangé au point que j'en fasse un (pénible) cauchemar la nuit suivant sa lecture. C'est bizarrement le fils de Renner qui m'a le plus mis mal à l'aise.
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Publié le
26.10.18
Par
Nolt
James, l'héritier souffreteux, Logan, le fils turbulent d'un ivrogne et Rose, jeune et jolie demoiselle de compagnie, sont les trois seuls enfants dans les parages de la grande propriété Howlett. Naturel alors qu'ils deviennent amis. Mais les balades et les rêveries ne durent qu'un temps et les enfants grandissent. Entre le fragile James et un Logan plus violent que jamais commence alors une lutte pour la conquête d'un cœur.
Lors d'une terrible soirée, un drame se noue. Accusés de meurtre, James et Rose se retrouvent seuls sur les routes, sans argent, sans but. De la richesse du château Howlett ils vont passer aux mines du grand Nord. Là, ils vont découvrir un monde terrible où personne ne fait de cadeau, où chaque instant est une lutte pour la survie. Et un jour, leur passé les rattrapera, réclamant, encore et encore, son lot de sang.
Voilà un récit particulièrement réussi et maîtrisé (et réédité à de nombreuses reprises, en Best Of, Deluxe, Marvel Select et Marvel Icons). Le scénario est issu d'un travail commun de Joe Quesada, Bill Jemas et Paul Jenkins (qui signe les dialogues). Les auteurs prennent le temps d'installer des personnages attachants et font monter la tension peu à peu, ils cachent suffisamment bien leur jeu pour nous mettre sur une fausse piste dès le départ, histoire de nous balancer ensuite une révélation, plutôt surprenante, sur le jeune Wolverine. L'on apprend également d'où lui vient son surnom et comment, dès le plus jeune âge, le personnage a baigné dans l'hémoglobine.
Les dessins sont à porter au crédit de Andy Kubert qui fait ici un travail exceptionnel. Il parvient à nous montrer la beauté des paysages

Dans l'édition Deluxe, la seconde partie était consacrée à Origins and Endings, un arc publié dans les Wolverine #36 à #40 (correspondant aux numéros #150 à #153 de la revue française du griffu). Le scénario est écrit par Daniel Way, les dessins sont de Javier Saltares et Mark Texeira. L'action se situe après House of M et avant Civil War. Logan, qui a retrouvé ses souvenirs, se met sur la piste de gens capables de lui en dire plus sur certains évènements de son passé pour le moins mouvementé. Il y a là aussi une grosse révélation (à propos de Bucky, encore Soldat de l'Hiver à l'époque) mais tout de même plus de questions que de réponses, un peu normal étant donné que cet arc n'est pas conçu comme une histoire complète mais n'est qu'une partie de la continuité liée à la série mensuelle. Il est d'ailleurs fait référence à des évènements et personnages (comme le Dr Cornelius du projet Arme X) qui plongeront certainement les nouveaux lecteurs dans la perplexité.
La version Icons proposait, elle, la mini-série Wolverine : The End, écrite par Paul Jenkins.
Une excellente histoire, soutenue par une intrigue haletante et des dessins au charme certain.
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Publié le
24.10.18
Par
Nolt
Sorcellerie, intrigues politiques et meurtres, le tout dans une uchronie prenant place dans l'Europe des années 30, voilà le menu alléchant de Rex Mundi.
Lorsque le père Marin se fait dérober un document secret dont il avait la charge, il s'adresse tout naturellement à son ami, le docteur Julien Saunière. Ce dernier mène l'enquête et va vite découvrir que l'affaire dépasse largement le cadre d'un simple vol.
Saunière remonte une piste dangereuse sur laquelle les cadavres ne tardent pas à s'amonceler. C'est d'abord une prostituée qui se fait éliminer dans ce qui semble être une sorte de rituel, puis le père Marin disparaît à son tour dans un étrange accident. L'Inquisition et les plus hautes autorités de l'état s'intéressent de près à ces évènements. Saunière dérange. Involontairement, il contrarie des personnes déterminées, puissantes et dangereuses.
Pendant que le jeune médecin se démène pour découvrir la vérité sur les récents assassinats, la situation internationale se dégrade. Les relations avec l'empire de Prusse sont déjà tendues mais c'est surtout la guerre avec l'empire Ottoman et l'émirat de Cordoue qui menace. En effet, le Duc de Lorraine, contre l'avis du roi lui-même, harangue régulièrement la Chambre des Épées et incite ses membres à épouser sa cause : coloniser la Terre Sainte afin d'endiguer la menace islamique, faire main basse sur les ressources naturelles de Palestine et du Sinaï, et redonner à la France sa place de puissance majeure.
Pour le docteur Saunière comme pour le monde, le pire est à venir...
Voilà une série fascinante dont l'intrigue se déroule dans un univers à la fois fouillé et original.
Le récit est mené de main de maître par un Arvid Nelson très inspiré. Bien évidemment il s'agit d'un polar, mais le contexte et sa richesse en font une œuvre résolument à part. Il n'est d'ailleurs pas inutile de se pencher un peu sur ce passé réinventé. Dans cette Europe des années 30, la magie existe et des Guildes régissent les différents corps de métier. Des tensions internationales, que ce soit au sein du Saint Empire Romain ou aux frontières d'une Europe menacée par les nations islamiques, rendent l'avenir incertain. En France, le roi Louis XXII doit composer avec une Inquisition omniprésente qui semble défier de plus en plus son autorité. Aristocrates et haut dignitaires de l'Église intriguent pour prendre le pouvoir et, ce faisant, fragilisent une monarchie constitutionnelle enserrée dans un ordre moral et un obscurantisme étouffants.
Sociétés secrètes, Templiers, intrigues géopolitiques, éléments ésotériques, quête du Graal, institutions diverses, l'univers s'avère foisonnant et cohérent. C'est d'ailleurs clairement ce cadre général ambitieux qui est le centre d'intérêt de la série. Le personnage principal, un peu passe-partout

L'une des astuces employées par l'auteur pour mettre sur pied cet énorme background consiste à placer régulièrement, en fin de chapitre, une ou deux pages d'un journal d'époque qui permet ainsi de renseigner le lecteur sur les institutions et la culture de cette Europe alternative.
Les informations ne se limitent pas au vieux continent puisque l'on apprendra, par le biais de quelques articles, que l'Amérique du Nord est scindée en deux et partagée entre États Confédérés d'Amérique et République Fédérale Américaine. Là encore, le côté très documenté de ces petites présentations facilite l'immersion et permet d'approfondir certains sujets (comme l'organisation de l'Église ou le fonctionnement de l'assemblée nationale).
L'auteur utilise même quelques faits divers parodiques. L'on retrouvera par exemple, dans la rubrique "mondanités", les frasques d'une certaine Paris Huguet-Renoir, riche héritière d'un empire hôtelier, ou encore le mariage rapide - et aussi vite annulé - de la jeune chanteuse Brittany Feuillère avec l'un de ses amis d'enfance. Toute ressemblance avec certaines pintades médiatiques n'est peut-être pas si fortuite que ça.
Visuellement, l'on reste dans une ambiance graphique sombre et inquiétante, avec des ruelles et cimetières plongés dans la pénombre et la brume. Plutôt un joli travail

Ceci dit, rien de catastrophique non plus.
Le Livre Un de ce titre avait déjà été publié voici quelques années par Semic. Milady a repris la série de son point de départ en 2010, en l'enrichissant de nombreux bonus. Notons qu'il existe aussi une édition Omnibus en VO.
En ce qui concerne les bonus de la VF, l'on trouvera, entre autres, une introduction de Joshua Dysart, un petit mot du scénariste, une carte représentant l'Europe politique de cette époque imaginaire, une galerie d'illustrations ou encore un épisode supplémentaire (de 38 planches tout de même) qui fait office de numéro #0 et avait été utilisé à l'époque en tant que webcomic gratuit afin de promouvoir la série principale.
Un univers passionnant et cohérent dans lequel l'on plonge avec un plaisir non dissimulé.
Vivement conseillé.
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Publié le
23.10.18
Par
Nolt
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Entre fantasme et réalité, il y a parfois une grosse différence, même en ce qui concerne les livres. |
Être publié est parfois un
fantasme pour certains auteurs qui, fébriles, tombent alors dans les
pièges grossiers de certains truands. Nous allons aujourd’hui vous donner
quelques éléments, basiques, pour éviter de vous faire avoir.
Je suis stupéfait du nombre de
gens qui continuent, régulièrement, de me soumettre des sites douteux en me
demandant s’il s’agit d’un éditeur « sérieux ». Et je ne parle que de
mes contacts, plus ou moins proches. Il m’a donc semblé utile de rappeler
certaines évidences pour que le plus grand nombre en profite.
Attention, il s’agit de
généralités. Cela veut dire qu’il peut y avoir des exceptions. Une maison
d’édition dont les pratiques correspondent à l’une de ces généralités n’est pas
forcément « douteuse ». Par contre, si l’éditeur à qui vous
envisagez de confier votre manuscrit cumule plusieurs de ces généralités, alors
il convient de se méfier.
Voici donc quelques points qui
doivent vous alerter.
1. L’éditeur fait de la pub
pour que des auteurs lui envoient leurs manuscrits.
Ah. Très douteux comme
attitude. Un éditeur, quel qu’il soit, croule littéralement sous les
manuscrits. Au point que certains ferment parfois leur comité de lecture pour
un temps. Certains peuvent signaler que ce même comité est de nouveau ouvert,
mais aucun éditeur sérieux ne diffuse des publicités ou messages pour réclamer
des manuscrits.
2. L’éditeur accepte tout type
de manuscrit.
Encore plus louche. En
général, un éditeur a une ligne éditoriale précise, et même les plus
généralistes ne recherchent pas ce qui ne se vend traditionnellement pas (la
poésie, les nouvelles, les essais…).
Si un éditeur accepte
« tout », surtout s’il le précise, c’est un signal d’alarme
important.
3. L’éditeur se vante de son « travail ».
Quand un éditeur précise que ses livres sont disponibles partout, dites-vous bien qu’il
énonce là une évidence. C’est normal qu’un livre soit disponible partout
lorsqu’il est édité. Pas forcément physiquement partout, mais il doit pouvoir
être commandé par n’importe quel libraire (en France mais également dans
d’autres pays, suivant le distributeur).
4. L’éditeur se vante du
nombre d’auteurs publiés.
Vous avez déjà vu un éditeur
connu se vanter qu’il a publié 18756 auteurs ? Bah non. Parce que le
nombre, on s’en cogne. Les éditeurs communiquent sur les (grosses) ventes, pas sur le
nombre d'auteurs publiés.
Un éditeur sérieux mettra
toujours en avant un auteur renommé ou un best-seller plutôt qu’un nombre
global d’auteurs. Parce que son but, sauf à avoir un intérêt économique au
nombre (en demandant de l’argent aux auteurs), n’est pas d’accumuler les titres
invendables.
5. L’éditeur annonce des
délais de réponse anormalement courts.
Une réponse
« rapide » d’un éditeur se compte en mois en général (deux ou trois
mois, c’est rapide), mais il arrive de recevoir des réponses un an et
demi après l’envoi du manuscrit (là, j'avoue, c'est quand même long). L’éditeur n’a aucun intérêt à vous donner un
délai (il ne vous doit rien), il peut parfois vous assurer d’une réponse, mais
annoncer qu’il rendra sa décision en deux ou trois semaines, ça n’a pas d’autre
intérêt que d’attirer les auteurs pressés (de se faire pigeonner).
6. Tout se passe par mail.
Si votre éditeur ne vous
rencontre pas ou ne vous téléphone même pas… ben, ça pue du cul.
Normal, est-ce que ça vous est
déjà arrivé de bosser quelque part sans jamais auparavant parler à qui que ce
soit ? Même au MacDo, vous discutez avec un responsable avant de
confectionner des burgers. Là, c’est pareil. C’est même fichtrement plus
important : vous cédez vos droits sur une œuvre.
De la même manière, si
l’éditeur n’évoque jamais le tirage, un possible (et même très conseillé)
à-valoir, bref, si vous ne savez rien de ce qui va se passer, c’est
mal barré.
8. L'éditeur n'effectue aucun travail en amont.
Enfin, si votre éditeur publie
votre manuscrit tel quel, sans même discuter avec vous de certains éléments
techniques, certaines scènes, certains choix, alors là, ça devient vraiment critique.
Tenter d’améliorer, avec
l’auteur, le document technique que vous lui avez soumis pour en faire un
véritable livre fait partie du travail de base de l’éditeur (et, oui, certains
éditeurs professionnels reconnus s’en dispensent pourtant parfois dans certains
cas, mais c’est un autre problème).
J’ai vu un jour un auteur se
vanter sur son blog qu’il ne lisait pas. Et apparemment, son éditrice lui
aurait dit que c’était une bonne chose. Je ne sais pas si c’est vrai (j’ai
oublié les noms des deux protagonistes), mais si c’est le cas, ce sont les deux
plus gros blaireaux que j’aie pu rencontrer dans le monde de l’édition (qui en
compte pourtant un nombre significatif).
Pour apprendre à écrire, il
faut lire beaucoup et écrire régulièrement.
C’est tout.
C’est ça le secret.
Il n’y a pas de talent,
d’inspiration, de je-ne-sais-quoi, c’est du travail. C’est pas sexy, forcément,
mais c’est la seule manière d’y arriver.
Il n’existe pas un ouvrage
permettant de jouer de la guitare comme Mark Knopfler en trois jours ou trois
semaines. Pour jouer comme lui, faut bosser comme lui. Longtemps. Toute une
vie.
L'écriture, c'est pareil. Si un éditeur vous dit le contraire et vous conforte dans vos tares ou votre fainéantise, forcément, ce n'est pas pour votre bien.
10. L'éditeur vous demande du pognon.
Terminons par un élément
crucial, sans doute le plus important : un éditeur ne vous demandera
jamais d’argent pour publier votre travail. Une publication à compte d’éditeur
est basée sur la confiance qu’a votre éditeur en vos écrits. Une publication à
compte d’auteur est absurde, puisque le but de « l’éditeur » est
alors de publier un maximum d’auteurs, et non de filtrer ce qui lui parait
intéressant. Si vraiment vous souhaitez voir votre nom sur un livre, sans vous
soucier de sa diffusion, mieux vaut alors opter pour l’auto-édition (ce qui ne
fera pas de vous un écrivain professionnel [1] et vous demandera un investissement, en temps et en argent, conséquent).
Avec ces quelques points, vous pouvez déjà faire un tri basique. Bien entendu, la décision finale vous appartient. Personnellement, je considère qu'un auteur n'a pas à payer pour être publié (c'est l'inverse, on le rétribue pour son travail), mais si vraiment vous tenez à écrire vos mémoires pour les distribuer à vos proches, alors pourquoi pas. J'évoque ici des points censés alerter un écrivain qui a une démarche professionnelle traditionnelle, ce qui ne veut pas dire qu'il n'existe pas des cas particuliers qui ne rentrent pas forcément dans cette grille de lecture. C'est à chacun de définir ses objectifs et ce qu'il est prêt ou non à accepter.
De la même manière, attention à ne pas nourrir de dangereux fantasmes sur vos possibles ventes. Les livres se vendent peu (cf. cet article). N'allez pas lâcher votre job parce que vous venez de signer un contrat, même chez un grand éditeur.
En ce qui concerne les maisons d'édition et la manière de s'adresser à elles, si vraiment vous n'avez pas envie de faire les recherches vous-même, il existe le Guide des Éditeurs de l'Imaginaire (ou Grimoire Galactique des Grenouilles), une publication associative qui regroupe des informations pratiques (ligne éditoriale, taille du manuscrit, conditions d'envoi...) sur de très nombreux éditeurs SFFF (science-fiction, fantasy et fantastique). Vous trouverez également quelques conseils pratiques sensés et même une description de tout le processus éditorial. La dernière édition date de 2015. [2]
Enfin, cet article sur les droits de l'auteur, écrit en collaboration avec un avocat spécialisé, peut vous aider également à éclaircir certains aspects légaux.
Et n'oubliez pas de faire preuve de bon sens, ne sautez pas sur n'importe quelle proposition, mieux vaut patienter des mois, voire des années, que de s'engager avec un margoulin ou de balancer ses principes à la poubelle en échange de la courte satisfaction de voir son nom sur un machin imprimé qui ne sera disponible nulle part.
Avec ces quelques points, vous pouvez déjà faire un tri basique. Bien entendu, la décision finale vous appartient. Personnellement, je considère qu'un auteur n'a pas à payer pour être publié (c'est l'inverse, on le rétribue pour son travail), mais si vraiment vous tenez à écrire vos mémoires pour les distribuer à vos proches, alors pourquoi pas. J'évoque ici des points censés alerter un écrivain qui a une démarche professionnelle traditionnelle, ce qui ne veut pas dire qu'il n'existe pas des cas particuliers qui ne rentrent pas forcément dans cette grille de lecture. C'est à chacun de définir ses objectifs et ce qu'il est prêt ou non à accepter.
De la même manière, attention à ne pas nourrir de dangereux fantasmes sur vos possibles ventes. Les livres se vendent peu (cf. cet article). N'allez pas lâcher votre job parce que vous venez de signer un contrat, même chez un grand éditeur.
En ce qui concerne les maisons d'édition et la manière de s'adresser à elles, si vraiment vous n'avez pas envie de faire les recherches vous-même, il existe le Guide des Éditeurs de l'Imaginaire (ou Grimoire Galactique des Grenouilles), une publication associative qui regroupe des informations pratiques (ligne éditoriale, taille du manuscrit, conditions d'envoi...) sur de très nombreux éditeurs SFFF (science-fiction, fantasy et fantastique). Vous trouverez également quelques conseils pratiques sensés et même une description de tout le processus éditorial. La dernière édition date de 2015. [2]
Enfin, cet article sur les droits de l'auteur, écrit en collaboration avec un avocat spécialisé, peut vous aider également à éclaircir certains aspects légaux.
Et n'oubliez pas de faire preuve de bon sens, ne sautez pas sur n'importe quelle proposition, mieux vaut patienter des mois, voire des années, que de s'engager avec un margoulin ou de balancer ses principes à la poubelle en échange de la courte satisfaction de voir son nom sur un machin imprimé qui ne sera disponible nulle part.
[1] Un écrivain professionnel est un auteur qui a été publié au moins une fois par une maison d'édition, à compte d'éditeur.
Cela n'augure en rien de la qualité des écrits (il existe des auteurs professionnels très mauvais, et sans doute de nombreux amateurs très bons). Il s'agit juste d'une distinction pragmatique, pratiquée par de nombreux acteurs du milieu éditorial : les concours réservés aux amateurs excluent les auteurs ayant déjà été publiés à compte d'éditeur, la Société des Gens de Lettres demande à ses membres d'avoir été publiés au moins une fois à compte d'éditeur, les bourses accordées aux écrivains, comme celle du Centre National du Livre, ne sont accordées qu'aux auteurs ayant au moins un ouvrage ayant déjà été publié à compte d'éditeur et distribué dans le réseau des librairies (et même avec un certain plancher au niveau du tirage), etc.
[2] UMAC et son staff n'ont aucun rapport, de près ou de loin, avec cette publication. Il s'agit d'un ouvrage que j'ai acheté et lu en 2012 et qui m'a paru rigoureux et pertinent.
[2] UMAC et son staff n'ont aucun rapport, de près ou de loin, avec cette publication. Il s'agit d'un ouvrage que j'ai acheté et lu en 2012 et qui m'a paru rigoureux et pertinent.
Publié le
22.10.18
Par
Virgul
Les sélections UMAC dans l'actu de la pop culture
-- CHAT FLIPPANT --
Une nouvelle adaptation ciné du roman Pet Sematary, de Stephen King, est prévue pour l'année prochaine. Rappelons qu'il s'agit de l'un des récits les plus noirs et émouvants de l'écrivain, et qu'il avait déjà été porté à l'écran de manière franchement ratée en 1989 (avec l'aide de King d'ailleurs, mais depuis son Maximum Overdrive, on s'est bien rendu compte que le cinéma, ce n'est pas trop son truc).
Espérons que cette fois les réalisateurs, Kevin Kölsch et Dennis Widmyer, parviennent à retranscrire la force émotionnelle qui se dégage de ce roman, troublant et profond. Le trailer a l'air en tout cas angoissant à souhait.
On vous redonne vite fait le pitch tout de même : Le docteur Louis Creed et sa famille quittent la ville et ses nuisances pour s'installer dans un petit patelin du Maine. Malheureusement, leur nouveau foyer est situé non loin d'une route dangereuse sur laquelle le chat de la famille connaît un destin funèbre. Mais grâce à une histoire un peu folle que lui a racontée son nouveau voisin, Louis a peut-être trouvé le moyen d'épargner à ses enfants la peine causée par la perte de leur animal de compagnie. En effet, il existe non loin de la propriété un petit cimetière pour animaux dont on dit qu'il a des effets... magiques. Pour le docteur Creed, c'est le début d'un engrenage fatal...
#dangereusebaladenocturne
-- UP THE IRONS ! --
Bien qu'une BD très "artisanale" soit déjà sortie sur le concept-album Seventh Son of a Seventh Son, il s'agit là du premier comic officiel basé sur l'univers du groupe (et plus précisément l'univers du jeu pour mobiles éponyme, cf. le Digest #16).
Il s'agit d'un trip horrifique et métaphysique, écrit par Llexi Leon & Ian Edginton, et dessiné par Kevin West. L'occasion de retrouver Eddie dans ses diverses incarnations, notamment par exemple dans l'univers égyptien de Powerslave. Plutôt sympa même si c'est clairement bien bourrin et que la colorisation n'est franchement pas toujours très habile. Certaines covers sont par contre sublimes.
#MetalsurPapier
-- THRILLER ACIDULÉ --
Dans une banlieue américaine très proprette, l'on découvre la fascinante Emily Nelson, superbe femme, riche, intelligente et décomplexée. Son amie Stephanie, mère de famille plutôt fadasse et vlogueuse à ses heures, lui rend service en allant chercher son moutard à l'école. Problème, lorsque Stephanie revient, Emily a disparu. Commence alors une enquête improvisée qui va conduire Stephanie dans le monde sombre et plein de secrets de cette meilleure amie qu'elle ne connaissait finalement pas tant que ça.
Adapté du roman A Simple Favor (Disparue en VF) de Darcey Bell, ce long-métrage à l'esthétique soignée bouscule les codes du thriller et bénéficie du charme de la sublime Blake Lively. Rebondissements en série et BO très frenchy.
#tordu&joli
-- PARTIE DE CHASSE --
Le casting est majoritairement insipide et très cliché, l'histoire assez prévisible, les effets spéciaux moyens (pour les images de synthèse tout du moins) et l'humour très très lourd omniprésent. Reste quand même de sacrées séquences hyper brutales et gore, particulièrement efficaces, voire jouissives. Le spectacle est assuré au moins pour ça. Car, et c'est là le plus triste, le film se contente surtout de proposer un nouveau "super Predator" (sic), plus grand, plus dangereux, plus ridicule… Une équipe de bras cassés essaie donc de le tuer, accompagnée notamment par un "chien Predator".
Dommage de ne pas avoir exploré davantage l'univers assez mystérieux de ces créatures extraterrestres aimant chasser des humains (ou des aliens) et d'avoir préféré cette solution de facilité.
#suitepoussive
-- SPIDEY SUR PLAY --
Puisant fidèlement dans les matériaux d'origine (les comics donc) pour enrichir une histoire de prime abord simpliste (Spidey contre Fisk puis Mr Negative), le jeu s'avère incroyablement jouissif. Outre ses qualités techniques exceptionnelles (les graphismes sont d'une beauté sans nom, la prise en main et la jouabilité sont aisées, la musique et le doublage sont très soignés…), on apprécie évidemment de virevolter dans New York au gré du vent (et, surtout, des lance-toiles) mais aussi de suivre un Peter Parker dans sa vie personnelle un brin chaotique.
Ainsi, le jeu propose d'incarner Mary Jane ou… Miles Morales ! Exigeant dès le début, Spider-Man se découpe en trois actes linéaires (la fameuse quête principale) qui voit la plupart des ennemis du Tisseur se mettre sur sa route, et un paquet de missions annexes (les quêtes secondaires) dans un monde ouvert qu'il faudra "nettoyer" des malfrats.
Une cinquantaine d'heures sont à prévoir pour boucler le jeu, mais il est possible de passer bien plus de temps pour le simple plaisir d'incarner Peter/Spidey, qui est doté de nombreux costumes et gadgets. Impossible de ne pas penser à la série de jeux sur l'homme chauve-souris : Arkham (surtout Arkham Knight) tant les ressemblances sont parfois frappantes, mais difficile de reprocher cela à ce Spider-Man, à mettre entre les mains de tous les fans.
Vivement la suite !
#fun